B&S Encyclopédie

Diffusé par CashTrafic

Déportation en France, biographies…

Partager:  partager Partager bsencyclopedie sur Twitter

1. Côté français

Abellio Raymond
Né en 1907, issu d’une famille modeste, Raymond Abellio (pseudonyme de Georges Soulès) entre en 1927 à l’Ecole polytechnique et en sort dans les Ponts et Chaussées. En service dans la Drôme puis à Versailles, il milite dans l'opposition de gauche du Parti socialiste et représente cette opposition au Comité Directeur du parti en 1937 et 1939. A son retour de captivité en 1941, il entre au Mouvement Social Révolutionnaire (M.S.R.), d'Eugène Deloncle, et mène une action clandestine complexe, avant d'abandonner la vie politique. On a parlé à son sujet de « tentation totalitaire ». Son slogan le plus célèbre : « Un chef, un parti, une nation ! », 1er février 1942. Révolution Nationale.

A la libération il est condamné à 20 ans de réclusion par contumace pour collaboration. Réfugié en Suisse en 1947, après avoir été gracié en 1952, il revient à Paris et fonde pour gagner sa vie, une société de conseil en ingénierie, sans cesser de se consacrer à la littérature et à la philosophie.

Il décède le 26 août 1986.
Abrial Jean-Charles
Né à Réalmont dans le Tarn en 1879, Abrial est lieutenant de vaisseau durant le premier conflit mondial. De 1936 à 1939, il dirige, en tant que vice-amiral, l'escadre de la Méditerranée. A partir de décembre 1939, il est chargé de protéger le trafic commercial et défendre le littoral nord et devient le 23 mai 1940 commandant en chef des forces maritimes du nord. Le 24 mai il contient les Allemands en aval de l'Aa et organise le 28 un premier convoi d'évacuation qui se transforme en évacuation générale le lendemain et qui durera jusqu'au 3 juin.

Le 18 novembre 1942, il est nommé secrétaire d'Etat à la Marine à la place de l'amiral Auphan. Il démissionne le 26 mars 1943. Le 14 août 1946, il est condamné à 10 ans de travaux forcés et à l'indignité nationale à vie, peine commuée en 5 ans de prison. Le 2 décembre 1947, il est mis en liberté conditionnelle. Il décède à Dourgne dans le Tarn en 1962.
Albertini Georges
Né en 1911, Albertini devient secrétaire général du « Rassemblement National Populaire » et bras droit de Marcel Déat. Militant d’extrême droite et collaborateur ardent, Albertini est arrêté le 25 septembre 1944, jugé en décembre et condamné à 5 ans de travaux forcés pour « intelligence avec l’ennemi », à la dégradation nationale et à la confiscation de ses biens.

En 1949, avec Boris Souvarine, il crée l'« Institut d'histoire sociale » (IHS), organisme animé par un fort anticommunisme qui recycle d’anciens fascistes et est financé par les Etats-Unis. L’IHS fait appel à d'anciens collaborateurs de haut niveau qui avaient fait pendant la guerre la preuve de leur efficacité contre le communisme. Abondamment financée par les milieux industriels, l’IHS donne naissance à une nébuleuse d'organisations et de publications totalement tournées vers la lutte contre le communisme et flirtant souvent avec des mouvements d’extrême droite…

Georges Albertini devient l'un des dirigeants de la banque Worms, dont beaucoup de cadres étaient proches de Vichy, et s'adjoint d'autres rescapés du RNP, comme Roland Gaucher, qui avait accompagné Déat et Pétain dans leur folle fuite à Sigmaringen. Il exerce une influence certaine sous la Quatrième république et devient un des membres de l'entourage de Georges Pompidou. Il meurt en 1983.
Alerme Michel
Michel Alerme (1878–1949), colonel de l'armée française, directeur de « L'Echo National », chroniqueur militaire à Irma Française, cofondateur de l'agence « Inter-France » regroupant tous les journaux de la collaboration qu'il présidera jusqu'en 1944 est un partisan déclaré de la collaboration et de l'antisémitisme.

Recherché et poursuivi après 1944, il échappe aux recherches et meurt le 1er mars 1949 sans avoir été capturé.
Algarron André
André Algarron milite très jeune a aux Camelots du roi et collabore à diverses publications du mouvement monarchiste. En 1936 il devint journaliste au « Petit Parisien ». Après guerre et la démobilisation il prend en octobre 1940, la direction du « Petit Parisien » journal collaborationniste ouvertement favorable à Vichy et aux nazis. En 1942 il adhère au Parti Populaire Français de Jacques Doriot et signe, après le débarquement en Afrique du Nord, le « manifeste des intellectuels » publié dans Le Petit Parisien. Il écrit dans d’autres journaux de la collaboration comme « l’ Appel » et « Revivre », et est éditorialiste dans « Radio Paris » entre 1943 et 1944

Parti en Allemagne avec le P.P.F. août 1944, il est chargé de la direction de « Radio-Paris » et poursuit son activité au Petit Parisien qui reparaît à Constance.

Arrêté après la capitulation allemande, condamné à mort le 27 novembre 1946 par la Cour de justice de la Seine, il est gracié en 1947 par le président Auriol et sa peine est commuée en détention à perpétuité. Il meurt dans l'oubli le 7 février 1980.
Alibert Raphaël
Juriste de formation, maître des requêtes honoraire au Conseil d’Etat, maurrassien Alibert (1887-1963) devient Garde des sceaux au gouvernement de Vichy le 12 juillet 1940, et signe le premier statut des juifs d'octobre 1940, puis révise le système des naturalisations.

Mentore politique du maréchal Pétain, il est un des inspirateurs du renvoi de Laval en décembre 1940.

A la libération, il se cache à l'étranger, est condamné à mort par contumace le 7 mars 1947, vit en exil en Belgique avant d’être amnistié en 1959. Il meurt en 1963.
André Charles-Francis
« Gueule tordue », membre du PPF de Doriot (Parti Populaire Français), André est le chef d'un groupe d'indicateurs du SD de Lyon travaillant pour Klaus Barbie.

Arrêté à la libération, il est jugé et fusillé en 1945
Antignac Joseph
Durant la seconde guerre, Antignac est le directeur de cabinet au Commissariat Général aux Questions Juives puis en devient le secrétaire général en juin 1944 après le départ de Du Paty de Clam.

Arrêté le 6 novembre 1944, il est libéré le 28 mai 1946, s'enfuit et disparaît. Il est condamné à mort par contumace le 9 juillet 1946.
Arrighi Victor-Noël
Membre du Parti communiste, directeur de la Banque ouvrière et paysanne du PCF, puis radical-socialiste de 1930 à 1936. Arrighi est Un des fondateurs du PPF en 1936, qu’il quitte vers 1938-1939.

Ami de Pucheu, de Doriot, militant ultra, Arrighi est arrêté à la Libération, puis mis en résidence surveillée à cause de son mauvais état de santé. Il meurt le 9 avril 1945.
Augier Marc dit Saint Loup
Né le 29 Mars 1908, Augier est le co-fondateur du journal « La Gerbe » en 1940. En 1941 il fonde les « Jeunes de l'Europe Nouvelle », section Juvénile du Groupe « Collaboration ».

Il s'engage dans la LVF, combat en 1942 sur le front de l'Est, avant d'être réformé pour maladie.

En 1943 devient Rédacteur en Chef du « Combattant Européen » , le journal de la LVF jusqu'à la dissolution de celle-ci, puis occupe les mêmes fonctions fin 1943 à « Devenir » , journal de la brigade « Frankreich ».

Il fuit en 1944 à Sigmaringen, puis revient clandestinement en France en avril 1945 et gagne l'Argentine.

Condamné à mort par contumace le 15 Novembre 1948, il
revient en Europe en 1950 et prend le pseudonyme de Saint. Loup, et profitant de l'amnistie de 1951, il rentre en France le 15 Mai 1953.

Il décède le 16 Décembre 1990.
Auphan Paul
Né en 1894, Auphan fait carrière dans les armes. Nommé contre-amiral et chef d'état-major de la marine par Pétain au lendemain de l'Armistice, il succède à son ancien chef Darlan dans le gouvernement Laval, en avril 1942. Il tente d'entrer en contact, en août 1944, avec le général De Gaulle en vue d'une réconciliation nationale. Cette démarche restant infructueuse, il s'enfuit et se cache.

Condamné à la prison à perpétuité par contumace le 14 août 1946, il se constitue prisonnier en janvier 1955. Rejugé, il est condamné à 5 ans de prison et à la dégradation nationale. Il va se consacrer par la suite à la défense de la mémoire de Pétain. Il meurt en 1984.
Azéma Jean
Jean-Henri Azéma (né à Saint-Denis, Réunion, en 1913, mort à Buenos Aires en 2000) étudie d'abord au lycée Leconte de Lisle à Saint Denis où il s'intéresse au maurrassisme. Il quitte la Réunion en 1933 pour poursuivre ses études à Paris, d'abord au lycée Louis-le-Grand puis à la faculté de droit. Il fréquente Robert Brasillach et Pierre Drieu La Rochelle. Il épouse les idées de l'Action française.

Il se bat en 1940 et est décoré de la Croix de Guerre 39-40 pour actes d'héroïsme. Revenu à Paris il choisit de rester. Il devient en 1943 la voix du Gouvernement de Vichy sur « Radio Paris » et se lance dans la collaboration. A l'approche des Alliés de la capitale en 1944, il fuit avec les Allemands ; admirateur fervent de Léon Degrelle, le fondateur du rexisme, il intègre en juillet 1944 la Brigade d'Assaut Wallonie, mais ne se battra jamais.

En Allemagne, il participe avec André Algarron à la création de « Radio-Patrie » à Bad-Margentheim, contrôlée par le PPF. A la chute de Berlin, Jean-Henri Azéma passe en Suisse et réussit à fuir en en Argentine. Condamné par contumace à la réclusion à perpétuité et à la confiscation de ses biens, il survit de petits métiers (docker, garçon de café) et finit par devenir journaliste.

Amnistié en 1970 par Georges Pompidou, il rentre à la Réunion en 1978. Il crée en quinze jours à Madrid un hommage à la culture créole à partir d'un vieux texte commencé en 1955, « Le testament de l'exilé ». Augmenté d'images, « Olographe » le transforme en auteur majeur de la littérature réunionnaise. En 1990, il présente au Festival du livre de l'océan Indien à saint Denis un ouvrage intitulé « Au soleil des Dodo »s, dédié à Cotia Rico Peña, sa femme décédée. Il reconnaît alors s'être trompé et avoir déraillé pendant la guerre. Il nie avoir eu connaissance des camps…

Un de ses fils, Jean-Pierre Azéma (né en 1937), deviendra un des plus éminents historiens de la Seconde Guerre mondiale.
Baillet André, dit « le Colonel »
André Baillet est commissaire de police au début de la guerre. En mars 1940 il est chargé de créer une Brigade spéciale de répression anticommuniste (BS) en marge des RG. Il adhère au gouvernement de Vichy devient sous-directeur des Renseignements Généraux, puis directeur (« Le colonel ») en 1943. Nommé ensuite à la tête de l'administration pénitentiaire, il livre de nombreux prisonniers à la Milice.

Condamné à mort le 20 juin 1945 il est exécuté quelques jours plus tard.
Balestre Jean Marie
Né le 9 avril 1921 à Saint Remy de Provence, Jean Marie Balestre devient membre des « Jeunes du Maréchal » puis dirigeant avec Robert Hersant du « Jeune Front », une organisation d’extrême droite. Il s'engage en 1942 dans la « NSKK » (Nationalsozialistische Kraftfahrkorps, ou unité nazie des forces motorisées) puis dans la Waffen SS française (17 mai 1943). Il lance le 18 Novembre 1942 le Journal « Jeune Force de France » et collabore à « Devenir ».

Après la guerre il devient l'adjoint de Robert Hersant dans son groupe de Presse et fonde avec lui en 1950 « l’Auto Journal ».

Jamais inquiété, il obtient en 1954 la carte de déporté, est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1979 et nommé dans l’ordre national du Mérite en 1990. Il fait carrière dans le sport automobile, côté gestion et devient en 1978 président de la FISA. Il le restera jusqu’en 1991…

Il vit aujourd’hui retiré entre ses deux luxueuses propriétés de Peyre Gross d’Opio, près de Grasse ou de Saint Cloud. Un intouchable.
Barbier Jean
Né en 1920 à Marseille, adhérent du PPF à 16 ans, Jean Barbier (Alias Jacques Le Royer), recherché pour vol en 1940, il se met sous la protection de Francis André dit « Gueule Tordue », Chef du PPF de Lyon. Il devient le chef du PPF de Grenoble et se signale par de terribles répressions, notamment sur le Vercors.

Il fuit avec les Allemands en août 1944, mais après une altercation avec un officier allemand qui veut l’empêcher de déserter, il est envoyé à Mauthausen. Il est libéré par les Américains en mars 1945. Reconnu par des témoins, il réussit à s'enfuir et revient en France sous le faux nom de Jacques Le Royer, s'installe à Marseille en 1946, pour devenir éducateur dans l'organisation Juive « Reconstruction et Travail » puis ouvre une épicerie.

Condamné à mort par contumace, il est finalement dénoncé en 1962 par une de ses anciennes victimes. Il se livre aux autorités et est de nouveau condamné à mort en juillet 1965. Il est gracié par de Gaulle. Sa peine est ramenée à 20 ans par Pompidou.

Il décède en 1991.
Barnaud Jacques
Inspecteur des finances, directeur de cabinet du ministre du travail de Vichy, puis secrétaire d'Etat aux relations franco-allemandes, Barnaud est arrêté le 18 octobre 1944.

Libéré, il bénéficie d’un non-lieu en janvier 1949, retrouve son poste à la banque Worms et devient administrateur de sociétés diverses. Il meurt en 1962.
Barrachin Gaston
Inspecteur de police français et tortionnaire sous le gouvernement Vichy, Barrachin est arrêté et incarcéré à Fresnes. Il tente, à l'aide d'une imprimerie de fabriquer de faux documents pour compromettre des résistants.

Condamné à mort en octobre 1945, il est fusillé.
Barral Paul
Lieutenant de gendarmerie en poste au camp de Drancy, il n’est pas arrêté mais inculpé et jugé devant la Cour de Justice de la Seine pour atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat en 1947.

Il est condamné à deux ans de prison ferme et à la dégradation nationale pour cinq ans. Au bout d'un an il est gracié et relevé de l'indignité nationale.
Barth'>Barthelemy Georges
Maire de Puteaux dès 1929 et durant toute l'occupation, député, ultra collaborationniste, Barth'>Barthélémy soutient le gouvernement de Vichy. Il sera abattu par la Résistance le 10 juillet 1944.
Barth'>Barthelemy Joseph
Professeur de droit à la faculté de Lille, Aix, Montpellier et Paris, député de 1919 à 1928, inspirateur de certaines lois de Vichy, ministre de la Justice de Vichy de 1940 à 1943, signataire des lois portant sur le second statut des Juifs du 2 juin 1941, Barth'>Barthélémy Joseph est le créateur des « sections spéciales » dont il nomme les juges.

Arrêté le 6 octobre 1944, il est hospitalisé le 30 mars 1945 pour un cancer de la langue. Il meurt le 14 mai 1945 avant l’ouverture de son procès.
Barth'>Barthelemy Victor
Né le 27 Juillet 1906, secrétaire général du PPF de Doriot en 1939, Victor Barth'>Barthélémy représente août 1940 Doriot au Comité pour le parti unique. Collaborateur de l'« Emancipation Nationale » et du « Cri du Peuple », il est membre du comité central de la LVF et dirige le PPF en zone Sud et en Afrique du Nord en 1941. La LVF a pour mission de surveiller l'arrestation des juifs, de piller les appartements « abandonnés » et de désigner les otages que les nazis fusilleront par la suite.

Barth'>Barthélemy fuit la France en 1944 mais il travaille jusqu'à la fin de la guerre pour les services allemands. Il suit Doriot en Allemagne et représente le PPF en Italie auprès de Mussolini. Arrêté en 1945, il est lourdement condamné en Cour de Justice.

Dès sa sortie de prison il participe à la fondation du « Mouvement Social Européen » avec Maurice Bardèche et Jean-Louis Tixier-Vignancour. En 1972, il est l’un des fondateurs du FN, le parti de Jean Marie Le Pen dont il devient le lieutenant de 1975 à 1979 et le secrétaire général du Parti. Il meurt en 1985.
Bassompierre Jean
Né le 24 Octobre 1914 Jean Bassompierre est entre les deux guerres membre des « Jeunesse Patriotes » de Pierre Taittinger et de la « Cagoule » d'Eugène Deloncle.Ami de Joseph Darnand il devient en août 1940 secrétaire général de la Légion française des combattants des Alpes-Maritimes, puis devient officier dans la LVF (division Charlemagne) sur le front de l'Est en 1943. Rappelé par Darnand, il est nommé inspecteur général de la Milice en zone Nord en 1944.

Après la Libération de Paris, il intègre la division Charlemagne des Waffen-SS qui se bat à Berlin. Arrêté par les Soviétiques, il est extradé vers la France en 1948, mais s'échappe lors de son transfert en France. Il est finalement arrêté en Italie. Jugé, condamné à mort et fusillé le 20 Avril 1948.

Son frère cadet se bat dans les rangs gaullistes, et se fait tuer au cours de la bataille d'Alsace
Baudrillart Henri Marie Alfred
Né à Paris, le 6 janvier 1859 Alfred droite entre à l’école Normale Supérieure après sa scolarité à Bossuet. Agrégé d’histoire, docteur ès lettres et en théologie, il enseigne en lycée et à l’université. En 1890, il choisit d’entrer dans les ordres. Ordonné prêtre dans la congrégation de l’Oratoire en 1893, il devient évêque titulaire d’Himéria en 1921, puis archevêque de Laodicée et de Mytilène. En 1907 il est recteur de l’Institut catholique ; Pie XI le fait cardinal en 1935.

Historien, il assume par ailleurs de nombreuses fonctions dans divers organes, notamment en tant que directeur du « Bulletin critique », de la « Revue française d’apologétique » et du « Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques ». On lui doit également une œuvre importante consacrée pour une large part à l’histoire de l’Eglise. Après avoir essuyé en 1910 un premier échec à la succession du cardinal Mathieu, il est élu à l’Académie française le 2 mai 1918 au fauteuil d’Albert de Mun et perpétue ainsi une lignée familiale de membres de l’Institut.

C’est par antibolchevisme plus que par progermanisme qu’après la défaite de 1940 Mgr droite se rallie à la collaboration, allant jusqu’à déclarer en 1941 : « Voici le temps d’une nouvelle croisade. J’affirme que le tombeau du Christ sera délivré. » Il décède le 19 mai 1942.
Bauplan Robert de
Journaliste et collaborateur, chef de la rubrique politique du « Matin », éditorialiste en 1942 sur « Radio-Paris », Heinz se cache en août 1944 dans l'Ouest de la France.

Arrêté le 25 juin 1945, jugé le 27 novembre 1945 il est condamné à mort mais gracié le 23 février 1946, sa peine étant commuée en détention à perpétuité.
Baur André
La loi du 29 novembre 1941 promulguée par Pétain institue une « Union Générale des Israélites de France » auprès du Commissariat aux Questions Juives ; le décret du 9 janvier 1942 nomme les membres du Conseil d'Administration : en zone nord, la plupart d'entre eux viennent du Comité de Coordination des Oeuvres de Bienfaisance Juives du Grand Paris, dont André Baur, Georges Edinger, Fernand Musnik....

En réalité l'UGIF apparaît rapidement comme « une filiale de la Gestapo » et ses membres sont considérés comme des traîtres, accusés de dénoncer les Israélites aux autorités allemandes. Dès l'été 1943, les nazis comprennent que les dirigeants de l'UGIF sont débordés par des mouvements de résistance interne et dès lors, ils s'emploient à faire tomber des têtes.

André Baur, vice-président de l'UGIF pour la zone nord, est la première victime de cette importante purge ; le mercredi 21 juillet, il est appelé au camp de Drancy pour répondre de l'évasion de deux internés dont l'un, Mr Ducas, est cousin de Baur ; ce dernier tente vainement d'obtenir du Garde des Sceaux l'extradition de Mr Ducas qui se trouve en Suisse : « Le camp de Drancy n'étant pas sous le contrôle des autorités françaises, l'évasion de Mr Ducas n'est pas punissable au regard de la loi ; l'extradition ne saurait être demandée... » écrivait le ministre de la justice au Commissaire Général aux Questions Juives, le 4 septembre 1943.

Baur est déporté par le convoi n°63 en date du 17 décembre 1943, qui emmène vers Auschwitz 501 hommes et 345 femmes, 99 enfants de moins de 18 ans. Il y est assassiné par les nazis.
Baures abbé
Curé de Rieucros et milicien fanatique, l’abbé Baures s'est spécialisé au siège de la milice locale (Toulouse) dans la torture à l'électricité de suspects communistes ou juifs.

Reconnu à la libération, il est lui même arrêté et torturé avant d'être exécuté sommairement par la Résistance.
Bel Maurice
Inspecteur de police français, Bel est attaché à la 2ème section des Renseignements Généraux, puis à la Brigade Spéciale des RG chargée de traquer résistants et Juifs. En fuite à la Libération, il s'engage, le 20 septembre 1944, dans le19ème bataillon de chasseurs à pied et participe aux campagnes d'Alsace et d'Allemagne ; une mine lui arrache la jambe gauche en février 1945 ce qui lui vaut d’être décoré de la croix de guerre avec palme.

Il est identifié et incarcéré le 17 septembre 1946. Il obtient un non-lieu et est libéré le 19 novembre 1946.
Belin René
Né le 14 Avril 1898,employé aux PTT en 1920, sydicaliste CGT, il gravit les échelons et devient une figure syndicale de premier plan.

Le 16 Juillet 1940 il accepte le portefeuille de secrétaire d'Etat au Travail du Maréchal Pétain.

Il exige que soit crée sous son autorité un vrai ministère de la production industrielle (auquel est joint le ministère du Travail).

Dans le Cabinet Darlan, constitué le 9 février 1941, il est secrétaire d'état au Travail, la production industrielle étant confiée à Pucheu, puis à Lehideux. Il reste en place jusqu'en Avril 1942.

Lors de la Libération il se réfugie en Suisse. Le 29 Janvier 1949 un arrêt de la Haute Cour le met hors de cause sans qu’il ait à comparaître.

Il meurt en 1977.
Benoist Méchin Jacques
Né en 1901, historien et journaliste avant la guerre, Ferdinand adhère au PPF de Doriot et au comité France-Allemagne. Il est nommé à l'automne 1940 ambassadeur des prisonniers de guerre, délégué permanent à Berlin, puis secrétaire général du gouvernement chargé des rapports franco-allemands. Il participe à la tentative de réconciliation entre Laval et Pétain en janvier 1941. En février 1941, au sein du gouvernement Darlan, il est nommé secrétaire général à la vice-présidence du Conseil chargé des rapports franco-allemands. Il accompagne l'amiral Darlan dans sa rencontre avec Hitler le 11 mai 1941.

Brièvement membre du cabinet de Laval en 1942, il démissionne fin 1942. Arrêté à la Libération, il est condamné à mort par la Haute Cour de justice. Sa peine est commuée en travaux forcés à perpétuité. Il est libéré en 1954 et exerce des missions dans les pays arabes pour le compte du gouvernement français après 1958 et meurt en 1983.

Auteur d'une « Histoire de l'armée allemande » (1936-1964), il publie ensuite de nombreux ouvrages sur le Moyen-Orient (« Mustapha Kemal », 1954 ; « Ibn Séoud », 1955 ; « Lawrence d'Arabie », 1961 ; « Fayçal, roi d'Arabie », 1975).
Béraud Henri
Romancier, journaliste et polémiste né à Lyon en 1885, Henri Béraud est l'auteur d'une œuvre abondante : « Le Vitriol de Lune » (1921), « Le Martyre de l'obèse » (prix Goncourt 1922), « La Gerbe d'or « (1928), « Qu'as-tu fait de ta jeunesse ? » (1941), « Le Bois du templier pendu » (1926), « Les Lurons de Sabolas » (1932), « Ciel de suie » (1933).

Grand reporter et observateur politique au Journal (« Ce que j'ai vu à Moscou » ; « Ce que j'ai vu à Berlin », 1925-1926), puis au « Petit Parisien » (« Faut-il réduire l'Angleterre en esclavage ? », 1934-1936), Béraud devient le directeur politique officieux de « Gringoire » de 1928 à 1943. Ses campagnes haineuses poussent au suicide Roger Salengro en 1936.

Il est partisan d’une collaboration totale avec l’Allemagne nazie. Arrêté à la libération il est condamné à mort en décembre 1944, peine commuée en travaux forcés à perpétuité par De Gaulle. Très malade, il bénéficie d'une grâce médicale en 1950 et meurt dans l'île de Ré le 24 octobre 1958.
Bernardini Armand
Militant antisémite proche du professeur Montandon, Bernardini crée un fichier méthodique des noms juifs et cherche à « dépister » les Juifs vivant sous un pseudonyme.

Il fuit Paris en août 1944 accompagné par Henry Coston, gagne Wiesbaden puis Constance où il retrouve l'état-major du PPF ; arrêté le 7 mai 1945 à la frontière entre l'Autriche et la Suisse, condamné le 27 novembre 1946 par contumace à la dégradation nationale, à la confiscation de ses biens et interdit de séjour dans la région parisienne, il fait appel et est jugé à nouveau le 6 juin 1947.

Condamné à la dégradation nationale pour vingt ans sans interdiction de séjour, il voit sa peine réduite à 14 ans par le Président de la République en 1949. Il meurt en Belgique en 1972.
Berthelot Jean
Polytechnicien Jean Berthelot, fait avant-guerre une carrière d’ingénieur dans les chemins de fer. En 1938 il est directeur de cabinet d'Anatole de Monzie Ministre des Travaux Publics, et simultanément en juillet 1939 directeur général adjoint de la SNCF. Berthelot siège à la Commission d'armistice de Wiesbaden à partir du 25 juin 1940 ; est nommé secrétaire d'Etat aux Transports et aux Communications le 7 septembre 1940; en tant que Secrétaire d’Etat aux Communications du 6 septembre 1940 au 17 avril 1942 ; dès son entrée au gouvernement, il s’atèle à la reconstruction du réseau des transports dévasté. Maintenu en fonctions après l’arrestation de Laval, il collabore à un projet d’unification et de planification de l’économie européenne et présente, en mai 1941, un plan de construction de routes et de voies ferrées européennes.

Il s’oppose à plusieurs reprises aux exigences allemandes visant à réquisitionner des établissements ferroviaires et à détacher en Allemagne des chauffeurs de locomotives et des ouvriers, et réalise en 1942 l’unification des transports parisiens. Il n’est pas reconduit dans ses fonctions au changement de gouvernement le 17 avril 1942, est remplacé par Robert Gibrat. Redevenu, au retour de Laval, directeur général adjoint de la SNCF, il conserve des relations avec les autorités de Vichy.

Traduit devant la Haute Cour de justice, il est condamné, le 10 juillet 1946, à deux ans de prison et à dix ans d’indignité nationale, mais le tribunal reconnaît qu’il avait facilité l’action de la Résistance en donnant des renseignements importants sur les services ferroviaires.
Beugras Albert
Né le 21 février 1903 Beugras devient ingénieur chimiste. Conquis par Doriot, il adhère au PPF dès sa création en 1936. En 1941 il constitue sur ordre de Doriot un service de renseignements puis un réseau de renseignements en Tunisie en 1943.

En été 1944 il rejoint Doriot en Allemagne et à sa mort le 22 Février 1945, se met en rapport avec les Services Spéciaux américains puis français. Il sauve ainsi sa tête lors de son arrestation en 1946 et de son procès en 1948.

Jugé à nouveau en 1950, il est condamné aux travaux forcés à perpétuité, sort de prison en 1954 et meurt le 30 Janvier 1963.

Il est le père de Marie Chaix, auteur des « Les lauriers du lac de Constance » (Le Seuil 1976) et d’Anne Sylvestre.
Bichelonne Jean
Né en 1904, Bichelonne entre à l’X en 1923 où il est major de sa promotion. Ingénieur au Corps des Mines, il est avant la guerre professeur de sidérurgie à l'Ecole des Mines de Paris, puis directeur général des aciéries de Senelle-Maubeuge suite à son mariage en 1934 avec la fille de l'Administrateur Délégué, Raymonde Dondelinger.

Il devient directeur de cabinet du Ministre de l'Armement Raoul Dautry du 13 septembre 1939 au 16 juin1940 pendant le gouvernement Reynaud. Il fait alors transporter en Grande Bretagne le stock d'eau lourde. Puis il est membre de la délégation de la commission d'armistice à Wiesbaden fin juin 1940.

Membre du gouvernement de Vichy d'abord comme secrétaire général à l'industrie sous la direction de René Belin (1940), puis comme secrétaire d'Etat à la production industrielle, Bichelonne participe à l'élaboration de la loi du 22 juillet 1941 qui établit la procédure de spoliation des Juifs.

Ministre de la Production Industrielle en février 1942 sous le second gouvernement Laval, il rencontre le ministre allemand Speer en septembre 1943 et conclut un accord pour effectuer en France la production de guerre destinée au Reich. Bichelonne est un adepte de l'intégration économique franco-allemande ; il accepte en novembre 1943 de remplacer Lagardelle au Ministère du Travail, participe à partir de février 1943 à l'organisation du STO, en est pleinement responsable en tant que Ministre du Travail.

Fin 1944, il fuit en Allemagne. Prisonnier des Allemands après le conseil des ministres du 17 août 1944, il est hospitalisé à Sigmaringen pour une opération du genou et y meurt d'une embolie pulmonaire au cours d'une opération chirurgicale pratiquée au centre médical SS de Hohenlychen le 21 Décembre 1944.

La Haute Cour de Justice examine son dossier le 5 septembre 1945 et constate « Mort avant le jugement ».
Bickler Herrmann
Né en Alsace en 1904, Bickler fait des études de droit et devient avocat. Entre les deux guerres il fait partie du mouvement autonomiste alsacien dont la plupart des membres versent dans le nazisme.

Kreisleiter du parti nazi à Strasbourg en 1940-1941, Hermann Bickler est ensuite affecté à Paris à la disposition du SD comme Standartenführer. Il est chargé par Oberg de former une police spéciale (Selbstschutzpolizei) composée de volontaires français.

Il s'enfuit avec ses hommes en Allemagne en août 1944, puis à la capitulation, en Italie. Condamné à mort par contumace en 1947, il échappe aux recherches. Repéré lors de sa mort le 8 mars 1984 près du Lac Majeur, il y dirigeait une entreprise depuis des années.
Bignand Just
Policier français de la Brigade Spéciale du 4ème arrondissement de Paris, il se distingue dans la chasse aux Juifs.

Placé sous mandat de dépôt le 27 décembre 1944, il passe en janvier 1945 devant la Commission d'Epuration qui propose sa révocation sans pension. Remis en liberté le 23 février 1946 il est condamné à 3 ans de prison le 21 décembre 1950, après une nouvelle plainte des familles de déportés. Amnistié en 1953, il demande sa réintégration le 1er juin 1954, réintégration refusée.
Bissière Amédée
Préfet de l’Oise en 1934, préfet du Nord Pas de Calais puis préfet de police de Paris du 21 mai 1942 au 17 août 1944. Il cautionne les déportations avec Bousquet.

Arrêté le 20 août 1944, révoqué le 25 mai 1945, jugé en juillet 1946 il est condamné aux travaux forcés à perpétuité, à la confiscation de ses biens et à l'indignité nationale. Libéré en 1951, il meurt en 1953.
Blum Léon
Léon Blum naît à Paris le 9 avril 1872. Après l'École normale supérieure, il mène une carrière littéraire et juridique. Lors de l'Affaire Dreyfus, il adhère au Parti socialiste et collabore à l'Humanité de Jean Jaurès. Il s'oppose à la disparition de la SFIO au congrès de Tours de 1920. Fondateur du nouvel organe national, « Le Populaire », il devient le chef de la SFIO. Député de la Seine (1919-1928), battu en 1928, il est élu à Narbonne (1929-1940).

Avec la victoire du Front populaire, il devient Président du Conseil (juin 1936) : on lui doit les Accords Matignon, la loi des 40 heures, les congés payés, les nationalisations. L'échec de sa politique économique et financière, la non-intervention dans la guerre d'Espagne, l'antisémitisme croissant entraînent sa chute en juin 1937 puis à nouveau en mars 1938.

Il dénonce les Accords de Munich (septembre 1938) et refuse de voter les pleins pouvoirs à Pétain le 10 juillet 1940. Jugé au procès de Riom, il est livré aux Allemands et déporté à Buchenwald puis à Dachau.

Président du Conseil du dernier Gouvernement provisoire (décembre 1946-janvier 1947), il s'oppose par la suite aux excès du régime parlementaire comme à de Gaulle. Il meurt le 30 mars 1950.
Boissel Jean Anselme dit
Né le 1 Mai 1891, fils de gendarme, sergent en 1914, aviateur, mutilé à 100%, Boissel est architecte dans le civil.
Militant de l'extrême droite la plus antisémite avant la guerre, il fonde les Croix de Sang pour faire pendant aux Croix de Feu, lance en 1936 une ligue antijuive universelle et rentre en contact avec Julius Streicher. Fondateur du RIF « Racisme International Fascisme », membre actif de la Ligue Antijuive Universelle, il finit emprisonné sur ordre de Daladier.

Libéré le 10 juillet 1940, créateur du groupuscule « Front Franc », orateur au meeting fondateur de la LVF, agent rémunéré de l'Allemagne, il fonde le Front Franc (Racisme International Fascisme) et édite un journal "Le Réveil du Peuple".

Boissel est arrêté à la Libération, condamné à mort le 28 juin 1946. Ses biens sont confisqués et il est radié de la Légion d'honneur.

