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Le régime de Vichy

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4.2. Les premières mesures contre les Juifs : 1940-1941

En zone « libre »
En zone occupée

4.2.2. En zone occupée

En zone occupée, la persécution contre les Juifs, communistes et résistants commence dès l’arrivée des troupes allemandes. En Juin 1940, le SS Standartenführer Knochen installe à Paris un kommando spécial de la Gestapo chargé notamment du règlement de la question juive. Le 1 novembre Berlin lui envoie un adjoint, spécialiste de la question juive qui va mettre en œuvre et superviser jusqu’en septembre 1943 les déportations : Kurt Lischka (1909-1987). En juillet - août, c’est l’expulsion des Juifs d'Alsace-Lorraine et le début de la propagande raciste. En octobre, le bureau IV B 4 de la Direction centrale de la Gestapo dirigé par Eichmann envoie à Paris, pour prendre la direction des opérations, un spécialiste, le SS Hauptsturmführer Theodor Dannecker. Suivent toute une série d’ordonnances discriminatoires ou spoliatrices, bientôt étendues à l’Algérie et aux colonies.

4.2.2.1. Les ordonnances de l’occupant

  • Le 27 septembre 1940, la « Première Ordonnance » du Commandant militaire allemand promulgue un statut des Juifs, dont le but est de marquer les victimes. Il comporte une définition du Juif un peu moins stricte que la définition de la loi allemande de 1935 qui considère comme Juif tout individu ayant deux grands-parents de confession Israélite. Dans le statut du 27 septembre est considéré comme Juif tout individu professant la religion israélite ou ayant trois grands-parents de confession israélite. Les Juifs sont d’autre part exclus des emplois publics et des grandes fonctions économiques. Interdiction est faite à ceux qui ont fui en zone Sud de repasser la ligne de démarcation. L’ordonnance contraint ceux qui restent à se faire recenser avant le 20 octobre auprès du sous-préfet de leur arrondissement. Les commerces et les entreprises juives devront être désignés par une affiche en langues allemande et française : « Entreprise juive ».
  • Le 18 octobre 1940 une seconde ordonnance allemande impose le recensement de toutes les entreprises juives.
  • Le lendemain, 19 octobre 1940, suite à une décision de l’administration militaire allemande, le Préfet de police ordonne d’apposer la mention « Juif » à l’encre rouge sur les cartes d’identité des Juifs résidant en zone occupée.
  • Début 1941, sous la direction de Dannecker, la préfecture de police de Paris créé un fichier dans lequel est répertorié chaque juif, par ordre alphabétique, par rues, par profession et, critère essentiel, par nationalité.
  • Le 26 avril 1941 une ordonnance allemande précise l’ordonnance du 27 septembre 1940, donne une nouvelle définition du Juif et interdit aux Juifs d’exercer certaines activités économiques et d’occuper des postes de responsabilités. Elle autorise en outre les commissaires généraux à vendre les parts et les actions et leur enjoint de ne verser aux ayants droit juifs que les subsides indispensables.
  • Le 13 août 1941 une ordonnance allemande impose à la communauté juive une amende d’un milliard de francs et établit qu’un Juif ne peut disposer de plus de 15.000 francs par mois, pour son entretien personnel.
  • Le 5 décembre 1941, suite à l’assassinat d’un officier allemand, von Stülpnagel obtient de la Chancellerie de Berlin de lever une amende de 1 milliard de francs que devra payer l’UGIF (l’UGIF utilisera 895 millions du produit de l’aryanisation pour faire face...), de fusiller 100 Juifs, communistes et anarchistes et de déporter vers l’est 1.000 juifs et 500 communistes...
  • 7 février 1942 : ordonnance allemande interdisant aux Juifs de sortir de chez eux entre 20 heures et 6 heures.
  • 29 mai 1942 : ordonnance allemande instituant le port de l’étoile jaune pour tous les Juifs âgés de plus de 6 ans.
  • 8 juillet 1942 : ordonnance allemande interdisant aux Juifs les lieux publics, le droit de posséder un vélo, un téléphone, l’usage des cabines téléphoniques et leur faisant obligation de monter dans le dernier wagon du métro. Ils ne peuvent en outre faire leurs courses dans les magasins qu'entre 15 heures et 16 heures.
  • 22 juillet 1942 : la loi d'aryanisation économique dépossède les Juifs de leurs biens, meubles et immeubles.
  • 11 novembre 1942 : ordonnance rendant obligatoire la mention « Juif » sur les documents délivrés aux israélites français et étrangers…

