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Le régime de Vichy

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2. L’organisation du régime

Le régime et le gouvernement
La Révolution nationale
L’évolution du régime

2.3. L’évolution du régime

Au cours de son existence, le régime de Vichy a notablement évolué dans le sens d’un durcissement, aussi bien par infiltration en son sein de fascistes de Paris, que par évolution interne... « L'évolution amène à se rejoindre, dans un Vichy fascisé comme celui du printemps 1944, d'authentiques pétainistes comme Henriot ou Darnand et le fasciste parisien Déat. » Si Pétain, Laval et Darlan restent les trois personnalités qui ont joué les rôles de premier plan de juin 1940 à août 1944, de nombreuses autres personnalités se sont succédées au gouvernement durant les diverses phases du régime :

2.3.1. Phase I : le Vichy de la revanche réactionnaire : juillet 1940 - 13 décembre 1940

Le premier gouvernement Laval est marqué par l’influence très importante des tenants de la « Révolution nationale » qui haïssent la République et mettent tout en œuvre pour l’abattre. Tous les courants de la droite y sont représentés : le PPF (Parti Populaire Français) de Jacques Doriot avec Paul Marion, l’Action Française avec Raphaël Alibert et Yves Bouthillier, divers réactionnaires comme le général Weygand et Xavier Vallat, des libéraux comme Lucien Romier ou Gérard Bardet et même des hommes de gauche comme René Belin, ancien leader de la CGT … Ce gouvernement met en place le projet corporatiste de Vichy, face au chômage massif combiné à la démobilisation des troupes, démantèle le syndicalisme traditionnel au profit des «  Comités d’organisation » (CO) et met en place un système basé sur le dirigisme économique.

Très influents auprès de Pétain, ces tenants de la Révolution nationale jouent contre Laval (c’est en effet le dernier parlementaire de la IIIè, vestige de la République honnie, à siéger au gouvernement) et sur les mauvaises relations qu’il entretient avec Pétain : ce dernier méprise Laval mais a besoin de lui, car il est un des rares hommes qui ait déjà l'expérience du pouvoir et c’est en grande partie à Laval qu’il doit d’être devenu le chef de l’Etat français. De son côté, Laval traite Pétain comme une potiche, certain de posséder à lui seul tous les atouts face au maréchal et à un entourage de ministres qui le détestent ou le méprisent.

L’objectif premier de Laval est la mise en place d’une collaboration avec l’Allemagne, car il est convaincu que la paix sera allemande. Il laisse à l’aréopage des ministres « bon genre » et au maréchal la « révolution nationale » pour avoir les coudées franches à l'égard du Reich et traiter rapidement avec Hitler qu’il espère rouler… aussi tient-il à négocier rapidement en tête à tête avec le Führer, prêt à donner le maximum de gages pour retirer, malgré la défaite de la France, le maximum d'avantages de l'Europe allemande. Il obtiendra son tête à tête le 20 octobre. Mais c’est lui qui sera roulé par Hitler, ce qui ne l’empêchera pas de poursuivre, jusqu’à la fion de la guerre, sa politique de collaboration.

C’est cette politique collaborationniste qui lui vaut son arrestation le 13 décembre 1940 : les tenants de la Révolution nationale, opposés à la politique collaborationniste, convainquent Pétain de se débarrasser de Laval, dont l’impopularité croissante risque par ailleurs de rejaillir sur le vainqueur de Verdun… Laval est remplacé le 14 décembre par Pierre Antoine Flandin pour un « intermède » de deux mois : le 9 février, l’amiral Darlan devient chef du gouvernement.

2.3.2. Phase II : le Vichy technocratique : 9 février 1941 – 18 avril 1942

Le 9 février 1941, l’amiral Darlan prend la tête du gouvernement de Vichy. Un personnel beaucoup plus jeune fait son entrée en politique : ce sont principalement des technocrates, des gestionnaires comme Pierre Pucheu à l’intérieur, François Lehideux à la production industrielle, René Bousquet, Yves Bouthillier, Jacques Barnaud…

