B&S Encyclopédie

Index de l'article Index de l'article
1. Généralités
1.1. Principes architecturaux
1.2. Les voûtes romanes
1.3. Le « système » roman
1.4. Caractères de l’architecture romane

2. L’art roman en Alsace
2.1. Généralités
2.2. Architecture
2.3. Sculpture
2.4. Peinture, enluminure et vitrail
2.5. Objets d’art : ferronnerie et orfèvrerie

3. Saints Pierre et Paul de Rosheim
3.1. Histoire
3.2. extérieur
3.3. L'intérieur
3.4. Datation - filiation

4. Andlau : sainte Richarde
4.1. Histoire
4.2. A crypte
4.3. Porche et Portail
4.4. La frise historiée

5. Epfig : sainte Marguerite
5.1. Description
5.2. Datation et origine

6. Eschau : saint Trophime
6.1. Histoire
6.2. L'extérieur
6.3. L'intérieur
6.4. Originalité et datation
6.5. E cloître

7. Hohenbourg – sainte Odile
7.1. Histoire
7.2. Le monastère du XIIè
7.3. La chapelle de la Croix
7.4. La stèle historiée

8. Lautenbach : la collégiale Saint Miche et Saint Gangolf
8.1. Histoire
8.2. Plan et transformations
8.3. Le porche
8.4. Les sculptures

9. Abbatiale de Noirmoutier
9.1. Histoire
9.2. Structures et volumes
9.3. Ordonnance et décor de la façade
9.4. L' intérieur
9.5. Les parties gothiques
9.6. Conclusion

10. Abbatiale de Murbach
10.1. Histoire
10.2. L'extérieur
10.3. L'intérieur
10.4. La nef disparue
10.5. Datation

11. Neuwiller les Saverne : saints Pierre et Paul
11.1. Histoire
11.2. Les chapelles du chevet
11.3. La crypte
11.4. Interprétation et date de construction

12. L’octogone d’Ottmarsheim
12.1. Histoire
12.2. L'extérieur
12.3. L'intérieur
12.4. Ottmarsheim et Aix la Chapelle

13. Sainte Foy de Sélestat
13.1. Histoire
13.2. L'extérieur
13.3. L'intérieur
13.4. Notes archéologiques

14. Autres édifices ou parties d’édifices romans en Alsace
14.1. Feldbach : le prieuré
14.2. Guebwiller : Saint Léger
14.3. Gueberschwihr : le clocher
14.4. Pfaffenheim : saint Martin
14.5. Hattstatt : sainte Colombe
14.6. Wintzfelden : abbaye de Schwartzenthann
14.7. Marbach : l’abbaye
14.8. Sigolsheim : Saints Pierre et Paul
14.9. Kaysersberg : l’église d’Alspach.
14.10. Kaysersberg : tympan de l’église Sainte Croix
14.11. Dorlisheim
14.12. Altorf : saint Cyriaque
14.13. Avolsheim : le Dompeter
14.14. Avolsheim : le Baptistère
14.15. Obersteigen
14.16. Strasbourg : le chœur et le crypte de la cathédrale
14.17. Strasbourg : le cloître de saint Pierre le Jeune
14.18. Strasbourg : saint Thomas : le sarcophage de l’évêque Adeloch
14.19. Hohatzenheim
14.20. Saint Jean les Saverne
14.21. Berg
14.22. Surbourg : l’abbatiale
14.23. Altenstadt : Saint Ulric
14.24. Clochers romans
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Alsace : l’art roman en Alsace

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13. Sainte Foy de Sélestat

Histoire
L'extérieur
L'intérieur
Notes archéologiques

L'édifice de Sainte Foy de Sélestat frappe immédiatement par son caractère monumental, son aspect grandiose. Le clocher du transept est un des plus beaux d'Alsace. Un sens de l'équilibre des rapports saute immédiatement aux yeux. Par le seul jeu des formes, l'architecte de Sainte Foy a su donner à l'église une majesté, une dignité, une ampleur qui sont sans rapport avec les données matérielles de l'édifice.

Il faut faire abstraction de la noirceur de l'édifice (grès rouge original) et des parties reconstruites (couronnement des tours de façade, parties hautes de la nef, chapelles latérales de la nef...)

Plan de l’abbatiale sainte Foy de Sélestat
Plan de l’abbatiale sainte Foy de Sélestat

13.2. L'extérieur

L'église n'est pas celle qui fut érigée en 1095 sur ordre d'Hildegarde. Elle fut érigée entre 1150 et 1200 sur plan basilical avec nef à trois travées doubles, collatéraux à six travées, transept peu saillant à trois travées s'ouvrant à l'est sur le chœur flanqué de deux chapelles. La nef est précédée d'un porche à deux tours, et sur la croisée s'élève une puissante tour octogonale coiffée d'une flèche de pierre.

Sélestat : Sainte Foy
Sélestat : Sainte Foy

Avant la restauration de 1892 les bas cotés étaient à deux étages et les trois nefs recouvertes d'une seule toiture à forte pente. Coté chevet la chapelle nord et son abside étaient tronquées, et celle du sud remplacée par une sacristie cubique.

Les restaurations furent heureuses dans la restitution de la silhouette romane des toitures, mais beaucoup moins dans le nouveau pignon qui surmonte la fenêtre de la tribune et dans le nouveau couronnement des tours. Corniches et fenêtres sont neuves (sauf deux, plus petites) et les murs gouttereaux de la nef ont été refaits.

