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Les « Primitifs » italiens (Histoire de l'art)

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2.2. Peintres et Å“uvres

Les premières oeuvres
Maître de Saint François Bardi (actif entre 1240 et 1270)
Coppo di Marcovaldo
Maître inconnu
Maître du retable de Sainte Claire
Le Maître de l’arrestation
Le Maître de la Madeleine
Le maître de Marguerite de Cortone
Palmerino di Guido
Cimabue
Grifo di Tancredi
Le Maître de Sainte Cécile
Gaddo Gaddi
Buffalmacco Bounamico
Giotto di Bondone
Capanna Puccio
Bernardo Daddi
Jacopo del Casentino
Maso di Banco
Nardo di Cione
Orcagna (Andrea di Cione)
Taddeo Gaddi
Giotto di Stefano (Giottino)
Giovanni da Milano
Le Maître de l’oratoire de Mocchirolo
Andrea di Bonaiuto (Andrea da Firenze)
Meliore di Jacopo
Niccolo di Tommaso
Maître de la Miséricorde
Giovanni del Biondo
Gaddi Agnolo
Don Silvestro dei Gherarducci
Jacopo di Cione
Spinello Aretino
Starnina Gherardo di Jacopo
Cenni di Francesco « Ser Cenni »
Niccolo di Pietro Gerini
Lorenzo Monaco
Mariotto di Nardo

2.2.22. Taddeo Gaddi

Peintre et mosaïste italien de l'école florentine, Taddeo Gaddi (ou Gadda), (1300-1366) est le fils du peintre et mosaïste Gaddo Gaddi (Vers 1250-1327/30?). D’après Cennino Cennini, Taddeo est le filleul de Giotto, son élève et travaille avec lui pendant vingt-quatre ans, avant de devenir le chef de l’atelier à la mort du maître (1337). En 1347, il est assez célèbre pour choisir parmi les meilleurs peintres de l’époque celui qui dirigerait la réalisation d’un grand retable pour la cathédrale de Pistoia.

Ses œuvres les plus célèbre ont réalisées pour Santa Croce de Florence, particulièrement les fresques consacré à la Vie de la Vierge dans la chapelle Baroncelli, achevées en 1338, et les panneaux illustrant la vie du Christ (vers 1330), destinés initialement aux portes des placards de la sacristie et qui sont aujourd’hui dispersées dans divers musées àFlorence (Accademia), Munich (Alte Pinakothek) et Berlin (Staatliche Museen). Beaucoup d'autres œuvres lui sont attribuées, soit de sa propre main, soit sorties de son très florissant atelier : la Cène et l'Arbre de vie du Réfectoire de Santa Croce (vers 1340), les fresques de l'église de Saint-François de Pise, le retable de la Vierge en gloire des Offices(1355), le retable de la Vierge à l'Enfant et Quatre Saints de New York (Metropolitan Museum of Art), de nombreuses versions de la Vierge à l'Enfant…

Comme mosaïste, il travaille sans doute aussi à Rome avec les mosaïstes de la fin du XIIIe siècle, Andrea Tafi, Cimabue, Torriti, Rusuti. Vasari lui attribue aussi les bustes des Prophètes qui se trouvent à l'intérieur du baptistère de Florence, dans la zone située au-dessous des fenêtres, ainsi que le Couronnement de la Vierge qui surmonte, à l'intérieur du Dôme, la porte principale. Cette œuvre d'un coloris assez vif, bien que surchargé d'or, rappelle par son style pesant et rude les quatre compositions, également en mosaïque, qui accompagnent sur la façade de Sainte-Marie-Majeure, à Rome, la Cour céleste de Rusuti : ce sont quatre Histoires de la fondation de la basilique.

Taddeo Gaddi est considéré comme le plus illustre des élèves de Giotto. Son style reste dans la tradition du maître, mais est moins « héroïque » et plus anecdotique. Il est le père des peintres Agnolo Gaddi (1350-1396), grand maître de la fin du trecento, Giovanni Gaddi (Mort en 1383, fresques au cloître San Spirito de Florence) et Niccolò Gaddi.

