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L’art en France entre 1800 et 1850
2. Histoire et culture française Histoire : 18001850 Culture Architecture Sculpture Peinture Arts de la couleur Gravure et photographie Objets d’art Mobilier et décor
2.4. Sculpture2.4.1. Le style empireLa sculpture subit dans les premières années du siècle l'influence de Canova, malgré son refus de prendre la direction des Beaux-arts que lui offrait Napoléon pour le fixer à Paris. Mais la sculpture classique préserve, surtout dans le portrait, un frémissement réaliste, un sens de la vie, une honnêteté sans effets, (lignes de la bonne tradition du XVIIIè siècle des Houdon et des Caffieri. Ainsi « Bonaparte, Premier consul » de Charles Louis Corbet (1758-1808), « Madame Récamier » de Chinard (musé de Lyon), « Vergniaud » de Pierre Cartellier (musée de Versailles) ou le portrait de « la marquise de La Carié », fille du très canovien Baron François Joseph Bosio (1768-1845), sont des chefs-d'oeuvre sauvés de l'imitation antique ou du Beau idéal. Mais ces idées triomphent dans la sculpture monumentale officielle.
| Charles Louis Corbet : buste de Bonaparte, premier consul. 1799. Plâtre. Paris, Musée Carnavalet |
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| Joseph Chinard : madame de Récamier. Vers 1802. Lyon, musée des beaux Arts |
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Les thèmes lyriques d'esprit néo-hellénique ne sont pas plus fastes aux sculpteurs de l'Empire et de la Restauration, qui tombent dans la fadeur, tel Pradier. Créateurs typiques de ce style Empire : J. Chinard (1756-1813), formé à Rome, qui sait dans ses bustes garder un sens psychologique ; Pierre Cartellier (1757-1831) échappe au moule romain académique, garde une vigueur dont témoigne sa statue funéraire de Joséphine à Rueil. Il continue sous la Restauration son rôle officiel (Louis XIV de la cour de Versailles). Antoine Denis Chaudet (1763-1810), peintre et dessinateur (Racine, édité par Didot), célèbre pour son Bélisaire (1791) en bronze, est, par le lyrisme de ses sujets inspirés de Bernardin de Saint-Pierre ou de la fable antique, le contemporain de Chénier, Prud'hon et Girodet. La même élégance anacréontique se retrouve chez l'élève de Canova Ch. Callamard et chez le Monégasque F. B. Bosio (1769-1845), élève de Pajou, très influencé par Canova (Salmacis sortant du bain, Louvre, Indienne du musée d'Avignon) qui fut le sculpteur d'élection de Napoléon, de Louis XVIII (Henri IV enfant, 1824 à Versailles), de Charles X et de Louis-Phillippe (Louis XIV de la place des Victoires, Louis XVI de la Chapelle expiatoire, quadrige de l'arc de triomphe du Carrousel).
| Joseph Chinard : Madame de Verninac en Diane chasseresse. 1800-1808. Marbre, 85 cm. Paris, Musée du louvre |
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| Joseph Chinard : buste d’une inconnue. Terre cuite, 64 cm datée de Messidor, an X (juin-juillet 1802). Paris, Musée du Louvre |
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| Joseph Chinard : la République. 1780-1810. Esquisse en terre cuite. Paris, Musée du Louvre |
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| Joseph Chinard : monument au général Desaix. 1800-1805. Terre non cuite. Paris, Musée du Louvre |
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| Joseph Chinard : jeune harpiste. 1790-1810. Terre non cuite. Paris, Musée du Louvre |
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| Pierre Cartellier : tombeau de Joséphine de Beauharnais à l'église Saint Pierre Saint Paul de Rueil-Malmaison |
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| Pierre Cartellier – Antoine Denis Chaudet : l’Amour prenant un papillon. 1817. Marbre blanc, 64 x 90 cm. Cimetière du Père Lachaise |
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| Antoine Denis Chaudet : la paix. 1800-1810. Argent doré ; bronze. Paris, Musée du Louvre |
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| Antoine Denis Chaudet : Phorbas, Œdipe (esquisse). 1799. Bronze. Paris, Musée du Louvre |
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| Charles Antoine Callamard : Minerve. Esquisse. 1784. Terre cuite. Paris, Musée du Louvre |
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| François Joseph Bosio : Hercule combattant Acheloüs transformé en serpent, 1824. Bronze, 2m60. Paris, musée du Louvre |
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| François Joseph Bosio : Aristée, dieu des jardins, 1817. Marbre, 2m16. Paris, musée du Louvre |
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| François Joseph Bosio : Buste de la duchesse d’Angoulême. 1825. Biscuit de porcelaine dure. Manufacture de Sèvres. Paris, musée du Louvre |
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| François Joseph Bosio : la nymphe Salmacis. 1826. Marbre blanc. Paris, musée du Louvre |
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| François Joseph Bosio : statue équestre de Louis XIV Place des Victoires. 1828. Bronze |
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2.4.2. La restaurationLes artistes de la Restauration sont chargés d'exalter dans les effigies historiques un élan monarchique ou bonapartiste parallèle au goût troubadour et antiquaire dont la « Jeanne d'Arc » d’Edmé Etienne François Gois (1804, à Orléans) inaugure le style et qu'illustrent le fécond Jean Pierre Cortot (1787-1843), le Lyonnais François Frédéric Lemot (1772-1827), l'éclectique H. Lemaire (1789-1880), qui travaille en Russie, Denis Foyatier (1793-1863), L. Petiot (1794-1862), Antonin Marie Moine (1796-1849), M. Seurre (1798-1858) et Jean Louis Jaley, gendre et élève de Cartellier.