4.2.2.2. Les premières rafles

Très rapidement, à partir de 1941, les Allemands, secondés par la police française et en accord avec le régime de Vichy, procèdent à des arrestation massives de Juifs : ces arrestations concernent principalement des Juifs d’origine étrangère : une première rafle organisée par la Préfecture de Police de Paris à lieu le 13 avril 1941 et concerne quelques dizaines de Juifs étrangers. Elle est suivie durant l’année par trois rafles beaucoup plus importantes :

  • Le 14 mai 1941, la Préfecture de police fait arrêter de nombreux étrangers, tous des hommes, principalement polonais, autrichiens et tchèques ils sont convoqués individuellement par un « billet vert » pour un « examen de situation », dans cinq centres : caserne de Napoléon, caserne des Minimes, rue Edouard Pailleron, rue de la Grange aux Belles, gymnase Japy. La lettre de convocation précise que chacun doit se présenter en personne, accompagné d'un membre de sa famille. « La personne qui ne se présenterait pas aux jours et heures fixés, s'exposerait aux sanctions les plus sévères ». Ainsi, 3.747 hommes sont arrêtés et ne sont pas libérés. Leur accompagnateur est chargé de rapporter une valise avec un minimum d'effets personnels. Ils sont dirigés immédiatement de la gare d’Austerlitz vers les camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande, dans le Loiret. Parmi eux se trouvent 3.430 Juifs polonais, 123 Juifs « apatrides » et 157 Juifs tchèques.
  • Le 20 août 1941, la police municipale parisienne, contrôlée par les militaires allemands, procède, durant plusieurs jours, à des arrestations, principalement à Belleville et dans le XIè arrondissement. 4.232 Juifs dont environ 1.500 citoyens français « Impliqués dans les crimes et tentatives d’assassinat des Gaullistes communistes contre des membres de la Wehrmacht… » sont dirigés vers le camp de Drancy. D’après Dannecker (rapport du 6 octobre 1941), les 2 « Aktionen » de mai et août ont permis 7.443 arrestations, dont 3.649 juifs Polonais, 1.602 juifs Français, 368 juifs « Emigrants », 271 juifs Turcs, 564 juifs de nationalités diverses, 624 juifs de nationalité indéterminée.
  • Le 12 décembre 1941, ayant reçu le feu vert de Berlin suite à des attentats meurtriers à Paris, von Stülpnagel fait arrêter par les forces d’occupation allemandes assistées de policiers français 743 Juifs français, notables et intellectuels et les fait transférer avec 300 internés de Drancy à Compiègne. Cette date marque le début de la déportation vers l’Est., procèdent à l’arrestation de 743 Juifs. Ils sont eux incarcérés au camp de Compiègne. Le 15, les Allemands fusillent 92 otages au Mont Valérien, dont le député communiste Gabriel Péri et 53 Juifs du camp de Drancy.

Les personnes arrêtées seront réparties dans les trois camps des environs de Paris : 4 331 dans le camp de Drancy, 1.560 dans le camp de Pithiviers et 1.552 dans le camp de Beaune la Rolande. Ces camps sont gérés par l’administration française avec plus ou moins de sévérité (Beaune La Rolande est traitée par les Allemands de « Fröhliches Konzentrationslager » (« Joyeux camp de concentration »).



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