Sélestat : Sainte Foy: les tours de la façade occidentale
Sélestat : Sainte Foy: les tours de la façade occidentale

Les restaurations sont si nombreuses qu'il ne reste que deux éléments romans suffisamment intacts pour mériter étude : la façade et le chevet surmonté de la tour de croisée.

13.2.1. La façade occidentale

Deux tours élancées donnent le ton. Il y a opposition entre la nudité du soubassement et la richesse décorative des beffrois du porche.

Le beffroi de chaque tour comporte deux étages : celui du bas est orné sur chaque face d'une triple arcature aveugle retombant sur des colonnettes, les arcs étant percés d'ouies. L'étage du haut est ajouré sur chaque face de deux grandes baies géminées aux arcs à double ressaut richement sculptés, reposant au centre sur trois colonnettes, et aux extrémités sur deux colonnettes. Un cordon à billettes cerne les voussures et se continue en remontant en gradin jusqu'aux angles de la tour. Les horizontales marquent le massif : chaque tailloir des chapiteaux extrêmes est prolongé le long des tours aux deux étages, une corniche à billettes sépare les étages, et sous la flèche court une frise de feuilles à gordons.

Sélestat, église sainte Foy
Sélestat, église sainte Foy

L'entrée du porche est surmontée de trois arcatures aveugles dans les archivoltes ornées de torsades retombent sur de fines colonnettes. L'arcature du centre en plein cintre est percée d'une grande arcade ronde ; celles des cotés, en ogive, sont percées de deux baies géminées. Sur les clés de chaque arc et sur leurs retombées reposent sept colonnettes supportant, à hauteur du ressaut du soubassement des tours, un bandeau à dessin de losanges doublé d'une frise à rosaces. Ce réseau d'arcatures n'a aucune fonction structurale. Par l'utilisation du grès rouge de Schirmeck et le granit gris d'Andlau, le maître roman a su faire vibrer et donner de la vie aux grandes surfaces nues et monotones des façades.

13.2.2. Le chevet

Depuis la restauration, les décrochements et l'étagement progressif des diverses parties du chevet sont parfaits. L'ensemble est puissamment équilibré : absidioles adossées aux chapelles latérales, et couvertes en bâtière, grande abside centrale proéminente, chœur et bras des croisillons dominés par des pignons à chaperon et venant buter contre la tour octogonale de croisée.

Sainte Foy de Sélestat : le chevet et la tour de croisée
Sainte Foy de Sélestat : le chevet et la tour de croisée

13.2.2.1. L'abside

L’abside comprend une triple arcature largement étalée autour du tambour dont les colonnes interrompues trahissent une reprise dans la construction. Cette triple arcature en plein cintre encadre trois fenêtres percées à cru. Les colonnettes ne portent pas directement l'arc à billettes, mais reçoivent leur retombée par un bandeau horizontal.

Au dessus règne un ordre de colonnettes à fût lisse dont les bases sont posées tantôt sur les clés, tantôt sur les impostes des arcades inférieures. Les chapiteaux de ces colonnes supportent, en alternance avec de petites consoles, une série d'arceaux simplement équarris, surmontés d'une corniche moulurée.

Ce réseau est entièrement décoratif, et il est possible qu'il ait été influencé par les miniaturistes qui l'utilisaient pour servir de table de correspondance aux textes des Evangiles.

Sélestat : Sainte Foy: le portail
Sélestat : Sainte Foy: le portail

13.2.2.2. Le décor sculpté

Chapiteaux et consoles de l'arcature supérieure et de la corniche se classent en diverses catégories :

Sainte Foy de Sélestat : détail du chevet
Sainte Foy de Sélestat : détail du chevet
  • Modèles en forme de têtes humaines ou de têtes animales (lion, taureau, bélier, dragon), seules ou jumelées...
  • Personnage agenouillé formant atlante, animal passant ou lion couché...
  • Sainte Foy de Sélestat : Tympan de portail
    Sainte Foy de Sélestat : Tympan de portail
  • Personnages ou animaux luttant, scènes à valeur symbolique : le centaure est figure du diable, le cerf de l'âme chrétienne...
  • Il y a encore quelques sculptures du bas-côté nord : personnage contorsionné, lion tenant une tète humaine, lièvre poursuivi par deux chiens...

La valeur artistique de ces sculptures est plutôt faible.

Sélestat, église sainte Foy. Lion du porche
Sélestat, église sainte Foy. Lion du porche

13.2.3. La tour de croisée

La tour de croisée s'élève à 43 mètres du sol. Le soubassement repose dans les angles du carré sur des trompes coniques assemblées d'énormes claveaux de grès ; à l'extérieur, des glacis triangulaires en dallage réalisent le raccord aux toitures de la nef et du transept.

Sainte Foy de Sélestat : la tour de croisée
Sainte Foy de Sélestat : la tour de croisée

Les deux étages du beffroi reproduisent les mêmes divisions et le même décor que le haut des clochers de la façade. Mais les motifs sont bien plus variés. L'ensemble est coiffé d'une haute flèche de pierre aux côtés légèrement bombés. La tour est un chef d'oeuvre de la stéréotomie romane en Alsace.


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