Auschwitz, camp de concentration nazi
5.4. La « Sonderbehandlung »
Judenrampe et sélection
Le gazage
L’incinération
Le secret
La récupération de l’or dentaire
Comme Treblinka, Belzec ou Sobibor, Birkenau est une usine de mort industrielle, à la différence près qu’ici, de nombreux prisonniers ne sont pas immédiatement « traités » au gaz et incinérés, mais où nombre d’entre eux sont « stockés » dans les divers secteurs du camp en attendant leur tour… Aussi à Birkenau est mise en place une opération préalable à l’arrivée d’un convoi : le sélection sur la Judenrampe afin de séparer les « aptes au travail » de ceux qu’en expédie immédiatement dans la chambre à gaz…
Auschwitz-Birkenau : la voie de chemin de fer et l'entrée du camp |
C’est à l'été de 1942 que les responsables de la Solution Finale (« Endlösung ») mettent au point les modalités du « traitement spécial » (« Sonderbehandlung ») qui attend les Juifs, Tziganes et autres victimes envoyés à Auschwitz.
5.4.5. La récupération de l’or dentaire
Ordonnée par Himmler dès le 23 septembre 1940, la récupération de l’or dentaire sur les cadavres est vraiment mise en application suite à l’ordonnance du 23 décembre 1942 : « Il sera systématiquement procédé à la récupération de l’or et des alliages dentaires précieux dans la bouche des cadavres et dans celles des vivants, pour les dents ne pouvant être réparées. »
L’or dentaire est récupéré dans la bouche des morts à la sortie des chambres à gaz par des détenus du Sondekommando. A la fonderie d’or des crématoires, il passe dans un seau d’acide sulfurique pour éliminer les chairs. Puis il est y coulé en lingots artisanaux (cylindriques de 140grs ou en demi-pamplemousse de 500grs). Une fois par semaine, un officier SS vient chercher cet or pour le stocker à la kommandantur du camp. Une fois par mois l’or est acheminé au camp d’Oranienburg-Sachsenhausen, près de Berlin ou sont centralisées toutes les valeurs issues des pillages SS. Cet or est ensuite dirigé vers l’administration centrale de la SS, à Berlin, où de nuit, il est convoyé dans les caves de la Reichsbank et recoulé en lingots conventionnels, estampillés de tampons périmés de 1935-1937 pour laisser croire à une origine d’avant-guerre. Ces valeurs sont ensuite placées sur un compte de la Reichsbank, au nom fictif de Max Heiliger. Régulièrement, ces trésors partent pour la Suisse où le passage d'une pièce à une autre dans les caves des banques suisses, justifie l’émission de monnaies permettant aux nazis d’acheter les matières premières destinées à l’effort de guerre.
On estime qu’en période « normale », 30 à 35 kilos d'or pur rejoint ainsi chaque mois les caisses de la SS.
Auschwitz-Birkenau: vue aérienne prise par l'US Air Force. On voit à droite les KII et KIII. Entre eux et vers la gauche, la rampe de sélection |