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L’Alsace gothique

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5.2.2. Histoire de la construction

Les anciens édifices
Les premiers pas du gothique : 1180-1225
La nef
La façade occidentale
La flèche
Derniers travaux

5.2.2.4. La façade occidentale

5.2.2.4.1. Le « projet B »

Strasbourg, cathédrale : le plan A. Dessin, Musée de l’oeuvre Notre Dame
Strasbourg, cathédrale : le plan A. Dessin, Musée de l’oeuvre Notre Dame

En 1276, les fondations de la nouvelle façade sont solennellement bénies par l'évêque Conrad de Lichtenberg, et la première pierre de la tour Nord est posée en 1277 sur les plans du « projet A », l'un des plus anciens dessins d'architecture conservés en Occident, datant des environs de 1260 qui montre comme la nef et le jubé l'influence de Saint Nicaise de Reims. Ce projet est rapidement abandonné.

Strasbourg, cathédrale Notre Dame : projet primitif de la façade ou « Plan A 
Strasbourg, cathédrale Notre Dame : projet primitif de la façade ou « Plan A 
Strasbourg, gravure de la cathédrale d’Isaac Brunn, 1615. La cathédrale sera jusqu’au siècle dernier le plus haut édifice de la chrétienté
Strasbourg, gravure de la cathédrale d’Isaac Brunn, 1615. La cathédrale sera jusqu’au siècle dernier le plus haut édifice de la chrétienté

Le « Projet B » s'inspire de la façade de la cathédrale de Troyes qui comporte 2 tours, 3 portails et un second étage avec une rose centrale. Ce « Projet B » où s'exprime l'un des plus authentiques génies gothiques, prouve que la métropole alsacienne n'est plus seulement une plaque tournante dans l'acheminement du nouveau style vers l'Est, mais aussi et surtout un foyer créateur de première importance. Par son ampleur, son opulence, ses formes nouvelles, le « projet B » dépasse nettement le gothique sage et rationnel du transept méridional de Notre Dame de Paris ou de Saint Urbain de Troyes, ses modèles les plus proches. Les flèches ajourées semblent ajoutées par une main moins experte, et l'extraordinaire rose, touffue et polyvalente, très différente de celle qui fut finalement réalisée, n'a guère d'équivalent dans le domaine royal.

Strasbourg, cathédrale Notre Dame : évolution de la façade
Strasbourg, cathédrale Notre Dame : évolution de la façade

5.2.2.4.2. Les travaux de maître Erwin

Strasbourg, cathédrale : la façade occidentale
Strasbourg, cathédrale : la façade occidentale

Commencée en 1277 conformément au « projet B », la façade est assez avancée en 1284 lorsque maître Erwin dit « De Steinbach », nommé par le Magistrat, prend ses fonctions. Il achève le premier niveau et établit de nouveaux plans, le maître d'oeuvre précédant ayant commis plusieurs erreurs. Le « projet C » prévoit un deuxième niveau nettement plus bas et le remplacement de la rose initiale par une « ronde verrière » beaucoup plus classique, s'inspirant des roses latérales de Notre Dame de Paris. Cette rose à seize pétales, sans couronne intérieure, participe cette fois-ci au dédoublement de la paroi et s'inscrit dans un cadre carré aux écoinçons ajourés. Parmi toutes les roses qui s'épanouissent en Europe à la fin du XIIIè ou au début du XIVè siècle, celle de Strasbourg demeure l'une des plus accomplies par sa pureté.

Strasbourg, cathédrale: façade
Strasbourg, cathédrale: façade

Le « projet D », vers 1285, également attribué à Erwin, marque une nouvelle étape dans l'évolution du chantier. Il montre le narthex avec la rose et les étages latéraux à leur niveau actuel, c'est-à-dire dépassant nettement la rose. Le décor aveugle du narthex, véritable façade intérieure, somptueuse et filigranée, rivalise avec les revers de façade de Meaux. La rose est découpée dans la paroi, sans écoinçons ajourés, et s'élève au-dessus d'un triforium ajouré pratiquement invisible de l'extérieur. Cette « non correspondance » entre la façade et son revers a été rendue possible par le dédoublement de la paroi et accentue le maniérisme inhérent au procédé.