Darlan espère, en échange de la collaboration économique avec le Reich, espère obtenir une refonte de l’armistice : sûr à terme de la défaite de l’Angleterre, il espère que dans l’Europe de l’Ordre Nouveau hitlérien, la France, et surtout sa marine, deviendraient la seconde grande puissance après l'Allemagne. Après sa visite à Hitler à Berchtesgaden en mai, il signe avec les Allemands les Protocoles de Paris (28 mai 1941) qui livrent aux Allemands une base militaire en Syrie, des véhicules, de l'artillerie et des munitions aux Allemands en Afrique du Nord, ainsi qu'aux Irakiens en lutte contre le Royaume-Uni en Syrie en échange d’une diminution de l’indemnité journalière versée par la France à l’Allemagne. Convaincu de la justesse de sa politique et voulant à tout prix maintenir l’Afrique sous domination française, il renforce son pouvoir au sein du gouvernement en devenant ministre de la Défense et en élimine Weygand avec lequel il est en conflit. En décembre, il tente de négocier avec Goering un mémorandum en sept points pour obtenir une collaboration politique sincère sur les bases de la reconnaissance de la souveraineté française sur l’ensemble du territoire, de la disparition de la ligne de démarcation, d'assouplissements économiques et de la libération des prisonniers. Ce mémorandum est un échec, le IIIè Reich refusant de rétablir la souveraineté française sur tout le territoire. La collaboration apparaît clairement comme un marché de dupes.

En effet, la méfiance d'Hitler à l'égard de la France exclut toute possibilité d'une France alliée de l'Allemagne : toutes les propositions de Darlan restent lettre morte et début 1942, Hitler ne croit plus avoir besoin des Français, du fait de l'affaiblissement des Anglais.À la fin de février 1942, la politique de Darlan est un échec complet sur toute la ligne. Les Allemands ont rompu le contact, ils ne le reprendront plus.

Par ailleurs, les partisans de Laval ne cessent de dénoncer la composition de son gouvernement : pour Marcel Déat, Darlan et ses hommes représentent les intérêts des « trusts », de « la finance ». La cible principale de Déat est René Belin, ministre du Travail. La campagne « anti-technocratique » mené par Déat insiste particulièrement sur le poids de la Banque Worms au sein du gouvernement : Jacques Barnaud en est l’Associé gérant et Pierre Pucheu a été le patron d’une des entreprises majeures du groupe Worms, les établissements Japy. Sur fonds d’antisémitisme, Déat dénonce la prétendue mainmise de la « banque juive » sur le gouvernement Darlan. Cette stratégie lui permet en réalité de militer pour le retour de Laval. En effet, en attaquant Worms, Déat attaque son rival le plus direct, Doriot puisque la banque « politique » Worms aurait subventionnée son parti, le Parti Populaire Français (PPF).

Enfin Darlan, par ses demandes de concessions, irrite les Allemands qui exigent le retour de Laval au pouvoir. Il est de plus en butte à l'hostilité d’une partie de l'armée et de l'entourage du Maréchal. Il souffre de surcroît d'une certaine impopularité, du fait de la détérioration des conditions de vie des français.

Le 18 avril 1942 Pétain renvoie Darlan.

2.3.3. Phase III : Le Vichy « pragmatique » de Laval : 18 avril 1942-1943

2.3.3.1. Les convictions de Laval

Le retour de Laval en 1942 marque aussi un certain retour d'un personnel politique plus républicain, très éloigné de la volonté de revanche politique du Vichy de 1940. L'objectif du gouvernement est très pragmatique : donner des gages à l'Allemagne par la Collaboration pour obtenir une plus grande autonomie de la France et une bonne place dans l'Europe nouvelle. La Révolution Nationale, à laquelle Laval ne croit que très peu, passe totalement au second plan (réhabilitation des départements républicains contre le régionalisme prôné par le Vichy traditionaliste de 1940) au profit d’un collaboration active visant à donner à la France un rôle de plus en plus important dans l’Europe nazie. Cette fois-ci Pétain, qui n’a toujours aucune sympathie pour Laval, partage totalement ses points de vue politiques En juin 1942, il déclare très clairement en public que les propos et les ordres de Laval sont « comme les [siens] » et que tous lui doivent obéissance comme à lui-même. Ainsi, il n'a jamais existé de différences entre un « Vichy de Pétain » et un « Vichy de Laval », ce que les apologistes de Pétain ont tenté de faire croire après la guerre afin de rejeter sur le seul Laval la responsabilité des agissements du régime.

Intimement persuadé d'être le seul Français capable de négocier avec Hitler, Laval mise tout sur une collaboration sans équivoque qui consistant à anticiper sur les désirs allemands et à multiplier les gages de bonne volonté envers le vainqueur, sans en attendre d’autre contrepartie qu’une entrevue avec le Führer au cours de laquelle il le convaincrait par son charme personnel à réserver à la France une place de choix dans l'Europe allemande. Profondément Convaincu d'avoir raison seul contre tous, persuadé que la postérité seule comprendra les mérites de sa politique, il ne tient absolument aucun compte de son impopularité croissante ni de celle de sa collaboration à tout va, ni des avertissements répétés qui lui parviennent de toutes parts. Il ne variera jamais dans cette politique alors que la défaite allemande est de plus en plus prévisible. Le 22 juin 1942, après l’avoir soumis à Pétain qui le modifie légèrement, Laval prononce à la radio un retentissant discours dont se détache la phrase : « Je souhaite la victoire de l'Allemagne, parce que sans elle le bolchevisme s'installerait partout ». L'effet sur l'opinion publique est désastreux, les propres conseillers et ministres de Laval sont effondrés.

