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L’art de la Grèce classique

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1. Architecture

Introduction
La Grande Grèce
La Grèce continentale : conquête des espaces intérieurs
Extension des valeurs ornementales : développement des styles décoratifs
Naissance et développement de la composition architecturale
Conclusion

1.5. Naissance et développement de la composition architecturale

Peu à peu, le temple va s'intégrer dans un ensemble. Dans le temple grec, la façade n'est pas le centre de convergence ; c'est le périptère... On n'entre pas dans le temple grec, car c'est la place du sacrifice qui joue rôle d'attraction.

Il faut donc un rapport entre deux volumes, entre la masse architecturale dans son unité extérieure et l'espace qui la met en valeur. Mais aucune axialité ni symétrie, aucun rapport architectural entre le temple et les constructions secondaires qui ont leur place d'après leur rôle propre.

Au Vè cependant les architectes font du temple le centre du sanctuaire et aménagent le terrain en terrasses ou alignements comme à l'Héraion d'Argos ou à Délos.

Peu à peu s'établissent des liens entre volumes et masses des divers édifices : c'est l'harmonisation et l'adaptation de toutes les composantes entre elles :

  • Mnésiklès harmonise les Propylées par rapport au Parthénon par une combinaison de relations chiffrées, ainsi d'ailleurs que le temple d'Athéna Nikê.
  • La composition en terrasses trouve une grande faveur à cause du relief de la Grèce :
    • En Asie Mineure, grâce aux Satrapes de Carie de la famille des Hékatomnides, on créé des ensembles comme à Halicarnasse (Palais, Mausolée, Portiques), Alinda, Labraunda (Sanctuaire de Zeus), Amyzon (Sanctuaire d'Artémis).
    • La synthèse de ces recherches se réalise à Priène dans le sanctuaire d'Athéna, oeuvre de Pithéas : de tracé octogonal il comporte deux terrasses: l'une avec l'Agora, l'autre avec le temple d'Athéna, périptère dorique de 6 x 11.
  • Les portiques prennent de l'importance : ils limitent les espaces vides et fournissent les cadres de la composition. Ainsi la stoa du sanctuaire d'Artémis à Brauron, du dernier quart du Vè, la stoa de Zeus sur l'Agora d'Athènes ou les Stoaï de Priène.

1.5.1. Les conquêtes de l’urbanisme

La civilisation grecque ne pouvait se désintéresser de l'expression architecturale nécessairement liée à ses conceptions politiques : l'urbanisme, qui trouvera sa véritable extensions avec l'hellénisme, reste cependant une conquête des architectes de l'époque classique.

1.5.1.1. Les plans

Ils reflètent les aspects institutionnels de la communauté politique: symbole de l'urbanisme grec, le plan orthogonal, tracé qui suit un damier régulier et dont la création est attribuée au philosophe géomètre Hippodamos de Milet. Mais il est surtout lié à toute installation communautaire sur un terrain attribué aux occupants en parts égales: les recherche faites en Grande Grèce permettent de remonter au VIIIè (Mégara Hyblaea)

Le rôle d'Hippodamos fut d'établir les règles et les modalités comme on peut le voir dans les plans de Milet, restaurée vers 475 ou ceux du Pirée que l'architecte réalisa après les guerres médiques.

1.5.1.2. Le Pirée

La ville, port d’Athènes, est divisée en zones répondant aux principales fonctions : politique, économique, religieuse, résidentielle : zone du port commercial avec grands portiques entrepôts, zone du port militaire à Zéa qui recevra au IVè l'Arsenal de Philon reliant le port à l'Agora (trois nefs, la centrale servant de promenade - contrôle aux citoyens, les deux autres d'entrepôts pour les agrès), zone commerciale avec l'Agora reliée aux sanctuaires par une voie monumentale.

1.5.1.3. Milet

L'accent est mis sur la mise en valeur de la grande Agora centrale entre les divers quartiers de la cité, symbole de la fonction politique et civique. De l'Agora se développent vers le nord le Gymnase, le Delphinion, le Bouleuterion el port aux Lions, et vers l'Ouest le Marché occidental et le sanctuaire d'Athéna. Les autres quartiers sont résidentiels. Le plan est clair et logique.

1.5.1.4. Priène

Transformée mi-IVè, la cité présente une véritable épure géométrique des conceptions grecques sur l'urbanisme : sise sur une terrasse inclinée nord-sud au pied d'une falaise qui forme l'Acropole, elle est organisée sur six artères est-ouest correspondant à quatre niveaux principaux ; les rues nord-sud se transforment souvent en escaliers. Au centre, sur la terrasse la plus importante, les Sanctuaires de Zeus et d'Athéna. Les Stoaï rythment les directions principales et s'intègrent dans les casiers du damier. Les édifices, purement linéaires mais établis sur divers niveaux, font jouer les masses et les volumes, brisant une monotonie trop régulière.

Dans le cadre de tels plans se développe une architecture variée dont les édifices sont essentiels à toute cité: fortifications, agoras, salles d'assemblées, théâtres, monuments funéraires.

1.5.2. L’architecture militaire

Elle répond à une double exigence : la défense et l’embellissement de la ville d'une part par la puissance des tours ; l'arrangement des portes et des passages d'autre part par la qualité du matériau, le soin de la construction, l'appareil, l'aspect monumental.

