Le camp de concentration de Neue Bremm
4. Les bourreaux
Le commandant du camp, dont le slogan est « Ein Tag, ein Toter » (« Un jour, un mort ») est un inspecteur de police de Saarbrücken Fritz Schmoll, qui a rang de SS Untersturmführer. Il est assisté d’un policier et de deux secrétaires. Le reste du personnel administratif et de surveillance est composé de civils : 2 « kapos » polonais, 20 à 30 « Volksdeutsche » de Roumanie, et – fait remarquable pour un camp - une majorité de gardes venant de Sarre même : mineurs à la retraite, petits employés, invalides… et même des femmes de ménage ! 30% des gardes ont plus de 60 ans et leur âge moyen est de 50 ans ! L’un des gardes a même vu son fils condamné à mort par le « tribunal du peuple » et exécuté…
On pourrait croire que ces gardes, qui ne font pas partie des « gardes professionnels » que sont les SS Totenkopf, allaient se montrer « humains » vis-à -vis des prisonniers : il n’en fut rien. Ils sont tout aussi inhumains et brutaux : vols systématiques des rations alimentaires, exposition à la chaleur et au froid, coups, tortures corporelles et tous les sévices qui ont cours dans les autres KZ. Une spécialité des gardiens de Neue Bremm est de faire faire le tour du bassin d’eau aux détenus, accroupis, en sautant à pieds joints, les mains derrière la tête… et ce jusqu’à épuisement. Beaucoup de détenus sont jetés dans l’eau glacée, certains y seront noyés…
Parmi les personnes ayant passé dans ce camp, le colonel de la Rocque (ex patron des « Croix-de-feu »), Colette (qui tenta d'assassiner Laval), et surtout le Père Jacques (Lucien Bunel, 1900-1945), organisateur d’un atelier clandestin de faux papiers à Lyon dont l'histoire a inspiré le film de Louis Malle « Au revoir les enfants »…
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