Les impressionnistes n'ont pas véritablement constitué une école au style unique avec ses règles et ses méthodes, comme ce fut par exemple le cas de l’école de Barbizon dans les années 1830 - 1860. L’impressionnisme apparaît plus comme un « Mouvement », un regroupement de peintres ayant chacun une personnalité propre partageant une nouvelle manière picturale de représenter le monde réel, rejetant la peinture officielle, très solidaires entre eux dans l’exclusion dont ils sont victimes de la part des institutions et de la plupart des critiques.
 | Claude Monet : champ de coquelicots, environ de Giverny. 1885. Huile sur toile. Boston, Museum of Fine Arts |
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Il existe certes un « noyau dur » dans ce mouvement, représenté principalement par Monet, Pissarro, Sisley, qui seront « impressionnistes jusqu’au bout » ; mais chaque peintre suit sa propre recherche et son propre cheminement, se rapprochant ou de distançant du groupe en fonction de son évolution, de son histoire, de ses préoccupations, et fonctionnant un peu comme un « électron libre »…
 | Camille Pissarro : Vue de ma fenêtre, Eragny sur Epte. 1886-1888. Oxford, Ashmolean Museum |
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 | Alfred Sisley : la route de Versailles. 1875. Huile sur toile, 38 cm x 47 cm. Paris, Musée d’Orsay |
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Enfin l’histoire du « mouvement » est relativement brève, ne s’étendant guère du plus de 15 ans, des années 1870 aux années 1885 : si certains artistes restent impressionnistes jusqu’au bout, comme l’« impressionniste absolu » Monet, la plupart, qui ont accompagné ce mouvement dès son commencement, évolueront ultérieurement de façon nettement distincte : c’est le cas de Renoir, Cézanne, Guillaumin, Degas, sans parler des deux « météores » que sont Van Gogh et Gaugin… Les itinéraires personnels des artistes impressionnistes restent essentiellement individuels ; ce qui les unit est d’abord le sentiment de rejet, rejet d’ailleurs effectif, qu’ils ont éprouvé de la part du monde « officiel », Académie, salons, critiques et public, rejet qui les a forcés de travailler longtemps dans la misère.
 | Auguste Renoir : canotage sur la Seine. 1879-1880. Huile sur toile, 92 cm x 71 cm. Londres, National Gallery |
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 | Paul Cézanne : La Montagne Sainte-Victoire. 1895-1900. Huile sur toile, 81 cm x 100 cm. Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage |
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 | Armand Guillaumin : Neige à Crozant. 1898. Huile sur toile, 60 cm x 81 cm. Genève, musée du Petit Palais |
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 | Edgar Degas : Les repasseuses 1884. Huile sur toile, 76 x 81 cm. Paris, Musée d'Orsay |
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 | Paul Gaugin : Intérieur du peintre, rue Carcel. 1881. Huile sur toile, 130 cm x 162 cm. Oslo |
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 | Vincent Van Gogh : jardins de maraîchers dans la Crau. Juin 1888. Huile sur toile, 72,5 x 92 cm. Amsterdam, Rijksmuseum Vincent Van Gogh |
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