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Le ghetto de Stanislawow
2. L’arrivée des Hongrois
Avec le début de la guerre germano soviétiques, de nombreux Juifs, particulièrement des jeunes sans charge de famille ou ceux qui avaient bien accueilli le régime soviétique tentent de se sauver vers l'est ; mais dans le chaos de la guerre, seuls y parviennent quelques centaines, particulièrement les jeunes qui s’étaient engagés dans l’armée rouge. Dès le départ des Soviétiques, les Ukrainiens locaux commencent à persécuter les juifs. L'armée hongroise, entrée dans la ville le 2 juillet 1941, met fin aux pogroms. Dans la brève période des deux semaines d’occupation hongroise, rien n'arrive aux juifs de Stanislawow, si ce n’est quelques expropriations au profit de l’armée. Les Ukrainiens non juifs en profitent cependant pour prendre les meilleurs postes dans l’administration de la ville et persuadent les autorités hongroises d’imposer aux Juifs le port d’un signe d'identification, une bande jaune autour du bras. Les Hongrois tentent autant que possible de faire cesser les abus ukrainiens contre les juifs (rationnement de la nourriture, restrictions des déplacements)…
La situation se tend avec l’arrivée de plusieurs milliers de réfugiés juifs des Carpates, qui avaient été exilés par le gouvernement hongrois. Ces réfugiés sont dans une situation très difficile : fragiles, usés, affamés, malades et sans rien, car sur la route de l’exil ils avaient été dépouillés par la population hongroise et ukrainienne. Ils sont « logés » dans la minoterie qui avait appartenu à Samuel Rudolf, un bâtiment inachevé de la rue Halicka. Très peu d'entre eux, les plus débrouillards, arrivent à trouver du travail et quelques ressources. La majorité va rester dans ces lieux, même après la constitution du ghetto. Les Juifs locaux tentent d'aider ces réfugiés de Hongrie, même sous l’occupation nazie, en fournissant de la nourriture, des vêtements et des soins. Néanmoins, les conditions restent très difficiles et beaucoup de ses habitants y meurent de faim et de froid. Environ 1.000 personnes, des malades et des faibles vont vivre dans ce bâtiment jusqu'à l'« Aktion » principale du 31 mars 1942. Ils en seront les premières victimes.
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