Ravensbrück, camp de concentration nazi
7. Témoignages
Conditions de vie
Le Kommando vidange
Le couloir des fusillées
Gazages : le commandant parle
Uckermark
Le matin au camp
Les appels
Froid et intempéries
La nourriture
L’hygiène
Le travail
Les petites Tziganes
Les « lapines »
Les nouveaux nés
La résistance
Les punitions
7.3. Le couloir des fusillées
Germaine Tillion rapporte le témoignage d'un détenu du crématoire, Horst Schmidt :
Germaine Tillon. Ravensbrück, Paris, le Seuil 1988.« Les femmes étaient amenées dans un camion vers 19 heures. Il faisait déjà sombre. Le camion restait arrêté sur la route devant le crématoire sans couper son moteur. Deux hommes, deux SS, faisaient entrer les femmes deux par deux dans la première cour du crématoire. Ces femmes devaient se tenir devant l'étroit passage qui débouchait, à gauche, dans la cour. Elles devaient regarder vers le mur. Pendant que les SS qui avaient amené les femmes retournaient au camion pour y chercher les suivantes, un troisième SS dirigeait le faisceau d'une lampe de poche vers la nuque des femmes. Deux autres SS qui étaient là tiraient dans la nuque des femmes, avec des carabines. Les coups faisaient très peu de bruit, si bien que je supposai que les SS utilisaient des balles spéciales ou que leurs carabines étaient munies de silencieux. Nous autres détenues devions traîner les femmes exécutées sur le côté. Nous les mettions d'abord devant le bâtiment du crématoire. À la première exécution étaient en outre présents l'ancien commandant d'Auschwitz, Höss, le commandant Suhren et deux médecins. »
