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Le régime de Vichy

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4. Le régime et les Juifs

Les Juifs en France à la veille de la guerre
Les premières mesures contre les Juifs : 1940-1941
1942-1943 : la déportation
La chasse aux survivants : 1943-1944
Le pillage des biens des Juifs

4.4. La chasse aux survivants : 1943-1944

4.4.1. L’intervention de la Gestapo

La situation s’aggrave encore après l’invasion de la zone Sud, ce qui permet à la Gestapo d’étendre son pouvoir sur toute la France, sauf dans la zone concédée aux Italiens à l’est du Rhône. Au début, les rafles continuent surtout dans les grandes villes, toujours par nationalités. Aux catégories déjà frappées viennent s’ajouter successivement les Hongrois, les Suisses, les Espagnols, les Portugais, les Danois, les Norvégiens, les Suédois et les Italiens. La chasse s’étend aux villes moins importantes et jusque dans les campagnes. Mais sans cesse les exigences allemandes se heurtent à la mauvaise volonté croissante, non du gouvernement, mais des administrations, de la police et de la gendarmerie.

La Gestapo intervient donc de plus en plus directement. Et comme elle ne connaît pas suffisamment le pays, elle demande et obtient l’aide de la Milice et des groupes collaborationnistes. Mais ce n’est toujours pas assez. En mars 1943 le successeur de Dannecker, le SS Obersturmführer Röthke constate avec dépit que 49.000 Juifs seulement ont été déportés. En mai, un autre homme d’Eichmann, le SS Hauptsturmführer Brunner est envoyé à Drancy pour accélérer les déportations. De leur côté, Oberg et Röthke se tournent vers le gouvernement de Vichy et s’efforcent d’obtenir de nouvelles dénaturalisations. Ils sont soutenus par Darquier, mais ce dernier est complètement discrédité. Après plusieurs mois de marchandages, ils se heurtent cette fois à un refus de Pétain et de Laval, sensibles aux réactions de l’opinion et aux démarches des Églises.

Une dernière entrevue à propos de la question juive entre Laval, Geissler et Röthke convainc les Allemands de la mauvaise volonté de Vichy : il s’agit pour les Allemands de faire signer à Laval un décret qui abandonnerait aux Allemands tous les juifs naturalisés après le 10 août 1927 (Ce qui concerne d’après Röthke quelque 50.000 juifs). Mais Laval refuse. Les Allemands sortent de l’entrevue, convaincus que « Il n’est plus possible de compter sur l’assistance à grande échelle de la Police Française pour les arrestations des Juifs, à moins que d’ici quelques jours ou quelques semaines, la situation militaire de l’Allemagne ne change radicalement en notre faveur. » (Röthke à Knochen, 15 août 1943)

Aussi les interventions directes de la Gestapo et de la Milice deviennent de plus en plus fréquentes. Dès lors, les arrestations et les exactions se multiplient et les Juifs français sont de moins en moins épargnés.

4.4.2. La question de la zone italienne

Ayant envahi le sud de la France hormis la zone contrôlée par les Italiens, les Allemands font pression sur Mussolini afin qu’il s’engage réellement et effectivement dans le processus de l’« Endlösung der Judenfrage ».

La zone d’occupation italienne comprend la Savoie, le Dauphiné, les Alpes et le Var. L’antisémitisme n’a jamais été très virulent en Italie. Dès le début de la guerre, les Italiens tentent de protéger leurs Juifs. En décembre 1942, ils interdisent à la police française de procéder aux arrestations demandées par Vichy. Devant les protestations véhémentes des Allemands, et après plusieurs entrevues entre Mussolini et Mackensen (ambassadeur du Reich à Rome) consécutives à des incidents entre troupes Italiennes et police française, Mussolini décide le 18 mars 1943 de prendre des mesures pour la zone occupée en France par l’Italie : transfert des compétences en matières Juives au ministère de l’Intérieur, création d’un commissariat aux questions juives à Nice (Général Lo Spinoso), création d’une « Polizia Raziale », placement des juifs en « Residenza forzatta » (Mégève, Castellane, Saint Gervais...), internement dans le camp de concentration de Sospel des éléments « dangereux ».

Lo Spinoso est envoyé à Nice, pour s’occuper de la question juive, en avril 1943. Mais il s’entend immédiatement avec les organisations juives animées par le banquier Donati et les aide à organiser l’accueil des réfugiés. Les maison d’accueil sont très correctes… Des pourparlers sont même engagés avec le Vatican par l’intermédiaire d’un Capucin, le célèbre P. Marie-Benoît, pour préparer l'évacuation des réfugiés hors de France. Pour Lo Spinoso, soutenu par Ciano, il s’agit de tout faire pour contrarier les Allemands et chicaner la Police française... les Allemands se retrouvent impuissants, les mains liées...

Tout change le 15 septembre 1943 lorsque Mussolini est renversé et que l’Italie, qui s’est rendue aux alliés, est envahie par les nazis. Immédiatement, la gestapo et la Police de sécurité se ruent sur la Zone française évacuée par les Italiens. Le commandant de Drancy, Brunner, vient diriger les opérations en personne. Toute la région est ratissée systématiquement : en premier lieu Nice, puis la Savoie et le Dauphiné, puis les régions périphériques. Des milliers de Juifs sont arrêtés et d’autres raflés à Borgo San Dalmazzo ; acheminés à Drancy, ils seront expédiés à Auschwitz.

Face à ces coups répétés et au blocage systématique des frontières, les réseaux d’aide aux Juifs tiennent le plus longtemps possible, mais sont souvent désorganisés par les arrestations. Les survivants rejoignent les maquis FFI et FTP. Mais les rafles et les déportations continueront jusqu’à la fin.

4.4.3. La dernière phase : avril - août 1944

Les derniers mois de la guerre sont les plus durs. Les progrès de la Résistance, le débarquement, l’insurrection du Vercors provoquent une répression aveugle. Les exécutions d’otages, les tortures et les assassinats se multiplient et frappent indistinctement Juifs et résistants, communistes et chrétiens, patriotes et simples passants.

Le 14 avril 1944 la Gestapo reçoit l’ordre du BdS Knochen et du Hauptsturmführer Brunner d’organiser des raids et d’arrêter tous les Juifs de nationalité française, sans en avertir les autorités françaises. Un système de primes pour les Français qui révèleraient les cachettes des Juifs est institué. Cette date marque le début de la phase finale de la déportation des Juifs de France. A cette époque, des dizaines de milliers de Juifs se cachent dans Paris, et plus de 30.000 vivent au grand jour dans la Capitale, secourus par l’UGIF.

Quelques 6.000 juifs sont pris lors de cette dernière phase, dont 300 enfants, débusquée par Brunner lui même le 21 juillet 1944. En août 1944, les deux derniers convois de déportés quittent la France : l’un de Lyon le 11 août vers Auschwitz avec 1.200 Juifs dont seuls 152 reviendront, le second de Drancy vers Buchenwald le 17 août, soit une semaine avant la libération de Paris, avec 51 déportés dont 35 survivront.



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