| Edmé Etienne François Gois : Corinne. 1836. Marbre. Paris, musée du Louvre |
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| Jean Pierre Cortot : le triomphe de 1810. Pierre. Paris, arc de Triomphe de l’Etoile |
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| Jean Pierre Cortot : Le soldat de Marathon annonçant la victoire. 1834. Paris, musée du Louvre |
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| Jean Pierre Cortot : Daphnis et Chloé. 1827. Marbre. Paris, musée du Louvre |
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| François Frédéric Lemot : Napoléon en triomphateur. 1808. Plomb, 2m60. Paris, le Louvre |
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| François Frédéric Lemot : statue équestre de Louis XIV. Lyon, place Bellecourt |
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| Denis Foyatier : Cincinnatus. Jardin des Tuileries. |
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| Denis Foyatier : Spartacus. 1827-1830. Marbre. Paris, musée du Louvre |
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| Denis Foyatier : la sieste. 1848. Marbre. Paris, musée du Louvre |
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| Antonin Marie Moine : buste de Marie Amélie de Bourbon Sicile, reine des Français. 1833. Marbre. Paris, musée Carnavalet |
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| Jean Louis Jaley : le duc d’Orléans. 1844. Marbre. Paris, musée du Louvre |
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| Jean Louis Jaley : la prière. 1831. Marbre. Paris, musée du Louvre |
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| Jean Louis Jaley : la pudeur. 1833. Marbre. Paris, musée du Louvre |
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Plus ou moins académiques sont Pierre Nicolas Beauvallet (1750-1818 ), Corbet (1718-1808), A. Dumont (1801-1883), auteur du « Génie de la Liberté » de la Bastille, Henri de Triqueti (1804-1874), qui travaille à la Madeleine (portes de Bronze), Saint -Germain-l'Auxerrois, Sainte Clotilde et en Angleterre (cénotaphe du prince Albert), Carlo Marochetti (1805-1868, bas-relief de Jemmapes à l'Arc de triomphe et Richard Coeur de lion de Westminster en Angleterre), Pierre Charles Simart (1806-1858), passionné d'art grec, Antoine Etex (1808-1888), Grégoire Giraud (1783-1836, Tombeau de sa femme et de ses deux filles au Louvre).