Taddeo Gaddi : Vue générale de la chapelle Baroncelli. 1328-1330. Fresque, Florence, Santa Croce
Taddeo Gaddi : Vue générale de la chapelle Baroncelli. 1328-1330. Fresque, Florence, Santa Croce

La chapelle Baroncelli est une chapelle del’église Santa Croce de Florence ; elle contient des fresques et des vitraux de Taddeo Gaddi, ainsi que le grand retable réalisé par Giotto. Taddeo Gaddi a été missionné par la riche famille florentine des Baroncelli pour décorer leur chapelle à Santa Croce, l'église des Franciscains de Florence. Les fresques racontent tout le cycle de la vie de Marie, dont les sources se trouvent dans les évangiles apocryphes (évangile du pseudo Matthieu) et dans la « Légende Dorée » de Jacques de Voragine.

Taddeo Gaddi : Vie de la Vierge, détail. 1328-1330. Fresque. Florence, Santa Croce, Chapelle Baroncelli
Taddeo Gaddi : Vie de la Vierge, détail. 1328-1330. Fresque. Florence, Santa Croce, Chapelle Baroncelli

La partie supérieure de la fresque représente deux scènes du cycle de Joachim : Joachim chassé du temple, et l’annone à Joachim. Ce cycle de Joachim est raconté dans l’« Evangile du pseudo Matthieu » et la Légende dorée de Jacques de Voragine : Anne et Joachim, époux exemplaires, sont mariés depuis 20 ans mais n'ont toujours pas d'enfant. Aprés avoir été humilié alors qu'il apportait une offrande au Temple de Jérusalem, Joachim n'ose pas rentrer chez lui et s'enfuit dans le désert, mais un ange lui annonce que ses voeux seront bientôt exaucés : son épouse Anne aura une fille. L'ange ordonne alors à Anne de se rendre à Jérusalem, devant la Porte Dorée du Temple pour y retrouver Joachim. C'est après leur rencontre que sera conçue Marie, future mère de Jésus.

Taddeo Gaddi : Vie de la Vierge, detail. 1328-1330. Fresque. Florence, Santa Croce, Chapelle Baroncelli
Taddeo Gaddi : Vie de la Vierge, detail. 1328-1330. Fresque. Florence, Santa Croce, Chapelle Baroncelli

La partie médiane de la fresque dépeint la rencontre à la Porte Dorée et la naissance de Jean-Baptiste.

Taddeo Gaddi : Vie de la Vierge, detail. 1328-1330. Fresque. Florence, Santa Croce, Chapelle Baroncelli
Taddeo Gaddi : Vie de la Vierge, detail. 1328-1330. Fresque. Florence, Santa Croce, Chapelle Baroncelli

La partie inférieure de la fresque dépeint deux scènes du cycle de la Vierge : la Vierge sur la route du temple et ses fiançailles avec Joseph.

Taddeo Gaddi : L’annonce aux bergers. 1327-1330. Fresque. Florence, Santa Croce, Chapelle Baroncelli
Taddeo Gaddi : L’annonce aux bergers. 1327-1330. Fresque. Florence, Santa Croce, Chapelle Baroncelli

Ce tableau est situé au-dessous de l'Annonciation. Il s'agit d'une scène nocturne dominée par les effets de lumière. Gaddi s’est énormément intéressé à l'étude des effets de lumière, peut-être à cause des éclipses solaires qui se sont produites à maintes reprises dans les années 1330. Il semble d’ailleurs que lors de l’éclipse de 1339, Gaddi ait été atteint d’une grave affection aux yeux.

Taddeo Gaddi : Presentation de Marie au Temple. 1327-1330. Fresque. Florence, Santa Croce, Chapelle Baroncelli
Taddeo Gaddi : Presentation de Marie au Temple. 1327-1330. Fresque. Florence, Santa Croce, Chapelle Baroncelli

Ce panneau decrit une scène dcycle de la Vierge : agée de trois ans, Marie est présentée au Temple de Jérusalem. La scène est dominée par l'imposante architecture de l’édifice, et la perspective est suggérée par les différentes tailles des personnages disposés en cercle.

Taddeo Gaddi : La Cène, l’Arbre de Vie et 4 scènes de miracles. 1360s. Fresque, 1120 x 1170 cm. Florence, Santa Croce
Taddeo Gaddi : La Cène, l’Arbre de Vie et 4 scènes de miracles. 1360s. Fresque, 1120 x 1170 cm. Florence, Santa Croce

Fresque du mur intérieur du réfectoire de Santa Croce à Florence. Cette fresque a été commanditée par la femme agenouillée derrière saint François lui-même à genoux aux pieds de la croix. Au centre, l’arbre de Vie et la Crucifixion. Cette scène est encadrés par quatre ptites scènes : stigmatisation de saint François et Saint Louis de Toulouse nourrissant les miséreux à gauche ; saint Marie Madeleine lavant les pieds du Christ et saint Benoît dans le désert à droite. Le bas de la fresque est occupé par la dernière Cène.

