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L’Alsace au XVIè siècle

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4. Histoire religieuse

Situation de l’église à la veille de la réforme
La réforme à Strasbourg et son extension
La restauration catholique

4.2. La réforme à Strasbourg et son extension

La Réforme s'introduit de façon très diverse en Alsace. Strasbourg l'admet très tôt et exerce une grande influence. Dans les villes impériales et autres territoires les nouvelles idées se répandent d’une façon inégale. Peu à peu, et surtout après 1555, c'est le principe « Cuius regio, huius religio » qui va s'imposer.

4.2.1. Les débuts à Strasbourg

Dès avant 1520 les écrits de Luther et d'autres se répandent dans la ville. Les premiers à prêcher la foi nouvelle sont Mathias Zell, prédicateur à la cathédrale, et Symphorien Pollio, curé de Saint Etienne. Evêque et chapitre résistent faiblement, alors que le Magistrat sympathise rapidement avec les Réformateurs et les protège. D'autres réformateurs arrivent rapidement dans la ville : Wolfgang Capito de Haguenau en 1523, Martin Bucer, Dominicain de Sélestat, marié et excommunié en 1521. Bucer se révèle le plus ardent défenseur de la Réforme. A son tour, le nouveau prédicateur de la cathédrale, Caspar Hedio d’Ettingen en Bade, passe à la Réforme. La même année 1523 le Magistrat ordonne que les sermons soient uniquement faits dans l'esprit évangélique, donnant à la Réforme une base quasi juridique. Il s'arroge en outre le droit de haute surveillance en matière de foi et de discipline, et permet aux Réformistes le droit de jouissance des biens ecclésiastiques. Certes les adversaires de la Réforme ne manquent pas, mais ils sont contrés par le magistrat. Ainsi l'évêque Guillaume de Honstein (évêque de 1506 à 1541) qui tente de réformer son clergé. Ainsi le franciscain Thomas Murner, ennemi le plus acharné de la foi nouvelle ; mais son « Grand fou Luthérien » est interdit, puis lui-même est chassé de la ville en 1524. Ainsi l'Augustin Conrad Treger dont le couvent sera pris d'assaut et le recteur de l'école de la Cathédrale Jérôme Guebwiller qui doit s'installer à Haguenau où il continue la lutte. La Réforme continue à progresser : en 1524 on commence à dire la messe en allemand. Excommuniés, les Réformateurs passent à l'attaque : les églises sont enlevées aux catholiques, le culte catholique est aboli, les images saintes détruites, les ecclésiastiques expulsés. Malgré les injonctions de l'empereur, le Magistrat interdit la messe et en interdit la participation aux catholiques, même en dehors de la ville. A la Diète de Spire en 1529, les représentants de Strasbourg sont parmi ceux qui « Protestent » contre l'interdiction de la Réforme.

4.2.2. L'organisation de la réforme à Strasbourg

Dès 1530 Strasbourg devient un centre de la Réforme. Les réformateurs de toutes tendances y trouvent refuge, dont les Anabaptistes et Calvin qui y dirige la paroisse française entre 1539 et 1541. Le Magistrat s'arroge tous les droits en matière religieuse, sécularise les biens de l'Eglise et en 1533 créé une nouvelle autorité de 21 laïcs (3 par paroisse) sous un directoire de 4 membres du Conseil : cette autorité s'occupe du nouveau règlement ecclésiastique. Strasbourg adhère à la ligue de Smalkade. Vaincue en 1547 elle doit accepter l'Intérim d'Augsbourg en 1548. Le traité conclu entre Erasme de Limbourg, évêque de 1541 à 1568 et le Magistrat pour dix ans, stipule que les catholiques ont accès à la cathédrale, Saint Pierre le Jeune, Saint Pierre le Vieux et aux chapelles conventuelles. Mais après ces 10 ans le Magistrat supprime l'Intérim, sauf pour les couvents. Parmi les tendances réformées, la Confession d'Augsbourg s'impose. Après le départ de Bucer et la mort de Hedio (1552), Jean Marbach de Lindau (près de Constance) devient directeur au chapitre Saint Thomas en 1547. Partisan d’un protestantisme austère et intransigeant, il propage la doctrine de Luther dans le centre Saint Thomas, lutte contre les Catholiques, les Calvinistes et les Anabaptistes. Il combat Jean Sturm, fait entrer ses partisans dans le corps professoral, surtout Jean Pappus qui devient après sa mort (1572) superintendant luthérien, et fait chasser Jean Sturm. Mais la querelle du Grand Chapitre et la guerre des Evêques ruine, avec la prospérité de la ville, l'espoir du magistrat de gagner tout le diocèse au luthérianisme.

4.2.2.1. La réforme en Alsace

4.2.2.2. Haute Alsace

  • Les princes Habsbourg, piliers de l'Eglise, maintiennent leurs territoires dans le Catholicisme, ainsi que les abbés de Murbach (Vallées de Guebwiller et de Saint Amarin).
  • Mulhouse passe à la Réforme après son adhésion à la Confédération helvétique, à la suite des moines Augustins et de deux curés.
  • Munster et la vallée supérieure de la Fecht se réforment à la suite de l'abbé Burkhard Nagel. Mais l'abbaye revient au Catholicisme. De sanglantes luttes ont lieu en 1569 à propos de l'installation d'un curé catholique à Munster, Lazare Schwendi.
  • Kaysersberg, Turckheim et Ammerschwihr restent au catholicisme.
  • Colmar reste catholique jusqu'en 1575. Mais suite à l'immigration de Protestants, le Conseil décide l'introduction de la Réforme à laquelle adhère une grande partie de la population.
  • La seigneurie de Horbourg - Riquewihr passe dès 1534 à la Réforme, à la suite des Wurtemberg, leurs seigneurs.
  • Les seigneurs de Ribeaupierre passent à la Réforme en 1555 avec Egenolphe III, mais les territoires, fiefs catholiques, ne suivent pas.

4.2.2.3. Basse Alsace

  • Sélestat reste un bastion catholique malgré les efforts du curé Seidensticker et du recteur Witz-Sapidus.
  • Obernai et Rosheim gardent la vieille foi ainsi que les territoires épiscopaux (Molsheim, Saverne, Erstein, Benfeld, Dambach, Marckolsheim).
  • A Haguenau, au début, Wolfgang Capito est contré par Jérôme Guebwiller. Mais dans la deuxième moitié du siècle le Magistrat est gagné à la Réforme. Des querelles en suivent mais la majorité des bourgeois restent catholiques. La Réforme ne peut s'introduire dans les 40 villages du baillage.
  • Wissembourg passe à la Réfome à cause de ses relations tendues avec l'abbaye. Elle soutient la révolte des paysans et en sera durement châtiée par l’électeur Palatin. Mais en 1560 la Réforme triomphe à nouveau.
  • Les Seigneurs de Basse Alsace adoptent la réforme en grande majorité : les Hanau Lichtenberg en 1545 (7 villes et 138 villages), les Fleckenstein, les Lützelstein (Petite Pierre), les Linange, les Sarrewerden, les Deux Ponts, la noblesse Immédiate d'Empire.
  • Barr et Wasselonne, territoires de la ville de Strasbourg, passent à la Réforme.


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