Le ghetto de Vilnius
4. Le « ghetto du travail »
S’en suit une période de calme relatif, qui dure jusqu'à l'été de 1943. Vilnius devient « un ghetto qui travaille ». La politique du Judenrat se base sur l’hypothèse du « sauvetage par le travail » : si le ghetto est productif, il est de l’intérêt des Allemands de le préserver pour des raisons économiques. Cette croyance, la plupart des Judenräte des ghettos la partage. Tous cherchent, chacun à sa manière, de préserver l'équilibre fragile « travail et mort ». Au quotidien, ils sont confrontés aux mêmes dilemmes que les individus avec celui du « Schein ». Leurs réponses à la position désespérée dans laquelle ils se trouvent constituent une des aspects les plus controversés de l’Holocauste. Certains sont admirables pour leur résistance passive, tant que c'était possible, d'autres se font haïr pour avoir choisi la voie de la collaboration forcée...
Peu de Juifs veulent être membres des conseils Juifs. Les Judenräte sont les instruments principaux grâce auxquels les Allemands contrôlent les Juifs. Comme les membres du Judenrat sont Juifs, ils vivent avec le sentiment permanent de trahir leurs frères… Le Judenrat de Vilnius se constitue très difficilement, tant ceux que choisit le rabbin Simeon Rosowski pour le constituer se dérobent. Aussi faut il décider lors d'une réunion dans la synagogue, que celui qui est élu est obligé d’accepter son poste.
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