| Pierre Nicolas Beauvallet : la chaste Suzanne. 1813. Marbre blanc. Paris, musée du Louvre |
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| Pierre Nicolas Beauvallet : Suzanne au bain. 1913. Marbre blanc. Paris, musée du Louvre |
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| Charles Louis Corbet : Portrait de Napoléon Bonaparte, 1797 ? Plâtre, 85 cm. Nice, Musée Massena |
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| Augustin Dumont : Le Génie de la Liberté au sommet de la Colonne de Juillet sur la place de la Bastille. Bronze doré, 1833. H. 4 m (13 ft. 1 ¼ in.). Copie en bronze au Louvre |
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| Augustin Dumont : Blanche de Castille. Pierre. Paris, Jardin du Luxembourg |
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| Henri de Triqueti (1803-1874) : Les dix commandements, portes de l'église de La Madeleine. Bronze. Paris, Eglise de La Madeleine |
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| Henri de Triqueti (1803-1874) : Béatrice, 1839. Bronze - 38,5 x 12,2 x 9 cm. Paris, Musée du Louvr |
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| Henri de Triqueti (1803-1874). La Miséricorde Divine accueillant le Repentir. Ivoire - 34 x 13 x 18 cm. France, collection particulière |
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| Henri de Triqueti (1803-1874) : Décor de la chapelle du prince Albert au château de Windsor. Mur nord du chœur : La Lamentation sur le Christ mort. The Royal Collection |
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| Carlo Marochetti : La mort d'un ami. Bronze, patine brune, 28,5 cm. Paris, Galerie Jacques Fischer |
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| Carlo Marochetti : Richard Cœur de Lion. 1860. Londres, parlement |
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| Carlo Marochetti : Marie Madeleine exaltée par les anges. 1841. Marbre, 449 cm. Paris, église de la Madelein |
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| Pierre Charles Simart : Napoléon I en costume de Sacre. Marbre. Dôme et église Saint-Louis des Invalides.Dôme et tombeau de Napoléon Ier |
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| Pierre Charles Simart : Napoléon I en costume de Sacre. Marbre. Paris, bibliothèque du sénat, jardin du Luxembourg |
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| Antoine Etex : la Paix. Arc de Triomphe de l’Etoile, Paris |
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| Antoine Etex : la République. Arc de Triomphe de l’Etoile, Paris |
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| Antoine Etex : Tombeau de Géricault au Cimetière du Père-Lachaise à Paris |
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| Grégoire Giraud : chien. 1827. Marbre blanc. Paris, musée du Louvre |
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2.4.3. La sculpture romantique
- Le romantisme avec ce qu'il apporte de bouleversant par la vision plus réaliste, le choix nouveau des thèmes, la nécessité de créer un nouveau style où le mouvement et une conception animée des masses remplacent le modelé lisse cher aux académiques, apparaît au Salon de 1831 avec le « Roland furieux » de Jehan Duseigneur (1808-1866), qui fut la « préface de Cromwell » de la plastique romantique. Le grand Salon romantique est celui de 1833. Mais, dès 1835-1837, les romantiques sont éliminés des salons : ni Maindron, ni Préault, ni Moine, ni Barye n'y figurent plus, et les « reptiles de l'Institut », dira Préault, triompheront. Le grand romantique est Auguste Préault (1809-1879), dont l'esprit féroce et le lyrisme sont célèbres (la Tuerie, la Famine, la Misère, les Parias, le Christ de Saint Gervais Saint Protais) ; il continue sous le second Empire son art passionné (Ophélie, 1876, Marseille). François Rude (1784-1855), Bourguignon, élève de Cartellier, indépendant et réaliste malgré sa volonté de style (Mercure du Louvre), crée « le Départ des volontaires » (1832-1836), traditionnellement appelé « la Marseillaise », le plus beau bas-relief de l'Arc de triomphe. Ses chefs-d'oeuvre sont le « Monge » (Beaune), le « Tombeau de Cavaignac » (Paris), le « Napoléon de bronze » (Fixin). David d'Angers (1788-1856) est le romantique « équilibré ». La série de ses médaillons et sa considérable production en font l'iconographe de son époque (Goethe, Paganini, Lamennais).
