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Les « Primitifs » italiens (Histoire de l'art)

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3.2. Peintres et Å“uvres

Le Maître de Tressa
Simone et Machilon
Dietisalvi de Speme
Guido di Graziano
Guido da Siena
Maître inconnu de la fresque du Palais Public
Duccio di Buoninsegna
Segna di Buonaventura
Maître du Palazzo Venezia
Niccolo di Segna
Ambrogio Lorenzetti
Pietro Lorenzetti
Ugolino da Nerio
Lippo Memmi
Ugolino Lorenzetti
Niccolo ser Sozzo
Lippo Vanni
Andrea Vanni
Bartolomeo Bulgarini
Barna da Siena
Luca di Tomme
Simone Martini
Bartolo di Fredi
Paolo di Giovanni Fei
Taddeo di Bartolo
Andrea di Bartolo
Martino di Bartolomeo
Sassetta
Giovanni di Paolo

3.2.29. Giovanni di Paolo

3.2.29.1. Biographie

Giovanni di Paolo di Grazia (1395/1399–1482) est l'un des plus importants peintres italiens du XVè siècle de l'école siennoise. Ses premières œuvres montrent l'influence des maîtres siennois précédents, mais son propre style a progressé régulièrement, se caractérisant par des couleurs vives et dures ainsi que des formes allongées.

Il ressort de plusieurs de ses oeuvres une singulière atmosphère onirique, comme le surréaliste « Saint Nicolas de Tolentino sauvant un navire » (Vers 1445, Philadelphia Museum of Art), alors que ses dernières œuvres, en particulier Jugement Dernier, le Ciel et l'Enfer (1465) et de l'Assomption de la Vierge (1475) de la Pinacothèque de Sienne, sont des sujets « nobles » qu’il traite cependant grotesquement…

Giovanni di Paolo se forme probablement dans l'entourage de Taddeo di Bartolo et de Gregorio di Cecco. Il livre ses premières commandes, aujourd’hui perdues, en 1420 et 1423.

Le Polyptyque Pecci (1426), dont subsistent le panneau central (la Vierge et des anges, Castelnuovo Berardenga, Prepositura), deux volets (Saint Dominique et Saint Jean-Baptiste, Sienne, Pinacothèque Nationale) et les panneaux de la prédelle (Résurrection de Lazare, portement de croix, descente de croix, déposition à la Walters Art Gallery de Baltimore ; Crucifixion au musée d'Altenburg), est l'œuvre la plus ancienne qui nous soit parvenue de lui.

Le style nerveux et incisif du Christ souffrant et triomphant (Sienne, Pinacothèque Nationale) exprime avec une rare intensité le sentiment pathétique exalté de l'artiste. Âme encore médiévale, Giovanni se refuse à adhérer aux principes expressifs de la Renaissance, poursuivant un idéal de haute spiritualité douloureuse, d'irréalité effrénée pénétrée d'un souffle religieux archaïque. Si l'influence de Gentile da Fabriano se reflète dans certains détails décoratifs, elle n'attaque pas cette cohérence dans le panneau subsistant du Polyptyque Branchini (la Vierge à l'Enfant, 1427, Pasadena, N. Simon Foundation) ; et les nouveautés apportées entre-temps à Sienne, en particulier par Sassetta, n'ont sur les œuvres ultérieures de Giovanni que des conséquences purement formelles : panneaux conservés de la prédelle du Polyptyque Fondi, de 1436 (Crucifixion, présentation au Temple, fuite en Égypte à la Pinacothèque Nationale de Sienne ; adoration des mages au musée Kröller-Müller d’Otterlo).

