1863 marque le début de la libération de la peinture avec l'ouverture du « Salon des refusés », que l'empereur, sur conseil de Viollet-le-Duc, accorde aux artistes rejetés du Salon officiel, et avec le décret faisant de l'Ecole des beaux-arts un enseignement d'Etat indépendant de l'Institut. L'exposition de 1867, où Gustave Courbet et Manet exposent, renouvelant le scandale du Salon des refusés, témoigne de l'importance de cette peinture nouvelle, inacceptable pour la foule habituée au mauvais goût douceâtre des académiques. Coupée du grand public, la peinture moderne oeuvre désormais en marge, dans l'audace soutenue par la foi commune des artistes, par quelques amateurs sensibles et généreux, par des marchands dont le rôle sera considérable. Honoré Daumier (1808-1879) est le premier des grands indépendants : graveur et dessinateur célèbre, il découvre à partir de 1848 (la République) un génie pictural qui use de toutes les richesses expressives des ombres et des lumières. Réaliste dans ses sujets de la vie populaire ou du théâtre, il est, en fait, un baroque, et son romantisme marque Cézanne jeune et Van Gogh. Un semblable expressionnisme de la ligne et de la lumière caractérise Constantin Guys (1805-1892), illustrateur admiré de Baudelaire pour son sens de la « modernité » qui annonce Manet, Degas, Lautrec.
| Honoré Daumier : Ecce homo. 1850. Huile sur toile, 163 x 130. Essen, Folkwang Museum |
|
| Honoré Daumier : Le Wagon de troisième classe (1863-1865). Huile sur toile, 65,4 x 90,2 cm. New York, The Metropolitan Museum of Art |
|
| Honoré Daumier : Crispin et Scapin. Paris, Musée du Louvre |
|
| Honoré Daumier : l’insurrection. 1860. Huile sur toile, 87.6 x 113 cm. Washington, The Phillips Collection |
|
| Honoré Daumier : Laveuse au Quai d'Anjou . Vers 1860. Huile sur panneau de bois, 28.5 x 19.7 cm. Buffalo, Albright-Knox Art Gallery |
|
| Honoré Daumier : La République. 1848. Huile sur toile, 73 x 60 cm. Paris, musée d'Orsay |
|
| Honoré Daumier : Don Quichotte. 1868. Huile sur toile, 51 x 32 cm. Munich, Neue Pinakothek |
|
| Constantin Guys : deux grisettes et deux soldats. Vers 1860. Londres, Courtauld Institute of Art |
|
| Constantin Guys : la loge. Huile sur toile. Vienne, Graphische Sammlung der Albertina |
|