Le monde roman : hommes et culture
4.3. La route de Saint Jacques, le « Camino Santo »
Pèlerinage sans doute le plus connu, celui de Saint Jacques de Compostelle accueille des dizaines de milliers de pèlerins chaque année. Au point que dès 1149 il fait l’objet d’un « Guide des pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle », rédigé par Aimeri Picaud, de Parthenay-le-Vieux !
Favorisé par l'action convergente des autorités espagnoles qui veillent à la sécurité et à l'état des routes et des milieux ecclésiastiques essentiellement clunisiens, il comprend quatre principaux itinéraires recommandés, complétés par de nombreux chemins secondaires et sur lesquels se greffent des itinéraires venant du Saint Empire, d’Europe du nord et d’Angleterre :
- l'un part de Saint-Denis et gagne Ostabat (Pays Basque) par Chartres, Tours, Poitiers, Aulnay, Saintes, Bordeaux ;
- le second, depuis Vézelay, aboutit également à Ostabat par Autun, Nevers, Limoges et Périgueux ;
- le troisième, du Puy, par Conques et Moissac aboutit également à Ostabat. De là , un itinéraire commun franchit les Pyrénées à Roncevaux et rejoint à Puente la Reina le quatrième itinéraire ;
- ce quatrième itinéraire part d’Arles et de Saint Gilles, passe par Toulouse puis le col du Somport pour rejoindre Puente la Reina.
Ce pèlerinage de Saint Jacques génère échanges économiques, sociaux, intellectuels, littéraires, religieux, politiques et artistiques entre les deux pays. Mais aussi et surtout un réseau de constructions et d’édifices : églises « de pèlerinage » pour abriter les reliques, hôpitaux desservis par des associations charitables (l'Hôpital Saint-Blaise) ou par les Hospitaliers ; refuges comme la Domerie d'Aubrac, abris et lieux de repos, prieurés organisés de place en place par les Clunisiens (Pons, Cayac, Bardenac, Morlaas en Béarn)…
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