L’influence de Sassetta se transforme chez Giovanni en visions d'un irréalisme tout gothique correspondant à la reprise des conceptions paysagistes d'Ambrogio Lorenzetti, comme le montre la « Fuite en Égypte » (Sienne, Pinacothèque Nationale). Les panneaux dispersés du Polyptyque des Pizzicaiuoli (1447-1449) confirment la volonté tenace de l'artiste de traduire en langage ancien les idées modernes d'un Vecchietta ou d'un Pietro di Giovanni d'Ambrogio : Présentation au Temple de Sienne (Pinacothèque Nationale), Scènes de la vie de sainte Catherine de Sienne (fondation Thyssen–Bornemisza de Madrid, Metropolitan Museum de New York, Institute of Arts de Minneapolis, Institute of Arts de Detroit)

Le maître atteint une expression dramatique incomparable dans les différentes versions de la Crucifixion (Pinacothèque Nationale de Sienne, San Pietro d’Ovile, National Gallery de Dublin, vers 1440) ou dans les prodigieuses et fameuses « Scènes de la vie de saint Jean-Baptiste » (Art Institute de Chicago, Metropolitan Museum de New York, musée de Münster, Norton Simon Foundation de Pasadena, Petit Palais d’Avignon), où la ferveur de sa vision ascétique s'exalte au point de retrouver le « stylisme » gothique de Lorenzo Monaco dans ce qu'il a de plus visionnaire.

Giovanni di Paolo a encore laissé un très grand nombre de panneaux, dont beaucoup proviennent de polyptyques démembrés :

  • Le Jardin des Oliviers et la Déposition du Vatican), qui datent sans doute d'avant 1440 ;
  • La Madone d'humilité de la Pinacothèque nationale de Sienne, ey celle du Museum of fine Arts de Boston ;
  • Le Paradis et l'Expulsion du paradis du Metropolitan Museum de NewYork ;
  • Le Polyptyque de 1445 des Offices ;
  • La prédelle de l'Enfance du Christ comportant l'Annonciation (National Gallery de Washington), la Nativité (Vatican), le chemin du Calvaire (Berlin), l’Adoration des mages (Cleveland) et la Présentation au Temple (Metropolitan Museum de New York) ;
  • Le retable de saint Nicolas de la Pinacothèque Nationale Sienne (1453) ;
  • Le retable du dôme de Pienza (1463) ;
  • La prédelle du Jugement dernier de la Pinacothèque Nationale Sienne ;
  • Le retable de San Galgano de la Pinacothèque Nationale Sienne ;
  • Le Saint Jérôme de l’Opera del Duomo de Sienne ;
  • Le Polyptyque de San Silvestro à Staggia de la Pinacothèque Nationale Sienne (1475), sans doute une des toutes dernières Å“uvres de l’artiste.

Giovanni di Paolo était enfin très connu aussi pour ses enluminure, notammente celles de la « Divine Comédie » du Louvre et du British Museum  et celles de l’« Antiphonaire de Sienne » (Biblioteca degli Intronati).

3.2.29.2. L’Annonciation du Vatican

 Giovanni di Paolo : l’annonciation. Tempera sur bois, 44 x 33 cm. Vatican, Pinacothèque
Giovanni di Paolo : l’annonciation. Tempera sur bois, 44 x 33 cm. Vatican, Pinacothèque

Les livres comptables les plus importants de la commune médiévale de Sienne étaient couverts de panneaux de bois décorés. Ils étaient appelés « bicherne », du nom de « Bicherna », l’administration financière qui la première a inauguré cette mode de décoration de ses manuscrits avant d’être imitée par d’autres offices. La production de ces couvertures de livres décorés commence vers1257 et se poursuit jusqu'au milieu du XVè siècle. Cette étrange alliance entre l'art et la bureaucratie est l'une des manifestations les plus originales de l'art siennois, à laquelle participent certains des meilleurs artistes de la cité.

Ce panneau de l’Annonciation provient de la « Gabella Generale » (Gabelle générale). Il montre la Vierge Marie, assise en prière, les mains jointes sur sa poitrine et enveloppée dans un volumineux manteau. L'Archange Gabriel se tient devant elle, les bras croisés et tenant un rameau d'olivier, symbole de la paix. Entre les figures de Marie et de l'archange, un vase finement travaillé avec un bouquet de lys, symbole de la pureté et de la virginité de Marie. Au-dessus du vase, la main de Dieu envoie des rayons de lumière qui portent la colombe de l'Esprit Saint vers Marie.

