Mais c’est mal connaître le Führer pour croire qu’il a abandonné la partie… L’action continue officieusement, sous d’autres formes : de nombreux médecins continuent à assassiner leurs patients par des injections mortelles de morphine, de luminal, de scopolamine ou de phénol directement injecté dans le muscle cardiaque. D'autres privent les patients de soins et de nourriture jusqu'à la mort. Ils sont non seulement couverts par leur administration de tutelle et par le Ministère de la santé du Reich, mais encouragés dans leurs actions ! De plus, La partie du programme portant sur les nouveaux nés et les enfants de moins de 3 ans, est quant à elle totalement maintenue. Les médecins experts du « département spécial de pédiatrie » continuent de sillonner le pays en blouse blanche, allant de cliniques en hôpitaux, accomplir leur besogne. Cette phase, supervisée par le docteur Karl Brandt et nommée « euthanasie sauvage » ou « Aktion Brandt », coûte la vie à environ 30 000 personnes.
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Karl Brandt lors de son procès à Nuremberg |
Les principaux centre de ce nouveau type d’opération sont le « Steinhof » de Vienne et son annexe pour enfants du « Spiegelgrund », Eichberg en Hesse (3 600 victimes dont 600 patients de l’institut), Großschweidnitz en Saxe, Hadamar, Kalmenhof près d’Idstein en Hesse, Irsee près de Kaufbeuren en Bavière (2 000 victimes) et Tiegenhof près de Gnesen (Gniezno).
| Institut Steinhof de Vienne : le « Totenbuch » ou livre des morts. Y sont notés les noms des patients, la date de naissance, la « cause » du décès, la date du décès, le lieu d’inhumation |
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| Institut Wagner von Jauregg « Steinhof » de Vienne : liste de patientes envoyées à Vienne depuis Hambourg en 1943, dans le cadre de l’« euthanasie sauvage » : la date du décès est indiqué à la main |
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