  • Le matériau : Marbre à Thasos et Priène, calcaires rugueux en Péloponnèse, pierres sombres d'Acarnanie, andésite d'Assos, tufs jaunâtres de Corinthe...
  • Silhouette dans le paysage : courtines de l'Acrocorinthe, tours de la campagne de Méssène, forteresses d'Eleuthères ou entrepôts...
  • Fonction : défense de toute la population du territoire de la cité aux vastes remparts, commandement d'un défilé ou d'un promontoire, implantation d'une garnison réduite (Eleuthères, Rhamnonte), forteresse bien organisée en plusieurs étages aménagés...
  • Appareil des murailles : beaux ensembles en taille polygonale où s'ajustent et s'encastrent de gros blocs (Thasos, début Vè); précision et simplicité de la taille, vigueur et qualité de l'appareil sont les principales valeurs esthétiques, à l'exclusion de toute recherche artificielle.
  • Les portes : elles jouent un rôle militaire, politique et religieux et se chargent progressivement d'une parure architecturale. Parfois elles sont simples coupures dans la muraille protégées par des bastions... puis le plan devient complexe avec cour intérieure entre deux passages fortifiés (Porte d'Arcadie à Méssène). La porte n'est qu'exceptionnellement placée sous la protection d'une effigie divine : c'est cependant le cas à la porte de Zeus et d'Héra à Thasos. Cette porte sera encore transformée fin IVè dans un sens plus défensif (bastion), mais aussi plus décoratif.

1.5.3. Bâtiments politiques et administratifs

Les salles des conseils, ou « Bouleutérion » répondent au goût de l’aménagement intérieur que révèlent les édifices sacrés. Cependant le problème est plus complexe car il faut fournir un vaste espace à des assemblées où chaque membre peut participer aux débats. On connaît mal la salle du sénat d'Athènes, siège des Prytanes érigée près de la Tholos en bordure occidentale de l'Agora.

Au IVè, le plan des salles est presque carré: ainsi celle de Priène: accès côté sud par deux portes entre lesquelles se trouve un exèdre, deux couloirs menant à l'espace central où est sis un autel; sur les trois côtés sont disposés les gradins (6 rangées à l'Est et à l'Ouest, 16 au Nord) supportant une charpente de 14,50m de portée. La salle contenait 640 places. Les leçons d'Ictinos n'ont pas été oubliées.

1.5.4. Théâtres

Le théâtre est directement lié au cadre et à l'emplacement naturel dans lequel il a pris naissance. D'abord simple esplanade avec autel, il est choisi à cause des commodités qu'il offre aux spectateurs groupés autour de l'Orchestre. C'est dans le paysage qu'il va s'inscrire et unifier peu à peu ses divers éléments. C'est un volume en creux dont la pièce principale est la cavea, ensemble de gradins en demi-cercles autour de l'orchestra, venant buter contre le bloc rectangulaire des bâtiments de scène devant lesquels se dresse une petite estrade supportée par des piliers à demi-colonnes (Priène). Des couloirs latéraux séparent les gradins de la scène, fournissant entrée et sortie du chœur qui évolue sur l'orchestra. L'orchestra dessine un cercle, complet à Epidaure, entamé à Priène par l’avancée progressive des bâtiments. La soudure finale de tous les éléments ne se fera que dans le théâtre romain structuré indépendamment du paysage en un imposant volume grâce à l'emploi de soubassements voûtés.

Le recherche esthétique dans le théâtre grec s'exerce d'abord dans la relation de l'édifice au paysage : ainsi Ségeste, Epidaure, Corinthe. Mais ensuite intervient la géométrie visant à associer les tracés et l'implantation des divers éléments. Enfin on adapte la structure du théâtre aux lois de l’acoustique.

1.5.5. L’architecture funéraire

Au IVè, sous l'influence de traditions plus orientales que grecques avec les cultes héroïques et les institutions princières en essor, les monuments funéraires s'agrandissent et s'enrichissent. Ainsi les tombes royales de Macédoine, les tombes princières d'Asie Mineure, les nécropoles de Cyrène qui illustrent la variété et la diversité des formes architecturales. Les grands chefs d’œuvre se trouvent dans les villes des dynastes Cariens et Lyciens :

  • Le monument des Néréides de Xanthos : il se dresse sur une terrasse au-dessus des piliers funéraires supportant le sarcophage sculpté et l'image du défunt. Il est élevé sur un soubassement de calcaire dont les deux dernières assises sont décorées d'une frise continue. L'édicule à forme de temple ionique de 4 x 6 colonnes enferme une cella contenant sans doute des lits funéraires. Entre les colonnes sont placées les Néréides. L'architrave est décorée de reliefs en scènes continues et supporte un entablement avec denticules et corniche. Il y a influence de l'Erechtéion dans les chapiteaux, le reste étant de tradition indigène.
  • Le monument de Mausole à Halicarnasse : le dynaste rassemble sur le chantier les meilleurs artistes du moment, dont Scopas et Pythéos. Le monument sera hélas démantelé par les chevaliers de Saint Jean au Moyen Age. Les reconstitutions laissent bien des incertitudes dans les détails, mais la structure d'ensemble est connue : socle à plusieurs degrés, soubassement couronné par des frises, péristyle d'un bel ordre ionique, cella, entablement asiatique. L'édifice s'achève par une pyramide tronquée de 14 ou 16 degrés portant Mausole sur son char. La composition est puissante, peut-être un peu surchargée.
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