3.2.29.3. Saint Asano bénissant

 Giovanni di Paolo : saint Ansano baptisant. Vers 1440.Tempera sur bois, 31 x 32,5 cm. Esztergom (Hongrie), Christian Museum
Giovanni di Paolo : saint Ansano baptisant. Vers 1440.Tempera sur bois, 31 x 32,5 cm. Esztergom (Hongrie), Christian Museum

Cette peinture fait partie d'une série de panneaux de prédelle présentant la vie de saint Ansano, le saint patron de Sienne. Ces panneaux sont la preuve que l'épanouissement de la Renaissance siennoise n’a exercé que peu d'influence sur Giovanni di Paolo. Mais il n’est pas uniquement un conservateur. Un examen approfondi de ses œuvres, montre qu’il a adopté certaines des solutions nouvelles de ses contemporains, comme Sassetta, Gentile da Fabriano, peut-être même Masolino et Paolo Uccello. Néanmoins, dans ses oeuvres, il toujours construit un monde étrangement personnel, des scènes avec un rythme tendu et des constructions compliquées, plus proches du style gothique tardif dans les centres artistiques d’Italie du Nord.

Dans cette œuvre, l’artiste traduit la cérémonie de baptême presque dans une langue de ballet : un Ansano agile, avec des petites mains et de petits pieds, se transforme presque en danseur affrontant en un pas de danse les trois catéchumènes attendant d'être baptisés. Derrière eux, les autres font un véritable pantomime, avec leurs les différentes façons de se déshabiller. Etonnant mélange d’élégance, de grotesque, de splendides couleurs…

3.2.29.4. Les panneaux du cycle de sainte Catherine

Giovanni di Paolo : Sainte Catherine bénie par le Pape. Vers 1460. Tempera sur panneau, 29 x 29 cm. Madrid, Museo Thyssen-Bornemisza
Giovanni di Paolo : Sainte Catherine bénie par le Pape. Vers 1460. Tempera sur panneau, 29 x 29 cm. Madrid, Museo Thyssen-Bornemisza
Giovanni di Paolo : sainte Catherine de Sienne. Tempera et or sur bois, 108.6 x 53.3 cm. Cambridge, Fogg Art Museum
Giovanni di Paolo : sainte Catherine de Sienne. Tempera et or sur bois, 108.6 x 53.3 cm. Cambridge, Fogg Art Museum

La peinture représente sainte Catherine de Sienne bénie par le Pape, accompagné de trois cardinaux vêtus de pourpre et de deux moines secrétaires : l’œuvre fait partie d’une série de 10 panneaux sur la vie de sainte Catherine, qui a vécu de 1347 à 1380, époque qui coïncide avec la période de la papauté en Avignon. La série a peut-être été commandée à l’occasion de la canonisation de Catherine en 1461.

3.2.29.5. Saintes Claire et Elisabeth de Hongrie

Giovanni di Paolo : saintes Claire et Elisabeth de Hongrie. Vers 1445. Huile sur panneau, 32 x 12 cm (chaque panneau). Collection privée
Giovanni di Paolo : saintes Claire et Elisabeth de Hongrie. Vers 1445. Huile sur panneau, 32 x 12 cm (chaque panneau). Collection privée

Ces petits panneaux représentent deux saintes franciscaines, sainte Claire (1193-1253) et sainte Elisabeth de Hongrie (1207-1231), dans leur habit monacal gris. Il est probable que ces penneaux faisaient partie d’un triptyque portatif dont il manque le panneau central.

