Nazisme: le camp de concentration de Buchenwald (2ième guerre mondiale 1939-1945)
4. La vie au camp
Les SS
Les Kapos
Le Grand Camp
Le Petit Camp en 39-40
Le Petit Camp en 42-45
Les Kommandos internes
Les Kommandos externes
4.1. Les SS
Buchenwald est sans doute l’exemple le plus achevé du système concentrationnaire nazi. L'organisation administrative du camp est l’affaire de la vaste et complexe machinerie SS. Et d’abord celle du Commandant du camp : Le SS-Oberführer Hermann Pister succède à Karl Koch en 1942 et reste à son poste jusqu’à la fin. Il est secondé par trois « Schutzhftlagerführer » qui assurent la discipline, l'ordre et le fonctionnement. Ils ont eux-mêmes sous leurs ordres des « Rapportführer » et des « Blockführer ». Un « Arbeitseinsatzführer » supervise le travail aidé par un « Arbeitsdienstführer » dont dépend l'« Arbeitsstatistik », point névralgique, car c'est là que sont établies les listes d'envoi en Kommando, forme de droit de vie ou de mort.
Ilse Koch, la « Chienne de Buchenwald » |
Un « Leiter der Politischer Abteilung » (Kriminalobersekretär) assure la surveillance et les enquêtes. Un « Verwaltugsführer » s'occupe de l'administration et de l'intendance. De lui dépendent l'approvisionnement et les dépôts (Effektenkammer) et les cuisines (Küche). Enfin, la santé et l'hygiène (dont la désinfection) sont l'affaire d'un « Lagerartz » (médecin chef) qui, en principe, ne dépend pas du commandement, et d'un responsable du Revier (hôpital).
Cet encadrement SS en service ne vit pas à l’intérieur du camp. Les SS le contrôlent « de haut » et n'entrent dans l'enceinte des détenus que pour les appels (matin et soir), pour les contrôles et pour y rétablir l'ordre si nécessaire. Les responsabilités internes au camp sont confiées par les SS à des détenus « triés sur le volet » qui, eux, vivent dans le camp avec les détenus qu’ils ont charge, sur leur propre vie, de surveiller et de faire travailler…Â
Cette organisation explique la constitution vicieuse d'une direction des détenus par d'autres détenus. Cela génère inévitablement des tensions, des heurts, des brimades, des meurtres entre détenus, dans le cadre d'une autodiscipline de terreur.
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