B&S Encyclopédie

Diffusé par CashTrafic

Auschwitz, camp de concentration nazi

Partager:  partager Partager bsencyclopedie sur Twitter

7.2. Les condamnés

La Judenrampe
Les gazages au Stammlager par Rudlf Höss
Les gazages Ă  Birkenau
L’incinération
La récupération
J’étais membre du Sonderkommando
Le témoignage de Rudolf Höss
« Anus mundi »

7.2.4. L’incinération

7.2.4.1. Les krématoriums par Rudolf Höss

Höss explique comment les cadavres sont incinérés :

«  C'est seulement en 1942 que furent terminées les nouvelles installations des crématoires. Jusque-là, il fallait gazer les détenus dans des chambres à gaz provisoires, et brûler les cadavres dans des fosses. Avant la crémation, on enlevait les dents en or et les anneaux. On alternait des couches de cadavres avec des couches de bois et, lorsqu'un bûcher d'environ 100 cadavres avait été constitué, on mettait le feu au bois avec des chiffons imbibés de pétrole. Quand la crémation était bien lancée, on jetait dans le foyer les autres cadavres. On collectait avec des seaux la graisse qui coulait sur le sol de la fosse et on la rejetait au feu pour hâter le cours de l'opération, surtout par temps humide. La durée de la crémation était de 6 à 7 heures. Par vent d'ouest, la puanteur des corps brûlés se faisait sentir dans le camp lui-même. Lors du nettoyage des fosses, on écrasait les cendres. Cela se passait sur une plaque de ciment où des détenus pulvérisaient le reste des ossements avec des rouleaux de bois. Puis les cendres, transportées par un camion, étaient jetées dans la Vistule à un endroit écarté. »

… « Les deux grands crématoires 1 et 2 ont été construits au cours de l'hiver 1942-1943 et mis en exploitation au printemps 1943. Ils avaient chacun cinq fours à trois creusets et pouvaient incinérer en vingt-quatre heures environ 2 000 cadavres. Ils comportaient au sous-sol des pièces de déshabillage et de gazage. On pouvait les aérer ou y faire le vide. Les cadavres étaient montés par un ascenseur jusqu'aux fours qui se trouvaient au-dessus. »

« D'après les estimations du constructeur, la firme Topf d'Erfurt, les deux crématoires plus petits, 3 et 4, pouvaient incinérer chacun 1 500 cadavres en vingt-quatre heures. La rareté des matières premières due à la guerre obligea la direction des travaux à construire ces deux crématoires à l'économie. On édifia en surface les salles de déshabillage et de gazage et les fours furent construits en matériaux légers. Mais bientôt il se révéla que cette construction légère des fours, chacun à quatre creusets, n'était pas à la hauteur des exigences. Il fallut arrêter à plusieurs reprises le 4, car, après une courte durée de fonctionnement de quatre à six semaines, les fours ou les cheminées étaient brûlés. La plupart du temps, on incinérait les gazés dans les fosses situées derrière le crématoire 4 »

R. Höss, Le Commandant d’Auschwitz parle, Julliard 1959, réédité en 1979 chez Maspéro

7.2.4.2. L’incinération par Höss

« Au début un grand bûcher nous servait à brûler 10 000 cadavres, par la suite, on procédait à l'incinération dans les fosses communes vidées des cadavres précédents. Au début, on arrosait les cadavres avec des sous-produits du pétrole, par la suite avec de l'alcool méthylique. Dans les fosses les incinérations se poursuivaient sans interruption, de jour et de nuit. Vers la fin de 1942 toutes les fosses communes furent nettoyées. Le nombre des cadavres qui y avaient été enterrées s'élevait à 107 000. »
R.Höss, Le Commandant d'Auschwitz parle, p 268.