| Jehan Duseigneur : Roland furieux. Bronze. Paris, musée du Louvre |
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| Jehan Duseigneur : Roland furieux. Bronze. Paris, musée du Louvre |
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| Auguste Préault : Tuerie, 1834, fonte 1850. Bronze, 109 x 140 x 21 cm . Chartres, Musée des Beaux-Arts |
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| Auguste Préault : Clémence Isaure, 1844-1854. Bronze, 69,5 x 24,9 x 24,9 cm. Paris, Musée du Louvr |
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| Auguste Préault : Virgile. 1853. Haut relief en bronze, 86 x 95 cm. Paris, Musée d’Orsay. |
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| Auguste Préault : Dante Alighieri. 1853. Haut relief en bronze, 86 x 95 cm. Paris, Musée d’Orsay |
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| Auguste Préault : Ophélie. 1853. Bas relief en bronze, 200 x 75 cm. Paris, Musée d’Orsay. |
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| Auguste Préault : Jupiter et le sphinx. 1868-1871. New York, Metropolitan Museum. |
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| François Rude : le départ des volontaires. Pierre. Paris, Arc de Triomphe de l’étoile |
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| François Rude : le départ des volontaires, détail. Pierre. Paris, Arc de Triomphe de l’étoile |
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| François Rude : Napoléon s’éveillant à l’immortalité. 1845. Modèle original en plâtre. 195 cm x 215 cm x 96 cm |
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| François Rude : Pêcheur napolitain jouant avec une tortue. 1829- 1833. Marbre blanc, 88 cm x 82 cm x 48 cm. Paris, Musée du Louvre |
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| François Rude : gisant de Godefroy Cavaignac. Bronze. Paris, cimetière de Montmartre |
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| David d'Angers : portrait de Francois Arago. 90 cm. Paris, musée du Louvre |
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| David d'Angers : Tombe du général Jacques Nicolas Gobert au cimetière du Père-Lachaise. Sur le socle, un bas-relief représentant la bataille de Famars |
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| David d'Angers : Buste de Goethe. Plâtre, 58 x 83cm. Paris, musée d’Orsay |
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| David d'Angers : Buste de Chateaubriand. Plâtre, 60 cm. Collection privée |
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| David d'Angers : Philopoemen. 1830. Marbre, 246 cm. Paris, musée du Louvre |
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| David d'Angers : Marceline Valmore. 1832. Médaille de bronze, diamètre : 15 cm. Paris, Musée du Louvre |
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| David d'Angers : Niccolo Paganini. 1834. Bronze, diamètre : 15 cm. Collection privée |
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- Mais le plus génial sculpteur romantique est Antoine Barye (1796-1875). Cet animalier, élève de Bosio et de Gros, traduit l'énergie tendue du fauve, la force et l'ardeur du combat. Romantique, il l'est comme Géricault par l'expression de l'énergie vitale (Combat du Lapithe et du Centaure, Thésée combattant le Minotaure, vers 1843, Jaguar dévorant un lièvre, 1850).
| Antoine Barye : Tigre dévorant un gavial dans le Gange. 1831. Bronze, 100cm. Paris, musée d’Orsay |
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| Antoine Barye : Thésée et le minotaure. 1841-1846. Bronze, 42cm. Paris, Musée du Louvre |
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| Antoine Barye : panthère tuant un cerf. 1835-1840. Bronze. New York, Metropolitan Museum |
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| Antoine Barye : Lion au serpent à la patte levée. Esquisse du lion des Tuileries. 1835. Bronze, 18 x 10cm. Paris, musée du Louvre |
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| Antoine Barye : python tuant un gnou. Bronze |
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- Aimables et séduisants, le Suisse James Pradier (1790-1852) artiste préféré de la monarchie de Juillet (les Trois Grâces, la Toilette d'Atalante), et Francisque Joseph Duret (1804-1865), élève de Bosio (Chactas en contemplation devant le tombeau d'Atala), ne touchent plus guère. Mineurs, quelquefois attachants, E. Gois (1765-1836). A. Moine (1796-1849), élève de Gros et de Girodet, J. du Seigneur, et l'exaltée Félicie de Fauveau (1802-1876), compagne de la duchesse de Berry (monument à Dante de Florence, 1836).
| James Pradier : Odalisque. 1841. Marbre, 105 cm. Lyon, musée des beaux Arts |
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| James Pradier : Odalisque ; vue de dos. 1841. Marbre, 105 cm. Lyon, musée des beaux Arts |
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| James Pradier : la cité de Strasbourg. 1836-1838. Plâtre , 120 cm. Paris, Musée du Louvre |
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| James Pradier : la victoire. 460 cm. Paris, les Invalides |
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| Antonin Marie Moine : histoire et renomée : la république française. 1839-1844. Marbre. Paris, palais Bourbon |
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| Francisque Joseph Duret : Chactas méditant sur la tombe d’Atala. 1835. Bronze, 135cm. Lyon, musée des beaux Arts |
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| Francisque Joseph Duret : vendangeur au repos. Bronze, 196cm. Collection privée |
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| Francisque Joseph Duret : pêcheur napolitain dansant la tarentelle. 1833. Bronze, 158 cm. Paris, musée du Louvre |
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| Félicie de Fauveau : Dague. Argent oxydé, Acier, Incrustations d'or. Paris, Musée du Louvre |
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| Félicie de Fauveau : Relief provenant du monument au Baron Antoine-Jean Gros et à sa femme Augustine Dufresne, 1837. Marbre - 54 x 73 x 20 cm. Toulouse, Musée des Augustins |
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