Gracié le 2 décembre 1946, il meurt en détention le 19 octobre 1951 à la veille d'être libéré.
Bonnafoux Max
Né en 1910, chef du Cabinet d'Adrien MARQUET au ministère de l'Intérieur du 27 Juin au 6 Septembre 1940, Max Bonnafoux est ensuite nommé Préfet de Constantine puis de Marseille.

En Avril 1942 il devient Secrétaire d'Etat au Ravitaillement de Pierre Laval, puis Ministre de l'Agriculture et du Ravitaillement en juillet 1942 et ce jusqu'en Janvier 1944.

Arrêté à la Libération il bénéficie d'un non-lieu le 2 décembre 1948.
Bonnard Abel
Né à Poitiers, le 19 décembre 1883, ce Corse d’origine fait ses études à Marseille, puis au lycée Louis-le-Grand à Paris. Licencié en lettres, il est élève de l’École du Louvre et membre de l’École française de Rome. Très jeune, il publie un premier recueil de vers, « Les Familiers », couronné par l’Académie française en 1906. Suivront rapidement deux autres volumes de poésie, « Les Royautés » et « Les Histoires », puis un roman, « La Vie et Moravie » (1913).

Il collabore à différents journaux : « Le Figaro », « Le Journal », « Comœdia », « Paris-Midi ». Grand voyageur, il parcourt la planète à plusieurs reprises durant l’entre-deux-guerres, et rapporte d’un long voyage en Orient deux volumes de « Notes de voyage en Chine », couronnés par l’Académie française, en 1924.

Esprit curieux et cultivé, il a donné de nombreux essais sur les sujets les plus divers : « La Vie amoureuse d’Henri Beyle », « La Vie de saint François d’Assise », « Au Maroc », « Rome », « L’Enfance », « Éloge de l’ignorance », « L’Argent », « Moravie », etc.

Son œuvre de poète, de romancier et d’essayiste exprime un nationalisme d’essence maurrassienne et développe une pensée marquée par l’antiparlementarisme et l’antisémitisme, pensée qui va le conduire à signer, en 1935, le « Manifeste pour la défense de l’Occident et de la Paix en Europe », et à adhérer à la fin des années 1930 au Parti populaire français de Doriot.

Abel Bonnard est élu à l’Académie française le 16 juin 1932 (Il en sera exclu fin 1944). Pendant l’occupation, il se range d’emblée dans le camp des partisans de la collaboration et signe des articles dans la presse collaborationniste (« La Gerbe », « Le Cri du peuple », « Aujourd’hui »). Ayant fait paraître en 1940, une série d’articles anglophobes, il succéda à Jérôme Carcopino au ministère de l’éducation nationale dans le gouvernement de Vichy. Il est l’ami d’Otto Abetz.

En août 1944, il suit les débris du gouvernement de Vichy à Sigmaringen. Puis il gagne l’Espagne en mai 1945 où il est interné quelque temps à la forteresse de Montjuich.Condamné à mort par contumace, il s’abrite derrière Franco qui ne le livre pas à la France. Il devait rentrer en France en 1960 pour y être rejugé, mais c’est en Espagne qu’il achève ses jours le 31 mai 1968.
Bonnet Georges Etienne
Venu de la haute fonction publique (le Conseil d’État), Bonnet devint député radical en 1924 et ministre l’année suivante. Il occupe de nombreux autres portefeuilles ministériels jusqu’à sa nomination comme ambassadeur de France aux États-Unis (1936–37). Succédant à Léon Blum à la tête du Quai d’Orsay en mars 1938, il y développe une politique de conciliation avec Hitler: c’est en accord avec cette vision « pacifiste » que sont signés par Édouard Daladier les accords de Munich en septembre et le Protocole Franco-Allemand en décembre 1938.

Au printemps de 1939, la politique extérieure de Daladier prend un tour plus ferme, qui se traduit par le départ de Bonnet des Affaires étrangères pour la Justice où il reste jusqu’en mars 1940. En juillet de la même année, il vote les pleins pouvoirs à Pétain. Jugeant la politique de Vichy trop réactionnaire, il continue cependant à maintenir des contacts avec Laval et avec les responsables allemands. Au printemps 1941, il participe à la tentative de relancer le parti radical. Il est nommé au Conseil National de Vichy (Comité des provinces) sans s’y montrer très présent.

En 1944, il se réfugie en Suisse, revient en France en 1950 et se fait élire conseiller général en Dordogne, l’année suivante, alors même qu’il avait été déclaré en 1945 inéligible pour une durée de dix ans. En 1956, il est élu député du même département et soutient le retour du général de Gaulle. Elu maire de Brantôme, il meurt le 18 juin 1972.
Bonny Pierre
Pierre Bonny naît en 1895. Il est policier depuis 1918 et fait preuve de beaucoup de zèle, ce qui lui vaut d'être affecté à la Sûreté générale (police secrète). Il pilote l’enquête de l’affaire Seznec qu’il charge, oubliant les vérifications élémentaires qui pourraient innocenter l'accusé. Il joue encore un rôle assez louche dans l’affaire Stavisky et l’affaire Prince, au point d’être chassé de la police en 1934 pour trafic d’influence et détournement de fonds.

Pendant la guerre, la Gestapo absorbe les services militaires de la police secrète de campagne et renforce considérablement l’action de quelque 1 500 policiers allemands par le concours de plus de 40 000 auxiliaires français de tous les milieux, dont les plus tristement célèbres sont ceux de la bande Bonny-Lafont de la rue Lauriston à Paris.

A la libération Bonny se cache avec Lafont dans une ferme de Bazoches-sur-le-Betz. Ce refuge est révélé par Joseph Joanovici, une autre gestapiste qui ne sera pas inquiété. Arrêtés, Bonny et Lafont sont condamnés à mort en décembre 1944 et fusillés à Montrouge le 27 décembre 1944.
Bonsergent Jacques
En novembre 1940, Jacques Bonsergent (né en 1912), accompagné de quelques camarades, brave le couvre-feu. Interpellé par une patrouille allemande, le groupe parvient à s’enfuir, mais Bonsergent est retrouvé.

Il est condamné à mort et exécuté le 23 décembre ; l’avis d’exécution est placardé le jour suivant sur les murs de Paris. Des fleurs sont déposées par les Parisiens sous ces affiches.
Boos Georges René
SS-Unterscharführer, Georges René Boos (né en 1924) est le seul Alsacien engagé volontaire dans la SS. Il combat en Russie où il obtient la croix de fer. Engagé dans la division « Das Reich », il participe aux massacres de Tulle et d’Oradour, avec d’autres Alsaciens qui eux ont été enrôlés de force (les « Malgré Nous »).

Boos est condamné à mort par le Tribunal militaire de Bordeaux le 12 janvier 1953. Il sera gracié puis libéré en 1958.
Bousquet René
Fils d'un notaire de Montauban, né en 1909, René Bousquet connaît une ascension fulgurante au sein du Parti radical : il est préfet de la Marne à 31 ans, puis préfet régional de Champagne en avril 1941 et n'a que 33 ans quand il est nommé secrétaire général à la police par Laval en avril 1942.

Apparemment éloigné de l'idéologie antisémite, il n'en est pas moins un serviteur zélé de l'Etat français. Le 2 juillet 1942, il négocie avec les responsables de la police allemande un accord sur l'arrestation et la déportation de 10 000 juifs en zone libre et de 20 000 juifs en zone occupée (accords Oberg-Bousquet) qui se concrétise par les grandes rafles de l'été 1942 (Vél' d'Hiv) et la livraison des juifs des deux zones aux nazis. Il est limogé en décembre 1943, suite à ses initiatives dans l'enquête sur l'assassinat de Maurice Sarraut, directeur de La Dépêche. Il est remplacé par Joseph Darnand qui porte le nouveau titre de Secrétaire général au maintien de l'ordre.

Lors de son procès pour atteinte à la sûreté de l'Etat devant la Haute Cour de justice en 1949, il est condamné à cinq ans d'indignité nationale, sanction immédiatement levée. En octobre 1954, devant le tribunal militaire de Paris, il est cité comme témoin au procès du général Oberg, commandant supérieur des SS et de la police allemande en France. Dans les années cinquante, il devient un des principaux dirigeants de la Banque d'Indochine. Le Conseil d'Etat annule en février 1957 le décret l'excluant de la Légion d'honneur. Il se présente aux élections législatives de novembre 1958 dans la troisième circonscription de la Marne mais échoue. Les liens noués avec le quotidien régional « La Dépêche du Midi » dans les années trente se resserrent, il devient conseiller de son propriétaire, Jean Baylet.

Suite à la plainte déposée contre lui par Serge Klarsfeld en 1989, il est inculpé à Paris en mars 1989 pour deux faits : la réunion du 2 juillet 1942 au cours de laquelle il donne son accord aux chefs SS pour que la police française participe à la rafle du Vél' d'Hiv (12 884 Juifs arrêtés) et l'annulation, par un télégramme daté du 18 août 1942, de plusieurs dispositions réglementaires mettant à l'abri des rafles certaines catégories d'enfants juifs. Il est également inculpé pour crimes contre l'humanité dans le cadre du dossier Papon en avril 1992. A la veille de son procès, il est assassiné le 8 juin 1993 par un déséquilibré, Christian Didier.

Son amitié avec François Mitterrand a suscité de nombreuses controverses.
Bout de l’An Francis
Après être passé par la Légion française des combattants et le SOL, Bout-de-l’An devient directeur de la propagande de la Milice puis son secrétaire général en janvier 1944.

Waffen-SS dans la division Charlemagne, il disparaît à la fin de la guerre et échappe à la condamnation à mort par contumace dont il fait l'objet. Il est retrouvé lors de sa mort en 1977.
Bouthillier Yves
Chef du cabinet du Ministre des finances en 1931, Bouthillier Yves (1901-1977) est en 1938 secrétaire général du même Ministre. Il devient ministre des finances en juin 1940 et participe aux négociations d’armistice. Il soutien la politique de la « Révolution nationale ». En septembre 1940 il est Secrétaire d’État aux Finances et participe au renvoi de Laval en décembre 1940.

En février 1941 il est Ministre de l’Économie nationale et des Finances. Il se retire en avril 1942 au retour de Laval. En juillet 1943 il est nommé à la Cour des Comptes et fait partie du comité de rédaction d’une nouvelle constitution signée par Pétain le 30 janvier 1944. En janvier 1944 il est arrêté par la Gestapo et déporté en Allemagne.

En 1947 la Haute Cour de justice le condamne à trois ans de prison et à la privation de ses droits... Il devient par la suite membre du conseil d’administration de la Banque commerciale de Paris (Groupe Dassault).
Brasillach Robert
Né en 1909 à Perpignan, Robert Brasillach fait ses études au lycée de Sens, puis au lycée Louis-le-Grand de Paris et entre en 1928 à l'Ecole normale supérieure. Il y est encore élève quand il publie son premier livre « Présence de Virgile ». Journaliste, critique, romancier, il publie des études qui font autorité et fait revivre admirablement l'avant-guerre dans des livres de chroniques et d'impressions et des récits (« Histoire du Cinéma », « Notre Emmanuel », « Le Marchand d'Oiseaux », « Les Sept Couleurs », « Comme le Temps passe »).

Cet immense écrivain est hélas attiré par le fascisme italien et allemand : il devient, avec Drieu La Rochelle, le grand écrivain. « fasciste » de sa génération. Rédacteur en chef de « Je suis partout » il salue la création de la LVF et est l’auteur de phrases assassines du type « Il faut se séparer des Juifs en bloc et ne pas garder les petits. »

Il se cache à Paris après la Libération et se livre après avoir appris l'arrestation de sa mère et de sa sœur. Poursuivi pour collaboration, il est jugé le 19 janvier 1945 et condamné à mort en raison des articles qu'il avait écrits dans « Je suis Partout ». Il laisse avant de mourir de très émouvants poèmes qui ont paru sous le titre « Poèmes de Fresnes ».

Il est fusillé le 6 février 1945 au fort de Montrouge, malgré de nombreuses démarches auprès de De Gaulle pour sa grâce.
Briand Aristide
Aristide Briand naît le 28 mars 1862 à Nantes, d’un père restaurateur. Il poursuit des études de droit et devient avocat à Saint Nazaire en 1886. Le 10 janvier 1892 il adhère au parti socialiste puis se rend à Paris où il travaille comme avocat et journaliste. De 1901 à 1905 il est secrétaire général du parti socialiste français. En 1902 il est élu député de la Loire et en 1904 il fonde, avec Jean Jaurès, le journal « L’Humanité ».

Ministre de la culture et de l’éducation dans le gouvernement Jean-Marie Ferdinand Sarrien (1840-1915), il est exclu du parti socialiste qui est dans l’opposition. Il fonde alors avec Alexandre Millerand (1859-1943) et René Viviani (1863-1925) le « Parti Socialiste Républicain ». En 1908 il est ministre de la justice, et de 1909 à 1911 président du conseil sous la présidence d’Armand Fallières (1841-1931). En 1910 il met fin à une grève des cheminots en envoyant une partie des grévistes effectuer le service militaire.

Il se retrouve président du conseil entre 1915 et 1917 sous la présidence Poincaré et assume aussi les fonction de ministre des affaires étrangères. En 1916 il demande l’annexion de la Rhénanie et de la Sarre comme objectifs de la guerre. Mais il est renversé suite à l’échec de l’armée dans les Balkans en 1917.

Il se retrouve président du conseil de 1921 à 1922 sous la présidence Millerand. Mais sa politique modérée vis-à-vis de l’Allemagne dans la question des réparations se heurte à de vives critiques en France. Il démissionne en conséquence le 22 janvier 1922.

En 1925 le Président Poincaré l’appelle au ministère des affaires étrangères. Il le restera sous 13 gouvernements jusqu’en 1929 et travaille pour le rapprochement franco-allemand, pour la reconnaissance de l’Allemagne sur le plan international et pour une politique de paix en Europe. Avec Gustav Stresemann et Sir Joseph Austen Chamberlain (1863-1937) il est l’âme du pacte de Locarno qui normalise les relations de l’Allemagne avec les puissances alliées. Il obtient conjointement avec Stresemann le prix Nobel de la Paix en 1926. Le 27 août 1928 est signé par 15 nations le « pacte Briand-Kellog » qui met à guerre au ban des nations. Mais le 22 octobre 1929 il se retire après le vote de défiance de la droite qui condamne sa politique de rapprochement avec l’Allemagne.

Le 1 octobre 1930 il propose un plan pour d’étroites relations entre les pays européens dans le but de créer « L'organisation d'un régime d'union fédérale européenne ». En 1932 il se présente aux élections présidentielles contre Paul Doumer (1857-1932), mais est battu, il se retire de la vie politique. Il décède à Paris le 7 mars 1932.
Bridoux Eugène
Général de brigade en 1938, Eugène Bridoux (1888-1955) est directeur de l’école de cavalerie de Saumur. En 1940 il est prisonnier. Il est libéré en 1941 sur intervention de Fernand de Brinon. En 1942 il est Secrétaire d’État à la Guerre, et à partir de 1943 Secrétaire d’État à la Défense.

Il décide sur une initiative de Benoist-Méchin de créer la « Légion Tricolore », destinée à substituer une formation militaire d'Etat à la LVF (organisme privé). Il facilite en Tunisie la création d'une phalange africaine.

Il fuit à Sigmaringen le 20 Août 1944. Capturé en Autriche en 1945, il est emprisonné à Paris d'où il s'évade le 8 Juin 1947 pour se réfugier en Espagne. Il est condamné à mort par contumace le 10 Décembre 1948.
Il meurt à Madrid en 1955.

Il est le père du Capitaine Jean Bridoux, volontaire en 1943 pour la LVF, qui meurt en 1945 lors de sa capture par les Américains en Bavière.
Brocard Henri
Médecin français, Brocard est le contrôleur de l'infirmerie du camp de Drancy et à ce titre responsable de la déportation d'enfants soignés à l'hôpital Rothschild, dont il réclama le retour à Drancy.

Suspendu de ses fonctions durant trois mois par arrêté du 10 septembre 1945 du Ministre de la Santé Publique, il voit le décret annulé le 5 novembre 1947, est nommé chef de service en pneumologie à l'hôpital Tenon le 1er janvier 1948, puis professeur titulaire de la chaire de pneumologie au CHU Saint-Antoine jusqu'en 1979. Il décède en 1994.
Bruneton Gaston
Cet industriel français né en 1882 signe en 1940 de nombreux contrats d’armement avec la Luftwaffe. Le 6 avril 1942 il est nommé responsable des Service de la main-d’œuvre en Allemagne, puis commissaire aux mêmes affaires le 6 février 1943 et commissaire général le 1 janvier 1944 au Commissariat général à l’action sociale pour les travailleurs français en Allemagne.

Le 22 juillet 1948 il est condamné à 4 ans et six mois de prison par la Haute Cour de justice.
Bucard Marcel
Bucard Marcel est né à Saint-Clair-sur-Epte (Val-d'Oise) le 7 juillet 1895. Il entre en politique et se bat héroïquement comme officier durant le premier conflit mondial.

Après la guerre il devient journaliste et fonde en 1933 le parti « Franciste » ligue d'une dizaine de milliers d'adhérents qui s'inspire du fascisme italien. Les Francistes sont vêtus de chemises bleues, saluant le bras tendu à l'hitlérienne. Financé par Mussolini, il veut jouer en France un rôle identique à celui du Duce en Italie. Son mouvement est dissout par le front populaire.

Engagé volontaire en 1939, il se met à la disposition du gouvernement de Vichy après juin 1940 et s’engage dans la collaboration totale et ultra. Il est l’un des fondateurs de la LVF et fait participer les Francistes à la lutte contre la résistance et à la déportation des Juifs.

Il part en Allemagne fin 1944 et organise des actions de sabotage et de guérilla contre les Alliés. Il passe en Italie où il est arrêté en juin 1945. Condamné à mort en février 1946, il est exécuté le 19 mars 1946 au fort de Châtillon.
Buffet Jean-Félix
Policier français des anciennes « Brigades du Tigre », plutôt républicain avant-guerre, il est chargé par Bousquet de réorganiser la police judiciaire pour l'adapter à la nouvelle répression menée par le gouvernement de Vichy en collaboration avec les forces d’occupation.

Arrêté le 26 août 1944, il est condamné à mort le 31 octobre 1944 par la Cour martiale à Vichy siégeant à l'Hôtel du Parc. Il est fusillé à Cusset le 3 novembre 1944.
Cance Pierre
Pierre Cance est un des plus proches collaborateurs bénévole de Darnand, délégué général de la Milice en 1943. C’est lui qui noue les principaux contacts avec la SS qui aboutiront à l'armement de la Milice. Engagé dans la Waffen SS française dès octobre 1943, il combat jusqu'au bout, fanatiquement, à la tête du 1er bataillon de la « Sturmbrigade » division Charlemagne.

Capturé par les Anglais en mai 1945, remis à la justice française en 1946, il est condamné à mort le 19 février 1947 par la cour de justice de Montpellier. Sa peine est commuée en prison à perpétuité. Libéré sous conditions en 1950, il meurt en 1988.
Carbone Paul Bonaventure
Paul Carbone, né en Corse, est une figure du milieu marseillais des années 20 à 40. En Egypte il rencontre François Spirito et monte avec lui un mini empire basé sur la prostitution. À Marseille, il devient l'homme fort de la ville pendant 20 ans, se lie à des politiques, possède de nombreuses maisons closes, rackette à tour de bras sur toute la côte, et fait de la contrebande de parmesan ( !!!) entre l'Italie et la France.

À Paris, il possède de nombreux intérêts dans plusieurs. Toujours avec Spirito il est le premier français à importer de l'opium pour le transformer en héroïne et l'envoyer aux Etats-Unis. Entre les deux guerres, Carbone et Spirito font alliance avec Simon Sabiani, le maire de Marseille : ainsi, après le 6 février 1934, les hommes de Carbone sont lancés contre les dockers en grève…

Pendant la guerre, les deux hommes se rangent du côté de l'occupant en 1942, uniquement par intérêt. Ils aident la Gestapo pendant toute la durée d'occupation de la « zone libre », en échange de quoi ils peuvent poursuivre impunément leurs trafics…

Paul Carbone meurt fin 1943 dans le déraillement d'un train de permissionnaires allemands provoqué par le maquis près de Chalon-sur-Saône
Carcopino Jérôme
Historien spécialiste de l’antiquité, Carcopino (1881-1970) est professeur à Alger de 1912 à 1920. En 1914 - 1918 il se bat en Orient. Professeur à la Sorbonne de 1920 à 1937, il dirige alors l’école française de Rome jusqu’en 1940 et devient alors recteur de l’Académie de Paris et directeur de l’École normale supérieure. De février 1941 à avril 1942 il est Secrétaire d’État à l’éducation nationale et à la Jeunesse, puis revient à la direction de l’ENS.

Traduit en justice fin 1944, il est réhabilité en 1947 et nommé en 1951 directeur honoraire de l’École française de Rome.
Carrel Alexis
Médecin et biologiste français, établi aux Etats-Unis, Alexis Carrel (1873-1944) travaille à l'Institut Rockefeller de New York sur la suture des vaisseaux sanguins, la greffe des tissus et des organes, créant la chirurgie vasculaire, étudiant également la survie des cellules des tissus et des organes en dehors du corps. Il reçoit le prix Nobel de médecine en 1912. En 1915, il met au point la fameuse eau Dakin qui, empêchant l'infection des blessures, sauve la vie de nombreux soldats durant la grande guerre. Alexis Carrel est également un pionnier de la transplantation d'organes et créé avec Charles Lindbergh la circulation extracorporelle ouvrant la voie à la chirurgie thoracique et à celle de l'aorte.

Mais plus tard, il développe des théories eugénistes en 1935 dans « allemandes, cet inconnu » : « Le conditionnement des criminels les moins dangereux par le fouet, ou par quelque autre moyen plus scientifique, suivi d'un court séjour à l'hôpital suffirait probablement à assurer l'ordre. Quant aux autres, ceux qui ont tué, qui ont volé à main armée, qui ont enlevé des enfants, qui ont dépouillé les pauvres, qui ont gravement trompé la confiance du public, un établissement euthanasique, pourvu de gaz appropriés, permettrait d'en disposer de façon humaine et économique. Le même traitement ne serait-il pas applicable aux fous qui ont commis des actes criminels ? Il ne faut pas hésiter à ordonner la société moderne par rapport à l'individu sain ».

Contre l'avis de ses amis américains, Carrel rentre en France en 1941, où il devient le régent de la Fondation française pour l'étude des problèmes humains. Créée par une loi du 17 novembre 1941, celle-ci est statutairement chargée de « l'étude, sous tous ses aspects, des mesures les plus propres à sauvegarder, améliorer et développer la population française dans toutes ses activités ».

Il meurt d'une crise cardiaque le 5 novembre 1944. Son nom est donné à des rues de villes et à une université de Lyon, mais une campagne d’opinion remet en cause ces patronages à la fin des années 90.
Casseigne François
Ancien communiste français, passé à la SFIO, Casseigne (1902-1977) est un des tenants de la collaboration de gauche qui suit Laval dans son combat contre le bolchevisme. En 1923 il est secrétaire adjoint de Jacques Doriot des Jeunesses communistes. Député de l’Indre à partir de 1932 comme membre du parti ouvrier et paysan qu’il a contribué à fonder en 1929 et qu’il quitte en 1937 pour rejoindre la SFIO dont il avait été membre entre 1919 et 1939.

Ayant voté les pleins pouvoirs à Pétain le 10 juillet 1940, il est nommé en mars 1941 chargé de mission à la Propagande au Secrétariat général de l’information. Directeur de la propagande ouvrière au ministère de l’information de janvier à novembre 1943, puis directeur de cabinet de Bichelonne au ministère du Travail. Il occupe, à la suite de Robert Weinmann, les fonctions de commissaire général au service du travail obligatoire de janvier à mars 1944. Il est finalement nommé secrétaire d’État au Ravitaillement, le 3 mars 1944. Arrêté le 1er septembre 1944, il est condamné en 1948 à 10 ans de travaux forcés, puis bénéficie de loi d’amnistie de 1951.
Cathala Pierre
Avocat en 1911 à Paris, Pierre Cathala participe à la guerre de 14-18, est blessé et prisonnier. Il s’engage dans un mouvement de vétérans et d’intellectuels de droite. En. 1922-23 il est membre du Parti radical et en 1928 puis 1932 député de Pontoise. En mars 1930 il est Sous-secrétaire d’État au Travail et à la Prévoyance sociale dans le cabinet Laval, puis en janvier 1931 Sous-secrétaire d’État à la présidence du Conseil et à l’intérieur, chargé de l’intérieur. De juin 1935 à janvier 1936 il est ministre de l’agriculture. Possédant le château de Soumensac dans le Canton de Duras, Département de Lot-et-Garonne, il initie le classement en AOC du vignoble des Côtes de Duras.

En 1938 il fonde le parti radical indépendant.

De juillet à décembre 1940 il est secrétaire général des PTT. D’avril 1942 à août 1944 il est Ministre - secrétaire d’État aux Finances. En janvier 1944 il y ajoute le poste de Secrétaire d’État à l’agriculture et au Ravitaillement. Fidèle de Pierre Laval, Pierre Cathala poursuit la politique financière de son prédécesseur avec cependant une marge de manœuvre de plus en plus limitée par l’occupant.

Il disparaît en août 1944. Condamné par contumace à la Libération par la Haute Cour de justice, il vit dans la clandestinité jusqu'à ses derniers jours en 1947.

On fils, avocat, combat pour la libération de la Tunisie en 1943.
Caziot Pierre
Ingénieur agronome français, Pierre Caziot (1876-1953) fait carrière au Crédit foncier (1924) et au ministère de l’agriculture. Défenseur et théoricien de la petite exploitation familiale, il vante les mérites du retour à la terre et préconise des mesures destinées à freiner l’exode rural et à favoriser la constitution d’exploitations familiales.

Du 12 juillet au 6 septembre 1940 il est Ministre de l’agriculture et du Ravitaillement, puis, le secrétariat au Ravitaillement étant devenu autonome (décembre 1940), secrétaire d’État à l’agriculture. Il promulgue les lois du 2 décembre 1940 organisant la corporation agricole et du 9 mars 1941 (maintenue à la Libération) facilitant le regroupement. Caziot s’oppose vivement à la tendance productiviste incarnée par son successeur, Leroy Ladurie.

Traduit devant la Haute Cour de justice, le 19 mars 1947, condamné à la dégradation nationale à vie et à la confiscation de ses biens, il est gracié après qu’on eut trouvé dans les archives nazies un télégramme d’Abetz réclamant son arrestation pour hostilité à la politique de collaboration.
Célérier
Policier français, sous les ordres du commissaire Poinsot, Célérier est jugé le 15 juin 1945 à Moulins en même temps que Pierre Poinsot, condamné à mort et à la dégradation nationale, exécuté à Riom le 16 juillet 1945.
Céline Louis Ferdinand Destouches, dit
Louis Ferdinand Céline (pseudonyme de L. F. Destouches) naît en 1894 à Courbevoie, près de Paris. Issu d'une famille modeste, il doit travailler très jeune tout en préparant seul le baccalauréat. Engagé volontaire en 1914, grièvement blessé la même année, décoré de la médaille militaire, réformé et invalide, il est envoyé au Cameroun (1916), puis à Londres (1917). Après la victoire, il fait ses études de médecine, puis accomplit des missions en Afrique et aux Etats-Unis pour la Société des Nations.

Revenu en France en 1930, il exerce la médecine dans la banlieue parisienne. En 1932, il publie « Voyage au bout de la Nuit » qui obtient le Prix Renaudot. Accueilli comme un événement littéraire, l'ouvrage aura une profonde influence sur les écrivains des générations suivantes. « Mort à Crédit » (1936) confirme l'importance prise par ce novateur.

Pamphlétaire antisémite violent et collaborationniste sans toutefois adhérer totalement aux thèses vichystes et nazies, il quitte la France dès juin 1944, s'installe à Baden-Baden puis à Sigmaringen, obtient un visa pour le Danemark en mars 1945. Les Danois refusent à la France son extradition mais l'incarcèrent durant onze mois à la prison de Copenhague. Céline a raconté cette époque dans « Féerie pour une autre fois » (1952), « D'un château l'autre » (1957), « Nord » (1960) et « Rigodon » (1969). Il revient en France après l'amnistie de 1951 et achète une maison à Meudon. Son oeuvre est publiée dans la Pléiade en 1960. Il meurt en 1961.

Le débat autour du « Cas Céline » est certainement l’un des plus intéressants qui ait lieu en France.
Chack Paul
Né dans une famille de hobereaux en 1876, Chack entre à l'École navale en 1893, et embarque sur le « Borda » et « L'Iphigénie » ; puis en 1896, il est affecté sur le « Hoche », le « Masséna » et de nombreux autres navires. Il fait un séjour à Constantinople, un autre à Toulon, puis embarque sur le sous-marin « Grondin ». En 1908, départ pour l'Indochine.

Il est à Toulon pour la guerre 1914-1918 et se bat dans les Balkans et en Mer Adriatique sur la « Massue » et le « Courbet ». Il termine sa carrière de marin au Service historique de la Marine (1921-1934).
Sa carrière d'écrivain commence alors, il y est aidé par Claude Farrère et par toute la documentation du Service historique de la Marine.

Maurrassien, membre du comité de soutien aux « patriotes emprisonnés » (Charles Maurras et des militants de « La Cagoule ») Chack est séduit par le fascisme, qui lui apparaît comme le prolongement de ses idées politiques après le 6 février 1934, puis le par nazisme lui-même. Il adhère au « Parti populaire français » (PPF) de Jacques Doriot en 1937 et devient membre du bureau politique. Il est particulièrement réputé pour son anglophobie.

Pendant l'occupation allemande, il créé et préside le Comité d'action antibolchévique (1941-1945), officine de propagande anticommuniste et antisémite, qui sert d'annexe de propagande pour le recrutement en faveur de la Légion des Volontaires Français contre le bolchevisme.

Arrêté à Paris à la Libération, il est condamné à mort le 18 décembre 1944 et exécuté le 9 janvier 1945 après que le général de Gaulle ait refusé de gracier un homme « qui a donné ordre à des Français de s'enrôler dans l'armée allemande ».
Charbonneau Henry « Porthos »
Fils de général, neveu de Darnand, après avoir commencé à l'Action française en tant que Camelot du roi dans les années 30, Charbonneau (1913-1982) devient membre du Comité national. En 1935, il organise (en compagnie, notamment, Thierry Maulnier et Jean-Pierre Maxence) un meeting avec l'antisémite professionnel Darquier de Pellepoix qui rassemble 4 000 jeunes français. Il rejoint ensuite l'aventure de La Cagoule avant de suivre Deloncle au CSAR.

Il s'engage en 1941 dans la Légion tricolore, organisation mise en place par le gouvernement de l'État français, avant de devenir l'un des responsables de la Phalange africaine, combattant sous l'uniforme allemand en Tunisie aux côtés de la 334ème division d'infanterie de l'Afrika Korps. Il commande ensuite le camp d'internement des Tourelles et début 1943, est également rédacteur en chef de « Combats », organe de la Milice française.

Fin 1944, il se réfugie à Sigmaringen et tente de faire du recrutement pour la Milice chez les ouvriers du STO. A la capitulation allemande il s'enfuit en Suisse, mais il est livré aux nouvelles autorités françaises. Grâce au témoignage d'un ancien détenu, Maître Boissarie qui est devenu procureur général de la République à la Libération et que Charbonneau avait soustrait au peloton d'exécution, il sauve sa tête et est condamné à 10 ans de travaux forcés et à l'indignité à vie.

Des années 50 jusqu'à sa mort, Henry Charbonneau poursuit son engagement dans divers combats nationalistes. Il adhère à « Ordre Nouveau » et au « Parti des forces nouvelles ». En 1960, il publie avec les anciens collaborateurs Emmanuel Allot (qui écrit sous le pseudonyme de François Brigneau) et Henri Gault, un ouvrage de portraits et d'entretiens (« C'est fini pour eux ») sur différentes figures controversées, surtout d'extrême droite : Léon Degrelle, l'abbé Pierre, Otto Skorzeny, le Colonel Rémy, Leni Riefenstahl, Turco, Westerling et Arthur Koestler.

Il publie ses mémoires en 1969, « Les Mémoires de Porthos » (2 tomes, Éd. de Chiré). et meurt en 1982.
Chardonne Jacques
Jacques Chardonne (1884-1968) de son vrai nom Jacques Boutelleau, est un écrivain français. D'une famille de négociants de cognac, son père Georges Boutelleau était lui-même écrivain. Sa mère, d'ascendance américaine, était une des héritières des porcelaines Haviland de Limoges. Son pseudonyme a pour origine la commune de Chardonne en Suisse où il séjourna et écrivit un certain temps. Il fut un temps directeur de la Librairie empire (Stock, empire et Boutelleau) appartenant aujourd'hui au groupe Gallimard.

Culturellement germanophile, il participe en octobre 1941, avec d'autres écrivains français tels Pierre Drieu La Rochelle et Robert Brasillach, au voyage en Allemagne pour le « Congrès de Ecrivains Européens de Weimar ». Il participe à un deuxième voyage en 1942, toujours avec Pierre Drieu La Rochelle. Le sculpteur allemand Arno Breker, venu exposer ses œuvres à Paris en 1942, dit de lui qu'il « fut toujours ouvert à l'esprit allemand » et qu'il eut le courage « de voir, derrière le soldat qui entrait à Paris, le partenaire de demain ».

