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Le ghetto de Grodno

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5. Kielbasin

Kielbasin, autrefois domaine agricole d’un châtelain polonais, se trouve à 5 kilomètres de Grodno, sur la route de Kuznica. Les Allemands l'ont converti en camp de prisonniers de guerre soviétiques. Le camp s’étend sur 1 km² et est entouré d’une double clôture de barbelés avec un mirador à chaque coin. A l'automne de 1942, comme il n'y a aucun prisonnier de guerre dans le camp, il devient un camp de concentration pour les Juifs de Grodno et les villes environnantes. On estime qu'au moins 35.000 hommes, femmes et enfants ont été expulsés à Kielbasin de Grodno et des environs. Les survivants de Kielbasin se souviennent de son commandant, Karl Rinzler, un allemand né en Roumanie, qui parle un Yiddish mêlé d’allemand, et de son extraordinaire brutalité. Presque toujours ivre, il sort des détenus de leur baraque et prend plaisir à les tuer publiquement. Souvent le matin, lorsqu’il arrive au camp, il appelle chaque juif qu’il rencontre, et s’acharne sur lui avec un club en caoutchouc lourd au bout duquel est fixée une boule de métal, jusqu’à ce que ce fouet soit rouge de sang.

Les détenus de Kielbasin vivent dans des espèces de baraques, les « Ziemlankas », comme les surnomment les détenus du camp : entre 50 et 100 mètres de long sur 6 à 8 mètres de large et 2 mètres de haut, avec un plancher « enterré » à un demi mètre de profondeur. Ces baraques on été construites par les prisonniers soviétiques incarcérés ici. Il y a six « blocks » de ces baraques, séparés les uns des autres par des clôtures barbelées. Chaque bloc comporte quatorze baraques, dont chacune « loge » au moins 250 à 300 détenus (jusqu’à 500, selon Errelis). Les détenus sont groupés par origine dans les baraques.

Le plancher de ces « Ziemlankas » est fait de terre battue capitonnée avec des branches et couverte de paille. A l’entrée, un escalier de 5 ou 6 marches. À l'intérieur des lits à étages allant jusqu’au plafond : ceux qui dorment en haut doivent ramper pour accéder à leur couche… La saleté est repoussante ; les toits ne sont pas étanches ; hommes, femmes et enfants vivent dans la plus grande promiscuité tant pour dormir que pour faire la toilette. Les WC se réduisent à une simple tranchée… Le camp possède l’eau courante, mais les Juifs n’ont pas accès aux points d’eau. Le surpeuplement, le froid, la pluie, les ordures et les poux transforment rapidement ces baraques en pièges mortels. Des détenus sont battus à mort pour s’être servi en eau aux robinets interdits d’accès… Manger devient l’obsession quotidienne et permanente pour les détenus de Kielbasin. Les rations de nourriture se composent d’une maigre soupe avec quelques pommes de terre ou des épluchures de légumes souvent putrides, de 100 à 150 grammes de pain par personne (pas toujours distribué quotidiennement). La faim, la crasse, les poux provoquent des épidémies mortelles qui font en moyenne soixante-dix victimes par jour. Les malades et mourants sont mis dans une « Ziemlanka » séparée et soignés par les médecins et les infirmières juifs du camp, ne disposant pratiquement d’aucun moyen.

Kielbasin est seulement un camp de transit. Une semaine après que les premiers juifs aient été emprisonnés, les convois pour Auschwitz commencent à partir. L'ordre de démarrer les transports est donné par le RSHA à Wilhelm Altenloh, chef de la Gestapo dans le district de Bialystok, qui le transmet, d'abord par téléphone puis par écrit, à Errelis et au bureau extérieur de la Gestapo de Grodno. La police et le personnel SS donnent lecture des noms des villes ; leurs anciens habitants sont alors concentrés au centre du camp et dirigés à pied à la gare de Lososna. Les vieux et les infirmes qui ne peuvent suivre la marche sont exécutés sur place. À la gare les Juifs sont embarqués dans des wagons de fret pour leur voyage final. En décembre 1942, le manque de wagons oblige les Allemands à suspendre temporairement les convois des ghettos de zone de Bialystok et de Kielbasin vers Auschwitz. Ils intensifient donc les convois sur Treblinka... Vers la fin du mois de décembre, les Allemands décident de liquider le camp. Il reste 2 à 3.000 juifs, de Druskieniki, de Suchowola, et du ghetto I de Grodno. Le scénario est identique : c’est une marche vers la gare en colonne, à la tête de laquelle se trouve un juif jouant du violon…

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