La Grèce Mycénienne
8.4. Orfèvrerie
Les bijoux et objets trouvés dans les tombes à fosse sont, pour la plupart, très proches de leurs équivalents minoens. Il en est de même d'autres objets célèbres découverts ailleurs sur le continent comme ces fameux vases en or provenant d'une tombe à coupole mise au jour par Ch. Tsountas à Vaphio, au sud de Sparte, en 1889 : deux gobelets qui forment paire ; sur l'un, des taureaux sauvages sont pris au filet ; sur l'autre, ces animaux, désormais domestiqués, tirent la charrue. Les deux images de ce qu'était la vie des hommes de l'âge du bronze sont ainsi représentées en un symbolisme extraordinaire : scène d'une âpre violence d'un côté, idylle rustique de l'autre. L'art d'ordonner un ensemble est poussé très loin : hommes, bêtes et arbres composent deux des plus beaux paysages de l'art protohellénique. En outre le mouvement exprimé par l'artiste qui a réalisé ces chefs-d'œuvre, violent et dévastateur ici, apaisé et souriant là , fait de ces deux gobelets deux des réalisations les plus hautes de toute l'histoire de l'art.
Seuls les masques funéraires en or repoussé, les plaques pectorales et les protections de métal précieux qui recouvraient entièrement certains squelettes n'appartiennent pas au répertoire minoen : ainsi les masques d'or mis au jour par Schliemann dans les tombes à fosse du cercle A de Mycènes. Ces masques constitués d'une feuille d'or appliquée sur la face ont été travaillés par les orfèvres sur le visage même des rois et ont scellé à jamais la majesté de leurs traits.
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