Taddeo Gaddi : La Cène, l’Arbre de Vie et 4 scènes de miracles. 1360s. Fresque, 1120 x 1170 cm. Florence, Santa Croce
Taddeo Gaddi : La Cène, l’Arbre de Vie et 4 scènes de miracles. 1360s. Fresque, 1120 x 1170 cm. Florence, Santa Croce

Pour le mur du fond de leur réfectoire, les Franciscains de Santa Croce demandent à Gaddi de réaliser une Cène. Au dessus de ce dernier repas du Christ, l’artiste peint l'allégorie de la rédemption, l'Arbre de vie, un sujet rendu très populaire par le franciscain saint Bonaventure. Au bout des branches de l’arbre de vie sont dépeints les prophètes annonciateurs du Messie, chacun tenant en main une prophétie…

Taddeo Gaddi : L’Arbre de Vie ou allégorie de la Croix. 1330s. Fresque. Florence, Santa Croce
Taddeo Gaddi : L’Arbre de Vie ou allégorie de la Croix. 1330s. Fresque. Florence, Santa Croce

L'immense fresque du réfectoire de Santa Croce illustre l'allégorie de la rédemption, l'Arbre de vie, un sujet rendu très populaire par le franciscain saint Bonaventure. Au bout des branches de l’arbre de vie sont dépeints les prophètes annonciateurs du Messie, chacun tenant en main une prophétie…

Taddeo Gaddi : Saint François reçoit les stigmates. Vitrail. Florence, Santa Croce, Chapelle Baroncelli
Taddeo Gaddi : Saint François reçoit les stigmates. Vitrail. Florence, Santa Croce, Chapelle Baroncelli
Taddeo Gaddi : Vie de la Vierge. 1328-1330. Fresque. Florence, Santa Croce, Chapelle Baroncelli
Taddeo Gaddi : Vie de la Vierge. 1328-1330. Fresque. Florence, Santa Croce, Chapelle Baroncelli

Taddeo Gaddi, l'élève de Giotto peint la chapelle Baroncelli dans l'église de Santa Croce à Florence autour de 1328, utilisant brillamment les leçons techniques de son maître. Ses scènes de la Vie de la Vierge ont été peintes en tenant compte de deux contraintes : la première est de réaliser une composition qui tienne compte de la forme arquée de la baie de la chapelle ; ensuite, par le biais de la peinture d’architecture elle-même, il crée un espace suffisamment profond pour permettre le déroulement des séquences du cycle. Gaddi trouve une solution ingénieuse pour la section supérieure située directement sous l'arche : il place le temple directement au bord de la falaise à droite, créant ainsi un espace lui permettant de faire descendre un ange, liant ainsi les scènes de Joachim chassé du Temple et de l'annonce à Joachim.

En dessous, il place dans quatre panneaux cadrés par du dessin architectural, quatres autre scènes du cycle de la Vierge : la rencontre à la Porte Dorée (en haut à gauche), la naissance de Jean-Baptiste, la Vierge en chemin pour le Temple, et enfin les fiançailles de Marie avec Joseph. Comme dans la basilique Saint François d'Assise, l'architecture de la peinture est ici étroitement lié à l'architecture de l'église, de manière à assurer et à visualiser une continuité narrative.

Taddeo Gaddi : Vie de la Vierge. 1328-1330. Fresque. Florence, Santa Croce, Chapelle Baroncelli
Taddeo Gaddi : Vie de la Vierge. 1328-1330. Fresque. Florence, Santa Croce, Chapelle Baroncelli

Les nefs des églises gothiques franciscaines et dominicaines d’Italie sont très simples par rapport à leurs équivalents de l’Europe du Nord. Elles sont principalement utilisées pour la prédication, mais sont aussi constamment transformées, en particulier par l'ajout et de chapelles privées richement décorées, offertes et financées par les riches familles de marchands de la cité, voulant laisser une empreinte de leur histoire et de leur gloire. La basilique Santa Croce de Florence, construite par les Franciscains en 1296, est typique de cette pratique, avec ses nombreuses chapelles familiales, dont celle des Baroncelli, que Giotto et surtout son filleul et élève Taddeo Gaddi sont chargés de décorer.

