L’Alsace au XVIè siècle
4. Histoire religieuse
Situation de l’église à la veille de la réforme
La réforme à Strasbourg et son extension
La restauration catholique
4.3. La restauration catholique
Le catholicisme sera long à regrouper ses forces et à réagir.
4.3.1. Les débuts
Les évêques des deux diocèses tentent de remédier aux abus du clergé par des synodes, visites canoniques, règles de discipline ; mais ils se heurtent aux princes et nobles catholiques jaloux de leur autorité. Ainsi Erasme de Limbourg qui participe au concile de Trente fait appel au Jésuite Pierre Canisius et projette l'ouverture dune école de Jésuites. Le projet ne sera réalisé que sous son successeur Jean de Mandersheid-Blanckenheim (1569-1592).
4.3.2. Les jésuites
En 1581 ils ouvrent un collège à Molsheim, et l’établissement acquiert une grande renommée. De Molsheim, les Jésuites rayonnent, prêchent, enseignent, fondant des confréries et des congrégations. L'Évêque les charge de visites canoniques dans toutes les paroisses.
Ils prennent en main la formation du clergé. Un séminaire est créé à Molsheim en 1613 et érigé en université en 1617, nommé Léopoldianum, qui durera jusqu'en 1683, date de la fondation du séminaire de Strasbourg par Egon de Furstenberg. En Haute Alsace l'archiduc Maximilien créé un séminaire à Ensisheim dès 1551 qui sera confié aux Jésuites en 1614.
Ainsi, dès la moitié du XVIè, la renaissance du Catholicisme s'intensifie.
4.3.3. La querelle du chapitre et la guerre des évêques
Mais tout va être remis en cause par de longues luttes.
4.3.3.1. La querelle du Grand chapitre
Dès 1584 il y a quatre chanoines protestants au Grand Chapitre. Ils siègent à Strasbourg, alors que les Chanoines Catholiques siègent à Saverne. Les protestants en cooptent d'autres, jusqu'à 16 membres prêts à élire le cas échéant un évêque protestant. La querelle sera violente jusqu'à la mort de l'évêque Jean de Manderscheid en 1592.
4.3.3.2. La guerre des évêques
Le Chapitre élit alors à Strasbourg Jean-Georges de Brandebourg, jeune homme de 15 ans, comme administrateur épiscopal. Mais à Saverne les Catholiques élisent Charles de Lorraine, déjà évêque de Metz. Une véritable guerre éclate entre la Maison de Lorraine et le Protestantisme Alsacien, la Guerre des Evêques, qui va durer de 1592 à 1604. Cette guerre, aucun des deux partis ne peut l’emporter, mais elle dévaste et désole une grande partie de la Basse Alsace, et surtout ruine financièrement la ville de Strasbourg.
Finalement Henri IV de France impose sa médiation : le traité de Haguenau est signé en 1604 : Charles de Lorraine devient évêque de Strasbourg. Son concurrent et les chanoines luthériens reçoivent de substantielles indemnités. Charles de Lorraine meurt en 1607 et l'archiduc Léopold d'Autriche, coadjuteur depuis 1595 lui succède, étendant l'influence Habsbourg en Basse Alsace.
4.3.3.3. Situation de l'Eglise à la fin du XVI
Fin XVIè, le protestantisme stagne en Alsace. Le dogmatisme de Marbach et de Pappus provoque une réaction piétiste, faisant refleurir la piété médiévale. Mais l'opposition entre catholiques et protestants restera farouche.
Quant à la restauration catholique, elle fait de bons progrès, surtout à Haguenau, Fegersheim, Griesheim, Marlenheim, Andlau et la Walff.
Mais la Guerre de Trente ans va bloquer net ce renouveau et ruiner tout le pays.
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