3.2.29.6. La création et l’expulsion du Paradis

Giovanni di Paolo : la création et l’expulsion du paradis. Vers 1445. Tempera et or sur bois, 46, 4 x 52,1 cm. New York, Metropolitan Museum of Art
Giovanni di Paolo : la création et l’expulsion du paradis. Vers 1445. Tempera et or sur bois, 46, 4 x 52,1 cm. New York, Metropolitan Museum of Art

Cet extraordinaire panneau est très admiré pour ses couleurs éclatantes, son iconographie curieuse et sa vitalité mystique. A gauche, Dieu le Père, soutenu par 12 chérubins bleus, pointant de sa main droite une « Mappemonde » circulaire qui occupe toute la partie basse gauche du panneau. La représentation de la terre est entourée de cercles concentriques, notamment un anneau vert (pour l'eau), un anneau bleu (l'air), un anneau rouge (le feu), les anneaux des sept planètes, et le cercle du zodiaque. Sur la droite, dans une scène séparée, un pré rempli de fleurs accueille Adam et Eve poussés vers la droite par un ange nu, qui les expulse du paradis, représenté par un alignement de sept arbres aux fruits d'or. Sous le jardin d’Eden, les quatre fleuves du Paradis.

Ce panneau est un fragment de la prédelle du retable peint pour l'église de San Domenico à Sienne, qui se trouve aujourd’hui aux Offices à Florence. Un autre panneau de la même prédelle figure également dans la collection du musée. L'influence du style gothique international, notamment de la miniature française est très nette dans les personnages de l'ange, d’Adam et d’Eve, et dans les détails de la flore et de la faune.

 Giovanni di Paolo : la création et l’expulsiondu paradis, détail. Vers 1445. Tempera et or sur bois, 46, 4 x 52,1 cm. New York, Metropolitan Museum of Art
Giovanni di Paolo : la création et l’expulsiondu paradis, détail. Vers 1445. Tempera et or sur bois, 46, 4 x 52,1 cm. New York, Metropolitan Museum of Art

3.2.29.7. Vierge d’humilité

Giovanni di Paolo : vierge d’humilité. Vers 1435. Tempera sur panneau, 62 x 48 cm. Sienne, Pinacothèque Nationale, Sienne
Giovanni di Paolo : vierge d’humilité. Vers 1435. Tempera sur panneau, 62 x 48 cm. Sienne, Pinacothèque Nationale, Sienne
Giovanni di Paolo : vierge d’humilité. Vers 1442. Tempera sur bois, 56 x 43 cm. Boston, Museum of Fine Arts
Giovanni di Paolo : vierge d’humilité. Vers 1442. Tempera sur bois, 56 x 43 cm. Boston, Museum of Fine Arts

La Vierge est peinte dans une pâte étonnamment épaisse. Elle porte un turban et joue avec son enfant, assise sur un coussin de brocad et entourée d'un verger gorgé de fruits. Le thème de la Vierge dans le jardin prend une nouvelle dimension cosmique grâce au panorama qui s’élève au fond comme un plan incliné. Chemins et bordures sont tracés par de minuscules arbres et des rangées de pierres blanches, peints avec une précision de miniaturiste. De la droite surgit une rivière qui coule à travers le damier des champs, en passant par le sombre rocher aux parois abruptes veillant sur une ville, et se jette vers le bas dans un lac.

Cette « Vierge d’humilité » est assise sur un coussin fleuri dans une clairière entourée d'une orangeraie. À l'arrière-plan un paysage de douces collines ou alternent des champs à damier, des villes, des rochers, et de bois.

Giovanni di Paolo créera de nombreuxes variations de ce panorama-échiquier tout au long de sa longue carrière.

3.2.29.8. Saint Michel

Giovanni di Paolo : saint Michel Archange. Vers 1440. Tempera et or sur bois, 19 x 8 cm. Vatican, Pinacothèque
Giovanni di Paolo : saint Michel Archange. Vers 1440. Tempera et or sur bois, 19 x 8 cm. Vatican, Pinacothèque

Ce petit groupe faisait partie d'un diptyque, aujourd’hui démonté et remonté dans des cadres qui ne sont pas originaux. L'autre moitié du diptyque (également au Vatican) montre une Vierge à l'Enfant.

La figure de l'archange se détache sur un fond doré, vêtu d'une armure sur une courte jupe et d’un manteau. Il a des ailes et une auréole, et sa main gauche repose sur un écu portant l'emblème de la croix, tandis que sa main droite tient une lance, perçant le serpent qu'il écrase sous les pieds.