Taddeo décore la chapelle en tenant compte de l'incidence réelle de la lumière provenant de la lancette gothique de la face sud. En jouant sur cette lumière, il place ainsi divers évènements liés à la naissance du Christ : au sommet, l'Annonciation à la Vierge, traditionnellement associée à la lumière, car Marie a conçu le Christ dans la virginité de son corps. Dans la scène de l'annonce aux bergers en-dessous, c’est une espèce de flash lumineux qui réveille les pasteurs endormis, alors que dans la scène de l’adoration des rois-mages, un rayon de lumière céleste illumine la crèche de l’enfant Dieu. La lumière devient ici révélation divine, et Gaddi, techniquement, la fait provenir de la verrière gothique.

Le retable de la chapelle Baroncelli est un polyptyque du Couronnement de la Vierge ; il a été réalisé par Giotto et ses assistants. A l'origine, il était inséré dans une structure « gothique », des éléments faisant écho à la forme du vitrail situé au dessus de lui.

Taddeo Gaddi : Madone et enfant trônant avec anges et saints. 1355. Tempera sur bois, 154 x 80 cm. Florence, les Offices
Taddeo Gaddi : Madone et enfant trônant avec anges et saints. 1355. Tempera sur bois, 154 x 80 cm. Florence, les Offices

Cette œuvre, ainsi que le petit triptyque de Berlin de 1353 sont les seules signées et datées par Taddeo Gaddi. Les personnages de Sainte-Marie Madeleine et de Sainte-Catherine se tiennent debout de chaque côté de la Vierge. Les armoiries de la famille Segni apparaîssent sur la base du trône.

Taddeo Gaddi a travaillé avec Giotto pendant vingt-six ans et c’est en grande partie grâce à lui que le style de son maître s’est diffusé en Italie dans la seconde moitié du XIVè siècle. A l'instar d'autres artistes contemporains, Gaddi tente dans son œuvre de fusionner les deux grandes tendances picturales du temps, la florentine représentée par Giotto, et la siennoise d’Ambrogio Lorenzetti : il en résulte un style narratif emprunt de noblesse, teinté d’emphase, où la tension dramatique chère à Giotto est tempérée par la douceur narrative et académique. Une sereine monumentalité imprègne l'ensemble de la composition.

Cette œuvre est très est très importane pour la compréhension de la manière « tardive » de Taddeo Gaddi, car elle semble correspondre à une période d'incertitude, voire de crise, vis-à-vis des modèles giottesques.

Taddeo Gaddi : nativité. Vers 1325. Tempera sur panneau de bois, 36 x 37 cm. Pedralbes, Fundación Colección Thyssen-Bornemisza
Taddeo Gaddi : nativité. Vers 1325. Tempera sur panneau de bois, 36 x 37 cm. Pedralbes, Fundación Colección Thyssen-Bornemisza

Ce petit panneau de bois faisait sans doute partie d’une composition beaucoup plus vaste aujourd’hui perdue.

Taddeo Gaddi : l’assomption de Jean l’Evangéliste. 1348-1353. Tempera sur panneau de bois, 33 x 36 cm. Venise, collection Vittorio Cini
Taddeo Gaddi : l’assomption de Jean l’Evangéliste. 1348-1353. Tempera sur panneau de bois, 33 x 36 cm. Venise, collection Vittorio Cini

Deux panneaux de la collection Cini, l’assomption de Jean l’Evangéliste et Jean l’Evangéliste buvant de la coupe empoisonnée, renvoient à des épisodes de la vie du saint décrits dans les Actes apocryphes de Jean l’Evangéliste et repris plus tard dans la Légende Dorée de Jacques de Voragine (1261-1266). Ils ont sans doute fait partie d’une prédelle, probablement celle d’un polyptyque de l’église San Giovanni Fuorcivitas de Pistoia, exécuté entre 1348 et 1353.

Taddeo Gaddi : Jean l’Evangéliste boit la coupe empoisonnée. 1348-1353. Tempera sur panneau de bois, 33 x 36 cm. Venise, collection Vittorio Cini
Taddeo Gaddi : Jean l’Evangéliste boit la coupe empoisonnée. 1348-1353. Tempera sur panneau de bois, 33 x 36 cm. Venise, collection Vittorio Cini


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