Histoire de Strasbourg : quand Strasbourg était Argentorate

L'occupation de ce site de confluence entre le Rhin, la Bruche et l'Ill, propice à la pêche, à la batellerie, site de défense et de refuge « Argentorate », (la forteresse de l'eau) fut très précoce. A partir du bronze final, des traces d'habitat sont repérées dans l'île principale sur laquelle s'installent les sanctuaires gaulois. Une chaussée artificielle fut très tôt établie sur le cailloutis comblant la région marécageuse séparant les îles, notamment celles du bras nord de la Bruche. Les fouilles de R. Forrer et de J.J. Hatt, ont permis de retrouver les traces d'une implantation celtique dès la fin de l'âge du Fer (La Tène III, ). Vers le IIIe siècle avant J.C., existent sur l'île principale un marché et un sanctuaire, sans doute fondés par la tribu celtique des Médiomatriques. C’est le quartier de la Cathédrale qui est principalement occupé (rue Brûlée, rue du Dôme, rue du Sanglier, rue du Marché Neuf), ainsi que le secteur de St Thomas, la rue du 22 Novembre, la rue de la Haute-Montée et la rue de la Nuée Bleue...). Lorsqu’arrivent, avec la fédération d'Arioviste, les Triboques, vers 70 avant JC, ceux-ci choisissent comme capitale Brumath-Brocomagus, carrefour géographique au cœur d'une région agricole ; le site de Strasbourg reste alors en dehors de l’influence triboque.

Les populations de la Rhénanie au début de l’occupation romaine

De nombreuses hypothèses ont été formulées à propos de l’origine du nom « Argentorate » : les deux les plus avancées et les plus sérieuses évoquent une origine celto-latine :

• La première penche pour une « éminence fortifiée » (« rat ») sur la rivière « Argenta »…
• La seconde évoque directement l’or argentifère que le Rhin déposait sur les berges et qui, depuis l'époque celtique, attirait les populations au bord de ses méandres.

Ce sont les Romains qui vont conférer au site une importance de premier plan, fondant le cœur historique de la ville.