3.2.29.9. Nativité

Giovanni di Paolo : nativité. Vers 1460. Tempera sur bois, 174 x 73 cm. Esztergom (Hongrie), Christian Museu
Giovanni di Paolo : nativité. Vers 1460. Tempera sur bois, 174 x 73 cm. Esztergom (Hongrie), Christian Museu

Les figures de la Madone penchée vers l'avant et de saint Joseph, tranquillement assoupi, mettent l'accent sur l'axe vertical de la composition. Cet axe vertical ne coïncide cependant pas avec la médiane de l'image, et n'est pas complètement verticale ; elle se situe plus vers la gauche, montrant que l’artiste insiste plus sur l'asymétrie plutôt que sur l'équilibre de la composition.

3.2.29.10. Sainte Catherine échange son Coeur avec le Christ

Giovanni di Paolo : sainte Catherine échange son Coeur avec le Christ. Vers 1475. Tempera et or sur bois, 29 x 23 cm. Collection privée
Giovanni di Paolo : sainte Catherine échange son Coeur avec le Christ. Vers 1475. Tempera et or sur bois, 29 x 23 cm. Collection privée

L'artiste est âgé de plus de 60 ans lorsqu’il réalise dix scènes de la Vie de sainte Catherine, commandée par l'hôpital de Sienne immédiatement après que le pape Pie II, un siennois, avait, après de grandes controverses, canonisé la sainte en 1461. Giovanni a sans doute connu de nombreux intimes et amis de la sainte et traduit leurs témoignages. Ainsi il raconte ici la scène ou Catherine demande au Christ de lui donner un nouveau cœur pur ; quelques jours plus tard, alors qu’en extase, elle lévite, son coeur « saute » hors de son corps, entre dans le côté du Christ et fait un avec lui… Le cadre de la scène dépeinte est le couvent de la sainte et son église, dont la porte est entr’ouverte et dont le tympan représente l’homme des douleurs…

3.2.29.11. Sainte Claire au secours d’un navire naufragé

Giovanni di Paolo : sainte Claire au secours d’un navire naufragé. 1455-1460. Peuplier, 21 x 30 cm. Berlin, Staatliche Museen
Giovanni di Paolo : sainte Claire au secours d’un navire naufragé. 1455-1460. Peuplier, 21 x 30 cm. Berlin, Staatliche Museen

Cet extraordinaire panneau est l’une des quatre parties d’une prédelle dont un second se trouve aussi à Berlin, et les deux autres à Yale et Houston.

3.2.29.12. Saint Jean Baptiste se retire dans le désert

Giovanni di Paolo : Saint Jean Baptiste se retire dans le désert. 1454. Tempera sur peuplier, 31 x 39 cm. Londres, National Gallery
Giovanni di Paolo : Saint Jean Baptiste se retire dans le désert. 1454. Tempera sur peuplier, 31 x 39 cm. Londres, National Gallery

Avec Sassetta, Giovanni di Paolo est l'un des principaux peintres siennois du XVè siècle. L’influence dans cette ville des grands maîtres du XIVè, au premier rang desquels Duccio, est si forte, que Giovanni di Paolo et Sassetta sont constamment tentés de revenir à ces modèles antérieurs.

Cette « double allégeance » deGiovanni à l'ancienne et à la nouvelle mode est particulièrement visible dans les quatre panneaux de la prédelle du cycle de la vie de saint Jean-Baptiste : celui de la National Gallery de Londres, montrant saint Jean partir dans le désert est sans doute le second à partir de la gauche. Les autres panneaux représentent la naissance du saint, le baptême du Christ et le banquet d'Hérode, à qui Salomé exige la tête du Baptiste en échange d’une danse... Le retable de ces panneaux de prédelle représentait une grande Vierge avec des Saints et a sans doute été peint pour l'église Sant’Agostino de Sienne (aujourd'hui au Metropolitan Museum de New York).