2.3.3.2. La concentration des pouvoirs

De retour au pouvoir et avec l’appui des Allemands, Pierre Laval obtient des prérogatives sans cesse accrues de la part de Pétain. Cumulant les portefeuilles, il place ses créatures à tous les postes-clés. Dès l'été 1942, il est à la fois ministre de l'Intérieur, des Affaires étrangères et de l'Information. Doté du titre nouveau de « chef du gouvernement » en avril 1942, il redevient dauphin officiel du Maréchal en novembre 1942, après que Darlan soit l'amiral passé du coté des alliés en novembre 1942. Le 26 novembre, par acte constitutionnel, Pétain l'autorise à signer seul tous les décrets et les lois. En 1943, il obtient même des pouvoirs constituants. Il est alors officiellement le chef de la Milice française…

Il place ses proches et ses amis aux postes clés du gouvernement : ainsi René Bousquet devient Secrétaire général de la police et se montre l'un de ses protégés les plus fidèles (Il partagera ses derniers instants dans sa cellule de Fresnes). Les Commissariats spécialisés chargés de la persécution des Juifs ou de la livraison de main-d'œuvre à l'Allemagne relèvent directement de lui. Plusieurs autres ministres sont des alliés et amis proches, comme Pierre Cathala aux finances, Jean Bichelonne à la Production industrielle et aux Transports, le clermontois Amédée Bussière, préfet de police et un des principaux organisateurs du Vel’ d’Hiv’, Raymond Lachal, partisan d'une ligne plus collaborationniste et chef de la Légion française des Combattants, Grasset, ministre de la Santé, Baillet, chef de l’administration pénitentiaire

2.3.3.3. La collaboration

La politique de collaboration de Laval est particulièrement active dans trois domaines : la lutte contre les Juifs, l’organisation du travail obligatoire, la répression contre la résistance

2.3.3.3.1. Laval et la persécution antisémite

Le premier convoi de déportés juifs en direction d'Auschwitz part de Drancy le 27 mars 1942, soit trois semaines avant le retour de Laval au pouvoir. Les Allemands (Dannecker) ont programmé dans un premier temps la déportation de tous les juifs adultes vivant en France occupée ou non occupée. Ils ont besoin pour cela du concours des forces de police en zone occupée et de la collaboration du gouvernement de Vichy en zone non occupée. Début juillet, Pierre Laval leur propose de livrer les juifs étrangers vivant en zone non occupée en y joignant leurs enfants, en échange de l'exemption collective des juifs de nationalité française des deux zones. Il est ainsi le premier responsable français de la rafle du Vel’d’Hiv’ et de celle du 26 août 1942 en zone sud.

Au contraire de Pétain et de nombreux hommes de Vichy, Laval n'a jamais fait preuve de sentiments antisémites ; mais il entend démontrer sa bonne volonté aux Allemands et leur prouver l'efficacité et la fiabilité de l'administration et de la police françaises. La thèse selon laquelle il aurait livré les Juifs étrangers pour éviter la déportation des Juifs français semble pour le moins discutable, même si en août 1943 il refuse de dénaturaliser les Juifs français, ce qui aurait permis aux Allemands d'accélérer leur déportation.

Pour la seule année 1942, plus de 43.000 Juifs sont déportés. En 1943, ils sont 11.000 et 17.000 en 1944. 80 % d'entre eux ont été arrêtés par la police française. 97 % de ces Juifs déportés périssent dans les chambres à gaz ou sont exterminés par le travail dans les camps de concentration. Des 11.000 enfants de moins de 16 ans déportés, la plupart sur l'insistance personnelle de Laval, aucun n'est revenu.

2.3.3.3.2. L'envoi de travailleurs forcés en Allemagne

Dès le 12 mai 1942, Laval propose au ministre allemand des Affaires étrangères, Von Ribbentrop la participation de la France à l'effort de guerre allemand, par l'envoi de travailleurs dans le Reich, qui manque cruellement de main-d'œuvre, ses ouvriers étant massivement mobilisés sur le front de l'Est. Le 22 juin 1942, après que l’Allemagne eut exigé 250.000 travailleurs, il annonce sa décision de créer la « Relève », ancêtre du S.T.O. : il s'agit d'envoyer les meilleurs travailleurs en Allemagne en échange de prisonniers de guerre français, toujours retenus en Allemagne. Ce qu’il ne dit pas, c’est que l’échange est totalement en faveur des nazis : trois ouvriers spécialisés contre un seul prisonnier paysan. De plus, la plupart des prisonniers de guerre libérés par le Reich sont âgés ou malades, donc peu productifs, qui auraient de toute façon été rapatriés. Début septembre, la Relève est un échec, avec seulement 17.000 candidats au départ.

