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Nazisme: le camp de concentration de Buchenwald (2ième guerre mondiale 1939-1945)

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4. La vie au camp

Les SS
Les Kapos
Le Grand Camp
Le Petit Camp en 39-40
Le Petit Camp en 42-45
Les Kommandos internes
Les Kommandos externes

4.3. Le Grand Camp

Le « Grand Camp » rassemble « l'élite » des détenus : Ce sont des Allemands arrivés avant la guerre (communistes, socialistes, syndicalistes), des personnalités du monde politique, universitaire, culturel, scientifique, de toutes nationalités, des grands industriels (Marcel Bloch-Dassault, Marcel Michelin), des responsables de haut niveau de la Résistance dans leurs pays d'origine, et enfin des détenus de toutes origines, ces derniers formant la masse des détenus du Grand camp.

Buchenwald : l’appel
Buchenwald : l'appel

Dans cette population sont recrutés les « Proéminents », pratiquement tous « triangles rouges » en 1945. Ceux-ci dirigent de fait, et confidentiellement le camp, en occupant les fonctions vitales à l'Arbeitsstatistik, au « Büro » du chef de camp, ainsi qu'au secrétariat du Revier et du médecin-chef. Ces « Proéminents » n’ont rien à voir avec les Kapos et leurs auxiliaires, presque tous « triangles verts » qui sont, eux, totalement compromis avec les SS et ont de nombreux morts sur la conscience.

À l'origine, ce sont des déportés politiques allemands, essentiellement communistes, qui mettent au point l'embryon d'une organisation militaire de résistance. Les autres déportés y sont progressivement associés. Au début la motivation reste vague, mais forte : il s'agit de ne pas mourir à genoux, de faire face et éventuellement de « vendre sa peau » le plus chèrement possible. Dans un premier temps, il faut progressivement éliminer les détenus au triangle vert, les « droit commun ». Après la défaite allemande à Stalingrad, l'espoir naît, en même temps qu'une stratégie plus offensive visant à libérer le KZ par la force, ne serait-ce que pour prendre de vitesse une extermination générale des détenus programmée avant l'arrivée des armées alliées. Naturellement, beaucoup de temps et d'efforts sont nécessaires pour édifier cette organisation militaire.

Buchenwald : le « Carachoweg »… route menant de la gare de Weimar au camp ; les prisonniers arrivant au camp y sont battus par les SS
Buchenwald : le « Carachoweg »… route menant de la gare de Weimar au camp ; les prisonniers arrivant au camp y sont battus par les SS

Un rapport rédigé un mois avant la libération fait état de 850 détenus enrôlés dans l'organisation militaire, les Soviétiques étant les plus nombreux, suivis par les Allemands, les Français, les Tchécoslovaques, les Autrichiens, les Hollandais, les Yougoslaves et certains groupes nationaux moins importants. Ces résistants se fixent deux tâches : pratiquer le sabotage et se procurer des armes. L’organisation politique clandestine se montre efficace pour contrer les menaces des autorités du camp contre un détenu (en le dissimulant dans un Block ou au Revier) ou contre un groupe (surtout les juifs). Elle s'efforce de mettre en oeuvre la plus grande solidarité possible afin de permettre la survie du plus grand nombre. Elle protège en particulier des déportés éminents du monde scientifique, politique, économique, littéraire et artistique... C'est aussi elle qui décide et organise la mise à mort des tortionnaires les plus dangereux parmi les kapos et l'encadrement.

Buchenwald : le « Steinkommando », ou « Kommando des pierres », particulièrement meurtrier
Buchenwald : le « Steinkommando », ou « Kommando des pierres », particulièrement meurtrier

Dans le Grand Camp, le plus « sûr » des camps de Buchenwald, voisinent donc des détenus de tous bords, de toutes tendances, de toutes nationalités : intellectuels, politiques, criminels, droits commun… C’est dire si Buchenwald est une « cité chaotique », une sorte de capitale pas entièrement construite, tenant du campement par ses quartiers hâtivement et sommairement plantés et son grouillement de vie. Elle est une grande ville par son prolétariat qui travaille dans les kommandos (la Gustloff, la Mittelbau, la D.A.W., la carrière, les jardins, le bûcheronnage), mais aussi par la masse des fonctionnaires, par ses rentiers et sa pègre. Les « rentiers », au début de 1944 Buchenwald occupent deux blocs dits « des invalides », gens officiellement reconnus comme non travailleurs, en raison de l'âge ou d'incapacités physiques notoires… La « pègre » est constituée de ceux qui, d'une façon ou d'une autre (le plus souvent illégalement), échappent au travail et au contrôle policier. Le nombre en est relativement grand. La plupart obtiennent (en cultivant une haute température, en entretenant des blessures bien placées, ou par des combines) des papiers du Revier les exemptant de travail et parfois de corvées pour deux jours, une semaine, une quinzaine au plus, mais renouvelables. Mais la pègre c’est aussi une phalange d'aventuriers, sans aucune justification, que la police pourchasse avec obstination, qui risquent le fouet, le cachot ou la « Strafkompanie ». Tout ce peuple hante les baraques au cours de la journée, se cache sous les lits du dernier étage, rôde autour des rapines possibles, se rassemble au Block des latrines, qui est tout à la fois une bourse de valeurs et de marchandises (pain, tabac, souliers de cuir, vêtements, couteaux, gants, marks) et un coupe-gorge.

A Buchenwald, dans le Grand Camp, on porte la tenue rayée ainsi qu'une coupe de cheveux d'une originalité dégradante. Un orchestre joue chaque jour au départ et à l'arrivée des déportés.



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