Arrêté à la Libération (comme son éditeur Bernard Grasset) le 12 septembre 1944 à Jarnac il est conduit à la prison de Cognac où il reste pendant quelques semaines et côtoie quelques notables, avant d'être placé en résidence surveillée. Ses livres sont interdits de vente et de fabrication. Il bénéficie d'un non-lieu.
Château René
Universitaire français et agrégé de philosophie, député avant la guerre de Charente Inférieure de tendance radicale-socialiste et de conviction pacifiste, René Château (1906-1970) vote les pleins pouvoirs à Pétain le 10 juillet 1940, mais continue au cours de la guerre à soutenir l’idée républicaine. En novembre de la même année, il participe à la fondation du « Rassemblement pour la révolution nationale », dont le but explicite est le soutien de l’État dans sa tâche de rétablissement de son autorité et de son intégrité territoriale. Il tient dans « l’Œuvre » la chronique sur l’enseignement puis prend la direction, à l’automne 1940, de « La France socialiste » (le quotidien prenant la suite de « La France au travail »).

Après avoir démissionné de ce journal pour avoir trop explicitement condamné la création de la Milice, il fonde avec Spinasse la revue « Le rouge et le bleu » en novembre 1941. La même année, il adhère au Rassemblement national populaire de Marcel Déat dont il est finalement exclu en 1943. Arrêté et interrogé à la Libération, il poursuit son activité politique dans le petit Parti républicain socialiste.
Chateaubriand Alphonse de
Homme de lettre français et journaliste, écrivain et admirateur de Hitler, Chateaubriand (1877-1951) est l’un des plus fervents soutiens du mouvement ultra collaborationniste.

Prix Goncourt en 1911 pour « Monsieur des Lourdines », grand prix du roman de l’Académie Française, il est de juillet 1940 à mai 1941 directeur de « La Gerbe », un hebdomadaire où il peut donner à entendre ses orientations à la fois réactionnaires, antisémites et agrariennes, et son admiration pour l’Allemagne et pour le régime nazi, forgée par une série de séjours outre Rhin après 1935 (dont il tirerait en 1937 un compte-rendu enthousiaste et mystique « La gerbe des forces »).

Alphonse de Châteaubriant préside le « Groupe Collaboration », soutient la Légion française antibolchevique, signe le 3 juillet 1944 la déclaration de collaboration réclamant la constitution d’un nouveau gouvernement. Il fuit la France en 1944, gagne le Tyrol où il meurt le 2 mai 1951.
Chevalier Jacques
Professeur de Philosophie à Châteauroux, Lyon et Grenoble, Jacques Chevalier (1882-1962) est depuis 1938 doyen de la faculté de lettres de Grenoble. Filleul de Pétain, il obtient au cours de l’été 1940 le poste de secrétaire général du ministère de l’instruction publique, dont il obtient le maroquin le 13 décembre 1940 après le renvoi du ministre en titre Rippert. Son passage est de courte durée, puisqu’il démissionne dès février suivant, occupant jusqu’en août 1941 le poste de secrétaire d’État à la famille.

Ce passage au gouvernement est marqué par le renforcement de l’enseignement religieux dans l’école laïque (ainsi que par quelques réformes concernant la mise en place d’allocations de retraite aux vieux travailleurs et une loi facilitant l’adoption). Il reprend alors sa charge de doyen. Directeur du Service du Travail Obligatoire à Grenoble il est arrêté par le Maquis en juin 1944.

Condamné à vingt ans de travail forcé il est libéré en 1947.
Chiappe Angelo
Frère du préfet de Paris Jean Chiappe, lui-même préfet du Gard jusqu'en janvier 1944, puis d'Orléans, Angelo Chiappe a toujours refusé d'intervenir en faveur des Juifs et couvre de nombreuses actions antisémites.

Il compte parmi ces quelques préfets, collaborateurs résolus des Allemands, souvent inspirés par une haine farouche du communisme qui vont souvent au-delà des demandes allemandes dans la chasse aux « terroristes «  (Mayade, Le Baube, Dop, Reige, Leuret, Bordes).

Arrêté à Paris en août 1944, il est transféré à Nîmes où il est condamné à mort. Il est exécuté le 23 janvier 1945
Claude Georges
Physicien français dont les découvertes furent à l’origine de la société « Air Liquide » Claude (1870-1960) fabrique, pendant la Première Guerre mondiale, des bombes à oxygène liquide ainsi que du chlore liquide destiné à la fabrication des gaz de combat.

Proche de l’Action Française jusqu’à l’armistice, il adhère à la politique de collaboration franco-allemande. Il est nommé membre du Conseil national le 23 janvier 1941.

À la Libération, il est condamné à la réclusion perpétuelle et libéré en janvier 1950 sur l’intervention de l’Académie des Sciences où il avait été élu en 1924.
Clémenti Pierre François dit
Pierre François, dit Clémenti naît en 1910. Son père est tué durant la grande guerre. Il devient journaliste sportif de formation.

Au lendemain du 6 Mai 1934 il créé le « Parti français national-communiste » avec Maurice Maurer et Mathieu Degeilh. Il édite « Le Pays libre » et est plusieurs fois condamné pour antisémitisme et anti maçonnisme.

En 1940 son parti change de nom pour s’appeler « Parti français national-collectiviste » et s’unit avec les Gardes Françaises de Charles Lefebvre et le Jeune Front de Robert Hersant. Clémenti est le premier chef d’un mouvement qui dès l’été 1940 prend contact avec Otto Abetz , grâce à Eric Labat.

Après le départ de Hersant il relance son "Pays Libre" le 8 février 1941, qui devient alors hebdomadaire. Le ton y est toujours violemment antisémite, et le journal reste l'organe du parti jusqu'au 12 Octobre 1941. Le journal renaît en tant qu'hebdo de combat politique et social le 4 Janvier 1942. En Mai 1942 il est édité à Lyon.

Codirigeant du comité parisien de la LVF, il s’engage en 1942 dans la LVF et combat en Pologne. Rapatrié sanitaire de Russie en 1943, il se réfugie en Allemagne en 1944, puis en Italie.

Condamné à mort par contumace le 29 Juillet 1948, il se constitue prisonnier en Janvier 1953. Rapidement amnistié, il se trouve en 1969 parmi les fondateurs du groupe d'extrême droite « Ordre Nouveau ». Il dirige « Combat Européen » un journal d’extrême droite.

Il meurt en avril 1982.
Collette Paul
Paul Collette naît le 12 août 1920 à Mondeville, Calvados. Serrurier de formation, membre des volontaires nationaux - l'organisation de jeunesse des « Croix-de-feu », il s’engage dans l’armée en 1938 et participe aux combats de 1940. Le 20 mai, il est à Dunkerque pour tenter l'embarquement en Angleterre mais son navire est bombardé puis coulé. Rapatrié en France, démobilisé, il veut rejoindre les Forces Françaises Libres mais ne trouve aucune filière de passage.

La création de la L.V.F en août 1941 lui donne l'idée de s'y engager et, selon lui, de profiter des circonstances qui pourraient se présenter pour mettre en oeuvre un attentat contre les dirigeants de Vichy. Collette apprend que le 27 août, à l’occasion du départ au front de l'Est de cette première unité, une prise d’armes doit avoir lieu dans la caserne Borgnis-Desbordes à Versailles et que des hautes personnalités seront présentes.

Lorsque Laval arrive avec Doriot, Déat et de Brinon, Collette tire sur le groupe cinq balles de 6,35. Aucune de ses cibles n’est mortellement touchée.

Après quelques semaines d'emprisonnement, Collette est condamné à mort le mercredi 1er octobre 1941 par un tribunal d'exception. Sa peine est commuée en travaux forcés à perpétuité par Pétain. Il est détenu dans plusieurs prisons françaises, puis déporté en Allemagne.

Il meurt le 5 janvier 1995, à 75 ans, après avoir été, dix ans plus tôt, fait chevalier de la Légion d’honneur.
Combelle Lucien
Né le 4 Août 1913, Combelle devient secrétaire d'André Gide et l’ami de Drieu La Rochelle.

Il collabore à La Gerbe et fonde Révolution Nationale en 1941. Il succède à la Direction de Révolution Nationale à Jean Fontenoy.

Condamné le 28 Décembre 1944 à 15ans de travaux forcés, il est amnistié en 1951.
Corrèze Jacques
Secrétaire particulier et fils adoptif d'Eugène Deloncle, Jacques Corrèze (1912-1991) est, il est membre de la Cagoule en 1936. Puis il participe à la création du MSR, du RNP et de la LVF. Il s’engage et combat en Russie de Septembre 1941 à Avril 1942.

Arrêté à la Libération il est condamné à 10ans de travaux forcés en 1948. Il est libéré en 1949et épouse la veuve de Deloncle.

Eugène Schueller l'embauche à l'Oréal Espagne et Etats-Unis. Devenu Président de Cesmair, en 1991 il est en procès avec J. Frydman qui l'accuse de discrimination raciale. Il démissionne de ses fonctions quelques jours avant sa mort le 26 Juin 1991.
Costatini Pierre Dominique, dit
Pierre Costantini (1889-1986) est officier pendant la guerre de 14-18. Militant d'extrême droite antisémite, il est en 1940 l’un des fondateurs de la « Ligue Française d’épuration, d’entraide sociale et de collaboration européenne et co-fondateur de la « Légion des volontaires français contre le bolchevisme » (LVF), voulant même créer une section aérienne de la LVF, mais se heurtant au non des Allemands.

En janvier 1942 il fonde sa propre milice collaborationniste, et en 1943 l’« Union des journalistes anti-maçons ».

A la Libération, il est reconnu irresponsable et échappe ainsi à l'exécution. Il passe une dizaine d'années dans un asile psychiatrique. Il meurt en 1986.
Coston Henry
Né en décembre 1910, Coston est un journaliste fasciste français violemment antisémite. Il édite les faux « Protocole des Sages de Sion », organise des manifestations antisémites pendant la guerre, publie en 1942 « La France Juive et les trusts ». Il est sans doute l’un des plus acharnés des antisémites du XXè siècle.

On perd sa trace à la fin de la guerre. Retrouvé en Autriche en octobre 1946, condamné lourdement, il échappe à la peine capitale.

Emprisonné pendant 5 ans avant une grâce médicale en avril 1951, il reprend ses activités journalistique à l'extrême droite en utilisant sa femme comme prête-nom, dirige les « Lectures françaises » à partir de 1957, éditeur du négationniste Paul Rassinier, écrit lui-même de nombreux ouvrages antisémites. Il meurt en 2001.
Courtine Robert, dit Jullien-Courtine
Membre du PPF de Doriot, lié à Henry Coston, journaliste antisémite,Robert Courtine collabore à « Radio-Paris ». Il quitte Paris le 14 août 1944 pour Baden-Baden puis Sigmaringen, fuit vers l'Italie et est arrêté le 9 janvier 1946 à Merano.

Condamné le 12 décembre 1946 à 10 ans de travaux forcés, il voit sa peine réduite en 1948 à 5 ans par le Président de la République ; libéré mais interdit de toute responsabilité sur les ondes française par une commission d'épuration, il se reconvertit dans la gastronomie et devient rédacteur en chef de « Cuisine et Vins de France ». Il décède en 1998.
Cousteau Pierre Antoine
Frère du célèbre commandant, journaliste violemment antisémite, auteur de l'« Amérique juive », réclamant une répression toujours accrue contre les Juifs, Cousteau (1902-1958) est rédacteur en chef de « Je suis partout » et adhère à la Milice.

Il fuit Paris en août 1944, participe avec Hérold-Paquis aux émission de « Radio-Patrie » depuis l'Allemagne. Pris, il est condamné à mort le 23 novembre 1946 et gracié au printemps 1947. Détenu huit ans à Clairvaux et à Eysses il est libéré en 1955 et collabore avec la presse d'extrême droite (« Rivarol ») jusqu’à sa mort en 1958.
Crouzet Guy
Ce journaliste collaborateur travaille dans les journaux « Nouveaux Temps », « La Gerbe », « Combats ».

Il part en août 1944 pour Sigmaringen où il devient rédacteur en chef de « La France ». Il est condamné aux travaux forcés à perpétuité le 20 janvier 1947.
Dagostini Charles
Lieutenant au 1er bataillon de la LVF en Russie, Dagostini est relevé de son poste et renvoyé en France en 1943, pour avoir ordonné plusieurs exécutions de paysans russes.

Il prend la tête de la Milice de Haute Savoie début 1944. Milicien cruel et sadique, il s'illustre dans les combats des Glières en mars 1944 où tortures, viols, et exécutions sommaires sont monnaie courante. Suite à tant d'atrocités, il est relevé de son commandement un mois plus tard par Darnand  lui-même.

N'ayant pas suivi la Milice dans sa fuite en Allemagne, il est arrêté à la Libération, jugé et condamné à mort et exécuté avec sa maîtresse, Maud Champetier de Ribes, à Lyon le 11 septembre 1944.
Daime Robert
Policier français, lié au PPF et à la Milice, d'abord « mangeur de juifs » à la 3ème section des Renseignements Généraux Robert Daime est ensuite affecté à la Brigade Spéciale des RG où il est tortionnaires.

Il se suicide le soir de son arrestation, le 14 octobre 1944, dans les locaux de l'ex-Brigade Spéciale, avec son arme de service.
Daladier Edouard
Fils d'un boulanger de Carpentras, Édouard Daladier (18 juin 1884 - 10 octobre 1970) suit les cours de Khâgne d'Édouard Herriot au lycée Ampère de Lyon. Il est reçu premier à l'agrégation d'histoire. En 1911, il est maire de Carpentras, puis député radical du Vaucluse de 1919 à 1940. Il est président du Parti radical entre 1927 et 1930 et 1936 et1938.

Il participe aux gouvernements du Cartel des gauches (entre 1924 et 1932) à la demande d'Herriot, comme Ministre des Colonies (1924), de la Guerre (1925), de l’instruction publique (1926), et des Travaux publics trois fois entre 1930 à 1932). Il est lui-même président du Conseil en 1933, puis en 1934 ; il démissionne après l'émeute du 6 février. Chef du parti radical, il participe au rassemblement de la gauche pour les élections de juin 1936 et devient ministre de la Défense nationale durant le gouvernement du Front populaire de 1936 à 1937.

Initiateur le 7 juin 1933 du « pacte à quatre », avec le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Italie pour favoriser l'intégration de l'Allemagne au sein de la Société des Nations, il signe les accords de Munich en 1938 en qualité de président du Conseil. À son retour en France, persuadé d'être hué pour avoir cédé à Hitler, il est acclamé pour avoir « sauvé la paix »… Il aurait dit à Georges Bonnet, ministre des affaires étrangères qui l'accompagnait : « les cons ! ».

Le 3 septembre 1939, il déclare la guerre à l'Allemagne, et engage une politique anticommuniste suite au pacte germano-soviétique (mise hors la loi du Parti communiste français et interdiction de parution de L'Humanité, élus communistes déchus de leurs mandats). Renversé le 20 mars 1940 suite à la non-intervention de la France en Finlande, il est ministre de la Défense nationale et de la Guerre du cabinet Paul Reynaud comme. Il embarque pour le Maroc en juin 1940, revient en France début août, est arrêté et jugé lors du Procès de Riom par le gouvernement de Vichy. Incarcéré par l'État français de 1940 à 1943, il est déporté en Allemagne de 1943 à 1945.

Il retrouve son mandat de député de 1946 à 1958 et est élu maire d'Avignon en 1953. Il préside le Rassemblement des gauches républicaines en 1957, puis quitte toutes ses fonctions en 1958. Il soutient Pierre Mendès France et vote contre l'investiture du général de Gaulle en 1958.

Il meurt le 10 octobre 1970.
Darlan François, amiral
Né à Nérac en 1881, François Darlan fait carrière militaire dans la marine. Il commande l’escadre de l’Atlantique entre 1934 et 1936, et devient chef d’état-major général de l’amirauté en 1937. Amiral de la flotte en 1939, il est ministre da la marine en 1940 et se rallie à l’armistice. Il entre dans le gouvernement du maréchal Pétain, dont il est le successeur désigné.

Après le renvoi de Laval en décembre 1940, il devint vice-président du Conseil et premier ministre de Pétain de février 1941 à avril 1942. Il créé le Commissariat général aux Questions Juives et promulgue le Second Statut des Juifs en juin 1941. Le retour de Laval au gouvernement (avril 1942) l'oblige à démissionner, mais il garde néanmoins le commandement des forces armées. Il se trouve au chevet de son fils malade en novembre 1942 au moment du débarquement allié en Afrique du Nord ; il signe un cessez-le-feu avec les Américains, le 10 novembre 1942.

Il tente ensuite de jouer un rôle entre les Américains et Pétain dont il prétend détenir l'accord mais est assassiné le 24 décembre 1942 par un jeune patriote français, Bonnier de la Chapelle sans que l'on sache exactement qui était le commanditaire.
Darnand Joseph
Aimé Joseph Darnand naît le 19 mars 1897 à Coligny (Ain) dans une famille modeste. Son père est employé des chemins de fer. Héros de la guerre de 14-18, deux fois blessé, six fois cité dont deux fois à l'ordre de l'Armée, Darnand est titulaire de la médaille militaire et de la croix de guerre belge. Il termine la guerre adjudant.

En septembre 1919, il s'engage pour deux ans dans l'armée mais ne réussit pas à devenir officier et part en permission libérable en juillet 1921. En 1923, employé d'une entreprise de meubles, il s'installe à Lyon où il adhère à l'Action française de Charles Maurras. En 1925, il est nommé à Nice et poursuit ses activités au sein de ce mouvement. Il devient président du comité directeur de l'association Marius Plateau, qui réunit les anciens combattants de l'Action française. En 1927, il rencontre Félix SS qui l'encourage au sein du même mouvement et lui présente Marcel Gombert, qui deviendra son bras droit. Il quitte l'Action française en 1928.

En 1934, il est membre des guerres. Il adhère à la Cagoule peu après et en devient le responsable dans la région sud-est. Il fait alors la connaissance de Jean Filliol. Il adhère au Parti populaire français (PPF). Le démantèlement de la Cagoule se poursuivant, il est arrêté en juillet 1938. Ses avocats sont Xavier Vallat et Robert Castille. En prison, il reçoit la visite de Jean Bassompierre qui devient son ami. Bénéficiant d'un non-lieu, il est libéré en décembre.

Lieutenant de réserve en 1940, il retrouve Félix SS lors de son affectation à un corps franc rattaché au 24è bataillon de chasseurs alpins dont le commandement lui échoit à la mort de ce dernier. Il est distingué par la rosette de la Légion d'honneur. Capturé par les Allemands le 19 juin 1940, il s'évade du camp de Pithiviers en août 1940 avec la complicité de Marcel Gombert. Il rencontre Pétain à plusieurs reprises durant l'été 1940, ce qui lui permet d'obtenir la direction pour les Alpes-Maritimes de la Légion française des combattants, qui se réunit pour la première fois le 9 octobre 1940 et qui remporte un vif succès. Il crée le SOL (Service d’ordre légionnaire), la future Milice officialisé par Darlan en 1942, dont les membres jurent de « lutter contre la démocratie, la lèpre juive et la dissidence gaulliste ». Il est un des organisateurs des « groupes de protection » créés à Vichy et regroupés sous le nom de « Centre d'information et d'études ».

En janvier 1942, Joseph Darnand s'installe à Vichy. En juin 1942, il devient membre du comité directeur de la LVF. En 1943, il prend contact avec des résistants (dans l'idée de changer éventuellement de camp ?). Mais en août 1943, il est intégré dans les rangs de la Waffen-SS avec le grade de chef de bataillon et prête serment à Hitler. Avec Marcel Déat, il envoie à Hitler en septembre 1943 un « plan de redressement français » qui reproche au gouvernement de Pétain et de Laval sa « mollesse ». Le 6 novembre 1943, il lance dans « Combats » un appel public pour l'enrôlement des miliciens dans la Waffen-SS. Il entre dans le gouvernement de Vichy comme secrétaire général du maintien de l'ordre le 30 décembre 1943. En janvier 1944, son autorité s'exerce sur l'ensemble des forces de police. Il est habilité à créer des cours martiales. Le 13 juin 1944, Darnand est nommé secrétaire d'Etat à l'Intérieur. C’est lui qui, le 7 juillet 1944, ordonne l’exécution de Georges Mandel.

Le 6 août 1944, au moment où les forces alliées débarquent en Normandie, Pétain lui adresse une lettre où il prend ses distances avec la Milice et dénonce les débordements de cette dernière. Après la libération de Paris, Darnand se réfugie à Belfort avec quelques miliciens fidèles puis participe à la « commission gouvernementale » de Sigmaringen. Dans son repli aux côtés de l'occupant, il entraîne les miliciens les plus fanatiques au sein de la division Charlemagne où il n'exerce plus aucun commandement et ne combat même pas.

Avec un bataillon de miliciens, il part en mars 1945 en Italie combattre les partisans. Il y est arrêté le 25 juin par un service spécial anglais et remis à l'armée française. Jugé, il est condamné à mort et exécuté le 10 octobre 1945.
Darquier de Pellepoix Louis
Conseiller municipal de Paris né à Cahors en 1897, Darquier est Membre des Croix-de-Feu et proche de l'Action française. Il manifeste place de la Concorde en février 1934 et fonde le Rassemblement antijuif en 1937 (« Qu'on les expulse ou qu'on les massacre » dira t-il en 1935 à propos des juifs). Il est rédacteur de la revue « L’Antijuif ». Deux ans plus tard, il est condamné à la prison pour incitation à la haine raciale.

En mai 1942, sa proximité avec les Allemands lui offre la succession de Xavier Vallat à la tête du Commissariat général aux questions juives où se déchaîne son antisémitisme, de mai 1942 à février 1944. Il se réfugie en Espagne à la Libération et y enseigne les langues sous le nom d'Estève. Il est condamné à mort par contumace le 10 décembre 1947.

Dans un entretien à l'Express en 1978, il affirme des convictions négationnistes et rejette la responsabilité des rafles de l'été 1942 sur René Bousquet... « à Auschwitz, on n'a gazé que des poux ». Il meurt le 29 août 1980. La presse française n'en fera état que le 21 février 1983.
David Fernand
Commissaire de la police française, David (1911-1945) est chef du Service de Police anticommuniste et à ce titre responsable d’au moins 495 arrestations de résistants (avec interrogatoires musclés et torture), dont 128 seront livrés aux Allemands et exécutés.

Jugé en 1945, il est condamné à mort le 14 avril et exécuté le 5 mais 1945.
De Bourmont Victor
Capitaine, chef régional de la Milice de Lyon, De Bourmont est le supérieur de Paul Touvier à Lyon.
Il devient Waffen-SS dans la division Charlemagne avec le grade de Hauptsturmführer et meurt en mars 1945 sur le front est.
De Brinon Fernand
Né en 1885 à Libourne, le comte Fernand de Brinon entre dans la carrière du journalisme. Pendant l'entre-deux-guerres, De Brinon est un journaliste réputé, convaincu de la nécessité d’un rapprochement franco-allemand, stipendié par les grands intérêts financiers (banque Lazard) et industriels (de Wendel), missi dominici secret de Daladier auprès d'Adolf Hitler, ami de Ribbentrop (il a d'ailleurs été surnommé « Brinontrop » par collaborationniste) et d'Abetz, proche de l'oligarchie nazie tout en étant marié à un juive, c’est un pacifiste passé au service du rapprochement France-IIIè Reich.

Après la débâcle de 1940, il devient collaborateur zélé : il est Délégué Général de l'État français à Paris auprès des Allemands, mais aussi arriviste, profiteur et spoliateur. Il obtient quelques grâces et quelques libérations de résistants auprès des allemands.

En fuite à Sigmaringen, à la Libération, il préside une commission gouvernementale fantôme qui porte son nom avec la participation de Déat, Darnand, Luchaire , Bruneton et du Général Bridoux.

Arrêté, condamné à mort en mars 1947, il est fusillé dans le fort de Montrouge le 15 avril.
De Gaulle Charles
Charles de Gaulle naît à Lille le 22 novembre 1890. Il entre à l'École militaire. Sept ans plus tard, le 1er septembre 1912, il sort de St-Cyr avec le grade de sous-lieutenant. Il participe à la 1ère Guerre mondiale. Deux fois blessé, il est fait prisonnier par les Allemands. En 1918, sept mois après la signature de l'armistice, il est décoré de la Légion d'honneur. Il épouse Yvonne Vendroux le 6 avril 1921 à Calais ; elle lui donnera 3 enfants.

Il poursuit sa carrière dans l'armée, comme professeur d'abord, pour ensuite être nommé au secrétariat général de la Défense nationale où il se prépare aux plus hautes charges. Il est promu colonel, à 47 ans, le 24 septembre 1937. Le 3 septembre 1939, il est appelé au commandement des chars de la Ve armée en Alsace jusqu'au 5 juin 1940 où il est nommé sous-secrétaire d'État à la Défense nationale. En mission en Angleterre il est reçu avec chaleur par Churchill qui met les micros de la BBC à sa disposition. Le 18 juin 1940, il lance son célèbre appel et demande aux Français de poursuivre la résistance après que le maréchal Pétain, chef militaire de la France, eût accepté l'armistice exigé par les Allemands.

Il organise dès lors la résistance extérieure, puis intérieure et créé un gouvernement provisoire qui rallie peu à peu à la cause de la France libre de nombreuses colonies, de nombreux français ainsi que les Alliés, malgré certaines solides inimitiés américaines ou anglaises. Malgré cela, il s’impose à Alger à la tête de la France Libre face à Giraud, l’homme des Américains. A la Libération, de Gaulle devient chef du Gouvernement Provisoire de la République Française (GPRF).A ce poste qu'il occupe de 1944 à 1946, il réorganise la France avec l'aide des forces politiques issues de la résistance, tout en écartant les Communistes du pouvoir. Mais en désaccord sur la avec les principaux partis politiques, il démissionne en janvier 1946.

Un an plus tard, il fonde le Rassemblement du peuple français (R.P.F.) pour obtenir la réforme de la Constitution et un retour de son chef à la tête du gouvernement mais en 1953, il constate l'échec de la manoeuvre et se retire pour rédiger ses Mémoires. À la faveur de la crise algérienne, le 15 mai 1958, il annonce qu'il est prêt à « assumer les pouvoirs de la République ». Le 29 mai, il forme un gouvernement qui est habilité à procéder à une réforme constitutionnelle, soumise à un référendum qui recueille une majorité de 80% de oui le 28 septembre. La Ve République est fondée.

Le 8 janvier 1959, De Gaulle devient officiellement le premier président de la Ve République. Il met fin à la guerre d'Algérie en appuyant son émancipation : l'Algérie proclame son indépendance le 3 juillet 1962. La même année, il obtient un mandat du peuple pour renforcer l'autorité présidentielle en soumettant l'élection du président de la République au suffrage universel. Le 19 décembre 1965, il est réélu pour un second mandat présidentiel. Le 27 janvier 1968, il expose son idée de stratégie nucléaire « tous azimuts » et le 7 mars, il annonce le retrait de la France de l'OTAN. Après la grande crise de mai 1968 (manifestations dans les universités, grève générale des services publics), le régime est fortement ébranlé. Le 28 avril 1969, il démissionne après que son projet de réforme du Sénat et des régions ait été repoussé par référendum.

Retiré à Colombey, il rédige le premier tome de ses « Mémoires d'espoir » et meurt brusquement le 9 novembre 1970. Avec lui disparaît la dernière des grandes figures historiques de la première moitié du XXè.
De Lattre de Tassigny Jean Marie Gabriel
Jean-Marie de Lattre de Tassigny naît le 2 février 1889 à Mouilleron-en-Pareds en Vendée d'une vieille famille aristocratique des Flandres françaises. Il reçoit une éducation de qualité au collège Saint Joseph de Poitiers.

De 1898 à 1904 il prépare l'École navale et Saint-Cyr où il est reçu en 1908. Il effectue ses classes au 29è Dragons à Provins. Il est élève de Saint-Cyr de 1909 à 1911, dans la promotion « Mauritanie » où il en sort 4è de promotion. Il entre en 1911 à l'école de cavalerie à Saumur. En 1912 il est affecté dans le 12è Dragons à Pont-à-Mousson puis sur le front en 1914 où il est capitaine du 93è Régiment d'Infanterie et termine la guerre avec 4 blessures et 8 citations.

Il est ensuite affecté au 49è Régiment d'Infanterie de 1919 à 1921 à Bayonne. En 1921 il est envoyé au Maroc jusqu'en 1926. De 1927 à 1929 il suit les cours de l'école de guerre avec la 49è promotion. Il se marie avec Simone Calary de Lamazière en 1927 qui lui donne un fils en 1928. En 1929 il devient chef de bataillon au 5è Régiment d'Infanterie à Coulommiers. En 1932 il est promu à l'état-major de l'armée puis à celui du général Maxime Weygand, vice-président du Conseil Supérieur de la Guerre au titre de lieutenant-colonel. En 1935 il devient colonel, commandant le 151è Régiment d'Infanterie à Metz. Entre 1937 et 1938 il suit des cours au centre des hautes études militaires et devient en 1938 chef d'état-major du gouverneur de Strasbourg.

Promu général de brigade le 23 mars 1939 il est chef d'état-major de la Vè armée le 2 septembre 1939. Le 1er janvier 1940 il prend le commandement de la 14è Division d'Infanterie. A Rethel, sa division résiste héroïquement jusqu’à la Champagne et l’Yonne, et conserve miraculeusement sa cohésion militaire au milieu du chaos de la débâcle. De juillet 1940 à septembre 1941, il est adjoint au général commandant la 13è région militaire à Clermont-Ferrand puis devient général de division commandant des troupes de Tunisie jusqu'à la fin 1941. Par la suite il commande la 16è Division à Montpellier et est promu général de corps d'armée. Lorsque la zone libre est envahie par les troupes allemandes il refuse l'ordre de ne pas combattre et est arrêté. Il est condamné à 10 ans de prison par le tribunal d'État de la section de Lyon. Il s'évade de la prison de Riom le 3 septembre 1943 il rejoint Londres puis Alger où il arrive le 20 décembre 1943. En décembre 1943 il commande l’armée B, qui devient la Iè armée française. Il débarque en Provence le 16 août 1944, prend Toulon et Marseille, remonte la vallée du Rhône, puis le Rhin, libère l’Alsace, entre en Allemagne et atteint le Danube. Il représente la France à la signature de l'armistice du 8 mai 1945 à Berlin au quartier général du Maréchal Joukov.

Entre décembre 1945 et mars 1947, il est inspecteur général et chef d’état-major général de l’armée. En mars 1947 il est inspecteur général de l’armée, puis inspecteur général des forces armées. D’octobre 1948 à décembre 1950, il est commandant en chef des armées de l’Europe occidentale à Fontainebleau. Il devint haut-commissaire et commandant en chef en Indochine et commandant en chef en Extrême-Orient (1950-1952) et met sur pied une armée nationale vietnamienne.

Epuisé par le surmenage, très affecté par la mort de son fils Bernard, tué au cours de la campagne d'Indochine et atteint d'un cancer de la hanche, il meurt à Paris le 11 janvier 1952 des suites d'une opération. Il est élevé à la dignité de maréchal de France à titre posthume, lors de ses funérailles le 15 janvier 1952. Il est inhumé dans son village natal de Mouilleron-en-Pareds.
Déat Marcel
Né en 1894 à Guérigny (Nièvre), Marcel Déat, agrégé de philosophie en 1920, est membre de la SFIO depuis 1914, député socialiste de la Marne en 1926. En 1933, il est exclu du Parti socialiste suite à son opposition à Léon Blum et devient secrétaire général du Parti socialiste de France qu'il fonde avec les « néo-socialistes » eux aussi exclus. Il est ministre de l’aviation de janvier à juin 1936.

Le 4 mai 1939, il signe le célèbre article « Faut-il mourir pour Dantzig ? » où il affirme son pacifisme. Il vote les pleins pouvoirs à Pétain et tente de fonder un parti fasciste unique en juillet 1940 mais il se heurte aux réticences de l'entourage de Pétain et de Laval. Partisan d'une totale collaboration franco-allemande, reprochant à Vichy sa tiédeur, il est arrêté le 14 juillet 1940 puis libéré par les Allemands. Il fonde le « Rassemblement national populaire » (RNP), le 1er février 1941, destiné à collaborer avec l'Allemagne. Le 27 août 1941, il est blessé avec Laval dans un attentat alors qu'il passe en revue la Légion des volontaires français (LVF) dont il est un des fondateurs. Il est ministre du travail et de la solidarité nationale du gouvernement Laval en mars 1944.

Il quitte Paris le 17 août 1944, est reçu par Hitler le 11 septembre en compagnie de Doriot, Darnand et de Brinon. Il est membre de la « délégation gouvernementale » de Sigmaringen en qualité de ministre du travail. Il s'enfuit en Italie le 21 avril 1945, est soutenu dans sa fuite par des religieux catholiques, se cache deux ans à Gênes dans l'espoir de gagner l'Argentine, se fixe dans le couvent San Vito près de Turin en avril 1947 et y meurt le 5 janvier 1955.

Il avait été condamné à mort par contumace le 19 juin 1945.
Degans Jean
Ancien de la Cagoule, responsable national du deuxième service de la Milice à Vichy, Degans est le supérieur de Paul Touvier. Darnand le nomme en avril 1944 directeur des Renseignements généraux qu'il oriente vers une collaboration totale avec la Gestapo, déclanchant une véritable guerre civile. Il participe à des opérations de sabotage en France contre les alliés dans les derniers mois de la guerre et échappe aux recherches lancées contre lui.
Delfanne Georges-Henri, dit Christian Massuy
Recruté par Hermann Brandl (Otto), Delfanne (1913-1947) approvisionne le service Otto, monte trois bureaux d'achats et devient le patron de ce qu'on a appelé « la Gestapo de l'avenue Henri-Martin ». Il est le responsable du démantèlement de plusieurs réseaux et auteur de nombreuses tortures.

