Nazisme : les opérations « T4 » et « 14F3 » (2iÚme guerre mondiale 1939-1945)
10. Documents
Récit du Docteur August Becker, chimiste àlŽInstitut Technique Criminel (KTI)
Lettre-type de « condoléances » adressée au pÚre d'une victime
Lettre du Docteur Hölzel au professeur PfannmÌller
Action 14f13 : Lettre du docteur Fritz Mennecke àson épouse lors d’une « sélection » au KL Buchenwald
10.1. Récit du Docteur August Becker, chimiste àlŽInstitut Technique Criminel (KTI)
E.Klee, « Euthanasie » im NS-Staat. Die "Vernichtung lebensunwerten Lebens" », Francfort, 1986, pp. 110-112.« Brack (Directeur administratif de la Chancellerie du FÃŒhrer) me donna l’ordre dÂŽassister àla premiÚre séance d’euthanasie àl’asile de Brandenburg prÚs de Berlin. Je me rendis dans cet asile dans la premiÚre moitié de janvier 1940. On avait construit un bâtiment spécial àcet effet. Il y avait une piÚce de trois mÚtres sur cinq environ et de trois mÚtres de haut, carrelée et semblable àune salle de douche. Autour de la piÚce, des bancs ; àdix centimÚtres du sol courait le long du mur une canalisation d’environ trois centimÚtres de diamÚtre. Ce tuyau était percé de petits orifices, par lesquels se répandait le monoxyde de carbone. A l’extérieur étaient placées des bouteilles de gaz, reliées au tuyau. C’était le bureau central des Bâtiments de la S.S qui avait procédé àlÂŽinstallation (...) Dans l’asile il y avait déjàdeux crématoires mobiles qui devaient servir àbrûler les cadavres. Sur la porte dÂŽentrée, construite comme une porte dÂŽabri antiaérien, était fixé un judas rectangulaire permettant d’observer les délinquants.
C’était le Dr Widmann (Chef du département "Chimie" du KTI, cÂŽest-à-dire lÂŽInstitut Technique Criminel) en personne qui effectua le premier gazage. Il ouvrit le tuyau de gaz et régla la quantité de gaz (...) Pour ce gazage il amena dix-huit àvingt hommes dans cette "salle de douche", conduits par les infirmiÚres de lŽétablissement. Ils se déshabillÚrent entiÚrement dans une premiÚre salle. Une fois nus, ils se rendirent tranquillement dans la salle de douche sans manifester le moindre signe dÂŽinquiétude. On ferma les portes, puis le Dr Widmann actionna le gaz. Je pus voir àtravers le judas qu’au bout d’une minute environ tous s’étaient affaissés ou gisaient sur les bancs. Au bout de 5 minutes, l'air fut vidangé et la porte d'accÚs ouverte...Les infirmiers sortirent les cadavres et les placÚrent sur des brancards spéciaux pour les porter aux crématoires. Si je précise brancards spéciaux, c’est quÂŽil sÂŽagissait de brancards construits pour cet usage particulier. On pouvait les placer directement dans les fours et décharger les corps grâce àun systÚme évitant de les toucher. Ces fours et ces brancards avaient été également construits dans le service de Brack (...) A la suite de cet essai couronné de succÚs, Brack prononça quelques paroles (...) Le Dr Brandt (Le médecin personnel dÂŽHitler) parla àson tour pour redire que seuls les médecins devaient procéder au gazage. Pour finir on considéra ce début comme une réussite et les opérations se poursuivirent àBrandenburg... »
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