Cette scène montre le Baptiste en enfant, quittant la ville familière avec son peu de bien et partir dans le désert. Juste à droite, on le voit encore, à plusieurs kilomètres de distance, en géant marchant sur une route de montagne escarpée. La tête et le torse des deux personnages sont presque identiques, mais Jean à changé son baluchon d’épaule. Le paysage est fait d’un grand contraste : au premier plan, le monde de la ville médiévale avec son patchwork de champs cultivés dans divers tons verts. Au second plan, un monde de formes sauvages qui laisse entrevoir à l’arrière plan un paysage sans doute glacé de bleu et de blanc…

Les bords du panneau sont décorés de deux roses charmantes et très réalistes.

3.2.29.13. Saint Etienne nourri par une chèvre

Giovanni di Paolo : saint Etienne nourri par une chèvre. 1450. Tempera sur bois. Sienne, San Stefano alla Lizza
Giovanni di Paolo : saint Etienne nourri par une chèvre. 1450. Tempera sur bois. Sienne, San Stefano alla Lizza

Depuis la Maestà de Duccio, les peintres siennois avaient trouvé dans les grands rétables d’autel et les petits retables portatifs de grandes possibilités d’expression. La prédelle reste un genre spécifique, un « terrain » où va se dérouler en général une action dramatique dans le temps, dans la rue ou dans le paysage. Sa petitesse devient le lieu naturel pour une imagerie civique et vernaculaire, caractéristique de la tradition siennoise. Giovanni di Paolo est un des principaux auteurs de ces retables représentant très souvent le type de la « Madone en « conversation sacrée » avec son cortège de saints, retables offrant peu de possibilités de jouer la composition spatiale… et qui, après 1450, lorsque le panneau rectangulaire d’une seule pièce d’origine florentine s’impose pratiquement partout ; le retable perd alors de son intérêt. Aussi, c’est dans la prédelle que Giovanni di Paolo s’exprime finalement le mieux : il peint au moins une centaine de ces petits panneaux descriptifs. Sa narration est divertissante, piquante, drôle et percutante.

Saint Etienne nourri par une chèvre est la scène d'ouverture d’une prédelle exceptionnelle qui fait partie d’un retable assez commun de la Vierge et de Saints (Dont saints Bernard et Jérôme) peint une cinquantaine d'années plus tôt par Andrea Vanni. Ce retable se trouvait dans une église de pèlerinage des environs de Sienne, dont les reliques comprenait une des pierres avec lesquelles saint Etienne fut lapidé.

Un avant-plan pavé et très contrasté fournit le décor de l'une des œuvres les plus étranges et les plus belles de Giovanni di Paolo. Bien que les portes des deux palais soient ouvertes, la rue est étrangement déserte. Dans cette ville silencieuse et déserte, une chèvre grise est « égarée » et nourrit de son lait saint Etienne bébé, enveloppé dans ses langes et déjà auréolé… Giovanni donne l’impression que le pavé bien ordonné rayonne à partir de cette scène centrale. Les couleurs qu’il utilise ici se limitent presque au au blanc, noir, rose et rouge.

3.2.29.14. Saint Jérôme apparaît à saint Augustin

Giovanni di Paolo : Saint Jérôme apparaît à saint Augustin. Vers 1456. Panneau de peuplier, 37 x 40 cm. Berlin,Staatliche Museen
Giovanni di Paolo : Saint Jérôme apparaît à saint Augustin. Vers 1456. Panneau de peuplier, 37 x 40 cm. Berlin,Staatliche Museen

Cette oeuvre est la prédelle d’un panneau qui se trouve aujourd’hui au Musée du Louvre à Paris.

3.2.29.15. Adoration des Mages

L’adoration des Mages. Vers 1462. Tempera et or sur bois, 27 x 23 cm. New York, Metropolitan Museum of Art
L’adoration des Mages. Vers 1462. Tempera et or sur bois, 27 x 23 cm. New York, Metropolitan Museum of Art

3.2.29.16. Miniature

Giovanni di Paolo : miniatures. Vers 1450. Miniature. Budapest, National Széchényi Library
Giovanni di Paolo : miniatures. Vers 1450. Miniature. Budapest, National Széchényi Library
Ces miniatures proviennent d’un Antiphonaire italien enluminé par Giovanni di Paolo avec des scènes de la Passion et des scènes de la légende de saint François d'Assise.


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