Strasbourg : la ville au Moyen Age (Alsace)
2. Le Moyen Age : la ville épiscopale : 1002-1334
La ville sous l’épiscopat de Wernher
Strasbourg et la querelle des investitures
La montée en puissance du chapitre cathédral : 1131-1262
La lutte de la bourgeoisie contre l’évêque
2.3. La montée en puissance du chapitre cathédral : 1131-1262
A partir de 1131 prévaut à Strasbourg le principe de l’élection épiscopale par le clergé et par le peuple. Coté laïcs, ce privilège est rapidement accaparé par les bourgeois les plus en vue et par les seigneurs.
Côté clergé, le chapitre, (créé au cours du VIIIè par Heddo) composé presqu’exclusivement de membres des grandes familles nobles d’Alsace, de Bade ou d’autres régions voisines, s’adjuge rapidement le monopole de l’élection. Il fallait, pour être admis au grand-chapitre de Strasbourg, justifier de 16 quartiers de noblesse tant du côté paternel que du côté maternel ; les candidats devaient être issus de princes, de comtes ou d'anciennes familles nobles… Ainsi les noms de Géroldseck, Ochsenstein, Lichtenberg, Kyburg, Rappolstein, Thierstein reviennent indéfiniment dans les catalogues de chanoines. Etant maîtresse du chapitre, la noblesse dispose à son gré du siège épiscopal. Vis-à -vis de l'évêque, le chapitre ne cesse d'affirmer son autonomie. Celui-ci perd rapidement le droit de nommer les chanoines qui se cooptent entre eux. Avant l'élection épiscopale, les membres du chapitre imposent au candidat certaines obligations concernant l'administration future du diocèse : l'élu s'engage par serment à respecter ces servitudes.
L’évêque Guebhard, comte d’Urach (1131-1141) est le premier à bénéficier de ce type d'élection. Son successeur, Burchard (1141-1162), chanoine et archidiacre de la cathédrale, accède au siège épiscopal à l'issue d'un scrutin analogue. Henri de Hasenbourg (1180-1190) et Conrad de Hunebourg (1190-1202) sont choisis par le chapitre cathédral parmi les chanoines de Strasbourg.