La Grèce classique : 480-323
2.3. La première guerre médique
2.3.2. Marathon
Miltiade, qui a combattu les Scythes avec l’armée perse du temps où il était tyran de Chersonèse, connaît bien ses adversaires : ce sont des soldats d'origines différentes qui ne parlent pas les mêmes dialectes et n'ont pas l'habitude de combattre ensemble. De plus leur armement léger (boucliers en osier et piques) ne saurait résister à une charge d’infanterie lourdement armés, ce qui est le cas des hoplites couverts de leur armure, leur casque, leurs cnémides et brassards en airain, protégés par un bouclier de cuir et de lamelles de métal, armés d’une longue lance et d’une grande épée, et combattant en ordre de phalange, véritable mur de lances. Il dispose ses meilleures troupes face aux ailes perses afin d’envelopper l’armée ennemie.
Dès qu’ils sont à portée de flèche, les Athéniens se mettent au pas de charge (et non depuis les hauteurs, d’une distance de plus de 1 000 mètres comme le prétendent la plupart des récits). Les ailes des Perses composées de piètres troupes, se débandent rapidement et se réfugient dans les navires, alors que le centre grec plie et commence à céder. Mais sur les ailes, la tenaille se referme et le centre de l’armée perse s’effondre alors progressivement. La bataille est gagnée : entre 6 et 7 000 Perses gisent sur le terrain, alors que les Athéniens ne déplorent que 192 tués.
Dès la victoire gagnée, les Athéniens entament une marche forcée sur Athènes, afin de prévenir le débarquement perse sur Phalère. Ils réussissent à devancer les ennemis, qui les voyant de leurs navires, renoncent à débarquer. Cette victoire a en Grèce un énorme retentissement et confère à Athènes un immense prestige. Pour les Perses c’est simplement un débarquement manqué et un échec mineur, car leur expédition a réussi à soumettre la majorité des îles de la mer Egée qu’ils contrôlent désormais. Devant l’affront, Darius prépare cependant une revanche, qu’il souhaite d’envergure. Mais une révolte du satrape d’Egypte Aryandès retarde l’expédition et le souverain meurt en 486.
Athènes, forte de sa victoire et sous l’impulsion de son stratège Thémistocle, décide de se doter d’une flotte puissante pour contrer la flotte perse et son alliée phénicienne, et développe considérablement son port du Pirée.