Les « Primitifs » italiens (Histoire de l'art)
4.2. Peintres et œuvres
Le Maître de la Madone Avocate
Le Maître de l’histoire d’Isaac
Jacopo Torriti
Pietro Cavallini
Filippo Rusuti
4.2.2. Le Maître de l’histoire d’Isaac
Peintre italien actif vers 1290, le « Maître de l’histoire d’Isaac » doit son nom aux fresques de l’église supérieure Saint François d’Assise illustrant des scènes de la vie d’Isaac, particulièrement l’épisode de la bénédiction de Jacob et de la mise à l’écart d’Esaü. Ces fresques occupent le registre médian de la troisième baie à partir de la croisée, sur la paroi nord de la nef.
Heinrich Thode à attribué en 1885 ces fresques à Giotto, déclanchant ainsi une controverse sur l'identité et l'origine du « Maître d’Isaac » ; ainsi d’autres critiques ont attribué l’oeuvre au romain Pietro Cavallini ou à un autre florentin, Gaddo di Zanobi Gaddi… Actuellement, deux courants s’opposent encore : le premier attribue la paternité de l’œuvre à Giotto, le second soutient que le « Maître d’Isaac » venait de Rome, où il avait subi l’influence de Cavallini. Ce qui paraît certain, c’est que de nombreux détails iconographiques et stylistiques attestent un incontestable fonds romain.
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Maître de l’histoire d’Isaac : Les docteurs de l’Eglise. Entre 1290 et 1295. Fresque. Eglise supérieure Saint François, Assise |
L'attribution de la fresque est débattue. Vasari l’attribue à Cimabue, mais cette attribution a été rejetée à la fin du XVIIIè siècle. Depuis, certains critiques en attribuent la paternité à Pietro Cavallini ou de l'un de ses disciples, d’autres à Jacopo Torriti ou à un de ses élèves, d’autre enfin au jeune Giotto ou à un de ses disciples.
Dans les quatre compartiments de la voûte de la baie d'entrée l'artiste dépeint quatre Docteurs de l'Eglise en compagnie de leurs scribes : au sud (droite de l'image) Saint-Augustin et, lui faisant face, saint Ambroise ; à l'est (haut de l’image), saint Jérôme, et à l'ouest saint Grégoire. Les structures architecturales se détachent sur fond or. Leurs noms sont écrits sur les nuages. Le peintre a voulu traduire l’aspect de l'oeuvre intellectuelle de ces saints par la grande attention portée aux détails et à la précision de la perspective.
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Maître de l’histoire d’Isaac : Les docteurs de l’Eglise : saint Jérôme. Entre 1290 et 1295. Fresque. Eglise supérieure Saint François, Assise |
Saint Jérôme est assis face à son compagnon. Tous deux sont absorbés dans la lecture d’un livre. Le souci du détail est très frappant, malgré l’éloignement de l’oeuvre, et donne vie à la scène.
Cette fresque a été détruite lors du tremblement de terre de l'automne 1997, ainsi que les figures des saints sur le mur de l’arche.
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Maître de l’histoire d’Isaac : Scène de l’Ancien testament : Isaac bénissant Jacob. 1290ss. Fresque, 300 x 300 cm. Eglise supérieure Saint François, Assise |
L'artiste décrit l'action dans le cadre restreint de ce qui est une chambre dont il manque la façade. Cela confère à la composition une compacité inconnue jusqu’alors. Jacob, le deuxième fils né du patriarche Isaac, porte de la fourrure sur ses mains et au cou, et est prêt à tromper son père aveugle. Il aborde le vieillard, timidement et avec des gestes hésitants. Le patriarche, secondé par une femme, lui accorde sa bénédiction.
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Maître de l’histoire d’Isaac : Scène de l’Ancien testament : Isaac refuse sa bénédiction à Esaü. 1290ss. Fresque, 300 x 300 cm. Eglise supérieure Saint François, Assise |
La seconde scène se déroule dans la même chambre que la précédente. Sur la droite, en dépit du mauvais état de conservation, on distingue Jacob et Rebecca sa mère quittant la pièce. De cette manière, la continuité des deux scènes et le caractère intense de la séquence des événements sont très clairs.
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