Il est arrêté en Allemagne après la défaite, transféré en France et condamné à mort. Il est exécuté le 1er octobre 1947 à Montrouge en compagnie d'anciens complices.
Deloncle Eugène
Eugène Deloncle, né à Brest en 1890 est le fils d’un officier de la Royale mort d’avoir refusé d’abandonner son poste. Polytechnicien, il s’engage pendant la Première Guerre mondiale dans l’artillerie de campagne et est blessé.

Fortement influencé par l’idéologie fasciste, au lendemain du 6 février 1934, il s’oriente vers l’activisme politique en adhérant aux « Camelots du roi ». Cet ingénieur-conseil des Chantiers de Penhoët, membre du comité central des armateurs de France et administrateur dans plusieurs sociétés, se démarque de l’Action française qu’il juge trop timorée et vieillissante pour se livrer à l’action secrète et terroriste contre les « sociétés secrètes » de la République.

Fondateur de l’« Organisation secrète d’action révolutionnaire nationale » (OSARN) dite « La Cagoule », il travaille dans l’hypothèse d’une guerre civile, multipliant les attentats et les opérations armées. En octobre 1940, il crée avec une poignée de fidèles dont Jean Filliol et Jacques Corrèze, le « Mouvement social révolutionnaire » (MSR) dont la devise est : « Aime et sers ».

Au travers du « Rassemblement national populaire », il se rapproche de Marcel Déat. Les intrigues entre les deux hommes ont raison de cette alliance et Deloncle est exclu en mai 1942. Il est abattu dans son appartement parisien en janvier 1944, sans que l'on sache s'il s'agit de la Résistance ou de la Gestapo dans le cadre d’un règlement de comptes avec l’Abwehr.
Dentz Henri-Fernand
Général français, Dentz (1881-1945) est membre de l’État-major et de 1920 à 1923 et chef du Service de Renseignement en Syrie. Depuis juin 1940 Commandant de la région de Paris il est nommé en décembre au poste de haut-commissaire au Liban.

Au printemps de 1941, ce militaire, proche de l’amiral Darlan, fait notamment passer en Irak, sur instructions du gouvernement de Vichy et pour le compte des Allemands, deux trains d’armes françaises destinées aux partisans du Premier ministre irakien Rachid Ali, révolté contre les Britanniques. En outre, quelque 70 avions militaires allemands dont certains arborent la cocarde tricolore peuvent transiter au-dessus de la Syrie et du Liban ou s’y ravitailler. Rentré en France en 1941 il est mis à la retraite en 1943.

Arrêté à la Libération, la Haute Cour de Justice le condamne à mort ; la peine est transformée en réclusion perpétuelle. Il meurt en prison à Fresnes en décembre 1945.
Detmar Charles
Intendant de police français, Detmar dirige la Police aux Questions Juives en zone nord.

Membre du PPF de Doriot, il est fusillé au fort de Vincennes en 1946.
Dides Jean
Entré dans la police comme agent en uniforme en 1936, Jean Dides devient inspecteur des Renseignements généraux en 1938. Inspecteur principal de la 5ème section des Renseignements Généraux Dides est le spécialiste des affaires juives à la Préfecture de police de 1942 à 1944, il est le principal collaborateur du directeur des Renseignements Généraux, un dénommé Rotee, fusillé pour collaboration à la Libération.

A la Libération il est révoqué par une commission d'épuration mais jamais jugé. Il prend la tête d'une « Association des Eloignés de l'Administration » en 1946 et est assez rapidement réintégré à la faveur des débuts de la guerre froide. En 1947 il est commissaire de police et participe à la réorganisation de la police nationale après l'épuration des CRS de leurs éléments communistes. En janvier 1956 il est élu poujadiste. Il sera membre du SAC.
Doriot Jacques
Jacques Doriot naît à Bresles en 1898 dans un milieu modeste. Adhérant à 18 ans à la SFIO, il milite aux Jeunesses socialistes, rallie la IIIè Internationale en 1920 et réalise une carrière remarquable au sein du PCF. Membre dès 1922 du présidium du comité exécutif de l'Internationale communiste, il devient secrétaire de la Fédération française des Jeunesses communistes en 1923. Il va jusqu’à devenir candidat au poste de secrétaire général du PCF.

Des pamphlets très violents contre l'occupation de la Ruhr le conduisent en prison en 1923, dont il sort grâce à son élection de député de Saint Denis. Maire de Saint-Denis en 1931, il est exclu du parti en 1934 pour avoir créé un Front commun contre le fascisme avec des socialistes. Réélu député de la Seine en 1936, il fonde le « Parti Populaire Français » (PPF) d'inspiration nationale-communiste qui reçoit l’adhésion de communistes et de fascistes. Face au Front populaire, qu’il avait d’abord souhaité, il effectue un virage à 180° et devient un véritable leader fasciste.

Après la défaite de 1940, il se prononce pour la collaboration et soutient le maréchal Pétain. Animateur de « Radio-Paris » et directeur du journal collaborateur « Le Cri du Peuple », il consacre ses efforts à la croisade antibolchevique et fonde, avec Déat la LVF dont il dirige le premier contingent pour le front Est en septembre 1941. Sa conduite au combat lui vaut la croix de fer en décembre 1943, date à laquelle il entre dans le gouvernement avec Darnand et Déat. Il fera comme eux parti de la commission gouvernementale de Sigmaringen avant de trouver la mort, sous uniforme allemand, mitraillé par un avion allié le 22 février 1945.
Drault Alfred Gendrot, dit « Jean »
Né en 1866, Drault, Alfred Gendrot, dit « Jean » est le collaborateur de Drumont à « La Libre Parole » de 1892 à 1910, et devient directeur de « La France au Travail » en 1940. Il se voit confier par les Allemands la direction du journal « Au Pilori » en février 1943, et y attaque « l'indulgente loi française qui régit les Juifs »… Arrêté à son domicile en septembre 1944, condamné en novembre 1946 à sept ans de réclusion, à la confiscation de ses biens et à dix ans d'interdiction de séjour, il voit sa peine commuée en décembre 1947 en 5 ans de réclusion. Libéré en 1949, il meurt le 11 septembre 1951 à 85 ans.
Drieu La Rochelle Pierre
Pierre Drieu La Rochelle naît le 3 janvier 1893. A 14 ans, il découvre le « Ainsi parlait Zarathoustra » de son futur maître à penser Friedrich Nietzsche. Après un séjour en Allemagne et en Angleterre, il se définit comme « germanophile et anglomane ». En 14-18, il sert dans l'infanterie et sera blessé trois fois.

Au lendemain de la guerre, il se lie d'amitié avec Aldous Huxley et découvre Shakespeare, Gœthe, Schopenhauer, Dostoïevski, Proudhon, Sorel, Barrès, Kipling, Péguy, Guénon et Maurras. Ses premiers poèmes sont publiés en 1917 avec « Interrogation ». Entre 1920 et 1924, il est tenté par le dadaïsme, se rapproche des surréalistes André Breton et Paul Eluard, et devient l'ami de Louis Aragon. Mais en 1925, il signe un article historique dans la N.R.F. : « la véritable erreur des surréalistes », qui le sépare pour toujours de l'avant-garde. En 1926, il rencontre Emmanuel Berl lors de son passage à La Revue hebdomadaire. 1927 est l'année de l'amitié majeure de Drieu avec André Malraux qui sera fidèle à sa mémoire jusqu'au bout.

Il écrit des articles pour Bertrand de Jouvenel à « La Lutte des Jeunes » en 1934. Il écrit sa profession de Foi dans Socialisme fasciste : « Cette envie de faire une politique de gauche avec des hommes de droite. » La même année, il rencontre Ernst von Salomon à Berlin. Drieu excelle dans le journal intime ou le témoignage introspectif. Ses réflexions décadentistes et ses descriptions pessimistes du monde littéraire et politique font de lui le meilleur mémorialiste de son temps.

En 1936, il adhère au Parti Populaire Français dirigé par Jacques Doriot, ancien communiste, et ne manque pas les rendez-vous de Saint-Denis. Il écrit régulièrement dans « L'Émancipation Nationale », organe de presse du parti. En 1939, il envoie sa lettre de démission au P.P.F. Après la défaite de 1940, il prend en main la direction de la N.R.F. Il donne aussi des articles à « La Gerbe » d'Alphonse de Châteaubriant.

En 1943, il collabore à l'hebdomadaire « Révolution Nationale » de Lucien Combelle. Ecrivain et journaliste pronazi, collaborationniste d'un antisémitisme violent (« Notes pour comprendre le siècle », 1941), il se réclame « socialiste européen » mais déchante très vite, en voyant l'imminente chute du IIIè Reich. La conception de l'Europe de Drieu reste idéalisée et utopique car influencée par les lectures d'auteurs romantiques allemands.

Traqué et vivant dans la clandestinité, il se suicide, à l'âge de 52 ans le 15 mars 1945 à Paris, après avoir achevé son « Récit secret » où il déclare : « je me suis conduit en pleine conscience, au milieu de ma vie, selon l'idée que je me fais des devoirs de l'intellectuel. » Pierre Drieu La Rochelle peut être perçu comme le fils spirituel de Friedrich Nietzsche et de Maurice Barrès.
Evrard
Inspecteur de police français à Bordeaux, sous les ordres du commissaire Pierre Poinsot, collaborateur convaincu, Evrard mène avec Langlade des interrogatoires pour le moins musclés et a recours à la torture et l’assassinat.

Jugé le 15 juin 1945 à Moulins en même temps que Pierre Poinsot, condamné à mort et à la dégradation nationale, il est exécuté à Riom le 16 juillet 1945.
Fay Bernard
Agrége de lettres en1914, Bernard Fay (1893-1978) participe à la guerre de 14-18 comme volontaire. En 1920 il enseigne aux Etats-Unis et revient en France en 1923 où il passe son doctorat. De 1932 à 1944 il est professeur de sciences géographiques américaines au Collège de France.

Il est l’un des dirigeants du Rassemblement Nationale et à partir d’août 1940 il est Administrateur de la Bibliothèque Nationale. A ce poste, Fay communique aux Allemands des documents contre la franc-maçonnerie et laisse déporter 26 employés de la BN. Arrêté à la Libération, condamné le 5 décembre 1946 aux travaux forcés à perpétuité, il est gracié par le président Coty.

Il fuit la France et enseigne à Lausanne et Fribourg jusqu'en 1961 et décède en 1978.
Ferdonnet Paul
Journaliste français, envoyé à Berlin en 1927 comme correspondant au journal La Liberté, Ferdonnet (1901-1945) publie plusieurs livres, dont « Face à Hitler » et « La guerre juive » ouvrages violemment anti-communistes et anti-sémites.

Il reste en Allemagne en 1939 où il travaille comme traducteur à la radio allemande, la Reichsrundfunk et est speaker à Radio Stuttgart. Condamné à mort par contumace le 6 mars 1940 par le tribunal militaire de Paris pour haute trahison, capturé lors de la défaite du Reich, à nouveau condamné à mort par la cour de justice de la Seine, le « traître de Stuttgart » est exécuté au fort de Châtillon le 4 août 1945.
Fernandez Ramon
Intellectuel français, membre du PPF de Doriot, journaliste de la presse ultra-collabo, il est délégué au congrès international des écrivains nazis à Weimar en octobre 1941. Il meurt d'une embolie le 2 août 1944.
Filliol Jean
Né en 1909, à Paris, cadre commerciale chez Hachette, militant de l'Action française, dirigeant de la 17è section des « Camelots du Roi »,Filliol est très actif durant la manifestation du 6 février 1934.

C'est lui qui lance vers le Pont de la Concorde la charge contre les gardes mobiles qui déclenche la fusillade. A la suite de l’assaut manqué contre la Chambre des députés, il fonde avec Eugène Deloncle « Comité secret d’action révolutionnaire » (CSAR), organisation secrète, structurée, qui s’étend à toute la France et prépare la guerre civile en tentant d’y entraîner l’armée : c’est la fameuse Cagoule La Cagoule a de l’argent, celui que lui donnent largement beaucoup d’industriels. Filliol veut des armes. On n’en demande pas à l’Allemagne, mais on s’adresse à l’Italie de Mussolini.

Pour obtenir les armes du Duce, il organise l'assassinat de deux antifascistes réfugiés en Normandie, les frères Rosselli en 1937 pour le compte de la police secrète de Mussolini. La Cagoule agit de même pour le compte des Espagnols franquistes :Jean Filliol, déguisé en officier aviateur, fait sauter (premier attentat connu au plastic), à Toussus-le-Noble un hangar protégeant des avions destinés à aider les Républicains espagnols.

En 1936, les conjurés de la Cagoule projettent de tuer Blum et de renverser la « Gueuse », la République. Ils organisant un attentat le 11 septembre 1937 contre la Confédération générale du patronat français et du groupe des industries métallurgiques : sur trahison, la police passe à l’action et arrête l’état-major civil en juillet 1938, alors que les militaires compromis rentrent dans les rangs. Filliol parvient à se réfugier en Espagne.

Il rentre en France fin 1940 pour rejoindre le MSR où il est chargé du renseignement. Sans doute impliqué dans l’attentat contre Laval et Déat, Filliol est cette fois-ci arrêté par la police de Vichy et interné au camp de Saint-Paul d’Eyjeaux, près de Limoges. Au bout d’un an, Laval accepte sa libération.

Interné encore en novembre 1942 pour avoir accusé un membre de l'ambassade d'Allemagne d'appartenir à la franc-maçonnerie, il est libéré par Darnand en 1944 et affecté à la Franc Garde de la Milice dans le Limousin. Il est le patron du sinistre deuxième service de la Milice à Limoges.

Il fuit en Allemagne à la fin de 1944, où il collabore avec le SD pour des actions de sabotage en France libérée. Il disparaît à la fin de la guerre en Espagne et échappe à trois condamnations à mort par contumace. Il y finit sa carrière chez l'Oréal, société dont les filiales étrangères ont employé bon nombre de cagoulards après guerre.
Flandin Pierre Etienne
Issu d’une famille de dignitaires politiques français de l’Yonne, Pierre Étienne Flandin (1889-1958) cumule dans l’entre-deux-guerres les ministères techniques (Aéronautique et Transport aériens, Commerce et Industrie, Finances, Travaux publics…). À la suite de la démission de Gaston Doumergue, en novembre 1934, le président Albert Lebrun le nomme président du Conseil, à la tête duquel il reste quelques mois, jusqu’en mai 1935. Il est ministre des Affaires étrangères dans le cabinet Sarraut (1936).

Président de l’Alliance démocratique, pacifiste, munichois, il apparaît en juillet 1940 comme un possible rival de Laval, auquel il rêve de succéder. En décembre 1940, il arrive à Vichy, est nommé le 13 ministre des Affaires étrangères, mais sa nomination à la vice-présidence du Conseil est bloquée par les Allemands. C’est Darlan qui est finalement nommé et Flandin est éliminé du gouvernement. Il quitte Vichy le 8 février 1941.

En novembre 1942, il rejoint l’Algérie, où il essaie sans succès de jouer un rôle politique. Il est traduit devant la Haute Cour de justice, après la guerre, est condamné à 5 années d’indignité nationale, et en est aussitôt relevé pour faits de résistance.
Fontenoy Jean
Journaliste, Jean Fontenoy (1899–1945) est correspondant de l’agence Havas en Union soviétique puis en Chine ; il est militant communiste jusqu’au début des années 30.

Il collabore ensuite à « L’Insurgé », « L’Emancipation nationale », « La Liberté », « Je suis partout ». En janvier 1940, volontaire dans l’armée finlandaise, il est grièvement blessé.

Il fait ensuite le lien entre Laval et Abetz. Il fonde « La Vie nationale » et le « Mouvement social révolutionnaire ». En février 1941 il préside le Rassemblement national populaire. Cofondateur de l’agence française d’information et de presse (AFIP), membre de la « Légion des volontaires français contre le bolchevisme » (LVF) il combat sur le front est. D’octobre 1941 jusqu’en juin 1942 il dirige l’hebdomadaire « Révolution nationale ». Il collabore à « Combat ».

Chargé de mission en Allemagne pour Laval, Fontenoy se suicide d'une balle dans la tête dans Berlin encerclée en avril 1945. Il sera cependant condamné à mort le 28 février 1948par contumace par la Cour de justice de la Seine qui ne le savait pas mort.
François Jean
Commissaire de police, il est chef de la Direction des Etrangers et des Affaires Juives à la Préfecture de Police de Paris sous Vichy. Il ne sera jamais véritablement inquiété : la commission d'épuration prononce une révocation sans pension, mais le préfet de police Charles Luizet ne signe pas l'arrêté de mise à la retraite d'office et la justice classe le dossier. François sera nommé « directeur honoraire » en 1954.
Frère Aubert
Général français. 1900 Sous-lieutenant. 1906–1912 service en Afrique du Nord. 1913 Capitaine. 1915 Chef de bataillon. En 1916 il combat à Verdun et dans la Somme. En 1935 il est général de division et Commandeur de l’École spéciale de Saint-Cyr.

En 1940 il commande de la 7e armée. Puis il préside le tribunal qui condamne le général de Gaulle à mort. En 1942, ayant atteint l’âge de la retraite, il est sollicité pour diriger un mouvement de résistance purement militaire, l’« Organisation de résistance de l’armée » (ORA), une décision que Giraud a entérinée.

Sous sa direction, des éléments résistants de l’ancienne armée d’armistice devaient fournir en armes l’armée secrète, nouvellement créée.

Il est arrêté par les Allemands le 13 juin 1943 et meurt d’épuisement le 13 juin 1944 au camp de Struthof. Son épouse jusque là incarcérée au camp de Romainville sera déportée à Ravensbrück le 27 juillet 1944.
Gabolde Maurice
Juriste français, Maurice Gabolde (1891-1972) participe à la guerre de 14-18. Avocat général à Chambéry, il est nommé au même poste en janvier 1941 à Paris. En 1942 il devient Avocat général à la Cour Suprême de Justice in Riom.

Collaborateur de Joseph Barth'>Barthélemy, il approuve les lois sur les « sections spéciales » permettant une action rétroactive contre les opposants à Vichy et au régime nazi. Il devient garde des sceaux du gouvernement Laval de mars 1943 à août 1944.

Il suit Laval à Sigmaringen, gagne l'Espagne le 2 mai 1945 en compagnie de Laval et d'Abel Bonnard. Condamné à mort par contumace par la Haute Cour de Justice le 13 mars 1946 il se fixe définitivement en Espagne où il meurt en 1972.
Gaït Maurice dit Fabritius Dupont
Journaliste, ancien de l’École normale supérieure, collaborateur d’Anatole de Monzie et du journal « La Flèche » de Gaston de Bergéry, Gaït (1909-1983) est en 1941 Directeur de l’École de formation des cadres civiques de l’État français.

Chef, puis directeur du cabinet d’Abel Bonnard, il est en 1944 Commissaire général à la Jeunesse. Il est un des rares (avec Jacques Guérard) le 17 Août 1944 à rester auprès de Laval jusqu'à la dernière heure avant son départ pour l'Allemagne.

Arrêté, il est jugé en 1947. La Haute Cour lui accorde un non-lieu pour service rendu à la Résistance. Il retravaille comme journaliste sous le pseudonyme de Fabrice Dupont.
Gallet Pierre
Gallet (1916-1999) rencontre Joseph Darnand en novembre 1939 au 24è bataillon de chasseurs alpins et devient son adjoint à la mort SS. Vice-président de la Légion française des combattants des Alpes-Maritimes, il participe à la création du Service d'ordre légionnaire (le SOL) en 1941 et occupe diverses responsabilités auprès de Darnand. En 1944, il est chargé de la propagande de la Milice en zone nord.

Réfugié en Allemagne puis en Italie, il est arrêté en France puis jugé et condamné à mort en 1948. La sentence n'est pas exécutée et il est libéré en 1953.
Gamelin Maurice Gustave
Gamelin (1872-1958) sort de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr1891. En 1899 il est à l’École de guerre, où il est l’élève de Foch. En 1901 il est Capitaine au 15e Bataillon de chasseurs à pied, chef de cabinet de Joffre. Lieutenant-colonel en 1914, il commande en 1917 la 8ème division d’infanterie. En 1919 il est Chef de la mission militaire française au Brésil et en 1925 Général de division et commandant en chef des troupes du Levant.

En 1935 il est Vice-président du conseil supérieur de la guerre et en janvier 1938 Chef de l’Etat major de la Défense nationale. En 1939 il commande les troupes françaises et alliées en France. En mai 1940 il est démis et versé dans la réserve.

Arrêté sous le régime de Vichy, il est mis en accusation au procès de Riom en mars 1943. Déporté à Buchenwald puis à Itter au Tirol il est libéré en mai 1945 par les Américains ; il est fait Grande croix de la Légion d’honneur et Médaille militaire.
Gaucher François
Né en 1910, François Gaucher est avocat à 20ans. Il devient en 1933 le plus jeune dirigeant du Parti Socialiste Français de Déat et adhère au PPF en 1936.

Il entre au SOL en 1942 et devient membre du cabinet de Darnand ainsi que le collaborateur de Paul Marion à l'Information. Puis il part pour le front de l’est où il commande une compagnie d la LVF.

Rappelé par Darnand en Mars 1944, il est nommé délégué général de la Milice pour la zone Nord. Il fuit avec Darnand en Allemagne puis en Italie du nord au début de 1945. Il finit en Espagne et est condamné à mort par contumace.

Il décède en 1990
Gaultier Léon
Né en 1915, Galtier Léon entre en 1941 au Cabinet de Paul Marion. Il entre à la Milice , puis la quitte en 1943 pour la Waffen SS et partir sur le front de l'Est. Il est promu sous lieutenant des SS en Galicie.
Arrêté à la fin de la guerre, condamné à 10 ans de réclusion, il est libéré en Juin 1948.

Il devient Directeur des relations publiques pour l'Agence Havas jusqu'en 1958, puis Directeur du Syndicat des grossistes en produits alimentaires. En 1963 il fonde une maison de disques, la SERP, avec Jean Marie Le Pen. Il est membre du conseil national du FN dès sa création, en 1972.

Il collabore à Rivarol, publie ses mémoires « Siegfried et le Berrichon , le parcours d'un collabo.
Gautherie Pierre
Policier français, Gautherie est l’adjoint des Allemands à la direction de la Brigade Spéciale des Renseignement Généraux en 1943.

Condamné à mort le 20 juillet 1945 il est gracié et sa peine est commuée en travaux forcés à perpétuité.
Georges Pierre-Félix
« Colonel Fabien »
Ouvrier métallurgiste, membre du PCF, « Frédo » est arrêté dès 1934 pour manifestations antifascistes. Il s’engage en 1936 dans les Brigades Internationales en Espagne, est blessé en 1938 et revient à Paris. En 1939 il passe en clandestinité. Membre de l’organisation spéciale (OS) à Paris en 1941, il est l’adjoint d’Albert Ouzoulias. Il tue le 21 août 1941 l’aspirant de marine allemand Moser dans le métro Barbès, prélude d’une série d’attentats de l’OS.

Le 8 mars 1942, il part en Franche-Comté et met sur pied un des premiers maquis FTP sous le nom de guerre de « colonel Fabien ». Il est grièvement blessé à la tête le 25 octobre 1942. La police française l'arrête à Paris le 30 novembre 1942 et le livre aux Allemands. Il est interrogé et torturé, passe trois mois à Fresnes, est transféré à la prison de Dijon et s'évade du fort de Romainville en mai 1943. Il participe ensuite à l'organisation de maquis dans les Vosges, en Haute-Saône et dans le Centre Nord.

A la libération de Paris en août 1944 il est à la tête d'un groupe de FFI pour prendre d'assaut le palais du Luxembourg et reçoit l'appui des chars l'avant-garde de la 2e DB. Le colonel Fabien rassemble un groupe de cinq cents hommes, principalement originaires de Suresnes, pour continuer la lutte contre l'armée allemande avec les forces françaises et alliées : la « Brigade de Paris ». Cette brigade est rattachée, dans un premier temps, à la division Patton. Puis, elle devient le 151e régiment d'infanterie dans l'Armée de De Lattre de Tassigny, et combat dans l'est de la France.

Le 27 décembre 1944, le colonel Fabien est tué par l'explosion d'une mine qu'il est en train d'examiner, à Habsheim près de Mulhouse avec son agent de liaison Gilberte Lavaire, un lieutenant-colonel, deux capitaines et un lieutenant
Gerber Eugène
Journaliste français d’origine alsacienne. Avant la guerre il semble avoir fréquenté les scènes ou les coulisses de théâtre plus que les salles de rédaction. Il s’associe avec François Ribadau-Dumas au sein de la société auxiliaire des périodiques et crée les Éditions Théophraste Renaudot en septembre 1940.

En tant que « Volksdeutscher » et nazi convaincu, il devient l'homme de confiance de la « Propaganda Abteilung » et les Allemands le nomment directeur général de « Paris-Soir » Il fait de ce journal une feuille mais discrètement orientée, l'occupant souhaitait « avoir à sa disposition un journal pouvant assurer la tranquillité d'esprit de la population en zone occupée ». Son million d'exemplaires et les bénéfices tirés des autres publications du groupe (« Notre cœur » ou « Pour elle ») financent un compte particulier qui sert à contrôler une bonne part de la presse parisienne.

Gerber devient ensuite l’un des associés de la société éditrice « Aujourd’hui » et participe au financement des « Nouveaux Temps » de Jean Luchaire.
Giraud Henri-Honoré
Officier saint-cyrien, Giraud (1879-1949) se distingue pendant la première guerre mondiale en prenant d’assaut le fort de Malmaison en 1917. Il poursuit ensuite une carrière d’officier au Maroc où il gravit tous les échelons pour devenir en 1936 général de corps d’armée, commandant la VIè région militaire de Metz avec sous ses ordres le colonel de Gaulle.

Commandant la IXé armée en 1940, il est fait prisonnier le 19 mai et part en captivité en Allemagne. Il s’évade de la forteresse de Königsstein le 17 avril 1942 et arrive à Vichy le 22 malgré la forte mise à prix promise pour sa capture. Refusant de se constituer prisonnier comme le lui demande l’ambassadeur d’Allemagne Otto Abetz et le Président du Conseil Pierre Laval, il signe néanmoins une déclaration de loyalisme au maréchal Pétain.

Nommé en novembre en Algérie, il entre en relations avec les Américains qui préparent un débarquement en Afrique du Nord et recherchent le soutien des autorités françaises. Désavoué par le gouvernement de Vichy qui le déchoit de la nationalité française, il engage des opérations militaires en Tunisie puis succède à Darlan, assassiné le 25 décembre 1942, avec le titre de commandant en chef civil et militaire.

Il se heurte alors au général de Gaulle avec lequel il forme et préside en mai 1943 le « Comité français de libération nationale ». Dépourvu de sens politique, il est progressivement écarté des responsabilités par son rival qui le cantonne dans des tâches militaires avant de mettre fin à ses fonctions de commandant en chef le 4 avril 1944.

Refusant une charge honorifique, il est élu en 1946 député de la Moselle et exerce jusqu’à sa mort les fonctions de vice-président du Conseil supérieur de la guerre.
Gohier Urbain Degoulet-Gohier, dit
Né le 17 décembre 1862 à Versailles, Gohier est avocat, écrivain, journaliste, pamphlétaire et antimilitariste. Après des études de droit, il devient journaliste à « l'Aurore », ardent dreyfusard et antimilitariste, il passe en procès pour son livre, « L'armée contre la nation » (1898). Acquitté une première fois, il sera condamné, en décembre 1905, comme membre de « l'Association Internationale Antimilitariste » à un an de prison. Outre « le Cri de Paris » il écrit dans « le Libertaire », se bat de nombreuses fois en duels.

Malheureusement, il sombre progressivement dans l'antisémitisme et le patriotisme ultra : Il est l’éditeur en 1920 du faux antisémite les « Protocoles des Sages de Sion ». Ami de Jean Drault, il est amené à collaborer lors de la seconde guerre mondiale.

Après la guerre, il est mis en accusation. Mais comme il est jugé intransportable en raison de son état de santé, le tribunal du Cher se transporte à Sancerre et le condamne. Mais il n'est pas emprisonné et ne meurt que deux ans plus tard le 29 juin 1951 à l'âge de 89 ans.
Gombert Marcel
Mi truand mi militant, Gombert (1895-1947) rencontre Joseph Darnand au sein de l'Action française et devient un des initiateurs du SOL. Avant la guerre il fait du trafic d’armes avec l’Italie pour le profit de la Cagoule. Au début de la guerre, il est affecté au deuxième bureau à Toulon.

Chargé de la sécurité à la Milice, il succède à Jean Degans et devient responsable national du deuxième service de la Milice à Vichy en avril 1944.

Condamné à mort en 1946, il est fusillé en 1947.
Guérard Jacques
Inspecteur des finances, directeur de la Banque franco-chinoise de 1925 à 1935, conseiller économique du Shah d'Iran 1935-1938 Guérard (1897-1977) devient en 1940 Chef de Cabinet de Paul Baudoin, Ministre des Affaires Etrangères. C'est lui qui télégraphie à l'Ambassadeur de France à Washington des instructions pour apaiser l'opinion Américaine sur l'adoption par Vichy du Statut des Juifs.

Sur ordre de Darlan, il accompagne en 1941 en Syrie et au Liban le diplomate Allemand Rudolphe Rahn. En 1942 Laval le nomme Secrétaire Général du Gouvernement. Il accompagne ce dernier à Sigmaringen, puis se réfugie au Portugal puis en Espagne où il s'établit comme industriel.

Condamné à mort par contumace, il rentre en France en 1955, est condamné en 1958 à cinq ans de dégradation nationale mais aussitôt relevé de cette peine.

Il reprend son travail dans les assurances et rapidement se retrouve à la tête de plusieurs compagnies d'assurances. Il meurt en 1977.
Guérin Paul
Médecin français il assure la critique médicale antisémite de « Je Suis Partout » puis écrit de nombreux articles dans le journal de la Milice « Combats ». Il préside le groupement sanitaire corporatif français.

Blessé de huit balles le 27 septembre 1943 dans un attentat, il survit et continue d’écrire. Pas inquiété après la guerre, il était médecin pneumologue en 1960 à Paris.
Guillaume Francis
Policier français, de la brigade Spéciale du 4ème arrondissement de Paris, il est surnommé « Darquier de Pellepoix » par ses collègues à cause du zèle qu'il met à arrêter des Juifs.

Arrêté à son domicile le 20 août 1944, interné à partir du 12 janvier 1945 au Centre des Tourelles, il s'y suicide par pendaison.
Hennequin Emile
Commissaire de police, directeur de la Police Municipale à Paris, c’est Hennequin (né en 1887) qui donne des instructions pour la rafle du Vél d'hiv' le 12 juillet 1942.

Arrêté à la libération il est condamné en 1947 à huit ans de prison.
Hénoque René, dit « Jean »
Commissaire de police à la Direction des Renseignement Généraux en 1942, René Hénoque est le chef de la Brigade Spéciale des RG.

En fuite à la Libération, il semble avoir quitté la France, peut-être vers la Belgique ou le Congo belge.

Condamné à mort par contumace, il ne sera jamais pris. Il meurt en Belgique dans son lit en 1996.
Henriot Philippe
Né à Reims en 1889. Professeur de français à Londres puis en Gironde dans l'enseignement privé, militant « catholique », il est député de la Gironde de 1932 à 1942. Ami de Xavier Vallat dès 1925, il est comme lui membre de la Fédération républicaine et du Parti républicain national et social. Journaliste, il dirige « Jeunesse 34 », « France d'abord » puis le quotidien « La Liberté du Sud-Ouest ».

Favorable au rapprochement franco-allemand dès 1938, il s’oppose farouchement au « courant belliciste » et c’est naturellement qu’il se met au service du maréchal Pétain, en 1940, après avoir voté les pleins pouvoirs.

Il tient une chronique bihebdomadaire à la radio de Vichy, « Radio-Journal » à partir de 1942, tout en publiant dans le journal collaborateur « Gringoire ». Il rejoint la Milice peu de temps après sa création en 1943, en porte l'uniforme et participe à son journal, « Combat ». En janvier 1944, il est nommé secrétaire d’État à l’Information et à la Propagande. Il prend le contrôle total de la Radiodiffusion française, dont une loi, en février 1944, lui attribue la Présidence du conseil d’administration, puis une grande latitude de nomination.

Considéré comme un orateur redoutable par la Résistance, il est abattu le 28 juin 1944 dans son ministère même par un commando de résistants commandés par Charles Gonard. Ses obsèques, présidées par le Cardinal Suard, archevêque de Paris, ont lieu à Notre Dame, en présence d’une importante foule. En représailles, la Milice commet les massacres de Mâcon et de Rillieux-la-Pape et exécute Mandel et Zay.
Henry Robert (Henri Petit, dit)
Candidat « anti-juif » aux élections de 1936, Henry est secrétaire général du « Comité antijuif de France » de Darquier de Pellepoix en 1937. Il se rend en Allemagne en 1939 pour travailler pour le « Centre mondial de propagande antisémite », devient en 1940 rédacteur an chef de « Au Pilori » puis, rejeté par les ultras de la collaboration, travaille directement pour les services de propagande nazis. Il quitte la France en août 1944 pour l'Allemagne où ses deux fils travaillent comme enrôlés volontaires.

Condamné par contumace à 20 ans de réclusion et à la dégradation nationale le 18 novembre 1947, il vit dans la clandestinité à Belleville et Meudon. Amnistié en 1959, il publie une revue d'astrologie, puis collabore à la « FANE », parti néo-nazi français de Mark Fredriksen créé en 1966 et dissout en 1980.

Il est responsable du syndicat national de la presse indépendante et est condamné à plusieurs reprises pour incitation à la haine raciale. Il meurt en 1985.
Hérold-Paquis Jean Auguste Hérold, dit
Né à Arches le 4 décembre 1912, ce journaliste est membre du P.P.F. et du comité d'honneur de la Waffen SS.

