Le camp de concentration de Jasenovac, l’Auschwitz des Balkans

Les Oustachis classent les opposants en deux catégories :

1. Les détenus qui sont internés pour une durée de moins de trois ans. L’objectif des Oustachis est d’utiliser au maximum la force de travail des détenus, jusqu’à l’épuisement, et de les tuer ensuite pour faire place à des forces fraîches. Très peu ont survécu et encore plus rares seront ceux qui arrivent au terme de leur peine et sont libérés.
2. Les détenus condamnée à une peine supérieure à trois ans. Ceux-ci sont en général liquidés dès leur arrivée…

Durant 4 ans, des convois arrivent à Jasenovac, en train, en camion et quelques fois à pied. Il se passe rarement une semaine sans que n’arrive un groupe. A l’arrivée, les commandants (Luburic, Milos ou Matijevic) font répartir les détenus en groupes, selon qu’il sont Serbes, Juifs, Tziganes ou Croates… Puis c’est, pour chaque groupe, le discours d’accueil du commandant, appuyé de coups et de mauvais traitements. Suit le dépouillement des victimes par les gardes : tout leur est pris, absolument tout, à commencer par les objets de valeurs, argent, montres, bijoux… Chacun doit déclarer qu’il n’a rien caché, sans quoi, c’est la mort immédiate. Les détenus que les Oustachis ont destinés à la mort sont laissés nus et sans nourriture, parfois des journées entières, dans la baraque du « dépôt principal », dans le « Tunnel » ou à l’air libre, quelque soit le temps. Puis ils sont emmenés à Granik ou à Gradina, villages situés sur l’autre rive de la Save, pour y être exécutés. Les détenus peuvent écrire, mais uniquement qu’ils se portent bien. Ils ont le droit de recevoir des colis à partir de la mi 1942, mais ce droit est réservé aux plus travailleurs, et les gardes se servent largement au passage…