Ravensbrück, camp de concentration nazi
7. Témoignages
Conditions de vie
Le Kommando vidange
Le couloir des fusillées
Gazages : le commandant parle
Uckermark
Le matin au camp
Les appels
Froid et intempéries
La nourriture
L’hygiène
Le travail
Les petites Tziganes
Les « lapines »
Les nouveaux nés
La résistance
Les punitions
7.10. L’hygiène
Amicale de Ravensbrück et ADIR : Les Françaises à Ravensbrück, Gallimard, 1965.« L'unique chemise et la culotte qui nous sont remises à l'arrivée, tachées de sang, de pus et de souillures de poux, ont une couleur grisâtre, sont maculées, repoussantes, et les rinçages à l'eau claire n'en viennent pas à bout. Au début, on change notre linge tous les trois ou quatre mois, entre-temps, nous lavons celui que nous avons sur le dos, pièce par pièce, sans savon, à l'eau froide, pour le sécher, nous le pendons à la tête de notre lit et ne dormons que d'un oeil de peur de le voir disparaître. »
« Les convois de déportées devenant de plus en plus nombreux, le linge n'est plus changé. Les poux sont partout, par grappes, dans tous les vêtements, dans toutes les doublures. Les puces s'y joignent le plus souvent. Les dortoirs deviennent invivables. »
« La mauvaise couverture, déjà insuffisante, nous est retirée en février 1945 et nous devons coucher tout habillées. Les lits se touchent. Pour aller aux cabinets, nous enjambons les corps de nos camarades. Nous marchons sur des têtes, des pieds et ce sont des jurons. Cependant, cela arrive plusieurs fois par nuit, car cystite et dysenterie ne nous laissent aucun repos. Les dortoirs de Ravensbrück, la nuit, lorsqu'on voit se rendant aux toilettes et se soutenant mutuellement ces lamentables squelettes, haletant et crachant, demi nus, donnent une vision d'épouvante, de misère, de souffrance et d'horreur telle que les fresques du Moyen Age représentant les damnés et l'enfer n'arrivent pas à l'égaler. »