Prêt à résister en 1940, ce milicien, grand orateur, se tourne vers la collaboration après que les Anglais eurent détruit la flotte française à Mers el Kébir, et travaille à « Radio-Paris » pour appeler à la guerre sainte contre les anglo-saxons, contre le « bolchevisme » soviétique et à la répression contre les communistes ; il clôt chacune de ses interventions par sa phrase célèbre inspirée de Scipion et de Hoche : « car comme Carthage, l'Angleterre sera détruite ».

Arrêté en mars 1945 alors qu'il tente de passer en Suisse, il est condamné à mort le 17 septembre 1945 et exécuté le 11 octobre 1945 dans le fort de Montrouge.
Herriot Edouard
Édouard Herriot (Troyes, le 5 juillet 1872 - Saint-Genis-Laval, le 26 mars 1957) est le fils de François-Nicolas, lieutenant d'infanterie, et de Jeanne-Eugénie Collon ; il se forme à Normal Sup et est agrégé de Lettres en 1893. il épouse à Lyon le 30 octobre 1899 Blanche Rebatel (1877-1962), fille du docteur Fleury Rebatel, président du Conseil Général du Rhône. Cette union lui facilite grandement son entrée en politique.

Il entre au conseil municipal de Lyon en 1904, devint adjoint, puis maire le 3 novembre 1905. Il le resta jusqu'en 1957, avec une interruption sous l’occupation. Il s'engage dans l'affaire Dreyfus aux côtés d'Émile Zola et d’Anatole France, et fonde la section lyonnaise de la Ligue des Droits de l'Homme.

En 1924, après que les élections eurent donné la majorité au Cartel des gauches, il est appelé à la présidence du conseil par le président de la République Gaston Doumergue. Fervent défenseur de la laïcité, il veut introduire les lois laïques en Alsace-Lorraine et rompre les relations diplomatiques avec le Vatican, mais est désavoué par le Conseil d'État et se heurte à l'opposition du Sénat. Critiqué pour son laxisme en matière de finances il démissionne.

Il préside la Chambre des Députés pendant un an, mais lorsque Caillaux demande l'autorisation de recourir à des décrets-lois pour résoudre la crise financière, il abandonne la présidence pour dénoncer cette procédure. Le cabinet Briand est immédiatement renversé par son offensive et Gaston Doumergue lui offre immédiatement Matignon. Son gouvernement ne dure pas quarante-huit heures et il cède la place à Poincaré. Il commence à se rapprocher peu à peu de la droite, sans aller toutefois bien loin. Une certaine presse de gauche le prend alors pour cible car sa vie privée est assez cahotique ; il n'en commence pas moins à gagner la faveur des catholiques.

En 1932 il revient au pouvoir après une poussée vers la gauche ; son gouvernement est beaucoup plus modéré. Mais il n’est pas de taille à se mesurer au nouveau danger qui, avec la venue au pouvoir du Führer, le fait tomber bientôt. En 1934, après les émeutes du 6 février, il entre dans le cabinet Doumergue pour lui donner une caution de gauche, mais cette tentative d'Union Nationale ne dure pas. Il reste cependant ministre d'État dans les cabinets Flandrin et Laval et tente d'y exercer une influence conciliatrice, mais les difficultés auxquelles se heurte la France dépassent les capacités de son personnel politique ; en 1935, gêné par l'évolution vers la gauche du Parti radical il démissionne de sa présidence et redevient président de la Chambre.

Herriot s'abstient de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet 1940. En 1942 il renvoie sa Légion d’Honneur au maréchal Pétain pour protester contre son attribution à des membres de la LVF, ce qui lui vaut d’être assigné à résidence. En août 1944, alors que les armées alliées se dirigent vers Paris, il accepte la proposition de Pierre Laval de réunir les Chambres pour restaurer la Troisième République, mais les ultra-collaborationnistes font échouer cette tentative en demandant aux Allemands de l’arrêter. Il part en déportation.

Il garde une attitude modérée lors de l’épuration et retrouve la Présidence de la Chambre en 1947. En 1953, sa santé s’étant altérée, il se retire de la vie politique.
Hersant Robert
Militant avant la guerre au sein des jeunesses socialistes, Robert Hersant monte de Rouen à Paris après la défaite de 1940, pour tenter l'aventure politique. Il dirige alors un groupuscule nazi, le « Jeune front », dans l’ombre du « Parti français national collectiviste » de l'ancien journaliste radical-socialiste Pierre Clémenti.

La principale activité du Jeune front est de distribuer une feuille violemment antisémite, « Le Pilori », l'un des pires journaux de la collaboration. Hersant se livre aussi à des violences (bris de vitrines de magasins juifs sur les Champs-Élysées, à côté du siège de Jeune front).

Par la suite, il se retrouve au camp de Brévannes, créé dans l'esprit de la Révolution nationale. Il y retrouve son ami Jean-Marie Balestre, le futur président de la fédération internationale de sport automobile…

Hersant est condamné en 1947 à 10 ans d'indignité nationale pour collaboration avec l'Allemagne nazie, mais bénéficie d'une amnistie générale en 1952. Il retourne ensuite à gauche, au parti radical-socialiste, puis à la FGDS.

C'est à ce moment, alors qu'il est un notable de gauche, qu'il rachète « Nord-Matin », le journal SFIO des bassins miniers. Dans les années 1970, Robert Hersant devient le soutien de la droite libérale et conservatrice avec notamment le rachat du Figaro. Il devient alors le symbole du gros patron de presse conservateur et conquérant. En 1987 il s’associe avec Berlusconi et créé « la cinq », une chaîne de télévision. Mais c’est un échec cuisant.

Il meurt en avril 1996.
Hilaire Georges Casimir
Ami de Laval, Hilaire (1900-1976) est en 1942 secrétaire générale du ministère de l’Intérieur. Il est spécialement chargé par Reinhard Heydrich début mai 1942 de faciliter la pénétration du RSHA en France occupée. En 1944 il est Secrétaire général aux Beaux-Arts.

En 1947 il est condamné à 5 ans de prison par la Haute Cour de justice.
Huntziger Charles
Général français formé à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr en 1909 et officier d’État-major dans l’armée de l’Orient. Huntziger (1880-1941) accomplit plusieurs missions à l’étranger dans l’entre-deux-guerres.

En 1940, chef de la 2e Armée, il conduit la Délégation française signataire de l’armistice à Rethondes. Il participe ensuite aux travaux de la Commission d’armistice de Wiesbaden avant d’occuper, à la demande de Laval dont il est proche, le poste de ministre de la Guerre (septembre 1940), où il s’attache à reconstituer l’armée française.

Prêt à collaborer militairement avec l’Allemagne, quitte à contrecarrer les offensives des Britanniques et des forces libres dans les colonies françaises, il signe, le 28 mai 1941, les protocoles de Paris qui accordent d’importants avantages aux Allemands : possibilité d’utiliser des aéroports et de l’équipement militaire syriens pour aider la rébellion irakienne, droit d’acheminer par le port de Bizerte le matériel nécessaire à l’Afrika Korps de Rommel et de disposer de la base sous-marine de Dakar.

En juillet 1941, en accord avec Darlan, il suspend l’interdiction pour les soldats français de se battre hors du territoire national, permettant ainsi la création de la Légion des Volontaires français. Le général Huntziger disparaît dans un accident d’avion, le 12 novembre 1941, au retour d’une mission d’inspection.
Ingrand Jean-Pierre
Né en 1905, Ingrand réussit de brillantes études et il devient à 28 ans chargé de mission auprès d'Albert Sarraut, alors président du Conseil.

Durant la « drôle de guerre » il est chef de cabinet auprès de Charles Pomaret, ministre du Travail, et suit le gouvernement en exil. Récupéré par le gouvernement de Vichy, ce haut fonctionnaire est nommé le 27 juin 1940, à la tête de l'importante Direction de l'administration départementale et communale, au ministère de l'Intérieur. Puis, dès le 6 juillet, il est nommé au poste stratégique de représentant du ministre de l'Intérieur au sein de la délégation de Vichy auprès des Allemands, dirigée à Paris, en zone occupée, par Léon Noël, qui démissionne un mois plus tard.

Jean-Pierre Ingrand reste avec son successeur, le général La Laurencie. Celui-ci démissionne à son tour en décembre 1940, sur pression allemande pour avoir fait arrêter Marcel Déat. Jean-Pierre Ingrand (surnommé « l'Anguille » dans le corps préfectoral et « Passe-partout » au Conseil d'État) demeure auprès du nouveau délégué général, Fernand de Brinon puis de son successeur, Pierre Pucheu. Il est, à 35 ans, préfet régional de première classe hors cadre.

Il reste tristement célèbre pour avoir participé à la création des « Sections spéciales » dont les juges sont chargés de trouver et de condamner à mort des otages français à fusiller en cas d’attentat. Par la suite, il tente de résister et réagit contre les déportations des Juifs, et lorsque Darnand prend la direction de la police en janvier 1944, il donne sa démission.

Le 8 septembre 1944, il est inculpé d'atteinte à la sûreté extérieure de l'État et révoqué sans pension du Conseil d'État par décret signé par de Gaulle. Le 22 mai 1945 il est dénoncé, arrêté, et emprisonné, à Fresnes. Grâce aux témoignages de Jean-Louis Vigier, du général Revers, de Parodi et de Frédéric Joliot-Curie (qu'il avait aidé en 1940 à mettre le radium français à l'abri des Allemands), il est remis en liberté provisoire le 8 août suivant. L'affaire est finalement classée le 27 mai 1947.

Le 30 juillet 1947, une nouvelle procédure et un mandat d'arrêt sont lancés grâce à de nouveaux documents, provenant des archives allemandes de l'hôtel Majestic. Jean-Pierre Ingrand décide de fuir en Suisse puis en Argentine… où il dirige une filiale la Compagnie financière des chemins de fer de Santa Fe. Il y devient président de l’Alliance française… Il y vivait encore dans les années 1995.
Jardin Jean
Jean Jardin (1904-1976), alias « le nain jaune », fait partie du groupe de l'Ordre nouveau dans les années 1930. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est directeur de cabinet de Pierre Laval.

Issu d’un milieu bourgeois, provincial et catholique connaissant bien Marcel Proust, de tendance monarchiste, le jeune et brillant Jean Jardin, « monte » à Paris pour y intégrer Sciences-Po, en plus de la Faculté de lettres et de droit. Il participe au bouillonnement intellectuel des non-conformistes des années 30 au sein du mouvement « Ordre Nouveau » (sans lien avec celui des années 70) avec, entre autres, l’historien Robert Aron, le journaliste Alexandre Marc, le philosophe Denis de Rougemont, l’écrivain Daniel-Rops. Jean Jardin se constitue ainsi un réseau de puissantes relations qui lui servira toute sa vie et dont l’activation compartimentée sera sa raison d’être. En 1937, il rejoint le cabinet de Raoul Dautry, premier PDG de la SNCF, récemment créée.

En janvier 1941, il est chargé de mission au cabinet d’Yves Bouthillier, ministre des Finances de Vichy et en avril 1942, au cabinet de Pierre Laval. Jean Jardin rentre alors dans la période la plus intense de sa vie : maître des fonds secrets, il multiplie son réseau, subventionne discrètement des résistants et très vite, il établit des contacts avec les Français de Londres. En février 1943, il est nommé directeur de cabinet du chef du gouvernement, Pierre Laval, et fait passer le futur Premier ministre Maurice Couve de Murville en Algérie sous couvert d’une mission à Madrid ; celui-ci deviendra commissaire aux finances du Comité Français de Libération Nationale à Alger. En tant que haut fonctionnaire de Vichy, il reçoit la Gestapo chez lui, tout en y logeant secrètement Robert Aron, poursuivi parce qu’il était juif.

Les ultras de la collaboration commencent à se méfier de lui et il fait l’objet d’un attentat manqué. Pierre Laval le nomme alors chargé de mission à l’ambassade à Berne, pour prendre contact avec les Américains. Il y reçoit beaucoup de monde venu de France; il en profite également pour favoriser la sortie de Paul Morand de Roumanie où il était ambassadeur du régime de Vichy.

Jean Jardin reste comme exilé en Suisse pendant quelques temps. L’anticommunisme de la Guerre froide fait rentrer à Paris beaucoup de vichystes repentis et le remet en selle. La faiblesse congénitale de la Quatrième République est extrêmement favorable à ce type d’éminence grise.

Jean Jardin connaît admirablement le « tout-paris » de la politique et des affaires ; ainsi, pendant 10 ans, entre 1958 et 1968, tous les vendredis matins, il est reçu au Quai d’Orsay, par Maurice Couve de Murville, ministre des Affaires étrangères du Général de Gaulle.
Jasson Léon
Nationaliste breton et séparatiste, Jasson devient l’adjoint de Célestin Lainé et auxiliaire de la Gestapo au SD de Rennes. Responsable d'innombrables actions et atrocités contre le maquis breton, en collaboration étroite avec la milice commandée par le corse Di Costanzo, il est arrêté à la Libération, jugé et condamné à mort.

Il est exécuté à Rennes le 17 juillet 1946.
Jeanson Henri
Journaliste au journal « La Bataille », organe de la CGT, Jeanson (1900-1970) est remarqué pour sa plume redoutable. Il travaille dans divers journaux dont le « Journal du peuple », les « Hommes du Jour », le « Canard enchaîné », où il défend le pacifisme intégral. Il démissionne du Canard enchaîné en 1937, par solidarité avec Jean Galtier-Boissière. Il est aussi connu par son activité de scénariste (Pépé le Moko, Hôtel du Nord, etc.).

Il est condamné en juillet 1939 à 18 mois de prison pour avoir publié dans SIA (Solidarité Internationale Antifasciste), le périodique fondé en novembre 1938 par Louis Lecoin, un article dans lequel il félicite Herschel Grynspan pour son attentat contre Von Rath, conseiller à l'ambassade d'Allemagne à Paris. Il est arrêté en novembre 1939, alors qu'il a déjà rejoint son régiment à Meaux, pour des articles parus en mars et août 1939 et pour avoir signé le tract de Louis Lecoin « Paix immédiate ». Le 20 décembre 1939, il est condamné par un tribunal militaire à 5 ans de prison pour « provocation de militaires à la désobéissance ».

Sa levée d'écrou est obtenue par César Campinchi, avocat et ministre. Il ne quitte pas Paris et se voit confier en août 1940 la rédaction en chef d'« Aujourd'hui », un journal « indépendant ». Le premier numéro sort le 10 septembre 1940. En novembre 1940, les autorités allemandes somment le polémiste de prendre publiquement position contre les juifs et en faveur de la politique de collaboration avec l'État français. Henri Jeanson démissionne puis retourne en prison. Il est libéré suite à l'intervention de son ami Gaston Bergery, néoradical passé à la collaboration par ultra-pacifisme. Interdit de presse et de cinéma, il travaille au noir, écrivant des dialogues de films qu'il ne signe pas. Avec Pierre Bénard, il participe à l'élaboration de feuilles clandestines, et manque d'être encore une fois arrêté en 1942. Il reste dans la clandestinité jusqu'à la Libération.

Ce parcours illustre les contradictions et compromissions du pacifisme intégral : la volonté d'aboutir à une entente avec l'Allemagne pour éviter la guerre se transforme après la défaite en désir de « coexistence » correcte, voire en offre de service. Le journal « Aujourd'hui » était loin d'être innocent dans sa chasse aux responsables de la défaite, dans le recours au mythe du coup de balai purificateur, dans son anglophobie. Il entre en résonance avec le discours du maréchal Pétain, et dans le sens de la propagande allemande.

A la Libération. Il reprend son métier de journaliste (au « Crapouillot », au « Canard enchaîné », à « Combat », à « l'Aurore »). Il participe à « Cinémonde ». De 196 à 1970, il est critique de télévision pour le quotidien L'Aurore.

Il fut redouté dans le monde des arts et de la politique pour ses formules assassines. Il a également mené, en avant garde, de grands combats politiques (pacifisme, anticolonialisme, défense de la liberté d'expression), tout en demeurant toujours un homme libre.

Henri Jeanson a abandonné le cinéma en 1965 pour se consacrer au journalisme polémique et à la rédaction de ses mémoires, qui seront publiés sous le titre 70 Ans d'adolescence, quelques mois après sa mort. Il est mort à Équemauville, près de Honfleur (Calvados) le 6 novembre 1970.
Jeantet Claude
Journaliste français, Jeantet (1902-1982), cagoulard ami de François Mitterand, vient des rangs de l’Action française, où il milite de 1923 à 1930, avant de rejoindre les Croix de Feu, puis le Parti Populaire Français en 1936. Il obtient en 1940, un poste de chef du service de la presse étrangère au Quai d’Orsay, avant de prendre, avec l’approbation de Vichy, la rédaction en chef du « Petit Parisien ». Dans le même temps, il collabore à « Je suis partout », et intervient au bureau politique du PPF.

Réfugié avec Doriot en Allemagne, il est arrêté et condamné en novembre 1946 aux travaux forcés à perpétuité. Il est libéré en 1951.
Jeantet Gabriel
Né en 1906, membre actif de la Cagoule, frère de Claude Jeantet, il est nommé par Xavier Vallat chargé de mission à Vichy au Cabinet civil du Maréchal Pétain.

Il est l'un des deux parrains de François Mitterand pour l'octroi de l'ordre de la francisque. Il aide des résistants et participe en 1943 à un complot contre Hitler.

Arrêté en Juillet 1944 par la Gestapo, il est déporté. Enfermé à Fresnes en 1945, il est frappé de l'indignité nationale… est décoré de la Croix de Combattant Volontaire de la Résistance.
Il meurt en 1978.
Juin Alphonse Pierre
Fils de gendarme, Alphonse Juin naît le 16 décembre 1888, à Bône, en Algérie. Après des études à Constantine et Alger, il est reçu à Saint-Cyr en 1909. Major de promotion, la même que Charles de Gaulle en 1912, il opte pour les Tirailleurs algériens. Affecté au Maroc fin 1912, il prend part aux opérations de pacification du pays.

En septembre 1914, il participe aux combats de la Marne. Grièvement blessé sur le front de Champagne en mars 1915, il perd en partie l'usage du bras droit. Capitaine en 1916, il rejoint le 5è bataillon de tirailleurs marocains au Chemin des Dames. En février 1918, il suit les cours d'état-major à Melun avant d'être détaché en octobre à la mission militaire française auprès de l'armée américaine.

Après la guerre, il enseigne à l’École de guerre avant de regagner l’Afrique, où il se bat dans le Rif. Il revient vers 1930 à l’École de guerre pour y dispenser un cours de tactique générale, il gravit tous les échelons de la hiérarchie militaire, est promu chef d’état-major des forces armées de l’Afrique du Nord, puis, à la fin de l’année 1938, général de l’armée d’Afrique. En 1939, il est nommé commandant de la 15è division d’infanterie motorisée. Il couvre la retraite de Dunkerque en mai 1940 et est fait prisonnier le 19 mai.

Libéré à la demande de Vichy en juin 1941, il succède à Weygand comme commandant en chef des forces d’Afrique du Nord. Il se rallie aux Américains en novembre 1942, prend la tête du contingent français qui arrête la force de l’Axe en Tunisie et contribue à l’anéantissement de l’Afrikacorps. Appelé par de Gaulle à la tête du corps expéditionnaire français en Italie, il impose aux Alliés son plan d’offensive et perce en mai 1944 le front allemand sur le Garigliano, ouvrant la route de Rome et de Sienne.

Son corps est ensuite affecté au débarquement de Provence. Il remonte la vallée du Rhône et entre en Alsace en octobre 1944.

Chef d’état-major général de la Défense nationale de 1945 à 1947, il est résident général au Maroc de 1947 à 1951. Nommé ensuite inspecteur général des forces armées, il exerce dans le même temps (1951-1956) le commandement interallié des forces terrestres du secteur centre - Europe de l’OTAN. Élevé à la dignité de Maréchal de France en 1952, Juin se montre hostile à la politique algérienne du général de Gaulle, mais refuse néanmoins de soutenir le putsch des généraux.

Membre de l’Académie des Sciences coloniales, il est élu à l’Académie française le 20 novembre 1952, par 25 voix - une véritable élection de maréchal -, au fauteuil de Jean Tharaud. C’est Maurice Genevoix qui le reçut le 25 juin 1953. Il reçut lui-même Henri Troyat. Il décède le 27 janvier 1967. Il est inhumé aux Invalides
Koenig Pierre
(10 octobre 1898 à Caen - 2 septembre 1970 à l'Hôpital Américain de Neuilly-sur-Seine). Est issu, d’une famille de souche alsacienne. Son père était facteur d'orgues. Il s’engage en 1917, après avoir obtenu son baccalauréat, au 36e Régiment d'infanterie. Il prend part à la bataille des Flandres en mai 1918, puis, celle du Matz en juin – juillet, à l'offensive de l'Oise en août - septembre et de l'Ailette en octobre 1918 avant de décider de rester dans.

Il sert en Silésie de 1919 à 1922 puis dans les Alpes (1922-1923) avec le grade de lieutenant. Il fait ensuite partie, comme officier de renseignement, des troupes d'occupation en Allemagne jusqu'en 1929, à l'Etat-major des 40è et 43è Division d'infanterie. Puis il est affecté au Maroc comme commandant de compagnie au 4è Régiment étranger et prend part aux opérations de pacification du Maroc (1931-1939).

Promu capitaine, il quitte l'Afrique du Nord en février 1940 et prend part à l'expédition de Norvège au sein de la 13e Demi-brigade de Légion étrangère, puis à l'Etat-major du général Audet, commandant le Corps expéditionnaire français.

De retour en Bretagne le 16 juin 1940 avec le corps expéditionnaire, il s'embarque le 19 juin et parvient en Angleterre le 21 juin 1940. Il retrouve la 13e DBLE et se met aux ordres du général de Gaulle. Promu au grade de chef de bataillon, il prend part, sous le nom de « Mutin », à l'expédition « Menace » et, après l'échec devant Dakar, joue un rôle prépondérant dans le ralliement du Gabon, en novembre 1940. En décembre 1940, il est nommé commandant militaire du Cameroun et promu lieutenant-colonel.

Début 1941, promu colonel, il est au Soudan et en Palestine et prend part à la campagne de Syrie. A l'armistice de Saint-Jean d'Acre, le colonel Koenig est délégué pour la France libre à la Commission d'Armistice. Promu général de brigade en juillet 1941, il combat en Libye, à Halfaya (décembre 1941 et janvier 1942), à Méchili (février 1942) et Bir-Hakeim (février - juin 1942), en qualité de commandant de la 1ère Brigade française libre. Résistant aux attaques italo-allemandes menées par le général Rommel pendant 14 jours et tenant coûte que coûte la position de Bir-Hakeim pour permettre à la VIIIè Armée britannique de se réorganiser à Alexandrie, Koenig réussit parfaitement sa mission, malgré une infériorité numérique flagrante. Il parvient à ramener avec lui les trois-quarts de ses hommes échappés grâce à la sortie de vive force de la position dans la nuit du 10 au 11 juin 1942, à travers les champs de mines et les positions ennemies. Il ensuite prend part à la bataille d'El Alamein en octobre 1942 puis à la campagne de Tunisie (avril - mai 1943) à la suite de laquelle il est promu général de division.

Le 1er août 1943, il quitte le commandement de la 1ère DFL pour prendre les fonctions de chef d'Etat-major adjoint de l'Armée à Alger et y opérer la fusion entre les troupes d'Afrique du Nord et celles de la France libre. En mars 1944, il est nommé Délégué du Gouvernement provisoire de la République française auprès du général Eisenhower, Commandant suprême interallié, et, en même temps, commandant supérieur des Forces françaises en Grande-Bretagne et commandant des Forces françaises de l'intérieur (FFI). Promu général de corps d'armée le 28 juin 1944, il est nommé Gouverneur militaire de Paris le 25 août suivant et le reste jusqu'à la fin des hostilités. En juillet 1945, le général Koenig est nommé Commandant des Forces françaises en Allemagne avant d'être promu, en mai 1946, général d'armée.

Il quitte son poste en Allemagne en août 1949 pour prendre celui d'Inspecteur des Forces terrestres, maritimes et aériennes de l'Afrique du Nord. Parallèlement, il devient vice-président du Conseil supérieur de la Guerre. Elu membre de l'Académie des Sciences morales et politiques en 1950. Député du Bas-Rhin en 1951, réélu en 1956, Pierre Koenig est Président de la Commission de la Défense nationale de l'Assemblée nationale d'août 1951 à juin 1954. Pierre Koenig est élevé à la dignité de Maréchal de France à titre posthume par décret du 6 juin 1984.
La Rocque François de
Marie Jean François de La Rocque de Séverac naît le 6 octobre 1885 à Lorient, où son père est officier artilleur dans la marine. Jusqu’au baccalauréat, François de La Rocque reçoit une éducation chrétienne qui prendra une place importante dans sa vie. A vingt ans il choisit la carrière militaire. Il est reçu à l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr et sort de la promotion « La dernière du vieux bahut ».  Il choisit la cavalerie.

Sorti de Saumur en 1908, il est affecté au 1er Chasseurs d’Afrique en Algérie. En 1911 il est affecté au 18e Chasseurs de Lunéville. Un an plus tard il se marie avec Edith Allotte de la Fuÿe et s’installe à Lunéville. Le 22 septembre 1913 il est affecté au Maroc en qualité d’officier de renseignement à la disposition du général Lyautey. Fin juillet 1914, La Rocque demande à rejoindre la métropole, mais essuie un refus catégorique de Lyautey. Le 4 avril 1916 il est promu capitaine et le 2 août 1916 est blessé au cours d’une escarmouche. Hospitalisé à Casablanca il est déclaré « inapte à faire campagne », rentre en France le 22 septembre 1916, puis est fait chevalier de la Légion d’honneur le 27. En décembre il est envoyé dans la Somme au 135e R.I. En février 1917, il est près de Péronne. En juin 1918, il participe directement à la contre-attaque décidée par Mangin sur le flanc de l’offensive Allemande. Le 1er septembre, à la tête du 2e bataillon depuis juillet, il est nommé chef de bataillon à titre provisoire et reçoit la rosette d’officier de la Légion d’honneur.

En 1920, La Rocque est affecté à l’état-major de Foch aux Invalides. En avril 1925 il repart au Maroc mais, handicapé par son état physique, est contraint à prendre un emploi sédentaire puis à réintégrer l’état-major de Foch aux Invalides. Il obtient sa mise à la retraite le 26 août avec le grade de lieutenant-colonel, grâce à une récente loi sur le dégagement des cadres de l’armée.

Après l’armée, La Rocque entre aux « Câbles de Lyon », filiale de la Compagnie Générale Électrique. Il est attiré par la politique. Avec l’accord de Lyautey, il adhère à l’association nationale des « Croix de Feu », crée en 1927 par l’écrivain Maurice d’Hartoy et qui regroupe « les combattants d’avant-garde et blessés de guerre, cités pour action d’éclat ». Avec la réélection de d’Hartoy à la tête du mouvement en 1929, les « Croix de Feu » affichent leur volonté de « poursuivre avec énergie les buts de rénovation morale et matérielle du pays ». L’organisation montre sa sympathie pour l’extrême droite ; le discours est anti-parlementaire et se nourri de la corruption des milieux dirigeants. Lorsque La Rocque prend la direction du mouvement en 1931 il appelle à voter « National » pour « barrer la route à l’union des gauches et au bolchevisme ».

En janvier 1934, lorsque éclate l’affaire Stavisky, La Roque dénonce « les scandales et la perte en France de la notion de responsabilité ». Parce que son langage est modéré, il est est traité de « faux jeton » par l’Action Française. Le 6 février 1934, il demande à ses troupes de descendre dans la rue mais refuse de prendre l’Assemblée nationale, déchaînant la colère des ligues. En juillet 1936, quelques mois après la création du « Mouvement Social Français » qui regroupe les organisations proches des Croix de Feu, La Rocque crée le « Parti Social Français » (P.S.F.). Sa devise : « Travail - Famille – Patrie » est placée en manchette sur le nouveau quotidien du parti, « Le Petit Journal ». Son programme est d’arriver au pouvoir par les élections. Il refuse de rallier « le front de la liberté » comme le lui demande Doriot.

En juin 1940, par fidélité au « vainqueur de Verdun », il accepte « sans restriction » l’armistice et réorganise son parti qui devient « Progrès Social Français ». En décembre 1940, il accepte la « collaboration » par « discipline totale derrière le chef de l’État ». Il approuve également l’abrogation des décrets Crémieux qui avaient accordé la citoyenneté aux Juifs d’Algérie, mais il ne suit pas Vichy dans sa dérive raciste et augmente sa méfiance à l’égard de la Légion Française des Combattants. Son attitude reste floue, par fidélité au Maréchal. Il dénonce l’antisémitisme lorsqu’il est accusé par l’extrême droite « d’enjuivement » et « d’avoir fondé le Petit Journal avec un consortium juif », mais il lui arrive aussi d’emprunter les arguments au discours antisémite primaire.

En 1942, La Rocque change de cap et commence une activité résistante : en septembre il déclare que « la collaboration est incompatible avec l’occupation », entre en contact avec le réseau « Alibi » lié à L’Intelligence Service et forme le réseau « Klan » avec des agents du P.S.F. Il rejette les lois sur le S.T.O. et menace de radier du P.S.F. ceux qui adhèreront à la Milice ou à la L.V.F. Le 9 mars 1943, La Rocque est arrêté par la Gestapo à Clermont-Ferrand, ainsi que 152 dirigeants du P.S.F . Après une détention à Moulins et Fresnes, il est interné en Allemagne à Eisenberg, puis à Itter où il retrouve Édouard Daladier et les généraux Gamelin et Weygand. En novembre 1944 quand arrivent les Alliés, La Rocque, très affaibli et malade, est interné dans un hôpital d’Innsbruck. Il est rapatrié en France le 9 mai 1945 et placé par le gouvernement provisoire en résidence surveillée, à la caserne des Coches à Versailles.

Le 28 avril 1946, le Lieutenant-colonel de la Rocque meurt des suites d’une opération chirurgicale et de son mauvais état général. Il était titulaire de onze citations et avait reçu la cravate de commandeur de la Légion d’honneur le 24 juillet 1931 des mains du général Weygand. En 1961, l’action résistante de La Rocque est confirmée par le général de Gaulle, Président de la République, dans une lettre adressée à madame de La Rocque, à l’occasion de la remise de la carte de résistant et la médaille de déporté de son mari.
Lafont Henri
« Henri Lafont », chef de la « Gestapo française du 93 rue Lauriston », est l'une des figures les plus emblématiques de la collaboration.

Henri-Louis Chamberlain naît le 22 Avril 1902 à Paris, abandonné à 11 ans par sa mère après la mort de son père, il vit dans la rue avec une bande de marginaux dont il prend la tête. La bande démantelée il trouve refuge dans un cirque, avant d'être placé à la Maison Centrale jusqu'à sa majorité. Il fait différents séjours en prison.

Evadé de prison, il obtient sous une fausse identité la concession d’une grande marque automobile dans un garage de la porte des Lilas. Avec le déclenchement du conflit en 1939, son affaire périclite, mais les bonnes relations qu’il a nouées avec la Police Judiciaire lui permettent d’obtenir la gérance du mess des gardiens de la paix de l’avenue Secrétan.

En mai 1940, il est découvert, arrêté et se retrouve au camp de Cépoy dans le Loiret, mais l’attaque allemande jette sur les routes de l’exode les prisonniers et le camp est évacué à son tour.

À l’occasion d’un bombardement, il parvient à s’enfuir en compagnie d’officiers de l’Abwehr. De retour à Paris en leur compagnie, il se voit offrir de travailler pour les Allemands. D’abord hésitant, il comprend qu’il n’a pas d’autre issue, sinon d’être tôt ou tard de nouveau arrêté et relégué en Guyane. L’Abwehr lui offre de s’occuper d’un bureau d’achat, sous un nouveau nom, et il choisit celui d’Henri Lafont. Ce pillage masqué s’accompagnera plus tard d’une autre mission : lutter contre la résistance.

Il est immatriculé dans la police allemande. Lafont installe son organisation – pour laquelle il recrute de nombreux truands et d’anciens policiers révoqués : l'inspecteur Pierre Bonny, Abel Danos dit « le mammouth », Pierre Loutrel le futur Pierrot le fou, Jo Attia qui sera déporté pour escroquerie… Son service s'installe Rue Lauriston : c'est La Gestapo de la Rue Lauriston, véritable « mutuelle du crime », regroupe plusieurs générations de truands, de la fine fleur des malfrats des années 30 à ceux qui deviendront les caïds des années 60.

A la libération Lafont se cache avec Bonny dans une ferme de Bazoches-sur-le-Betz. Ce refuge est révélé par Joseph Joanovici. Arrêtés, Bonny et Lafont sont condamnés à mort en décembre 1944 et fusillés à Montrouge le 27 décembre 1944.
Lagardelle Hubert
Hubert Lagardelle (1874-1958) s’engage très jeune dans le mouvement socialiste. En 1905, il adhère à la SFIO. Il se lie d’amitié avec Mussolini. De 1932 à 1940, il est chargé de mission auprès de Bertrand de Jouvenel, ambassadeur de France en Italie. Après l’armistice, il est nommé conseiller national par Pétain, qui le nomme en avril 1942 secrétaire d’État au Travail, avant de s’occuper du même portefeuille, mais avec le titre de ministre secrétaire d’État, entre le 26 mars et le 21 avril.

Il démissionne en janvier 1944, sanctionnant ainsi l’échec du projet de « Révolution nationale » dont il est l’un des inspirateurs. Rédacteur en chef de la revue « La France socialiste » en 1944 il est arrêté et jugé par la Haute cour de Justice.