7.2.4.3. L’incinération en 1942 par Pery Broad

Le SS Pery Broad, évoquant la situation pendant l'été 1942, conclut :

« Les méthodes d'extermination d'Auschwitz ne satisfaisaient plus Himmler. D'abord, elles étaient trop lentes. Puis les grands bûchers répandaient une telle puanteur que la région en était empestée sur un rayon de plusieurs kilomètres. De nuit, à des kilomètres de distance, on voyait le ciel rougeoyer au-dessus d'Auschwitz. Mais, sans ces gigantesques bûchers, il aurait été inimaginable d'éliminer la quantité infinie des cadavres de ceux qui étaient morts dans le camp ou dans les chambres à gaz. »
Auschwitz-Birkenau : photo clandestine prise par un membre du Soderkommando : les crĂ©matoires ne suffisant plus, on brĂ»le les cadavres Ă  l’extĂ©rieur du KV.DĂ©tail
Auschwitz-Birkenau : photo clandestine prise par un membre du Soderkommando : les crématoires ne suffisant plus, on brûle les cadavres à l'extérieur du KV.Détail

7.2.4.4. Les fours crématoires par Höss

« Les fours crématoires II et III étaient identiques ; ils étaient symétriquement situés de deux cotés de l'embranchement spécial menant de la station d'Auschwitz. Cette voie était réservée exclusivement au transport des déportés. Pour faire venir les matériaux nécessaires à la marche des fours (par exemple le coke, le bois) on se servait que de camions. Chacun des crématoires avait cinq fours à trois creusets, chacun avec deux foyers à gazogène. Ces fours étaient en gros les mêmes que ceux du crématoire I. Les crématoires II et III avaient ensemble 30 creusets et pouvaient incinérer 350 cadavres à l'heure. En travaillant sans arrêt à deux roulements 12 heures sur 24, avec un intervalle de 3 heures pour enlever les scories des générateurs, ils pouvaient engloutir au total 5 000 cadavres en 24 heures. »

« Dans les crématoires II et III on avait construit des fours particuliers pour incinérer différents objets personnels des victimes, livres de prière, documents personnels, etc., considérés comme déchets par le personnel du camp. Avant la liquidation du camp, les fonctionnaires du service politique brûlèrent dans ces fours les fichiers des prisonniers morts, et d'autres documents secrets. »

« Les crématoires IV et V représentaient du point de vue de la grandeur, l'avant-dernier type de ceux qu'avait construit la firme Topf à Auschwitz. Ils ont été bâtis presque en même temps que les fours II et III. Ils étaient séparés par une distance de 100 mètres et éloignés de quelques 700 mètres du premier couple de fours. Ils furent construits d'après les mêmes plans et situés symétriquement. L'entreprise Topf demanda 6 % de rétribution supplémentaire en expliquant qu'elle procédait pour la première fois à la construction de fours d'une si grande dimension, ce qui nécessitait des travaux spéciaux. »

« Les crématoires IV et V comprenaient en tout 16 creusets. Chaque four avait de chaque côté 4 creusets et 2 foyers, soit en tout 8 creusets et 4 foyers desservis par une équipe complète à deux roulements de 12 heures sur 24, avec un intervalle pour enlever les scories des générateurs, les crématoires IV et V pouvaient incinérer en moyenne 3 000 cadavres par jour. »

7.2.4.5. Le camouflage des fours

Commande de Höss aux kommandos agricoles d'Auschwitz.

Objet : Fourniture de plantes destinées à garnir les fours crématoires I et II du camp de concentration d'une bande de verdure

Référence : Entretien entre le SS-Sturmbannfürer Hoess, commandant du camp, et le SS-Sturmbannfürer Bischoff.

Pièces Jointes : Néant

« Conformément à un ordre du SS-Sturmbannfürer Hoess, commandant du camp, les fours crématoires I et II du camp de concentration seront pourvus d'une bande verte servant de limite naturelle au camp.

Voici la liste des plantes qui devront être prises dans nos réserves forestières :

  • 200 arbres Ă  feuilles de 3 Ă  5 mètres
  • 100 rejetons d'arbres Ă  feuilles de 1,5m Ă  4m de haut
  • Enfin 1000 arbustes de revĂŞtement de 1m Ă  2,5m de haut

Le tout pris dans les réserves de nos pépinières. »



Si les casinos ont une histoire passionnante, cela n’explique pas pour autant l’incroyable succès de tous les jeux de casino existants ! Essayez la roulette en ligne ou video poker et vous oublierez vite l’histoire pour ne plus penser qu’au jeu.
Encyclopédie
©2007-2010 B&S Editions. Tous droits réservés.
Hébergement du site chez notre partenaire 1&1 (voir ses offres)