Alsace : la maison alsacienne
3.4. Le toit et la couverture
Le toit
La couverture
Les tuiles décorées
3.4.1. Le toit
Types de toits de la maison à colombages. (La maison alsacienne) |
Les toits alsaciens présentent une assez forte déclivité (40° à 60°) rendue nécessaire par la faible épaisseur et la relative fragilité du matériau de couverture traditionnel : la tuile plate de terre cuite. La pente est adoucie en bas de versant par un coyau chargé de chasser l'eau de pluie afin qu'elle ne mouille pas la sablière basse.
La forme du toit la plus fréquente et la plus ancienne est le toit à deux versants ou « à bâtière » (« Satteldà ch »). A partir du XVIIè siècle, il arrive de plus en plus souvent que l'extrémité du faîtage (au pignon) soit coupée en biais par un abattant ou « petite croupe » (« Wà lm ») : cette croupe prend de l'extension au fil du temps et selon les modes régionales, notamment dans le Sundgau, passant de 3 à 4 rangs de tuiles à une douzaine : demi -croupe ou fausse croupe (« Hà lbwà lm ») voire plus, avant de revenir progressivement au toit à deux versants.
Wissembourg : la maison du sel et son magnifique toit. (La maison alsacienne) |
Sur quelques habitations relativement rares (relais de poste) on trouve le toit à quatre pans (« Zeltdach ») et, à partir du XVIIIè, sur certains bâtiments officiels (presbytères, mairies…) on trouve un toit « à la Mansart », caractérisé par un comble brisé à quatre versants très raides.
Les chevrons du toit sont le plus souvent assemblés entre eux sans panne faîtière. L’étanchéité des rives contre l'infiltration d'eau est assurée par un petit relevé de mortier. A la campagne, les lucarnes sont quasi inexistantes, car elles n’ont guère de raison d'être, les granges et hangars offrant largement assez de possibilités de stockage, alors qu'un milieu urbain, où les problèmes de stockage peuvent se révéler vitaux, des combles importants et bien ventilés sont une nécessité primordiale. Lorsqu'il ne s'agit pas de lucarnes rampantes ouvertes horizontalement sur toute la largeur d'un toit (quartiers des tanneurs à Colmar ou à Strasbourg), les lucarnes sont à une pente et leur ouverture, souvent en arc à doucines, ne comporte pas de fenêtre.