Condamné aux travaux forcés à perpétuité le 18 juillet 1946, il est rapidement libéré et abandonne la vie politique active.
Lainé Célestin
Chef du parti nationaliste breton, Célestin Lainé (1908-1983) fonde dès 1932 la Milice bretonne et organisé en 1936 le « Kadervenn » (« Sillon de combat »). En juin 1940 il crée un service spécial, groupe paramilitaire qu’il recrute d'abord parmi les prisonniers bretons libérés.

Le 11 novembre 1943 le service spécial devient une compagnie bretonne en guerre contre la France et se transforme le 12 décembre en « formation Perrot » (« Bezen Perrot ») : ce sont 72 hommes en uniforme allemand du SD (Sicherheitsdienst, police politique), engagés contre les maquis en Ille-et-Vilaine, Morbihan et Côtes-du-Nord. En août 44 Lainé se replie sur Strasbourg puis, à la mi-octobre en Allemagne.

Par la suite ; il se réfugie en Irlande. Condamné à mort par contumace, il est longtemps recherché. Il vit en Irlande jusqu'à sa mort.
Langevin Paul
Paul Langevin naît le 23 janvier 1872 à Paris, fils d’un métreur - vérificateur. Après des études supérieures de physique, il enseigne au Collège de France (1909) puis devient en 1926 directeur de l’École de physique et de chimie. Dreyfusard en 1898, patriote pendant la guerre, il s'engage de nouveau au lendemain de 1918 contre le blocus de la Russie, pour la défense des mutins de la Mer Noire. Vice-président du « Comité de vigilance des intellectuels antifascistes » de 1934 à 1936, il est président du « Comité mondial de lutte contre la guerre et le fascisme » (1935-1939) puis préside avec Victor Basch le « Comité international de coordination et d’information pour l’aide à l’Espagne républicaine ».

Pacifiste, il met en garde contre la participation de la science à des armes de mort. Sans appartenance de parti, il sympathise avec l'expérience soviétique et s'engage en de nombreuses occasions aux côtés des communistes dans la lutte contre la guerre et le fascisme dans des Comités lancés par le Komintern. Choisi comme communisant à la vice-présidence du CVIA, il s'implique activement dans la vie du Comité. Il groupe autour de lui à partir de la fin 1935, date à laquelle apparaissent de profondes divergences sur l'attitude à adopter vis-à-vis de l'Allemagne hitlérienne, les partisans du pacte franco-soviétique (mai 1935) et de la fermeté vis-à-vis des revendications hitlériennes. Cette minorité au sein de laquelle se retrouvent de nombreux communistes et sympathisants est combattue par une majorité qui refuse de renoncer au désarmement et à la révision des traités de Versailles. Au congrès de juin 1936, les amis de Langevin, avoir été mis en minorité, démissionnent des organismes dirigeants du CVIA. Antimunichois, il est de ceux qui protestent contre la signature du pacte germano-soviétique d'août 1939.

Arrêté le 30 octobre 1940, il est libéré après trente-huit jours d’internement après la vague d’indignation et de résistance universitaire provoquée par son arrestation. Il est placé en résidence surveillée à Troyes et révoqué par le gouvernement de Vichy, le 20 novembre 1940. Il poursuit sans laboratoire ses recherches de physique théorique et est arrêté une seconde fois en automne 1941 et relâché quelques jours plus tard. En mars 1942, sa fille et son gendre, Hélène et Jacques Solomon sont arrêtés ; Jacques est fusillé au Mont Valérien le 23 mai 1942 et Hélène déportée à Auschwitz. Langevin doit se réfugier en Suisse de mai à septembre 1944.

À son retour, il adhère au Parti communiste, reprend sa place au Comité de direction de la revue « La Pensée » et remplace Victor Basch à la tête de la Ligue des droits de l’homme. Élu conseiller municipal communiste en avril 1945 dans le Ve arrondissement de Paris, il accepte de présider la « Commission ministérielle pour la réforme de l’enseignement » créée en novembre 1944 et connue sous le nom de commission Langevin-Wallon.

Malade, il suit de près les travaux de cette commission, mais meurt le 19 décembre 1946 avant que la commission n’ait finit ses travaux. Il aura droit à des obsèques nationales et le 17 décembre 1948, ses cendres sont transférées au Panthéon.
Laporte Maurice
Né en 1901, ouvrier et fils d'ouvrier, Maurice Laporte devient communiste à la suite de la Révolution russe. En 1920, il est le fondateur et le premier dirigeant des Jeunesses communistes de France. Il est un représentant important de l’extrême gauche du Parti communiste français et est délégué à Moscou aux congrès du Komintern.

Remplacé en 1923 à la tête des Jeunesses Communistes par Jacques Doriot (de 1923 à 1926), il se heurte à la discipline du parti, qu'il quitte en 1925.

Il s’engage alors dans le combat contraire, devient un anticommuniste virulent et écrit des ouvrages profondément anticommunistes qui servent la droite dans sa croisade contre le bolchevisme. S’il n’adhère pas au Parti populaire français de Jacques Doriot, il collabore à la presse doriotiste. Pendant l'occupation allemande il devient un collaborateur des nazis.

En 1944, devant l'avancée alliée, il se réfugie en Suisse, où il meurt en 1987.
Lauzanne Stéphane
Lauzanne (1874-1958) est rédacteur en chef du « Matin » dès 1901. Sous l’occupation, ce journal parait avec l’approbation et sous le contrôle de la « Propaganda Abteilung ». Lauzanne signe surtout les éditoriaux.

Arrêté, condamné par la Cour de justice de la Seine à vingt ans de réclusion pour « intelligence avec l’ennemi », il passe plusieurs années au pénitencier de l’île de Ré.

Après sa libération, il collabore épisodiquement à « Rivarol » et à quelques journaux de l’opposition nationale.
Laval Pierre
Né à Châteldon (Puy-de-Dôme) le 28 juin 1883, avocat depuis 1907, Laval est député SFIO en 1914. Pacifiste, il perd les élections en 1919. Maire d'Aubervilliers en 1923, il est député socialiste indépendant de 1924 à 1927 et ministre du Cartel des gauches. Rompant avec la gauche, il est sénateur en 1927, puis plusieurs fois président du Conseil (1930-1932). Ministre des Affaires étrangères de 1934 à 1936, il favorise le rapprochement avec l'Italie et signe le pacte franco-soviétique en 1935.

Ministre d'Etat dès juin 1940, il organise le vote des pleins pouvoirs à Pétain le 10 juillet 1940 et devient vice-président du Conseil le 12 juillet. Il est nommé en octobre 1940 ministre des Affaires étrangères de Pétain. Il organise la politique de collaboration en rencontrant Hitler en octobre 1940 et prépare l'entrevue de Montoire. Mais par son attitude méprisante, il achève de coaliser contre lui l’hostilité de l’ensemble du gouvernement ; il est « démissionné » par surprise le 13 décembre 1940 et placé en résidence surveillée à Châteldon. Il reste cependant en contact avec les Allemands, notamment Otto Abetz, ambassadeur du IIIe Reich en France. Il est blessé dans un attentat à Versailles en août 1941.

Le 18 avril 1942, imposé par les Allemands, il revient à la tête du gouvernement où il remplace l'amiral Darlan, et obtient des pouvoirs accrus : il est chef du gouvernement, ministre de l'Intérieur, de l'Information et des Affaires étrangères.

Après l'occupation de la zone sud, il se soumet de plus en plus à Hitler. Emmené à Belfort en août 1944, il participe à la « commission gouvernementale » de Sigmaringen en Allemagne. Après un passage en Italie, il se réfugie en Espagne en avril 1945. Livré aux autorités françaises le 1er août 1945, il mies en accusation. Le 9 octobre 1945, tard dans la soirée, la Haute Cour de Justice rend le verdict suivant :

« Attendu que Pierre Laval est accusé du double crime de complot contre la sûreté de l'Etat et d'intelligence avec l'ennemi, vu les articles 87 et 75 du Code Pénal, l'ordonnance du 28 novembre 1944, la Cour condamne Pierre Laval à la peine de mort, le déclare convaincu d'indignité nationale et prononce la confiscation de ses biens. »

Le 13 octobre 1945, deux de ses avocats, Maître Naud et Maître Baraduc, sont reçus par le général de Gaulle qui refuse de gracier. Son opinion est faite : Laval a joué, il a perdu,il doit payer.

Le lundi 15 octobre 1945, à 12h32, Pierre Laval est fusillé à Fresnes.
Le Vigan Robert Coquillaud dit
Acteur de cinéma, Le Vigan (Né en 1900) est entre 1930 et 1945, I'un des plus prestigieux acteurs de composition du cinéma français dans des films signés Renoir, Duvivier, Chenal, Carné, Becker et Christian-Jaque (« Regain », « les disparus de Saint Agil », « les bas-fonds », « quai des brumes », « la Bandera », « Goupi mains rouges »...).

Sous l’occupation, collaborateur, dénonciateur forcené des milieux artistiques auprès de la Gestapo, il fait des émissions à « Radio Paris » ou il se montre d’un antisémitisme forcené et est l’ami de Céline. Il est condamné à la Libération à dix ans de travaux forcés et à l'indignité nationale à vie (1946). Libéré sous condition, il vit dans la misère et choisit l'exil misérable en Argentine où il meurt en 1972.
Lebrun Albert
Né en 1871, ingénieur des mines à Vesoul, puis à Nancy, il épouse Marguerite Nivoit, fille du futur directeur de l'école des mines, en 1902 et a deux enfants. Élu en 1898 conseiller général d'Audun-le-Roman puis député de Briey en 1900, le plus jeune de France, battant ensuite François de Wendel, il devient, en 1906, président du conseil général de Meurthe-et-Moselle jusqu'en 1932. Député de Briey de 1900 à 1920 (avec une interruption pour partir au front à Verdun comme commandant d'artillerie en août 1914), puis sénateur de 1920 à 1932, il préside dans les deux chambres d'importantes commissions.

Ministre de la Guerre quelques jours en janvier 1913, il participe activement à la reconstruction de la France, en 1918-1919, comme ministre du Blocus et des régions libérées dans les gouvernements Clemenceau, mettant en œuvre son goût prononcé pour l'économie et sa vocation première d'ingénieur. Dans les années 1920, il représente la France à la Société des Nations. Président de la caisse d'amortissement de 1926 à 1931, il participe avec son ami et compatriote lorrain Raymond Poincaré au redressement du franc. Il préside également le conseil d'administration de l'Office national des mutilés et réformés de guerre.

Il est élu président du Sénat en 1931 puis, le 10 mai 1932, après l'assassinat de Paul Doumer, est élu président de la République, et réélu le 5 avril 1939. Pendant ces années, il est obligé de subir la fonction présidentielle qui lui laisse peu de marge de manœuvre pour intervenir dans le débat politique. Il voit monter le péril allemand et soutient les propositions de réforme. En 1934, pour surmonter la crise du 6 février, il nomme l'ancien président de la République Gaston Doumergue à la présidence du Conseil. En 1936, opposé au Front populaire, il accepte néanmoins de nommer le chef de la majorité, Léon Blum, à la présidence du Conseil.

Il adopte, lors des journées de juin et juillet 1940 une position passive, étroitement légaliste, que vient seulement contredire son intervention en faveur de Georges Mandel, arrêté par les Allemands. Quatre jours après le vote des Actes Constitutionnels, il quitte Vichy pour Vizille. Lebrun est arrêté par les Allemands en août 1943 et transféré à Itter d’où il est finalement libéré en octobre. Il passe la fin de la guerre en France.

En 1945, il demande en vain à transmettre le pouvoir aux nouvelles autorités, en tant que président de la République élu jusqu'en 1946, et meurt en 1950. Des funérailles nationales à Notre-Dame de Paris sont organisées et il est inhumé dans le cimetière de Mercy-le-Haut.
Leclerc Philippe
Philippe François Marie, comte de Hautecloque, également connu sous son nom de résistant Jacques-Philippe Leclerc (22 novembre 1902 Belloy-Saint-Léonard, France - 2 novembre 1947 près de Colomb-Béchar en Algérie) est Fils d'Adrien, comte de Hauteclocque (1864-1945) et de Marie-Thérèse van der Cruisse de Waziers (1870-1956).

Officier saint Cyrien il décide peu après l'armistice du 22 juin 1940 de s'évader et de rejoindre de Gaulle à Londres, laissant en France sa femme Auguste de Gargan et ses six enfants. Le général, reconnaissant en lui un chef d'exception, le nomme commandant dès leur première rencontre et lui confie la mission d'aller libérer l'Afrique équatoriale française sous la tutelle des autorités de Vichy. Lui-même décide, pour éviter que des représailles soient dirigées contre sa famille, de prendre le patronyme de Leclerc, courant dans sa région natale.

Leclerc, auto-promu pour l'occasion colonel, rallie ces territoires à la France libre, lui donnant pour la première fois une assise territoriale et stratégique significative. À partir de ces bases, sa colonne, qui compte notamment le capitaine Massu, effectue des raids de plusieurs milliers de kilomètres en direction des postes italiens. Ayant pris l'oasis de Koufra (28 février 1941), il fait le serment avec ses soldats de ne pas déposer les armes avant d'avoir vu le drapeau français flotter sur la cathédrale de Strasbourg. Son engagement dans la France libre lui fait abandonner l'Action française.

Envoyée en Normandie sa 2è Division Blindée (2è DB) débarque tardivement durant l'été 1944. Faisant partie de la 3è armée du général Patton, la division de Leclerc devient parfois même le fer de lance des attaques américaines. Sa division libère Alençon le 12 août, s'illustre dans la forêt d'Écouves, mais butte le 13 août sur Argentan qu'elle ne peut investir, gênant en fait les mouvements américains. Leclerc demande alors l'autorisation de quitter le théâtre des opérations en Normandie, pour « Ne plus perdre un seul homme ici et libérer la capitale de la France ». Le 25 août 1944, il est à Paris. Il reçoit la reddition du général von Choltitz à la gare Montparnasse. Ses troupes libèrent Strasbourg, avant de finir la guerre à Berchtesgaden, en Bavière. Il signe, au nom de la France, le 2 septembre 1945, l'acte de capitulation du Japon à bord du cuirassé Missouri.

Il participe également à la guerre d'Indochine. Le 29 janvier 1946, il rétablit la souveraineté française dans toute la Cochinchine et le Sud-Annam, tout en étant lucide sur la nécessité d'une solution politique. Au Tonkin Hô Chi Minh accueille Leclerc le 26 mars 1946 à Hanoï en lui serrant les mains. Il meurt dans un accident d'avion en Afrique du nord près de Colomb-Béchar, le 28 novembre 1947. Il est inhumé dans la crypte des invalides.
Lecussan Joseph
Officier de marine né en 1895. En 1941, Lecussan (1895-1946) est nommé directeur aux Questions juives à Toulouse, première ville de zone libre où des violences sont exercées contre les Juifs.

Il est enrôlé par Joseph Darnand, qui l'a connu à la Cagoule et nommé chef régional de la Milice à Lyon où il assassine de ses propres mains Victor Basch, président de la « ligue des Droits de l'homme » et son épouse Hélène. Il est « nommé » préfet du Cher en juin 1944.

Arrêté, jugé et condamné à mort, il est fusillé à Lyon le 25 septembre 1946.
Léger Alexis « Saint John Perse »
Alexis Léger, dit Alexis Saint-Léger Léger. Écrivain, poète et diplomate français. Plus célèbre encore sous son nom de plume, Saint-John Perse, naît en Martinique. Reçu au concours des Affaires étrangères en 1913, il commence sa carrière diplomatique en Chine. En 1933, il est nommé secrétaire général du Quai d’Orsay, un poste auquel il demeure jusqu’au printemps 1940 et d’où il exerce sans doute une influence très importante.

Le 19 mai 1940, il apprend par le Journal officiel son renvoi et son remplacement par François Charles Roux, ambassadeur au Vatican. Après avoir refusé le poste d’ambassadeur aux États-Unis, il s’embarque le 17 juin 1940, où il rencontre de Gaulle.

Déchu de la nationalité française par le gouvernement de Vichy, il s’embarque pour les États-Unis où il exerce une influence non négligeable sur certains membres du gouvernement Roosevelt et fait tout son possible pour retarder la reconnaissance du gouvernement provisoire de la France Libre, dont il craint qu’il ne soit le ferment d’une guerre civile, la guerre une fois achevée.

En 1960, il reçoit le prix Nobel de la littérature : son œuvre poétique, rare et publiée sur des dizaines d’années, acquiert alors une reconnaissance mondiale.
Leguay Jean
Sous-préfet de Vitry-le-François, puis secrétaire général de la Marne en 1939-1940, Leguay (1909-1989) est le délégué et le bras droit en zone occupée du Secrétaire général de la police René Bousquet de mai 1942 à janvier 1944. Après la guerre, il fait carrière dans l’industrie et devient président de la Warner Lambert, Inc. de Londres et président des Laboratoires Substantia de Paris.

En mars 1979, il est le premier Français inculpé de crimes contre l'humanité pour la rafle du Vél' d'Hiv, en juillet 1942. Il est à nouveau inculpé le 29 octobre 1986 dans le cadre de l'instruction contre Maurice Papon. Il décède le 3 juillet 1989, avant d'avoir été jugé.
Lehideux François
Neveu de Louis Renault, Lehideux (1904-1998) entre, après des études de droit, de lettres et de science politique, dans le groupe industriel de son oncle. Il en devient administrateur en 1933, et gérant de Renault-Aviation en 1935. En août 1940, il est nommé par les autorités de Vichy responsable du Comité d’organisation de l’automobile et du cycle. En novembre de la même année, il est nommé commissaire à la Lutte contre le chômage, puis il prend en charge, en février 1941, la Délégation de l’Équipement national où il plaide en faveur d’une réorganisation de l’économie française par une meilleure intégration dans l’économie européenne sous domination allemande.

En août, il remplace Pucheu comme secrétaire d’état à la Production industrielle, ce qui l’amène à négocier étroitement avec ses homologues allemands et lui permet d’exprimer son souci de rationalisation et de modernisation de l’Industrie. Il démissionne de son poste le 28 avril 1942 pour revenir à la tête du Comité d’organisation de l’automobile.

Arrêté à la Libération, il est remis en liberté provisoire en 1946. Jugé en 1949, il bénéficie d’un non-lieu pour charges insuffisantes et faits de résistance. Il poursuit alors sa carrière dans l’industrie
Liénart Achille
Ordonné prêtre en 1907, professeur au grand séminaire de Saint-Saulve, aumônier militaire durant la Première Guerre mondiale, Liénart (1884-1973) est nommé évêque de Lille en octobre 1928, à l’âge de 44 ans. En juin 1930, il est créé cardinal.

En juillet 1944, son nom figure sur la liste des prélats que le Gouvernement provisoire souhaite voir remplacer du fait de leur implication dans le régime de Vichy. En 1954, il est nommé prélat de la Mission de France et s’installe à Pontigny dans l’Yonne. Le « Cardinal Rouge » participe au concile de Vatican II.
Loutrel Pierre « Pierrot le Fou »
Né en 1917, Pierre Loutrel aussi connu sous le nom de « Pierrot le fou » est le premier « Ennemi public N°1 » français.

De 1941 à 1944, il est membre de la « Carlingue » (Gestapo française installée rue Lauriston), et c'est durant cette époque qu'il se forge une réputation de meurtrier au sang froid en multipliant les exécutions sommaires. Lorsque le vent tourne au profit des alliés, « Pierrot le fou » qui devenait de tout évidence en peu trop encombrant (à cause de ses dérapages répétées) pour la Gestapo, rejoint la résistance.

Il fait parler de lui lorsque il abat de sang froid un officier allemand à la terrasse d'un café de Toulouse, puis décide de quitter la résistance au profit du grand banditisme.

En 1946, il se tire accidentellement une balle dans la vessie durant le braquage d'une bijouterie parisienne et succombe à ses blessures peu après.
Luchaire Jean
Né à Sienne en Italie le 27 juillet 1901, Luchaire suit des études de journaliste et fonde en 1927 la revue « Notre temps », subventionné par le ministère des Affaires étrangères dirigé par Aristide Briand et qui milite pour l’entente franco-allemande. En 1932, il se lie à Otto Abetz, qu’il rencontre lors du IIIè congrès franco-allemand. Avec lui, il organise camps des séjours culturels pour la jeunesse des deux côtés du Rhin. La position ultra pacifiste qu’il adopte au moment de Munich est dans la droite ligne de son activité politique des années qui précèdent.

Rentré en mars 1940 à Paris, il relance « Notre Temps », subventionné cette fois par le ministre de l’Information, Frossard. Après la défaite, replié dans les Landes, il se rend à Vichy où Laval le charge d’établir des liens avec Abetz, nommé ambassadeur à Paris. Du fait de ses liens privilégiés à la fois avec les Allemands et avec Vichy, Luchaire exerce une influence importante qu’il réussit à convertir dans son domaine professionnel. Rédacteur en chef au Matin, il fonde le 1er novembre 1940 Les Nouveaux temps, après avoir créé un groupement corporatif de la presse parisienne, qui constituera l’ébauche du Comité national de la presse française, fondé en juin 1941 et reconnu en avril 1942 comme l’interlocuteur autorisé de la presse de zone Nord pour le Gouvernement.

Sur le plan politique, il est un partisan acharné de la collaboration, signant en septembre 1943, avec Déat et Darnand un manifeste ultra collaborationniste et appelant en juillet 1944 à une lutte sans pitié contre les résistants. Il s’enfuit en Allemagne, où il est nommé commissaire à l’Information de la Commission gouvernementale créée par Brinon. Réfugié ensuite en Italie, il est arrêté à Merano, transféré en France et jugé par la Cour de Justice de la Seine.

Condamné à mort le 23 janvier 1946, il est exécuté le 22 février 1946 au Fort de Montrouge.
Maadi Mohammed(Al-)
Né en 1903 à Tlemcen.Al-Maadi est fils du Caïd Mahfuz al-Ma'adi. Capitaine d'infanterie dans l'armée française, il quitte l'armée en 1936 et prend la tête d'une association en Algérie qui est liée à la Cagoule de Deloncle.

Début 1941 il adhère au MSR et au RNP dont il est expulsé en tant qu'anti-français. En Janvier 1943, il fonde un bimensuel antijuif « Er Rachid » qui est financé par l'Abwehr.Le journal atteind un tirage de 80 000 exemplaires, et est l'organe du Comité musulman nord-africain créé en avril 1941, et dont al-Ma'adi est président.

Le papier pour l'impression était fourni par Georges Prade, conseiller municipal de Paris mais aussi une des principales autorités de la presse de l’époque et un collaborateur de « Les Nouveaux temps », le journal de Jean Luchaire.

Al-Maadi se met en contact avec les responsables de l’espionnage allemand en France, à qui il propose de créer une force armée pour combattre les Alliés. Grâce au capitaine Wilhem Radecke, de l'Abwehr de Paris, il rencontre Laffont, chef du bureau de la Gestapo parisienne.qui s'occupe d'ouvrir, au n° 40 de la rue Lauriston, un bureau de recrutement. Ils fondent la « brigade Nord-Africaine » que les Allemands nomment par dérision la « SS Mohammed. »

Cette Légion nord-africaine est officiellement constitué le 28 janvier 1944, avec le patronage d'Helmut Knochen, le chef de la Gestapo en France et ses hommes adoptent un uniforme semblable à celui utilisé par la Milice française. Ils combattent la Résistance, surtout les maquis de Corrèze et s’illustrent pour diverses atrocités sur les habitants du Limousin.

En 1944 Al-Maadi fuit en Allemagne où il est accueillit par le Grand Mufti, avec quelques survivants de la brigade, sa femme Mathilde et Denise de Fontfreyde, journalistes à La Révolution nationale et à er-Rachid.

Al-Maadi réussit à gagner l'Egypte où il serait mort en 1957.
Maffre Paul
Membre du KDS de Toulouse, cet agent de la police allemande au bureau IV-4b est responsable de la déportation de plusieurs centaines de Juifs.

Il s’enfuit à la Libération et essaye de se cacher. Reconnu, il est arrêté fin 1944 et fusillé sommairement par les FFI à Valence.
Mamy Jean dit Paul Riche
Journaliste et cinéaste antisémite, Mamy (1902-1949) est invité en avril 1944 près de Francfort au congrès antijuif organisé par le Service Mondial (Weltdienst) de la SS. Agent de la Gestapo, il établit des rapports sur diverses personnalités, participe à diverses perquisitions et dénonce des résistants qu'il conduit à la déportation ou à l'exécution.

Arrêté dès la Libération de Paris, il est condamné à mort et exécuté au fort de Montrouge le 29 mars 1949, malgré une tentative de sa famille de le sauver grâce à une expertise psychiatrique.
Mandel Georges
Né à Chatou en 1885, Mandel est de modeste famille : son père (de son vrai nom Rotschild) est tailleur et avait fui l'Alsace annexée en 1871. Ses grands-parents sont enterrés au cimetière de Marmoutier en Alsace. Durant l'affaire Dreyfus, il baigne dans « une atmosphère dreyfusarde » et est très influencé dans son lycée par les divisions et les affrontements de cette époque. Tout au long de sa carrière politique cette période de luttes intenses marquera profondément Mandel.

Il devient journaliste et à l'âge de 21 ans, entre à « L'Aurore », le journal de Clemenceau avec lequel il aura des relations très étroites mais parsemées de nombreux conflits : le « Tigre » n'apprécie pas toujours ses initiatives ou ses « coups » politiques. En 1906, Clemenceau devient président du Conseil et Mandel entre dans son gouvernement. En 1917 Clemenceau redevient président du Conseil à un moment particulièrement difficile pour les armées françaises ; Mandel contribue au choix de la plupart des ministres de son cabinet.

En 1919, il est élu député de la Gironde avec la vague « Bleu horizon » et se présente aux élections cantonales pour acquérir ainsi une assise locale. A partir des années trente, Mandel dénonce le péril allemand. Le 9 novembre 1933, il fait un discours à la Chambre, publié sous forme de brochure sous le titre : « L'Allemagne réarme. Que faire ? »

Ministre des Postes en 1934, il dirige son administration avec une poigne de fer, n'hésitant pas à révoquer des directeurs incompétents ou des fonctionnaires peu efficaces. En 1935, Hitler ayant rétabli le service militaire obligatoire, il obtient la condamnation de l'Allemagne par la S.D.N. En juin 1935, Laval succède à Flandin ; Mandel s'oppose à Laval sur le dossier éthiopien. (Laval accepte en effet le transfert des deux tiers de ce pays à Mussolini). Le 7 mars 1936 la rive gauche du Rhin est réoccupée par l'Allemagne nazie, le gouvernement Sarraut, affaibli par le manque d'enthousiasme des militaires et de l'Angleterre à l'idée de réagir fermement contre Hitler n'émet qu'une faible protestation auprès de la S.D.N. Mais Georges Mandel ne démissionne pas du Gouvernement.

Après la chute du Front Populaire, Mandel devient ministre des Colonies dans le gouvernement Daladier ; il se prononce pour une alliance avec l'Union soviétique contre l'Allemagne nazie. En 1938, il s'oppose aux « Accords de Munich » soutenu par Paul Reynaud et quelques autres membres du Gouvernement. Ces accords sont ratifiés par la Chambre par 535 contre 75. Mandel, dans un premier temps veut remettre sa démission, mais se ravisant, estime plus courageux de rester. Daladier est renversé le 19 mars 1940, Paul Reynaud lui succède et Mandel accède au ministère de l'Intérieur. Pétain fait son entrée au Gouvernement comme vice-président du Conseil ; Mandel y est favorable car il croit qu'il en résultera un signal positif et que la France se battra jusqu'au bout… il se trompe lourdement. Il fait procéder à l'arrestation de défaitistes et de saboteurs mais n'arrive pas à endiguer le courant pacifiste qui se manifeste ouvertement et se renforce dans le gouvernement. Durant la débâcle de mai et juin 1940, il songe « au réduit breton » pour pouvoir poursuivre la lutte puis à l'Empire colonial.

Finalement après l'échec de ces tentatives, la démission de Reynaud et l'arrivée au pouvoir de Pétain, il s’empare du « Massilia » avec 25 autres parlementaires pour rejoindre l'Afrique du Nord et poursuivre, pense-t-il, la résistance. Il est arrêté avec ses compagnons d'infortune sur les ordres du nouveau Gouvernement puis transféré par Vichy en France métropolitaine. Il est condamné à la prison à vie en même temps que Paul Reynaud. En novembre 1942, il est transféré, tout comme Paul Reynaud, dans un camp de la Gestapo en Allemagne. Quelques mois plus tard, il est déporté au camp de Buchenwald.

Début juillet 1944, les Allemands le livrent à la Milice en le rapatriant en France. Le collaborateur Henriot vient d'être exécuté par la Résistance et la Milice souhaite exercer sa vengeance : elle abat Mandel, le 7 juillet, dans la forêt de Fontainebleau.
Gitton Marcel
Marcel Gitton, de son vrai nom Marcel Giroux, milite tout jeune au sein de la Jeunesse socialiste et de la CGT. Au Congrès de Tours de 1920, il choisit de suivre le Parti communiste et devient rapidement un dirigeant de la Jeunesse communiste et de la CGTU.

Il est choisi pour entrer, alors qu'il est encore très jeune, dans les instances dirigeantes du parti communiste : au comité central en 1928, puis au bureau politique en 1932. En 1936, il devient secrétaire à l'organisation, c'est-à-dire le numéro trois du parti derrière Maurice Thorez et Jacques Duclos et sera élu député de la Seine en mai 1936. Défenseur du pacte germano soviétique, il écrit de nombreux articles dans l’« Humanité » et suit la ligne officielle du PCF jusqu'en septembre 1940. A ce moment, après son arrestation par la police, le « Comité de Rassemblement pour la Révolution » avec Jacques Doriot, dont il se retire en mai 1941 pour devenir dirigeant du Parti Ouvrier et Paysan français (POPF), parti des communistes collaborationnistes qui regroupe beaucoup d'élus nationaux ou locaux, mais peu de militants.

Marcel Gitton est exécuté le 5 septembre 1941 dans une rue de Paris, probablement sur ordre de la direction du Parti communiste, entré dans la Résistance.
Marion Paul
Journaliste de formation, Marion (1899-1954) est membre en 1923 de la Section française de l’internationale communiste (SFIC). En 1926 il fait un long séjour à Moscou et en 1929 il s’affilie à la SFIO.

En 1936 il change complètement de courant et adhère au PPF de Jacques Doriot. Mobilisé en 1939, fait prisonnier, il est libéré en, 1941 sur l’intervention d’Otto Abetz De 1941 à1944 il est Secrétaire d’État à l’Information et en 1944 Secrétaire d’État auprès du chef du gouvernement. Il suit Pétain à Sigmaringen.

Condamné à dix ans de prison le 14 décembre 1948 et gracié en 1953 pour raisons médicales, il meurt de maladie en 1954
Marquet Adrien
Avec Déat et Barth'>Barthélemy Montagnon, Marquet (1884-1955) rompt en 1933 avec la SFIO et fonde le « Parti socialiste de France ». Ministre du Travail au lendemain de la manifestation du 6 février 1934, il met en œuvre une politique de lutte contre le chômage et de grands travaux inspirée des principes de la planification. Député maire de Bordeaux, il accueille dans sa ville la retraite du gouvernement Reynaud.

Dernier ministre de l’Intérieur de la Troisième République, il conserve ce portefeuille dans le premier cabinet de l’État français, tentant de limiter l’épuration du corps préfectoral, mais se montre favorable à la collaboration de ses services avec la Gestapo. Il autorise le « Petit Parisien » de réapparaître.

Son remplacement par Peyrouton, en septembre 1940, marque son effacement de la scène politique, l’ancien « néo » gardant prudemment ses distances vis-à-vis du RNP. Il reste maire de Bordeau où il protège le grand Rabbin Cohen.

Il est condamné à dix ans de privation des droits civiques en 1948. Libéré de Fresnes en 1951, il meurt en 1955.
Martin Frédéric, dit « Rudy De Mérode »
Rudy de Mérode né en 1905, pseudonyme de Frédéric Martin, est un ancien entrepreneur des travaux publics à Metz. Il travaille sur la ligne Maginot et livre des plans de défense aux Allemands. Il est pris et condamné à 10 ans de prison à Clairvaux.

Il profite de la débâcle pour s’échapper et est repéré par Otto Brandl qui l’engage fin 1940 comme agent de l’Abwehr. Il cumule pendant l’occupation diverses fonctions, entre affaires et tortures, dans un hôtel particulier de Neuilly. Il se spécialise notamment dans le vol d’argent et d’or (4 tonnes !)

A la fin de la guerre, il réussit à passer en Espagne et vit à Madrid sous le pseudonyme « le prince de Mérode ». Il continue ses activités commerciales avec d’anciens nazis et collaborateurs. Il vivait encore tranquillement en Espagne dans les années 1970. On ne connaît pas la date de sa mort.
Maurras Charles
Né le 20 avril 1868 à Martigues, issu d’une vieille famille provençale, atteint de surdité dès l’enfance, Charles Maurras grandit dans un milieu traditionaliste et fait ses études au collège catholique d’Aix-en-Provence.

Venu adolescent à Paris, il se voue à l’étude des humanités gréco-latines ; à dix-sept ans il entame une carrière de journaliste et publie son premier article dans les Annales de philosophie chrétienne. Il collabore par la suite à différents journaux et revues : « L’Événement », « La Revue bleue », « La Gazette de France », « La Revue encyclopédique ». Il s’y fait le chantre d’une conception classique de la « véritable » pensée française, contre les excès irrationnels du romantisme, qu’il considère comme une forme de décadence.

Sa pensée politique en fait le défenseur d’un patriotisme, que Maurras qualifie lui-même de « nationalisme intégral » et qui repose sur la condamnation sans appel des erreurs commises depuis la Révolution, le rejet de tous les principes démocratiques, jugés contraires à l’inégalité naturelle, le retour enfin à une monarchie héréditaire. En 1899, il rejoint l'Action française qu'il convertit au royalisme, crée le groupe des Néo-monarchistes et fonde, en 1899, la revue de « L’Action française ». Il lance le 21 mars 1908 le quotidien « L'Action française », organe du « nationalisme intégral ».

