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Le camp de concentration de Theresienstadt

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3. Vie et mort

Les conditions de vie à Theresienstadt, si elles sont différentes de celle des autres camps ou ghettos, n’en sont pas moins très dures. Dans un espace prévu pour 5.000 personnes s’entassent plus de 58.000 détenus, dont 30.000 personnes âgées et malades, 4.000 invalides et plus de 1.000 aveugles… 60% seulement des détenus ont une place où dormir, 5.500 campent dans les greniers. Il y a un médecin pour 1.500 patients et très peu de médicaments.

Vexations, tortures, exécutions, sélections pour les camps de la mort sont le lot quotidien des internés. Famine et épidémies apparaissent rapidement. L’une des victimes du typhus sera le poète Robert Desnos, arrivé à Theresienstadt fin avril 1945 de Flöha (Kommando de Flossenbürg), mort dans le camp le 8 juin 1945, soit un mois après la libération du camp…

Une vie culturelle florissante et secrète s'organise spontanément, en dépit des risques énormes. Toutes les activités culturelles des juifs doivent en effet s'organiser dans la clandestinité depuis l'édit des lois racistes de Nuremberg en 1935, et leur extension à la Tchécoslovaquie lors de l'annexion en 1939. Ces lois interdisent des apparitions en public d'acteurs, chanteurs ou musiciens juifs, et imposent un couvre feu à 20 heures, ce qui garantit aux théâtres et salles de concert d'être exempts de juifs.

Les premiers concerts ont eu lieu à Terezin durant le terrible hiver 1941-1942, dans un grenier glacial. Mais en 1942, l'Autorité des Loisirs, ou « Freizeitgestaltung », dépendant de l'administration autonome de la ville, commence à autoriser puis à encourager une vie culturelle et musicale. Les Allemands, au fait du sort réservé aux malheureux habitants du Ghetto, ne s'inquiètent pas de cette évolution. Ils y voient bien au contraire une occasion de propagande : les rumeurs d'extermination s'intensifiant, ils peuvent montrer que les Juifs sont bien traités dans un Ghetto-Paradis alors que leurs soldats sont tués au front. Les instruments, qui sont interdits et les partitions inexistantes, commencent donc à apparaître à Terezin.

La vie musicale de Terezin est incroyablement riche, avec l'ironique liberté de jouer des œuvres de compositeurs juifs, chose interdite dans toute l'Europe occupée. A défaut de nourriture suffisante, les habitants forcés de Terezin disposent d'un programme riche et varié : opéra, oratorios, concerts d'orchestre et de musique de chambre, récitals vocaux et instrumentaux, chorales, cabarets et musique légère. On exécute même le requiem de Verdi en présence d'Eichmann et de hauts dignitaires SS… Tous les musiciens seront ensuite déportés à l'est et exécutés. Parmi eux, un très grand chef d'orchestre.

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