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Plan de Saint Georges de Sélestat |
A l’emplacement d’une rotonde carolingienne, l’Eglise Saint Georges est construite du XIIIè au XIVè par les bourgeois voulant surpasser leur seigneur de prieur qui avait fait édifier Sainte Foy. Le chantier s'ouvre vers 1235. L'édifice actuel a conservé de cette époque le transept et la travée d'avant choeur accompagnée de chapelles biaises à coursières. La plupart des auteurs admettent l'existence d'un chevet polygonal qui sera remplacé plus tard.
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Sélestat : Saint Georges: la tour |
La nef est entreprise vers 1240, et offre toujours l'alternance de piles fortes et de piles faibles, mais une ou trois colonnettes rejoignent d'un seul jet les voûtes sexpartites. Les deux travées occidentales, un peu plus récentes, échappent à ce type de voûtement : ainsi la travée double carrée est remplacée par la travée oblongue sur croisée d'ogives. L'alternance des supports disparaît en toute logique. Entre les arcades élancées et les fenêtres hautes à deux lancettes subsiste une zone de mur lisse, mais un embryon de triforium, une petite ouverture rectangulaire, apporte quelque diversion. Les murs des bas-côtés avec le portail à colonnettes au Sud se rattachent encore au style de transition.
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Sélestat intérieur de Saint Georges |
Un imposant transept occidental, scandé par des contreforts, tient lieu de façade. Au milieu s'élève un puissant clocher dont la construction s'échelonne sur tout le XIVe siècle. La face méridionale (à partir de 1315 environ) est particulièrement fleurie avec son portail élancé d'obédience strasbourgeoise et sa baie à grande rose soutenue par trois lancettes. Cette rose à dix pétales et double corolle propose une variante élégante qui évoque les lointaines efflorescences d'Ile de France. L'ensemble du fenestrage est dessiné d'une main de maître. Les rosaces décoratives et l'extrême acuité des lancettes intérieures qui épousent la courbure de l'arc extérieur imposent une date assez tardive comprise entre 1335 et 1340.
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Sélestat : Saint Georges: le Portail de la façade occidentale |
Le vaste et somptueux choeur rectangulaire de trois travées, aux larges baies garnies de verrières diaprées s'édifie à l'aube du XVe siècle en style flamboyant. Proche de certaines réalisations anglaises, il utilise néanmoins le langage décoratif régional, notamment dans la travée orientale due à l'architecte strasbourgeois Erhart Kindelin (vers 1414-1422). Dans la fenêtre axiale à six lancettes palpite une délicate rose à quatre pétales.
Les vitraux de St Georges valent toute l’attention: seconde verrière nord du cycle de Catherine d’Alexandrie (1425-30), rose de la porte sud du narthex illustrant le décalogue (1330), verrière centrale de la vie de la Vierge Marie, oeuvre de Max Ingrand (1966).
| Sélestat, Saint Georges : Grande rose du bras sud du transept, de 1330. Elle développe le Décalogue |
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| Sélestat : Saint Georges: le Portail du collatéral Sud |
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