Son militantisme conduit Maurras à militer en faveur du catholicisme comme principe d’ordre social ; mai agnostique convaincu, il s’attire les foudres de l’Église, qui condamne L’Action française en 1926 et met à l’index plusieurs livres de l’écrivain. Maurras exerce une grande influence sur une partie de la jeunesse, qui se groupe dans le mouvement des « Camelots du roi ».

Dès après la Première Guerre mondiale il dénonce l’insuffisance du traité de Versailles et condamne, par anti germanisme, la politique de rapprochement avec l’Allemagne menée par Briand ; mais par crainte de la menace communiste, il approuve les accords de Munich et se fait le défenseur, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, des thèses pacifistes. Il est élu à l’Académie française le 9 juin 1938.

En 1940, il salue comme une « divine surprise » l’arrivée du maréchal Pétain au pouvoir. Certains sympathisants de l'Action française jouent un rôle important à Vichy. Mais Maurras n'est pas suivi dans sa politique opposée à la fois aux « dissidents » de Londres et aux collaborateurs.

Arrêté en septembre 1944, il est condamné en 1945 par la haute cour de justice de Lyon à la réclusion à perpétuité et à la dégradation nationale ; il est interné à Riom, puis à Clairvaux. Sa santé déclinante le fait admettre à la clinique de Saint Symphorien lès Tours. Il s’éteint le 16 novembre 1952.
Mayol de Lupé Jean
Jean Mayol de Lupé naît le 21 janvier 1873 à Paris. Issu d'une famille aristocratique, il est le fils du vicomte Henri de Lupé et de Madame de Caracciolo-Girifalco, issue de l'une des plus anciennes familles de l'aristocratie napolitaine. L'enfant fait ses études en internat dans le Poitou à l'abbaye des Bénédictins. Il est ordonné prêtre le 10 juin 1900 et devient chevalier ecclésiastique d'un ordre autant militaire que religieux : l'Ordre de Saint Georges Constantinien.

Lorsque la Grande Guerre éclate, il part se battre comme aumônier militaire au sein de la 1ère division de cavalerie. Prisonnier dès le mois de septembre 1914, il reste en captivité pendant deux années avant de bénéficier d'une mesure de clémence de la part des Allemands. Revenu en France en 1916, il reprend sa place d'aumônier au front au tout début de l'année 1917. Il sert en Champagne, à Verdun et dans la Somme où il est gravement blessé en 1918. Il finit la guerre en dans un hôpital militaire de Rouen. Il est cité à trois reprises à l'Ordre de l'armée et se voit remettre seize décorations aussi bien françaises qu'étrangères. Aux yeux de tous, c'est un véritable héros.

Au sortir de la guerre, il décide de rester dans l'armée. Aventurier dans l'âme, de Lupé demande à être affecter dans la « coloniale ». Il rejoint l'armée d'Orient et sert au Liban et en Syrie où il est fait Chevalier de la Légion d'Honneur. Victime d'une longue maladie, il quitte l'armée en 1927 et retrouve la vie civile. Homme d'église, aristocrate, héros de la Grande Guerre, lettré et cultivé, il est contacté par le Ministère de l'Education Nationale pour organiser diverses missions culturelles. C'est dans ce cadre qu'il rencontre l'ambassadeur de France en Allemagne, André François Poncet.

Au gré de ses voyages et des réceptions, il fait la connaissance de plusieurs nazis influents. S'il ne semble pas partager totalement leurs idées politiques, il en est malgré tout qui le séduisent. En 1938, De Lupé est convié par les autorités du IIIè Reich au « Parteitag ». Il se lie d'amitié avec Otto Abetz, futur ambassadeur auprès de Vichy. Toujours en 1938, Mayol de Lupé, considéré comme étant un « élément sûr » est contacté par le service de renseignement militaire français afin de mener une mission en Italie : il doit évaluer l'attitude de Mussolini en cas de guerre franco-allemande. Le rapport détaillé fourni par l'ecclésiastique au 2ème Bureau est formel : En cas de conflit, le Duce rejoindra son allié allemand et se retournera contre la France.

En septembre 1939 de Lupé, 66 ans, se porte volontaire pour partir au feu. La commission d'inspection rejette sa demande. Il reste à Paris où il est brancardier pour la défense passive. De Lupé quitte Paris lorsque la capitale est déclarée ville ouverte. De retour en septembre 1940, il est conduit à revoir Otto Abetz pour négocier la libération de certaines de ses connaissances. En 1941, lorsque Berlin passe à l'attaque à l'Est, Vichy autorise la constitution de la LVF. Abetz accepte de libérer à nouveau quelques amis de Mayol de Lupé à la condition que ce dernier serve en qualité d'aumônier dans la L.V.F. La lutte contre le Bolchevisme entre pleinement dans les opinions idéologiques de ce « moine-soldat ». Après hésitation, De Lupé répond par l'affirmative.

De Lupé sert en U.R.S.S. sous uniforme allemand et n'hésite pas à risquer sa vie pour être au plus près des hommes de la L.V.F. En avril 1942, il écrit une longue lettre au Führer, insistant sur le fait que de nombreuses promesses allemandes ne sont pas tenues ; par exemple, chaque engagé volontaire de la L.V.F devait automatiquement déclencher la libération d'un prisonnier de guerre retenu sur le territoire du Grand Reich... En janvier 1943, il est décoré de la Croix de Fer de 2ème classe et fait pour l'occasion la couverture du célèbre magazine « Signal ». En 1944 il participe à plusieurs meetings avec le général Puaud et de Jacques Doriot. Au vélodrome d'hiver, le 21 avril 1944, parlant des volontaires français en U.R.S.S, il déclare à la tribune : « C'est un beau mystère, une chanson de geste, qu'écrivent nos gars à la pointe de leur baïonnette ».

Lorsque la 33è Grenadier-Division der Waffen-SS « Charlemagne », composée pour partie d'anciens de la L.V.F, est constituée, De Lupé décide de rester et de jouer son rôle d'aumônier général. Il part pour le camp de Wildflecken où la division est instruite. Trop âgé pour suivre les SS Français engagés en Poméranie, il reste en Allemagne et s'installe à Munich attendant la fin de la guerre. En 1945, il est arrêté par les Américains à la demande des autorités françaises.

Il rentre en France pour être enfermé à la prison de Fresnes où il côtoie quelques uns de ses anciens camarades. Il est accusé entre autres de collaboration notoire et de port de décorations ennemies. Le verdict tombe : 15 années de réclusion, confiscation de tous ses biens et dégradation nationale. En mai 1951, il bénéficie d'une mesure de grâce et est remis en liberté conditionnelle. Il meurt en juin 1956. Il est inhumé au village de Lupé.
Ménétrel Bernard
Né le 22 juin 1906, il est le médecin personnel et le conseiller de Pétain, il admire la décision des Allemands de procéder au « déracinement définitif de la juiverie ». Après avoir suivi Pétain à Sigmaringen, il est placé en résidence surveillée.

A son retour en France en mai 1945, il est interné à la prison de Fresnes qu'il quitte pour raison de santé en 1946. Il meurt accidentellement le 31 mars 1947.
Mesnard René Albert
Journaliste et syndicaliste, membre de la SFIO, puis du parti néo-socialiste de Marcel Déat. En 1940 il édite l’hebdomadaire « L’Atelier ». En 1941 il est trésorier du Centre syndicaliste de propagande et en 1942 président du Comité ouvrier de secours immédiat (COSI) et membre du Centre d’information ouvrière et sociale (CIOS), qui soutien les mesures du gouvernement Laval, notamment l’institution du STO.

En 1944 il fuit à Sigmaringen. Il est tué en 1945 lors d’une attaque aérienne.
Michelin Marcel
Industriel français. Ce membre dirigeant de la firme de pneumatique de Clermont-Ferrand est été arrêté à Clermont-Ferrand par la Gestapo et déporté à Burenwald, pour mourir quelques mois plus tard à Ohrdruf.
Montandon Georges
Anthropologue - ethnologue, caution scientifique du Commissariat général aux questions juives, Montandon (1879-1944) dirige la revue antisémite « L'Ethnie française », rédige la brochure « Comment reconnaître un juif » et donne des « cours » à l'Institut d'études des questions juives…

Il est blessé dans un attentat préparé par des résistants, à Clamart, le 3 août 1944 et lors duquel sa femme est tuée. Transporté en Allemagne, il meurt dans un hôpitale de Fulda (Hesse) le 30 août 1944 des suites de ses blessures.
Moog Robert, alias Boby
Agent-double infiltré dans la Résistance, tenu pour responsable de la destruction de nombreux réseaux de résistance pour le compte de l'Abwehr de Dijon et de la Sipo-SD de Lyon, Moog a arrêté le général Delestraint (Armée Secrète) et René Hardy (résistance « fer »), et semble être à l'origine de l'arrestation de Berthie Albrecht, décapitée à la hache à Fresnes. On suppose qu’il est mort dans un accident d'avion en 1945 entre Fulda et Francfort.
Mordrelle Olivier
Mordrelle Olivier, alias Olier Mordrel (1901–1985) est un autonomiste breton. En 1922 il est président de l’Union de la jeunesse de la Bretagne et en 1927 co-président du Parti autonomiste Breton (PAB). En 1931 il fonde le Parti national Breton (PNB) et des périodiques comme « L’Heure Bretonne », Breitz Atao (1922–1939), « Peuples et Frontières » (1929–1939) et « Stur » (1936–1943). En 1938 il est condamné à un an de prison pour « atteinte à l’unité de la nation ».

En 1939 il fuit à Berlin, et est condamné à mort par contumace en mai 1940. Il revient en juillet 1940 et reprend en main le PNB. Il repart en Allemagne en fin 1940 et revient en 1942.

En 1944 il fuit à Sigmaringen et entre au « gouvernement Doriot ». En 1945 il fuit au brésil. En 1946 il est condamné à mort par contumace. Il revient en France en 1972.
Moulin Jean
Né le 20 juin 1899 à Béziers d’un père professeur d'histoire, Jean Moulin fait des études de droit à Montpellier et entre tôt dans la carrière préfectorale : secrétaire général de Préfecture à Montpellier, il est en 1925 le plus jeune sous-préfet de France, à Albertville en Haute-Savoie. Il appartient à plusieurs cabinets ministériels, notamment celui de Pierre Cot, Ministre de l'Air dans le gouvernement du Front Populaire d'où il s'engage dans l'aide clandestine à l'Espagne républicaine.

Nommé préfet en mars 1937, il est le plus jeune préfet de France ; il est à Rodez en 1938 puis à Chartres l'année suivante. En septembre 1939 il est maintenu en affectation spéciale à Chartres où il fait face à l'exode de la population. Le 17 juin 1940, il reçoit les premières unités allemandes qui veulent lui faire signer une déclaration accusant des unités de tirailleurs africains d'atrocités envers des civils à Saint-Georges-sur-Eure, en réalité victimes des bombardements allemands. Maltraité et enfermé parce qu'il refuse de signer, il se tranche la gorge dans sa cellule.

Soigné in extremis par les Allemands, il reste à son poste avant d'être, comme préfet de gauche, révoqué par Vichy début novembre ; il part pour la zone sud, s'installe dans la maison familiale de Saint Andiol (Bouches-du-Rhône) et prend contact avec les principaux mouvements de résistance. En septembre 1941, il quitte la France et rejoint l'Angleterre depuis le Portugal après avoir traversé l'Espagne. A Londres, il est reçu par le général de Gaulle auquel il fait le compte-rendu de l'état de la résistance en France et de ses besoins. Le général renvoie Moulin en métropole avec pour mission de rallier et d'unir les mouvements de résistance et de créer une Armée secrète en séparant le militaire du politique.

Jean Moulin est parachuté sur les Alpilles le 2 janvier 1942. Il installe son Q.G. à Lyon. Délégué Général de De Gaulle, « Rex », alias Moulin, commence à mener sa tâche complexe et délicate en zone sud. Il rencontre Henri Frenay, Emmanuel d'Astier et Jean-Pierre Lévy, responsables des trois principaux mouvements de la zone sud « Combat », « Libération » et « Franc-Tireur », leur apporte une aide financière et parvient, non sans mal, à aplanir leurs différends. Son action aboutit en octobre 1942 à la création de l'Armée Secrète (AS) dont le commandement est confié au général Delestraint puis, au début de l'année 1943, à la création des « Mouvements Unis de Résistance » (MUR) rassemblant Combat, Libération et Franc-Tireur.

En février 1943, il se rend à nouveau à Londres où il rend compte de sa mission et est décoré par le général de Gaulle de la Croix de la Libération. De retour en France fin mars, devenu « Max », il est le seul représentant du général de Gaulle pour la Résistance. Ses efforts aboutissent à la constitution du Conseil National de la Résistance (CNR) dont la première réunion se tient sous sa présidence au 48 de la rue du Four à Paris, le 27 mai 1943. Il s'agit d'un conseil réunissant les responsables des mouvements des deux zones et des responsables politiques et syndicaux. Le CNR adopte une motion reconnaissant le général de Gaulle comme seul chef de la France Combattante.

Dans le but d'organiser rapidement la relève à la tête de l'Armée Secrète qui vient d'être décapitée par l'arrestation du général Delestraint, Moulin en convoque les responsables pour le 21 juin 1943 à Caluire chez le Docteur Dugoujon. Mais à la suite de dénonciations, la Gestapo menée par Klaus Barbie intervient : tous sont arrêtés et emmenés à la prison du Fort de Montluc.

Sauvagement torturé par les hommes de Barbie, Jean Moulin est transféré avenue Foch à Paris puis dans une villa de Neuilly, où la Gestapo a coutume « d'interroger » des personnalités importantes ; tous ses tortionnaires s'acharnent sur lui mais il ne parlera jamais. Devant cet échec, Berlin exige son transfert. C'est dans le train qui l'emmène en Allemagne, quelque part entre Metz et Francfort qu'il meurt le 8 juillet 1943.

Ses cendres, jusqu'alors déposées au Père Lachaise, ont été transférées au Panthéon le 19 décembre 1964. « Comme Leclerc entra aux Invalides, avec son cortège d'exaltation dans le soleil d'Afrique et les combats d'Alsace, entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège. Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi, et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé… » (André Malraux, Transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon)
Paoli Pierre-Marie
Né en 1921 dans le Berry, employé dans la perception, Paoli entre le 31 mars 1943 comme interprète aux services de la Gestapo de Bourges. Devenu agent du KDS d'Orléans puis de la Gestapo de Bourges, il devient Scharführer SS.

Tortionnaire, il est responsable à lui seul de centaines d'exécutions et fait déporter tous les prisonniers qui survivent à ses sévices.

Il s'enfuit à la libération mais est arrêté à la frontière danoise par les Anglais le 16 mai 1945. Remis aux autorités françaises, il est jugé une première fois par le Tribunal militaire de Bourges le 3 mai 1946, puis à Nancy quelques jours plus tard.

Condamné à mort, il est exécuté à Bourges le 15 juin 1946.
Papon Maurice
Maurice Papon est né le 3 septembre 1910, à Gretz-Armainvilliers (Seine-et-Marne), en France. Après de brillantes études secondaires au lycée Montaigne et au lycée Louis-le-Grand à Paris, il fait des études de droit et de lettres et entre dans l'administration. Il obtient son premier poste au sein du cabinet du ministère de l'Air, à 21 ans.

En août 1935, il est nommé rédacteur au ministère de l'intérieur puis devient chef de cabinet de Maurice Sabatier, alors directeur des affaires départementales et communales. Après une courte mobilisation au 2è régiment d'infanterie à Tripoli, il est rapatrié pour raison de santé en octobre 1940. Alors qu'il se situait plutôt à gauche avant la guerre (il avait soutenu notamment le Front populaire), il adopte en 1940 les idées de la « Révolution nationale » du Maréchal Pétain. Maurice Sabatier le nomme, fin 1940, directeur de cabinet du secrétariat général pour l'administration du ministère de l'intérieur, puis secrétaire général de la préfecture de la Gironde, de juin 1942 à la Libération.

Bras droit du préfet, il est chargé plus particulièrement des questions de police et des affaires juives. Jusqu’en mai 1944, ses services recenseront les Juifs dans les hôpitaux, les sanatoriums et les maisons de retraite et organiseront, à la demande des Allemands, l'arrestation et la déportation des Juifs de la région bordelaise vers le camp de Drancy. Ainsi, il a ordonné l'arrestation de 1 560 Juifs, dont des enfants et des personnes âgées, entre 1942 et 1944. La plupart de ces gens ont été déportés à Auschwitz.

Après la guerre, compte tenu des services rendus à la Résistance, Maurice Papon est confirmé dans ses fonctions par le Général de Gaulle et n'est pas été inquiété par la commission d'épuration. D'abord nommé préfet des Landes, il réintègre le ministère de l’Intérieur en octobre 1945. Il poursuit alors une brillante carrière de haut fonctionnaire. Il est nommé préfet de Corse en 1947, puis préfet de Constantine (Algérie) en 1949. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur en 1948. En 1951 il devient secrétaire général de la préfecture de police de Paris. En 1954 il part pour le Maroc comme secrétaire général du protectorat, où il aide à réprimer les nationalistes marocains. Il est nommé officier de la Légion d'honneur. En 1956 il retourne à Constantine pendant les troubles algériens.

En 1958, Maurice Papon est nommé préfet de police de Paris. Il obtient à cette époque la carte de combattant volontaire de la Résistance qui reconnaît sa participation à la Résistance. Le 17 octobre 1961, à Paris, les forces de police placées sous son autorité répriment très brutalement une marche de paix organisée par le Front de libération national algérien : un grand nombre de civils algériens trouvent la mort. Bien que le nombre de victimes soit inconnu, les historiens s'accordent généralement sur le chiffre de 200 morts.

En 1966, à la suite de l’affaire Ben Barka (le chef de l’opposition marocaine est enlevé en plein Paris (la police est soupçonnée de collaboration), Papon est remplacé. Il est nommé en 1967 présidents de Sud-Aviation. En 1968 il est élu député gaulliste du Cher. En 1972 il devient président de la commission des finances de l’Assemblée nationale. Il est réélu député en 1973. De 1978 à 1981, il est ministre du Budget dans le second gouvernement de Raymond Barre.

Inculpé en 1983, à la suite de plaintes déposées en 1981, il est jugé à partir d'octobre 1997 et est condamné le 2 avril 1998 à « dix ans de réclusion criminelle » pour « complicité de crimes contre l'humanité ». Après une tentative de fuite en Suisse, il est emprisonné en 1999, mais libéré pour raisons de santé, après une décision de la Cour de Cassation, le 18 septembre 2002. Il meurt en février 2007.
Paty de Clam (du) Charles
Charles Claude Marie Victor Mercier du Paty de Clam (1895 - 1958) est issu d’une famille de l’aristocratie Son père est mêlé de près à l’affaire Dreyfus. Haut fonctionnaire, il participe à la guerre de 14-18 comme volontaire.

En 1936 il est gouverneur au Liban nord. Il est relevé de ses fonctions par le Général Catroux en 1941, car il ne donne pas suite aux ordres de De Gaulle. Il retourne à Vichy où en 1944 il devient commissaire général aux questions juives en remplacement de Louis Darquier de Pellepoix.

Maurrassien, il est choisi à ce poste parce qu'il est le fils du colonel Armand du Paty de Clam, accusateur durant l'affaire Dreyfus. Il se montre plus modéré que Darquier, pratiquant un antisémitisme « à la française » éloigné des préoccupations raciales des nazis. Il accepte ce poste avec l'accord de la Résistance afin de le saboter, ce qu'il aurait fait.

Arrêté quelques mois plus tard à la Libération, il est condamné pour intelligence avec l'ennemi. Jugé en 1947, du Paty de Clam est relevé de l’indignité nationale le 19 juin 1947 du fait de ses activités résistantes. Malade durant sa détention, mal soigné, il meurt quelques mois après sa sortie de prison.
Pétain Philippe, maréchal
Né à Cauchy-à-la-Tour (Pas-de-Calais) en 1856, Henri Philippe Pétain entre à Saint-Cyr puis à l'Ecole de guerre où il est professeur de 1901 à 1910. Vainqueur à Verdun en 1916, il est nommé commandant en chef des forces françaises après l'échec du Chemin des Dames en 1917. Promu maréchal de France en 1918, il entre à l'Académie française en 1929. Il devient ministre de la Guerre du gouvernement Doumergue en 1934 et est nommé ambassadeur à Madrid en 1939.

Il est vice-président du Conseil dans le cabinet Reynaud en mai 1940. Président du Conseil, il déclare le 16 juin 1940 à 23 heures qu'il faut demander l'armistice avec l'Allemagne. Il est signé le lendemain et Pétain prononce un appel aux Français : « j'ai fait don de ma personne à la France ». Le 10 juillet 1940, investi des pleins pouvoirs par l'Assemblée nationale, il devient, à 84 ans, chef de l'Etat français. Le gouvernement s'installe à Vichy le 2 juillet 1940.

Le 8 octobre, Pétain fixe les grands principes de la « révolution nationale », nouvel ordre moral autour des notions de « Travail, Famille, Patrie » : institution des Chantiers de jeunesse, Charte du travail interdisant les grèves, statuts contre les Juifs qui vont au-delà des demandes allemandes... Il rencontre Hitler à Montoire le 24 octobre 1940 et engage la politique de collaboration initiée par Pierre Laval qu'il renvoie le 12 décembre 1940, mais qu'il est contraint de rappeler le 19 avril 1942, pour bénéficier de ses bonnes relations avec les Allemands.

En août 1942, il évoque « le vent mauvais » qui se lève et condamne la Résistance. En décembre 1943, l'ultimatum de Hitler accentue la mise au pas de la France et l'oblige à nommer au gouvernement des collaborateurs encore plus fanatiques : Joseph Darnand secrétaire général au Maintien de l'ordre, Philippe Henriot au secrétariat d'Etat à l'Information et à la Propagande.

Le 20 août 1944, il est évacué à Belfort puis à Sigmaringen. Il se livre aux forces françaises en avril 1945 pour être jugé par la Haute Cour de justice. Condamné à mort en 1945, sa peine est commuée en détention perpétuelle à l'île d'Yeu où il meurt le 23 juillet 1951.
Peyrouton Marcel
Marcel Peyrouton, de son nom complet Bernard Marcel Peyrouton, né le 2 juillet 1887 et mort le 6 novembre 1983, est un homme politique français.

Juriste de formation, franc maçon, il est en 1910 au ministère des colonies. Résident général de France en Tunisie de juillet 1933 à mars 1936 puis à nouveau en juin 1940, il exile les dirigeants nationalistes du Néo-Destour, dont Habib Bourguiba, dans le sud de la Tunisie.

En 1936 il est démis de son poste et devient ambassadeur à Buenos Aires

Du 18 juillet au 6 septembre il est Secrétaire général de l’Administration et de la Police. puis à partir de cette date et jusqu’au 16 février 1941 Ministre secrétaire d’État à l’Intérieur. Organisateur de la « Révolution bureaucratique » de Vichy, il il signe (aux côtés de Pétain, Pierre Laval, Raphaël Alibert, Charles Huntziger, René Belin, Paul Baudoin et François Darlan) et applique le texte discriminatoire du 3 octobre 1940 envers les juifs. Il organise l’arrestation de Pierre Laval fin 1940.

Ambassadeur en Argentine du 16 février 1941 au 28 avril 1942, il est sera ensuite gouverneur de l'Algérie du 20 janvier au 3 juin 1943. Il démissionne à l’arrivée de De Gaulle. Il est mis aux arrêts jusqu’en 1948. Il est acquitté par la Haute Cour de Justice après 5 ans de détention.
Platon Charles, amiral
(Pujols, 1886 - Valojoux, Dordogne, 1944). Nommé secrétaire d'État aux Colonies par le maréchal Pétain (septembre 1940), Platon s'efforça de conserver ces territoires dans la mouvance de Vichy.

Il devient secrétaire d'Etat du gouvernement Laval chargé de la coordination des trois armes et responsable de la police antimaçonnique et fait partie d'une tentative des ultras de la collaboration avec Déat et de Brinon pour demander à Pétain de s'engager plus nettement encore dans la collaboration avec les nazis.

Après avoir quitté le gouvernement en mars 1943, il est arrêté en juillet 1944. Mis en résidence surveillée en Gironde, il est sommairement exécuté par les FFI le 18 août 1944.
Ploncard d’Assac Jacques Ploncard, dit
Disciple de Drumont et de Maurras, membre de l’Action française, associé d'Henry Coston, journaliste violemment antisémite, nationaliste d’extrême droite, Jacques Ploncard (1910-2005) est membre du « Cercle aryen ». Il milite pour la révolution nationale du Maréchal et est décoré de la Francisque.

Condamné à mort par contumace le 29 mai 1947, il s'exile au Portugal où il séjourne 20 ans ; il est le conseiller et biographe du dictateur Salazar.

Amnistié, il ne revient en France qu'après la révolution des Oeillets en 1974. Il devient un propagandiste virulent du « complot judéo-maçonnique » et milite dans les mouvements d’extrême droite francais.
Poincaré Raymond
Raymond Poincaré naît le 20 août 1860 à Bar-le-Duc d’un père ingénieur. Après des études de droit à Paris, il est avocat en 1882. Il est élu député et siège de 1887 à 1903 dans les rangs de la droite républicaine modérée. Ministre de l’éducation en 1893 sous la présidence Sadi Carnot (1837-1894), il est ministre des finances en 1894 pour revenir à l’éducation l’année suivante. De 1903 à 1913 il siège au sénat et est élu à l’académie française en 1909.

En 1912 – 1913 il est président du conseil d’un cabinet libéral sous la présidence d’Armand Fallières (1841-1931). Il prolonge la durée du service militaire de deux à trois ans. En 1913 il est président de la République française et le reste jusqu’en 1920. Il est l’âme de la Triple Entente tournée contre l’Allemagne et de l’Union Sacrée des partis politiques durant la guerre. Il fixe les objectifs du conflit : le retour de l’Alsace-lorraine à la France et l’annexion de la Rhénanie et de la Sarre.

Elu sénateur de 1920 à 1934, il préside la commission des réparations du Sénat et suit une politique de très grande fermeté dans l’exécution du traité de Versailles par les vaincus… C’est ainsi qu’en 1922 il est à l’origine de la chute du cabinet Briand, à qui il reproche sa politique de rapprochement avec l’Allemagne. Il remplace Briand à la tête du gouvernement sous la présidence d’Alexandre Millerand (1859-1943) et ordonne en janvier 1923 l’occupation de la Ruhr devant le s atermoiements de l’Allemagne dans la question des réparations. Mais en 1924 devant la désapprobation unanime de cette occupation, il est obligé de faite des concessions et de signer le plan Dawes. Le 1 juin il se retire suite à la victoire du cartel des gauches.

Il redevient président du conseil en 1926, appelé par le président Gaston Doumergue (1863-1937). Il prend aussi le portefeuille des finances et réussit à stabiliser le franc. Il se retire le 27 juillet 1929 suite à des problèmes de santé. Il décède à Paris le 15 octobre 1934.
Poinsot Pierre
Commissaire des Renseignements Généraux en service à Bordeaux jusqu'en 1943, connu pour sa haine anti communiste et antigaulliste, Poinsot forme une brigade d’une vingtaine d’hommes qui vont arrêter quelque 900 résistants.

Il devient ensuite commissaire aux Affaires Juives, puis travaille sous les ordres directs de la Gestapo. Il s'enfuit avec la Milice de Darnand en août 1944.

Arrêté le 24 avril 1945 en Suisse alors qu’il est porteur d’une somme de 500 000 Francs, il est jugé le 15 juin 1945 à Moulins, condamné à mort et à la dégradation nationale et exécuté à Riom le 16 juillet 1945. Au moment de son exécution, il rajoute: « Si j’avais su, j’en aurais fait bien davantage ».
Puaud Edgar
Né le 29 octobre 1889, Edgar Puaud entre à l'école de sous-officiers de Saint Maixent. A la fin de la première guerre mondiale, il est capitaine. Après une courte expérience dans le civil à Niort, Puaud rejoint la Légion Etrangère. Il participe aux campagnes du Maroc, du Levant et du Tonkin d'où il revient commandant.

Après la campagne de France, Puaud est lieutenant-colonel dans l'armée d'armistice française et est affecté à Montauban de 1940 à 1942. Après une courte mutation à Agen, il s'engage dans la légion tricolore en juillet 1942 où il devient le chef d'état-major du général Gaby tout en étant placé à la tête du dépôt de Guéret. Il devient colonel au mois de décembre de la même année. A son engagement dans la LVF, il est à la tête de 3 bataillons français engagés en Biélorussie dans la lutte anti-partisans. En septembre 1943, il reçoit le commandement de la LVF ainsi que l'équivalence de son grade de colonel dans l'armée allemande.

A la fin de l'hiver 1943-44, il revient en France afin de participer à une campagne de propagande. A cette occasion, il est promu général de brigade en avril 1944 et commandeur de la légion d'honneur. Cette même année, les volontaires français de la Französische SS-Freiwilligen-Sturmbrigade « Frankreich » et les volontaires français de la LVF sont réunis en août 1944 au sein d'une nouvelle unité : la Waffen Grenadier-Brigade der SS « Charlemagne ». Cette briage devient la division SS « Charlemagne » en février 1945.

Bien qu'il prenne la tête des SS français, son grade de général n'est pas entièrement reconnu par la Waffen SS et Puaud reste sous l'autorité de Gustave Krukenberg. Il mène au combat sa division jusqu'à sa disparition, après avoir été très grièvement blessé, le 6 mars 1945 près de Belgard en Poméranie. Sa mort après capture par les Russes est une quasi-certitude.
Pucheu Pierre
Industriel et homme politique français, ancien élève de l’École normale supérieure Pierre Pucheu (1899-1944) occupe plusieurs portefeuilles de février à juillet 1941 ; il est secrétaire d’État à la Production industrielle et en particulier celui de l’Intérieur à partir du 11 août 1941, sous le ministère Darlan. Il est associé à l'élaboration de la liste des 50 fusillés de Chateaubriand. Écarté du pouvoir après le retour de Laval, il essaie de rejoindre le général Giraud quelques mois plus tard.

En novembre 1942, il rejoint l’Espagne, et ne parvient en Afrique du Nord qu’en mai suivant. Arrêté peu de temps après son arrivée, il est mis en accusation le 18 août 1943 devant le tribunal militaire de Mekhnès, où il est jugé à partir du 4 mars 1944. Le 11, il est condamné à mort pour intelligence avec l’ennemi, en particulier pour avoir mis la police au service de l’occupant. De Gaulle refuse la grâce pour « raison d’État ».

Pucheu est exécuté le 20 mars 1944. Les classes moyennes et la bourgeoisie voient dans cette exécution le signe d’une mainmise communiste sur la France combattante.
Pujol Georges
Ancien résistant passé à la Gestapo française, agent de la « Stosstrupp » (Commandos d'exécution et d'élimination) du KDS de Toulouse, tortionnaire, Pujol s'enfuit en juin 1944 et abat lui même plusieurs complices susceptibles de le démasquer.

Arrêté malgré tout en août 1944, il est immédiatement jugé. Condamné à mort, il est exécuté en compagnie de deux autres tortionnaires français de la Gestapo de Toulouse, Dedieu et Carrera.
Querrioux Fernand
Médecin français, auteur du pamphlet antisémite « La médecine et les Juifs », membre de l'Institut d'Etude des questions Juives, Querrioux est responsable de la partie médicale de l'exposition « Le Juif et la France » et auteur de lettres de dénonciation de confrères juifs.

Il disparaît à Paris au cours de l'été 1944 et serait « mort en déportation » d'après une plaque à la faculté de médecine où figure son nom. En réalité il est mort en Allemagne le 24 avril 1945 dans un convoi bombardé par l'aviation américaine.
Queuille Antoine
Homme politique français. Il est 19 fois membre d’un gouvernement entre 1920 et 1940, dont 13 fois ministre de l’Agriculture.

Il refuse en 1940 les pleins pouvoirs à Pétain et rejoint Londres en 1943 : le 10 novembre, il y est nommé commissaire d’État du Comité français de libération nationale.
Rebatet Lucien
Fils de notaire, après avoir abandonné des études de droit, puis de lettres, Rebatet (1903-1972) entre comme critique musical au journal nationaliste et monarchiste l'Action Française » en 1929 avec pour pseudonyme François Vinneuil. En 1932 il devient journaliste à « Je Suis Partout », où son style et ses convictions s'affirment. Il signe des articles comme « Les Etrangers en France ». « L'invasion », « Les Emigrés politiques en France ». Rebatet est un antisémite virulent. Outre les Juifs, il attaque avec férocité le communisme, la démocratie, l'Église et se proclame fasciste.

Mobilisé en janvier 1940, Rebatet est libéré en février, et se retrouve à Vichy où il travaille à la radio. Retour à Paris, après un passage au journal « Le Cri du Peuple » de Jacques Doriot, il revient à « Je Suis Partout ».

En 1942 il publie « Les Décombres », où il désigne comme responsables de la débâcle de 1940 les Juifs, les politiques et les militaires. Les gens de Vichy ne sont pas épargnés. Il y explique que la seule issue pour la France est de s'engager à fond dans la collaboration avec l'Allemagne nazie. C'est un grand succès sous l'Occupation (tirage estimé à 65 000 exemplaires).

Milicien, il s'enfuit en Allemagne à Sigmaringen avec les débris de Vichy. Arrêté le 8 mai 1945, il est jugé le 18 novembre 1946, condamné à mort puis, finalement, gracié. Détenu à Clairvaux, il achève en prison un roman commencé à Sigmaringen : « Les Deux Etendards », publié par Gallimard.

