Nazisme: le camp de concentration de Buchenwald (2ième guerre mondiale 1939-1945)
2. Histoire
Le camp avant la guerre
Le camp durant la guerre
La fin du camp
2.3. La fin du camp
A la fin de 1944, du fait de sa situation géographique, Buchenwald, qui est le camp le plus important de ceux qui existent encore, reçoit des milliers de déportés d'Auschwitz et de Gross Rosen, au point de contenir plus de 80.000 détenus. Les wagons arrivés à la gare de Buchenwald sont pleins de cadavres dont les noms demeurent inconnus…
L'évacuation du camp lui-même débute le 3 avril 1945, avec un transport de 1 500 détenus vers Theresienstadt. A cette date, la population totale du camp et de ses 70 Kommandos est de 81.457 détenus, y compris les Kommandos de femmes dépendant du camp de Ravensbrück. A l'appel du 5 avril au soir, il y aurait eu dans le camp principal (petit camp et grand camp) 47.700 détenus de 30 nationalités, plus 37.457 autres détenus dans les Kommandos. Le 11 avril, après les évacuations, la population du camp est de 21.000 détenus.
Pour les détenus, l’évacuation signifie le mort. Aussi la résistance s’organise :
- le 4 avril le commandant Pister veut rassembler tous les 6.000 juifs pour les déporter. La résistance interne au camp détruit les fichiers des juifs et ceux-ci sont cachés. Il faut deux jours aux Allemands pour réunir 1.500 des 6.000 juifs du camp et les mettre en route.
- Le 5, la Kommandantur convoque 46 détenus, dont plusieurs appartenant à la résistance du camp. Ils sont cachés. Tous échappent ainsi à la mort.
- Le 7 avril, 6.000 détenus sont évacués.
- le 9 avril, 9.600 détenus sont évacués. On retrouve près de Dachau, un train abandonné venant de Buchenwald : les wagons ne contiennent plus que des cadavres.
- le 10 avril, 9.280 détenus sont évacués : Il s'agit surtout de Polonais, de Tchèques et de prisonniers de guerre soviétiques du Petit Camp. Peu avant Weimar, ces prisonniers soviétiques attaquent leur escorte au prix de lourdes pertes et récupèrent l’armement. Ils se mettront à la disposition des Américains.
Peu à peu les kommandos extérieurs sont eux aussi évacués. Ce sont de véritables marches de la mort. Ainsi les 380 français de Neu Strassfurt, évacués le 11 avril 1945 errent le long de l'Elbe vers la Tchécoslovaquie. Ils sont délivrés par les Soviétiques le 8 mai. 117 d'entre eux seront abattus pendant la marche.
Buchenwald : prisonniers juifs hollandais lors de l'appel quotidien |
Le 11 avril, à 7 heures, l'alerte aérienne est donnée et elle ne cesse plus. Chasseurs et bombardiers américains survolent sans cesse le camp à basse altitude. À 11 heures retentit la sirène du camp. Par haut-parleur, les SS reçoivent l'ordre de partir immédiatement. Des tirs nourris de fusils et de mitrailleuses éclatent, tandis qu'on entend dans le lointain le grondement sourd et presque continu de l'artillerie. L'Oberführer H. Pister, chef du KZ, remet le commandement du camp au Lagerälteste Hans Heiden. Les Allemands s'enfuient précipitamment, dans l'affolement. Vers 14h 30, les résistants clandestins s'emparent des locaux administratifs. Ils téléphonent à tous les responsables du grand camp : c'est le silence. Tous ont fui. Vers 15h 15, un drapeau blanc flotte sur le mirador 1. Vers 16 heures, les premiers Américains de l’armée Patton pénètrent dans le camp, follement acclamés.
Buchenwald : baraque lors de la libération du camp |
L'évacuation totale est évitée : le 11 avril, il y a encore 21.000 déportés à Buchenwald, tous du Grand Camp, lorsque le SS évacuent le camp dans la matinée. A 16h, les Américains libèrent 4.300 Soviétiques, 3.800 Polonais, 2.900 Français, 2.105 Tchèques, 1.800 Allemands, 550 Autrichiens, 1.467 Espagnols, 1.204 Hongrois, 622 Belges, 570 Yougoslaves...
Buchenwald : cadavres lors de la libération du camp. Avril 1945 |
Le 19 avril 1945, les rescapés de toutes les nationalités prêtent un serment solennel : « De cet Appellplatz, en ce lieu de crimes fascistes, nous jurons devant le monde entier : nous n'abandonnerons la lutte que lorsque le dernier des coupables sera traduit devant le tribunal des peuples. L'écrasement définitif du nazisme est notre tâche. Notre idéal est la construction d'un monde nouveau dans la paix et la liberté. Nous le devons à nos camarades tués et à leurs familles. Nous le jurons. »