Strasbourg, cathédrale: Façade occidentale et maison Kammerzell
Strasbourg, cathédrale: Façade occidentale et maison Kammerzell
Strasbourg, cathédrale: Façade occidentale vue de la rue mercière. A gauche, l’ancienne pharmacien du Cerf, bâtiment Renaissance de 1567
Strasbourg, cathédrale: Façade occidentale vue de la rue mercière. A gauche, l’ancienne pharmacien du Cerf, bâtiment Renaissance de 1567

Ralentis par un incendie en 1298, les travaux se poursuivent et en 1318, à la mort de maître Erwin, le deuxième niveau est partiellement achevé, (fonte de la grande cloche en 1316). Son fils Jean continue le chantier jusqu’en 1339. L'examen du narthex révèle plusieurs campagnes qui se situent dans les premières décennies du XIVè. L'élévation latérale de la travée centrale est particulièrement instructive : entre l'arcade aux multiples moulures et la fenêtre haute à quatre lancettes qui correspond au deuxième niveau de la façade prend place un triforium gracile à gables élancés dont la hauteur atteint dix mètres. Cette hauteur inusitée n'est pas due à un choix esthétique délibéré, mais à la nécessité de rattraper la différence de hauteur entre la grande nef (32m) et le narthex (38m).

On retrouve donc de légères modifications dans les différents étages de la façade, le premier comportant les portails, le second la rosace et le troisième les troncs de clochers.

La façade occidentale et la maison Kammerzell
La façade occidentale et la maison Kammerzell
Strasbourg; cathédrale: Portail sud du transept: Erwin de Steinbach, détail
Strasbourg; cathédrale: Portail sud du transept: Erwin de Steinbach, détail

5.2.2.4.3. Les travaux de maître Gerlach

Strasbourg, cathédrale : la façade occidentale
Strasbourg, cathédrale : la façade occidentale

Gerlach continue les travaux de la façade : Entre 1355 et 1365 il édifie le troisième étage des clochers dont l'architecture n'est pas étrangère à celle de la chapelle Sainte-Catherine. Chaque face est percée d'un triplet, mais seule la lancette médiane rappelle discrètement le dédoublement de la paroi. A l'intérieur, de belles voûtes en étoile à ogives d'angle préparent le passage à l'octogone.

Gerlach réalise aussi la magnifique chapelle sainte Catherine vers 1340. Ornée et structurée comme une châsse, elle séduit par sa verticalité et le raffinement de ses remplages géométriques. L'apport personnel de maître Gerlach reste considérable, notamment dans la conception des voûtes et dans la modénature. Les voûtes étoilées primitives à clefs pendantes, remplacées au XVIe siècle par les voûtes curvilignes actuelles, rivalisaient avec celles de Bebenhausen ou celle de la chapelle Barbazana à Pampelune. L'exemple strasbourgeois portera ses fruits à la cathédrale de Prague (chapelle Saint Venceslas et sacristie).

Strasbourg, cathédrale : la grande rose de la façade
Strasbourg, cathédrale : la grande rose de la façade

Peu avant 1365, on renonce à la construction des flèches. L’enthousiasme de la construction finale des tours s'évanouit. La crainte de séismes (en 1356, Bâle avait été détruite), les difficultés financières et les pertes humaines causées par la grande peste de 1349 expliquent la renonciation aux flèches. Un nouveau projet prévoit la galerie des Apôtres au-dessus de la rose et un beffroi percé d'élégantes baies tripartites et coiffé d'un couronnement à gables. En 1365 les constructeurs atteignent le niveau de la plate-forme actuelle, conférant à la façade la silhouette de Notre-Dame de Paris. En 1371 maître Conrad succède à Gerlach et réalise la galerie au dessus de la rose.

Strasbourg, cathédrale : la galerie des apôtres de la façade
Strasbourg, cathédrale : la galerie des apôtres de la façade
Strasbourg, cathédrale : la galerie des apôtres de la façade, détail
Strasbourg, cathédrale : la galerie des apôtres de la façade, détail
Strasbourg, cathédrale: façade occidentale vue de haut
Strasbourg, cathédrale: façade occidentale vue de haut

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