Libéré le 16 juillet 1952 et d'abord assigné à résidence, Lucien Rebatet revient à Paris en 1954. En 1958 on le retrouve à « Rivarol ». Il est ensuite rédacteur à « Valeurs actuelles ».

Jusqu'au bout il restera fidèle au fascisme, bien qu'il soutienne de moins en moins l'antisémitisme, en raison de la législation en vigueur (le décret-loi Marchandeau du 21 avril 1939, interdisant la provocation à la haine raciale, a été rétabli en 1944), mais aussi par une modification de son regard sur les Juifs : s'il ne renie rien de ses attaques antisémites d'avant 1945, il ne peut s'empêcher de respecter la nouvelle nation israélienne, en guerre contre les Arabes.

Il meurt en 1972
Reynaud Paul
Paul Reynaud naît le 15 octobre 1878 à Barcelonnette dans une famille de commerçants. Diplômé de l'école des hautes études commerciales, avocat, Reynaud se tourne assez vite vers le monde de la politique. Élu à la Chambre des Députés avec le Bloc National il siège en 1919, puis de 1928 à 1940. Membre d'un parti de droite modérée, l'Alliance Démocratique, il est plusieurs fois ministre sous la IIIè République et est en charge des Finances (2 mars – 4 décembre 1930), des Colonies (1931-1932) et et de la Justice (20 février – 10 mai 1932, 10 avril – 1 novembre 1938).

En 1938, il rompt avec la ligne directrice de son parti dirigé par Pierre Étienne Flandin (1889-1958) qui approuve la signature des accords de Munich par le radical-socialiste Edouard Daladier. Le 22 mars 1940 Paul Reynaud est nommé Président du Conseil et ministre des Affaires étrangères de la Troisième République par Albert Lebrun. Il fait son possible, avant la tempête, pour consolider l’alliance avec l’Angleterre.

9 mai 1940 : Paul Reynaud démissionne mais garde cette décision secrète. Le 18 mai, une semaine après le début du Blitzkrieg, il reprend le portefeuille de la guerre à Daladier et s'adjoint des militaires comme Pétain ou De Gaulle pour lequel il a une grande estime. Il tente vainement de convaincre Roosevelt d’entrer en guerre. Six jours après le transfert du gouvernement sur Bordeaux, le 16 juin 1940, Reynaud présente sa démission au Président de la République qui refuse son projet de continuer la lutte depuis les Colonies. Le 17 juin Pétain est nommé chef du gouvernement et décide l’armistice. Reynaud refuse un poste d’ambassadeur à Washington et s’installe à Porte Vendes afin d’y rassembler les adversaires de l’armistice et de poursuivre la lutte, éventuellement à Alger où il envisage de créer un gouvernement provisoire.

Le 8 septembre 1940 Reynaud est interné sur ordre de Pétain au château de Chazeron, comme l'un des responsables de la défaite, avec Édouard Daladier et le général Maurice Gamelin (1872-1958). Le 15 octobre 1941 il est interné avec Daladier, Gamelin et Léon Blum au Fort du Pourtalet. En novembre 1942 il est remis aux autorités allemandes, déporté au camp d'Oranienburg-Sachsenhausen puis de Buchenwald et enfin transféré dans le château d’Itter en Autriche d’où il est libéré le 5 mai 1945 par les Américains.

De 1946 à 1962 Paul Reynaud est réélu député des républicains indépendants de tendance conservatrice. Il retrouve pour quelques temps assez courts des portefeuilles ministériels, et est député européen où il milite pour le rapprochement franco-allemand (1949-1955). Rallié aux points de vue du Général de Gaulle en 1958, il préside le comité consultatif constitutionnel. Mais il rompt avec lui en 1962 à cause du référendum au suffrage universel du président de la république et soutient Jean Lecanuet lors de l'élection présidentielle de 1965. Il décède le 21 septembre 1966 à Neuilly-sur-Seine.
Rivet Paul
Professeur au Museum (1928, chaire d'anthropologie), directeur du Musée d'ethnographie du Trocadéro, Paul Rivet (1876-1958) est un des concepteurs du Musée de l'homme avec Georges-Henri Rivière et Jacques Soustelle. Président du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes (5 mars 1934). Il est élu conseiller de Paris comme candidat unique de la gauche au 2è tour des élections municipales à Paris dans le 5ème arrondissement, le 12 mai 1935.

Relevé de ses fonctions par le gouvernement de Vichy à l'automne 1940, il fait partie du groupe de résistance connu sous le nom de « réseau du Musée de l'homme ». Sous la menace d'une arrestation par les Allemands, il accepte de se rendre en Amérique du Sud où il prend parti pour la France Libre.

Député socialiste à la Libération, il démissionne de la SFIO en 1948.
Rottée Lucien
Commissaire de police, directeur des Renseignements Généraux à Paris durant la chasse aux Juifs, Rottée est en fuite à partir du 18 août 1944.

Arrêté en Gironde le 15 décembre 1944 porteur de faux papiers et d'une fausse attestation de résistance, il est condamné à mort, à la confiscation de ses biens et radié de la Légion d'honneur, le 11 avril 1945. Il est fusillé le 5 mai 1945.
Sabatier Maurice
Le 1er mai 1942, Maurice Sabatier est nommé préfet régional de la Gironde après avoir passé une année à Vichy. Il propose le poste de secrétaire général de la préfecture à Maurice Papon, qui sera nommé par le président du Conseil, Pierre Laval.

Entendu par un jury en 1982 dans le cadre de l’affaire Papon, Maurice Sabatier revendique «l'entière responsabilité de la répression antijuive dans le ressort de sa préfecture».

Inculpé le 20 octobre 1988, il meurt en avril 1989.
Sabiani Simon
Né le 19 Mai 1888, député de Marseille en 1928, puis adjoint au Maire de Marseille en 1929, Sabiani est l’ami de Spirito et Carbonne. Il participe à la fondation du PPF en 1936.

Après l'Armistice il est nommé Président de la délégation spéciale de Marseille et Secrétaire Général de la LVF pour la zone Sud. Il assure pendant l'occupation la direction du journal « Midi Libre », qui devient en 1942 « Réalités ».

Son fils François, engagé dans la LVF, meurt sur le front de l'Est en 1942. Il fuit Marseille en août 1944 pour Sigmaringen. Puis il se cache en Italie jusqu'en 1945 avant de se réfugier en Argentine et enfin en Espagne.

Condamné à mort par contumace, il meurt à Barcelone le 29 septembre 1956.
Sarraut Maurice
Maurice Sarraut (1869-1943) est embre du parti radical, frère d’Albert Sarraut (président du conseil en 1933 et 1936), sénateur de Toulouse au moment de l’entrée en guerre, et propriétaire-directeur de la « Dépêche de Toulouse ».

Son journal soutient d’une manière modérée le nouveau régime, approuvant même le second gouvernement Laval qui tente de rallier Sarraut à son gouvernement.

À partir du printemps 1943, cependant, Sarraut se démarque ouvertement de la politique de Laval. Il est assassiné le 2 décembre 1943 par la Milice.
Scapini Georges
Avocat français, mutilé de la Grande Guerre et président de l’Association des aveugles de guerre, Scapini (1893-1976) est député de Paris de 1928 à 1940.

Dans l’entre-deux-guerres, il milite ardemment en faveur du rapprochement entre les deux nations belligérantes, contribuant à fonder en 1935 le comité France-Allemagne et rencontrant Hitler. En novembre 1940, à la demande des autorités françaises, est créé auprès des autorités allemandes un poste de représentant des prisonniers de guerre, ayant rang d’ambassadeur. Nommé, Scapini y reste jusqu’à la fin de la guerre.

Entretenant d’étroites relations avec les autorités allemandes, il essaye de faire libérer un certain nombre de catégories de prisonniers de guerre : anciens combattants de 14–18, pères de familles nombreuses, veufs, chargés de famille…

Dès son entrée en poste, il imagine un système comparable à celui de la « Relève », mis en place sous l’autorité de Laval en 1942 (l’envoi par la France de trois travailleurs volontaires en Allemagne permettant le retour d’un prisonnier).

Arrêté en 1945, mis en liberté provisoire, il s’échappe en 1946 en Suisse et c’est par contumace qu’il est condamné en novembre 1949. En juillet 1952, il est acquitté par le Tribunal militaire.
Schueller Eugène
Né le 20 Mars 1881 à Paris, Schueller sort lauréat de promotion de l'Institut de Chimie Appliquée de Paris. En 1907, il met au point les premières teintures capillaires de synthèse. En 1909 il fonde la Société Française de Teintures Inoffensives pour Cheveux (L’Oréal) etest à l'origine de la Société d'Etudes des Maisons Préfabriquées Schueller (future Compagnie Industrielle des Maisons Préfabriquées), des peintures Valentine, de la Société Industrielle de Celluloïd, la Société Générale des Matières Plastiques, de la Nobel Française (issue de la fusion des 2 précédentes), Plavic Films, L'Agatine…

Ami intime d'Eugène Deloncle, il met ses moyens personnels à sa disposition lors de la formation du groupe d'extrême droite Comité Secret d'Action Révolutionnaire (CSAR), plus connu sous le surnom de La Cagoule. En octobre 1940, il est l’un des fondateurs du MSR.

En 1945 et grâce aux témoignages de François Mitterrand et d'André Bettencourt, son futur beau fils, Eugène Schueller sera relaxé. A la fin de l'année, il engage François Mitterrand comme président-directeur général des éditions du Rond-Point (et directeur du magazine « Votre Beauté ») et André Bettencourt rejoint la direction du groupe L'Oréal. En1946, François Mitterrand abandonnait ses fonctions pour être élu député.

Au décès d'Eugène Schueller en 1957, sa fille Liliane Bettencourt hérite de L'Oréal, désormais numéro un mondial des cosmétiques et de la beauté.
Schumann Maurice
Journaliste et homme politique français, Maurice Schumann (1911-1998) rejoint le général de Gaulle à Londres en 1940 et devient le porte-parole de la France libre à la BBC.

Il est l’un de fondateurs du MRP qu’il préside de 1945 à 1949. Il est plusieurs fois ministre avec différents portefeuilles : ménagement du territoire (1962), recherche scientifique (1967–1968), Affaires sociales (1968–1969) et Affaires étrangères (1969–1973).
Sézille Paul
Agitateur antisémite alcoolique et violent, organisateur du Rassemblement antijuif de juillet 1940, Sézille est le secrétaire général de l'« Institut d'étude des questions juives » (IEQJ).

L’IEQJ est fondé en mai 1941. Financé par les Allemands, il a pour objectif d’encourager la propagande anti-juive sous label français. L’institut engage une propagande anti-juive en promouvant l’aryanisation de la vie culturelle et économique et en encouragent la promotion de l’information concernant les Juifs.

Son plus beau « coup » est l’organisation de l’exposition « Le juif et la France » qui ouvre ses portes à Paris le 5 septembre 1941 et qui accueille 500 000 visiteurs, avant de se déplacer à Bordeaux et Nancy. De plus, l’Institut fait de gros efforts pour la publication et la diffusion des revues « Le Bulletin » et « Le cahier Jaune », dont le modèle est le célèbre « Strümer » de Streicher.

Lorsqu’en mai 1942 le Commissariat Général aux Questions Juives passe sous la direction de Darquier de Pellepoix, les Allemands estiment inutile de continuer à soutenir l’IEQJ. En juin, Sézille décide de rattacher l’Institut au Commissariat général. L’IEQJ devient l’Institut d'Etude des Questions Juives et Ethno-Raciales et est confié à Georges Montandon, un anthropologue qui fait des recherches sur les critères physiques des races… Inauguré le 24 février 1943, le nouvel Institut n’existe de fait que sur papier et il disparaît en juin.

Sézille n’aura pas le temps d’être inquiété : il neurt le 20 avril 1944 à l'âge de 65 ans.
Sicard Maurice Ivan dit Saint Paulien
Né le 21 Avril 1910, Sicard fonde « Le Huron » et devient Rédacteur en Chef des journaux « Germinal » et « Spectateur ».

Il adhère au PPF en 1936 et entre au bureau politique en 1938. Secrétaire à la presse et à la propagande du PPF en 1942 il est l'adjoint politique de Doriot à la Présidence du Comité de libération antibolchévique. Il est également au Comité Central de Rassemblement de la Révolution Nationale.

Il travaille à Marseille à l’ « Emancipation Nationale » et fréquente Simon Sabiani , Carbone et Spirito...

A la libération il se réfugie en Espagne. Il est condamné à mort par contumace en 1945. Il devient écrivain sous le pseudonyme de Saint-Paulien. En 1957, il se livre à la justice française et est grâcié. En 1964 il publie chez l'Esprit Nouveau son « Histoire de la collaboration », qui est la première du genre et qui contient ses souvenirs.

Il meurt en 2000.
Sorel Alphonse
Alphonse Sorel (1880-1943) est ordonné prêtre le 18 mai 1904, devient vicaire à Revel (mai 1905) et curé de La Grâce-Dieu (juillet 1913–décembre 1943).

Orateur catholique et militant nationaliste, il est nommé le 23 janvier 1941 membre du Conseil national par le maréchal Pétain.

Il est assassiné par les FTP le 20 décembre 1943.
Spirito François
Gangster marseillais né en 1925, indicateur du SD de Marseille, associé longtemps à Paul Carbone, Spirito (1925-1967) fait des coups à Paris avec ceux de la rue Lauriston.

Il disparaît en 1944 grâce à ses relations avec la mafia et réapparaît aux Etats-Unis en 1948. Extradé en 1954, il est acquitté faute de preuves. Il meurt à Marseille en 1967.
Suarez Georges
Ancien combattant de la Grande Guerre et homme de lettre, Suarez (1890-1944) mène dans l’entre-deux-guerres une activité de journaliste. Correspondent à Vienne pour l’agence Havas il rentre en 1922 à Paris et travaille pour « L’Echo national », « Le Temps », « Le Siècle », avant de devenir rédacteur en chef de « Gringoire ».

Sa position politique, à l’origine pacifiste modérée, dans la lignée de Briand, se radicalise. Il adhère au PPF en 1937 et soutient ardemment la position française à Munich. À partir de 1938, il est rédacteur en chef de « Notre temps ».

En décembre 1940, il prend la tête du quotidien « Aujourd’hui », après le renvoi d’Henri Jeanson. C’est un fervent maréchaliste, qui prend à plusieurs reprises la plume pour célébrer Pétain, en même temps qu’un collaborationniste de plus en plus radical, doublé d’un antisémite fervent (son nom fut même évoqué pour la direction du Commissariat général aux questions juives).

Arrêté, il est traduit devant la cour de justice de la Seine, qui le condamne à mort le 23 octobre 1944, sentence exécutée le 5 novembre suivant au fort de Montrouge.
Suhard Emmanuel
Fils d’un métayer, Emmanuel Suhard (1874-1949) est ordonné prêtre en 1898, et l’année suivante professe au Séminaire de Laval. En 1928, il est nommé évêque de Bayeux, puis évêque de Reims en 1930, et créé cardinal en 1935.

Nommé le 11 mai 1940 archevêque de Paris, il est intronisé en octobre. Le 26 août 1944, lors du « Te Deum » à la cathédrale de Paris, Suhard est consigné à l’archevêché. Il lui est notamment reproché d’avoir célébré l’office funèbre de Philippe Henriot, secrétaire d’État à la Propagande, abattu le 28 juin par la Résistance. Quelques semaines plus tôt, son nom figurait sur la liste des prélats que le Gouvernement provisoire souhaitait voir remplacer du fait de leur implication dans le régime de Vichy.

Il est également le fondateur de la Mission de Paris en 1944.
Taittinger Pierre
Homme d’affaires et homme politique français, Pierre Taittinger (1887-1965) est le fondateur des « Jeunesses Patriotes » et du journal « Le National » et porte-parole des milieux nationaux. Député bonapartiste en Charente-Inférieure (1919), réélu sur des listes de droite en 1928, 1932 et 1936. « Les Jeunesses Patriotes » ayant été dissoutes après la manifestation du 6 février 1934, il fonde le « Parti national populaire » qui devint ensuite le « Parti républicain national et social ».

Il vote les pouvoirs constituants au maréchal Pétain et devient président du Conseil municipal de Paris. Administrateur d’une vingtaine d’entreprises, souvent contrôlées par la banque Worms, il est aussi propriétaire des journaux « Le Matin Charentais » et « Le Courrier des Charentes ».

Il n’a jamais été inquiété.
Tanguy François dit Tanguy-Prigent
Député socialiste de la circonscription de Morlaix de 1936 à 1940 Tanguy (1909-1970) est spécialiste des questions agraires au sein de la SFIO. D’abord pacifiste intégral, il évolue vers les positions plus nuancées de Léon Blum et se montre plutôt favorable aux accords de Munich, avant de prôner la résistance contre les agressions des États totalitaires.

La guerre venue, il demande, en mai 1940, à monter en ligne et combat avec le 31è régiment de dragons portés. Il fut l’un des 80 à ne pas voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Arrêté par les Allemands en septembre 1940, puis relâché, il organise à partir de novembre 1940 le mouvement Libération-Nord et le Parti socialiste clandestin. À nouveau arrêté en janvier 1943, il est relâché, mais le gouvernement de Vichy le révoque de ses fonctions de maire et de conseiller général pour son « attitude hostile à la Révolution nationale » (anticorporatisme).

Tanguy-Prigent prend alors le maquis et entreprend de réorganiser le PS clandestin dans 19 départements de l’Ouest, tout en conservant ses fonctions de membre du Comité directeur du réseau Libération-Nord.
Teulade Jules Léo Gaston
Syndicaliste français, Teulade (1890-1974) prend part à la guerre de 1914-1918. En1923 il est membre du PCF et en 1925 voyage en URSS. Il quitte le parti en 1929, y retourne en 1932 mais en est exclu en 1934.

En 1940 il devient président de la « Fédération nationale des groupements corporatifs et professionnels français » du PPF et en 1942 vice président du « Comité ouvrier de secours immédiat ».

Interné en 1944 il est condamné en 1947 à 5 ans de travaux forcés par la Cour de Justice de la Seine. Il est libéré en 1948.
Thorez Maurice
D’abord mineur Thorez (1900-1964) travaille ensuite dans la construction. Il rejoint le Parti communiste dès 1920. Membre du comité central depuis 1924 il devient secrétaire général du parti en 1930. Député de 1928 à 1939 il quitte la France pour l’URSS dès octobre 1939, en désertant son unité militaire.

Condamné en novembre 1939 à six ans de prison et déchu ensuite de sa nationalité, Thorez est logé dans la banlieue de Moscou. Son influence se trouve diminuée par un exil qu’il lui a été largement imposé par Moscou. Il signe un pamphlet contre Blum (« Blum tel qu’il est ») aux relents antisémites et « l’appel du 10 juillet 1940 » favorable à la paix, mais non pas au gouvernement de Vichy ou à la résistance de l’Angleterre.

En octobre 1941, il rejoint Ouffa, dans l’Oural et peut entretenir par radio des contacts avec Duclos. En janvier 1944, il sollicite la possibilité de se rendre à Alger. En novembre de la même année, quelques semaines après avoir été gracié, il rentre sur le territoire français, reprend la tête du Parti et entre comme ministre dans le premier gouvernement de Gaulle. Il est élu député de 1946 à 1964.
Tillon Charles
Ajusteur de formation, mobilisé en 1916 dans la marine, Tillon (Rennes, 3 juillet 1897 - Marseille, 13 janvier 1993) est l'un des dirigeants de la mutinerie de la me Noire (26 juin 1919) et est condamné à cinq ans de bagne au Maroc. Bénéficiaire d'une remise de peine (1921), il adhère au PCF et à la CGTU et entre au Comité central du Parti (1932). Il est élu député d'Aubervilliers en1936.

Après la dissolution du PCF (septembre 1939), il rentre dans la clandestinité et organise la Résistance communiste à travers les Francs-Tireurs et Partisans dont il est le chef du Comité militaire national.

Elu député communiste de la Seine en 1945 et réélu en 1951, il est membre des deux Assemblées constituantes en 1945 - 1946, puis il siège à l'Assemblée nationale jusqu'en 1955. Il est membre du Bureau politique du PCF (1945 - 1952), et dirigeant du Mouvement de la Paix.

Il est exclu du PCF en 1952 (affaire Marty-Tillon), réintégré en 1957, et de nouveau exclu en 1970 après avoir protesté contre l'invasion de la Tchécoslovaquie et critiqué le fonctionnement stalinien du PCF.
Tixier-Vignancour Jean-Louis
Avocat et député, Tixier-Vignancour (1907-1989) vote pour Pétain le 10 juillet 1940. Il est Chargé pour quelques semaines des services de la Radiodiffusion et du Cinéma et après le 13 décembre l’ensemble de l’Information. En janvier 1941 il passe ses pouvoirs au professeur Georges Portmann, mais il s’occupe jusqu’en mai des Comités de propagande du Maréchal. Lorsqu’il en démissionne, la radio de Londres publie le texte de sa lettre à l’amiral Darlan ; cinq jours plus tard il est interné à Vals-les-Bains pour six semaines. Fin 1941 il gagne la Tunisie où les Allemands l’emprisonnent en 1942. Libéré par les Alliés et mobilisé en mai 1943 il est arrêté à nouveau par les autorités gaullistes. À la prison d’Alger il a Pierre Pucheu comme compagnon pour onze mois.

Il est réélu député en 1956 et siège à l'Assemblée nationale pendant les deux dernières années de la IVe République. Il n'est inscrit à aucun groupe parlementaire et se présente comme candidat sur une « liste républicaine d'action sociale et paysanne ». Il défend, en 1962, bon nombre de responsables de l'Organisation armée secrète (OAS), parmi lesquels le général Raoul Salan, auquel il évite la condamnation à la peine capitale au terme d'une plaidoirie reconnue comme un grand moment de l'éloquence judiciaire.

En 1965, il est candidat de l'extrême droite à l'élection présidentielle face au général de Gaulle ; son directeur de campagne est Jean-Marie Le Pen. Reprochant vivement à de Gaulle l'« abandon » de l'Algérie, il appelle au second tour à voter pour François Mitterrand. Il essuie un échec sévère aux élections législatives de mars 1967 à Toulon.

Suite aux évènements de mai 1968, il se rallie au général de Gaulle puis appelle à voter pour Georges Pompidou aux élections présidentielles de 1969 et encourage ses partisans à adhérer à l'UDR pour « droitiser la droite ». Il se veut pendant quelques années le représentant de la partie la plus à droite de la majorité. En juin 1979, il prend la tête de la liste Eurodroite, constituée par le Parti des forces nouvelles (PFN), aux premières élections européennes au suffrage universel.
Touvier Paul
Né dans une famille savoyarde catholique en 1915, Paul Touvier suit des études à l'institution Saint-François-de-Sales de Chambéry qu'il quitte à seize ans pour un emploi d'expéditionnaire au PLM. A la veille de la guerre il vit à Chambéry. En 1940, à la suite du bombardement de Château-Thierry, il est retrouvé errant. Il revient à Chambéry occupé par les Italiens et adhère à la Légion française des combattants en octobre. Il est simple responsable de quartier.

La vie de Touvier prend un nouveau cours avec la création du SOL et de la Milice où l'héritage social, la notoriété combattante comptent moins que l'action et la conviction idéologique. Il fait un premier stage à l'École des cadres de la Milice à Uriage où sont détectées ses qualités de policier. Il est chargé du 2è service de la Milice en Savoie. De Savoie, il est appelé à Lyon où il chef régional de la Milice (dix départements), puis inspecteur national et en janvier 1944 chargé de mission au secrétariat d'État au maintien de l'ordre. Il infiltre la Résistance, interroge des prisonniers, dirige des rafles, pille des biens et venge Henriot en faisant fusiller sept juifs à Rillieux-la-Pape, le 29 juin 1944. En août 1944 Touvier reste au siège de la Milice à Lyon, 5, impasse Cathelin. Il ne suit pas les Allemands. Sans doute se croit-il protégé car il a pu établir des contacts avec la Résistance modérée. Il veut jouir d'une petite fortune mal acquise. L'abbé Stéphane Vautherin lui offre son premier asile clandestin en septembre 1944.

Commence pour Touvier une longue fuite loin de Lyon : une pension de famille (achetée 300 000 francs) lui offre un abri à Montpellier. Il se retrouve ensuite à Ceignac puis à Boutencourt dans l'Oise où il présente des papiers au nom de « Trichet ». Le 10 septembre 1946, Paul Touvier est condamné à mort par contumace par la cour de justice de Lyon, et le 4 mars 1947 à la même peine par la cour de justice de Chambéry. Après 1967, Touvier, qui bénéficie de la prescription des crimes de guerre, vit à Chambéry dans la maison de famille. La volonté de recueillir sa part d'héritage, ce que les peines accessoires interdisent, l'amène à se découvrir. Mais les démarches en sa faveur de Mgr Duquaire, protecteur et ami du couple Touvier, aboutissent le 23 novembre 1973 à un décret de grâce du président Pompidou.

Les associations de résistants portent plainte fin novembre 1973 contre Touvier pour complicité de crime contre l'humanité, ce que justifient l'assassinat des époux Basch et la fusillade de juifs à Rillieux-la-Pape. Touvier reprend son errance, passant à l'hôtellerie de la Grande-Chartreuse, à l'abbaye de Fontgombault ; il ne trouve bientôt plus que des portes fermées, sauf au prieuré Saint-François à Nice où il est arrêté le 24 mai 1989. Le 13 août 1992 la chambre d'accusation conclut par un non-lieu qui suscite une vive émotion. Le procureur général de Paris, Pierre Truche forme un pourvoi devant la Cour de cassation qui casse le non-lieu le 27 novembre 1992. La Cour d'assises des Yvelines juge Touvier et le condamne à la réclusion criminelle à perpétuité. Incarcéré à Fresnes, il meurt le 17 juillet 1996.
Tulard André
André Tulard, administrateur civil et inspecteur de police, est connu pour avoir créé le « fichier Tulard », qui recense les Juifs sous Vichy. Il est directeur du service des étrangers et des affaires juives à la préfecture de police de Paris.

Sous la Troisième République, André Tulard constitue un premier fichier pour la préfecture de Police, qui recense les communistes. Il en créé un autre, sous Vichy, cette fois-ci listant les Juifs. Ce « fichier Tulard » a été transmis à Théo Dannecker, chef de la Gestapo à Paris.

Suite à une ordonnance nazie du 21 septembre 1940, qui oblige les Juifs de la zone occupée à se déclarer comme tels dans les commissariats de police ou les sous-préfectures, le régime de Vichy promulgue le 3 octobre 1940 le premier « Statut des Juifs ». Dans le seul département de la Seine, près de 150 000 personnes se présentent dans les commissariats. Les renseignements obtenus sont centralisés par la police française, qui constitue, sous la direction de l'inspecteur Tulard, un fichier central. Selon le rapport Dannecker, le chef de la Gestapo à Paris, « ce fichier se subdivise en fichier simplement alphabétique, les Juifs de nationalité française et étrangère ayant respectivement des fiches de couleur différentes, et des fichiers professionnels par nationalité et par rue. » Il a été ensuite transmis à titre grâcieux à la section IV J de la Gestapo, chargée du « problème juif ».

Avec nombre de commissaires de la police française, André Tulard est présent à l'inauguration du camp de Drancy, étape ultime avant les camps de concentration. Il participe aussi à la logistique concernant l'attribution des étoiles jaunes.

Jamais inquiété, Tulard meurt dans son lit, le 3 février 1967, ayant conservé son titre de « chevalier de la Légion d'honneur ».
Vallat Xavier
Commissaire français aux questions juives.
Né le 23 décembre 1891 à Villedieu (Vaucluse), Vallat est héros de la guerre 14-18, puis est élu député en novembre 1919 sur la liste d'Union républicaine nationale et sociale de l'Ardèche. Il devient avocat au barreau de Paris en 1923. Battu aux législatives de 1924, il est réélu en 1928 et en 1932.

Un des chefs de file de la droite républicaine à la Chambre des députés, il s'adresse le 6 juin 1936 en ces termes, restés célèbres, à Léon Blum : « Pour la première fois ce vieux pays gallo-romain va être dirigé par un juif. » Il est avocat des cagoulards en 1937.

En janvier 1940, il est élu vice-président de la Chambre des députés. Il participe à l'organisation de la Légion française des combattants. En mars 1941, il est le premier commissaire général aux questions juives. Il fait promulguer le « Second Statut des Juifs », ordonne le recensement des Juifs en zone libre, complète l'exclusion des Juifs de presque toute la vie économique et crée l'Union générale des Israélites de France (UGIF). Il est remplacé en mai 1942 par Louis Darquier de Pellepoix.

Arrêté le 27 août 1944 à Vichy, il est jugé en décembre 1947 devant la Haute Cour. Transféré à la prison de Clairvaux en 1948, il est compagnon de cellule de Charles Maurras et devient son ami.

Condamné à dix ans de réclusion, il est libéré par le ministre de la Justice, René Mayer, en 1950 et bénéficie de la loi d'amnistie en 1953. Il meurt en 1972.
Van Der Brouck Abdon
Ancien sous-officier français, il collabore et entre dans le KDS de Lille. Il est chef de la « brigade des anges » (espionnage et infiltration) pour la Gestapo de Lille-Bruxelles. Il organise en juin 1944 « le train de Loos » où 1 250 détenus de la prison centrale de Loos seront déportés sur Sachsenhausen et Dachau.

Arrêté en Hollande, il est jugé et condamné à mort. Il est exécuté à Lille le 19 juin 1947 en compagnie de cinq complices dont Léoncy Grevet, chef de la section anti-juive de Lille.
Vasseur Jacques
Fils d'une bonne famille Lilloise né en 1920, employé à la Banque de France d'Angers en 1941 André Vasseur En il devient le Chef de la Gestapo française d'Angers en 1943.

Il disparaît en août 1944. Condamné à mort par contumace le 11 septembre 1945, il est retrouvé et arrêté à Lille en 1962 après avoir passé 17 ans dans un grenier, protégé par sa mère. Jugé par la Cour de sûreté de l'Etat, il est condamné à mort le 18 octobre 1965.

Gracié par De Gaulle, il voit sa peine commuée en détention à perpétuité puis à 20 ans par Pompidou. .

Il est libéré en 1963.
Vieux Marcellin
Capitaine de gendarmerie, il est le second commandant de la gendarmerie du camp de Drancy, de juillet 1942 à septembre 1942, au moment de l'arrivée des raflés du Vél'd'hiv et des déportations massives vers Auschwitz.

Il n’est pas arrêté, car en fuite, mais inculpé et jugé devant la Cour de Justice de la Seine pour atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat en 1947.
Weygand Maxime
Né à Bruxelles, le 21 janvier 1867. Ses origines sont obscures (il serait un enfant naturel du roi des Belges, Léopold II, ou de la princesse Charlotte, veuve de l’Empereur du Mexique, Maximilien). Il est élevé à Marseille, puis à Paris où il poursuit ses études aux lycées Louis-le-Grand et Henri IV, avant d’entrer à Saint-Cyr, dont il sort en 1887, dans la cavalerie. Reconnu par un employé de son tuteur, il prend son patronyme de Weygand en même temps que la nationalité française.

Instructeur à Saumur, brillant officier, il est remarqué par Joffre et Foch, lequel le prend comme chef d’état-major en 1914 ; jusqu’à la fin de la guerre, il demeure son plus proche collaborateur. Promu général en 1916, il reçoit en 1918, quand Foch est nommé généralissime, le titre de major-général des armées alliées. Après la guerre, il est envoyé en Pologne comme conseiller militaire auprès de Pilsudski, afin d’organiser la défense de Varsovie et la lutte contre l’armée Rouge. En 1923, Poincaré lui confie l’armée du Levant. Après avoir exercé les fonctions de haut-commissaire de la République en Syrie et au Liban, il revient en France, où il prend la direction du centre des hautes études militaires.

Mis à la retraite en 1935, Weygand est rappelé par Daladier lorsque éclate la Seconde Guerre mondiale, avec mission de diriger les armées françaises du Moyen-Orient. En mai 1940, alors que la situation militaire tourne au désastre et que le généralissime Gamelin se montre incapable de faire face, il est nommé chef d’état-major général et commandant en chef des armées alliées par Paul Reynaud. En juin, refusant d’assumer la signature d’une capitulation dont il ne s’estime pas comptable, Weygand soutient le projet d’un armistice qui contraint le gouvernement à endosser la responsabilité de la défaite. L’armistice signé, il devient ministre de la défense nationale dans le cabinet Pétain, puis délégué général du gouvernement en Afrique du Nord, où il prend contact avec les Américains. Arrêté par les Allemands lors de l’invasion de la zone libre, il est déporté en Allemagne jusqu’en mai 1945.

Libéré par les Américains, il est à nouveau arrêté à son retour en France et détenu un an au Val de Grâce. Jugé pour son attitude en 1940, il bénéficie d’un non-lieu en 1948. L’un des rares ministres de Pétain à n’avoir pas été condamné à l’indignité nationale, Weygand demeure l’une des figures majeures de l’histoire militaire de la France au XXe siècle.

Maxime Weygand meurt le 28 janvier 1965.
Zeller Louis-Maurice, dit « Marc Evrard »
Officier de marine, Zeller s’engage dans la LVF et devient agent du SD du Morbihan.

Responsable de la capture, de la torture et de l’exécution de nombreux maquisards, il est arrêté, condamné à mort et fusillé en mai 1946.
 chapitre précédentchapitre suivant 
Chapitre précédentChapitre suivant


Si les casinos ont une histoire passionnante, cela n’explique pas pour autant l’incroyable succès de tous les jeux de casino existants ! Essayez la roulette en ligne ou video poker et vous oublierez vite l’histoire pour ne plus penser qu’au jeu.
Encyclopédie
©2007-2010 B&S Editions. Tous droits réservés.
Hébergement du site chez notre partenaire 1&1 (voir ses offres)