Alsace : la maison alsacienne
3.4. Le toit et la couverture
Le toit
La couverture
Les tuiles décorées
3.4.2. La couverture
Couverture double avec tuiles en « queue de castor » ou « Biwerschwanz ». (La maison alsacienne) |
En Alsace, la couverture est rarement faite de chaume. Sauf dans le Ried marécageux produisant joncs et roseaux, la maison est dès le XVIIIè couverte de tuiles plates de terre cuite. Le plus souvent la tuile présente une extrémité arrondie en « queue de castor » ou « Biwerschwà nz », d'où son nom. Le Sundgau, au sud, la ville de Colmar, et la ville de Wissembourg au nord, sont couvertes de tuiles à extrémité en pointe. Selon le modèle ou le moule les dimensions des tuiles peuvent varier de 12 à 20 centimètres en largeur et de 24 à 28 centimètres en longueur (soit entre 36 et 80 tuiles au mètre carré en fonction du modèle de pose) La pose peut en effet se faire de trois manières différentes :
La pose « simple » consistant à poser les tuiles côte à côte, en les alignant, de même que leurs joints, dans le sens vertical. L'étanchéité du joint entre deux tuiles est assurée par l'interposition d'une étroite et mince languette de châtaignier, l'échandole ou « Schendel ». Mais les échandoles ont tendance à glisser avec le temps, et leur remplacement est très fastidieux. Cela explique le succès des tuiles mécaniques à emboîtement à partir de 1850 (Tuiles « Gilardoni » à Altkirch).
Lucarnes de toits. (La maison alsacienne) |
La pose « double » gagne sur la précédente en efficacité et en élégance, en supprimant le recours aux échandoles pour assurer l'étanchéité. Les tuiles se recouvrent pratiquement de moitié, tant latéralement qu'en hauteur. Bien entendu l'on augmente ainsi le nombre de tuiles au mètre carré, donc le poids et da couverture et son prix.
La couverture « couronnée » est une variante, plutôt rare, de la précédente : les liteaux étant plus espacés, le nez de la deuxième rangée de tuiles s'accroche non pas au liteau lui-même, mais aux talons des tuiles de la première rangée et ainsi de suite.
Les tuiles faîtières sont scellées au mortier, de même que celles couvrant les arêtiers. L'extrémité du faîtage peut comporter certains ornements : un épi en terre cuite, une boule en cuivre surmontée d'une pointe, une girouette (« Watterfahnel » ou drapeau à indiquer le vent), parfois un coeur en terre cuite ou une bouteille protectrice, voire une figurine en terre cuite (coq ou autre animal, destinée à veiller sur la maison. La joubarbe (« Dà chwurzel ») avait un rôle de protecteur contre la foudre...