L’Alsace au XVIè siècle
3. Lettres et arts
L'Humanisme
La littérature en langue allemande
Les imprimeurs alsaciens
L'organisation de l’enseignement supérieur
Littérature alsacienne dans la seconde moitié du XVIè siècle
L'art de la renaissance en Alsace
3.1. L'Humanisme
L'humanisme se répand surtout par les universités. Mais il n'y en a aucune en Alsace et les étudiants alsaciens suivent leurs études à Paris, Bologne, puis dès le XVè à Bâle, Fribourg en Brisgau et Heidelberg.
3.1.1. Les écoles
L'humanisme se propage en Alsace dans la deuxième moitié du XVè à Murbach d'abord avec Barth'>Barthélémy d'Andlau (Mort en 1447) qui lance l'école de l'abbaye (Latin, grec, auteurs anciens). Mais il fleurit surtout à l'école humaniste latine de Sélestat, la plus importante d'Alsace, sous l'impulsion de Louis Dringenberger qui la dirige entre 1441 et 1474 ; il y réunit l'élite intellectuelle du pays, et ses successeurs, Jérôme Guebwiller (1501-1509) ou Hans Witz « Sapidus » (1510-1525) continuent son oeuvre. L'école compte jusqu'à 900 élèves, dont les célèbres Wimpfeling et Beatus Rhénanus.
3.1.2. Wimpfeling et les humanistes
Jacques Wimpfeling (1450-1528), élève de Dringenberger, continue ses études à Fribourg et s'y lie avec Geiler de Kaysersberg. Il étudie à Heidelberg, y professe et devient son recteur. Il est ensuite prédicateur à Spire puis vient s'installer à Strasbourg en 1501, y publie ses oeuvres et engage de véhémentes controverses, surtout avec Thomas Murner. Il expose ses vues sur l'enseignement dans son « Adolescentia » et milite pour la création d'une grande école à Strasbourg, sans cependant y parvenir. Historien, il publie un « Epitome rerum germanicarum ». Il exerce une grande influence sur tous les humanistes allemands, à . tel point qu'on le nomme « Praeceptor Germaniae ».
Il devient le chef d'une société littéraire qui groupe Pierre Schott (helléniste), Thomas Wolf (archéologue), Matthias Ringmann dit « Philesius », chanoine de Saint Dié ( 1511) qui donna le nom d'Amérique au nouveau continent, Thomas Vogler d’Obernai dit « Aucuparius » (éditeur), Jérome Guebwiller de Kaysersberg, Ottmar Nachtigall dit « Luscinius » (musicien, helléniste, éditeur), Jacques Sturm et d'autres. L'école reçut la visite du prestigieux Erasme de Rotterdam.
En 1515 Wimpfeling s'installe à Sélestat où il groupe autour de lui humanistes et professeurs, tel Beatus Rhénanus de Rhinau (1485-1547) ami d'Erasme, éditeur, auteur de la « Rerum Germanicarum libri tres » (1529) et créateur de la célèbre bibliothèque humaniste de Sélestat.
A coté de ces brillantes écoles, il y a d'autres humanistes féconds : le chanoine Sébastien Murrho de Colmar, Jérôme Boner de Colmar, Jost Galtz et Conrad Pellicanus de Rouffach, Ulrich Surgent d'Altkirch qui sera recteur de l'université de Bâle.
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