Laval passe alors au recrutement forcé. Le 4 septembre, Pétain promulgue une première loi sur le travail forcé malgré l’opposition de quatre ministres. En 6 mois, 250.000 ouvriers français partent en Allemagne, principalement de la zone occupée. Mais Fritz Sauckel se montre insatiable. Il va recevoir pleine satisfaction : le 16 février 1943, une loi signée de Laval créé le Service du Travail Obligatoire et permet l'envoi en Allemagne de tous les jeunes gens nés entre 1920 et 1923. Au total, en juillet 1943, plus de 600.000 travailleurs français se trouvent en Allemagne, dont une majorité d’ouvriers qualifiés.

Laval met la police et la gendarmerie françaises à contribution pour les prélèvements forcés de main-d'œuvre et la traque des réfractaires au STO. Le 11 juin 1943, dans un discours radiodiffusé, Laval menace ouvertement les réfractaires de représailles sur leur famille. Il durcit aussi les mesures à l'encontre de ceux qui les aident, et supprime les exemptions des étudiants et des jeunes paysans. Les Chantiers de la Jeunesse contribuent activement à l'envoi de leurs propres jeunes en Allemagne, par groupements entiers. De même, la Milice opère de nombreuses rafles. Les Allemands obtiennent en fait tout ce qu’ils veulent jusqu’à l’été 1943.

Mais pour Laval et sa politique, c’est un désastre : l'économie est désorganisée par la saignée en travailleurs, l'impopularité du régime est considérablement accrue, plus de 200.000 jeunes refusent de partir : environ 50.000 passent dans la résistance où sont créés les premiers maquis ; 35.000 gagnent l’Afrique du Nord où ils s’engagent dans les forces de la France Libre ; des milliers se cachent à domicile ou s'embauchent dans des fermes isolées où ils servent de main-d'œuvre à des paysans complices ; d’autres entrent dans la police et les pompiers, voire dans la Milice…

Tardivement conscient que le STO mine le régime, Laval finit par s'opposer aux nouvelles demandes exorbitantes de Sauckel le 6 août 1943. Il obtient une suspension des départs, mais en échange d'une intégration considérablement accrue de l'industrie française à l'économie de guerre nazie (accords Speer – Bichelonne du 15 septembre 1943). La troisième « Aktion Sauckel » est donc un demi échec (Juin – décembre 1943) et la quatrième sera un fiasco total. Seul le département de la Gironde fournira son quota, grâce il est vrai, à l’action du préfet Sabatier et de son fidèle secrétaire général Maurice Papon…

2.3.3.3.3. La répression de la Résistance

En janvier 1943 Laval crée la Milice Française, force de police politique confiée à Joseph Darnand, mais dont il est officiellement le président. En six mois, elle recrute plus de 35.000 hommes et joue alors le principal rôle dans la traque des Juifs et des résistants, qui sont soit torturés et exécutés sommairement sur place, soit déportés vers les camps de concentration. Recrutant largement parmi les ultra - collaborationnistes convaincus, mais aussi les aventuriers de toutes sortes et les criminels de droit commun, la Milice s'illustre par de nombreux vols, viols, extorsions de fonds, voies de fait sur la voie publique ou agressions contre des fonctionnaires et des policiers.

2.3.3.4. Phase IV : le Vichy des ultra - collabos : novembre 1943 – août 1944

À partir de novembre 1943, la machine s’emballe et on assiste à une véritable fuite en avant : les ultra - collaborationnistes de Paris, sympathisants nazis à côté desquels Laval paraît presque modéré, entrent en force au gouvernement sur pression des Allemands : le 30 décembre 1943 Joseph Darnand est nommé par Pétain secrétaire général au maintien de l’ordre ; le 6 janvier 1944, Philippe Henriot est nommé secrétaire d'état de l'Information et de la propagande ; le même jour Joseph Darnand est nommé ministre chargé du maintien de l’ordre par Laval (Pétain ayant refusé) ; le 16 mars enfin Marcel Déat devient Ministre di travail et de la solidarité nationale.

La Milice devient alors un véritable instrument de terreur et de guerre civile alors que le régime se décompose progressivement. Organisation de type fasciste, elle se veut mouvement révolutionnaire, antirépublicain, antisémite, anticommuniste et anticapitaliste et ambitionne de devenir l’équivalent d’un parti unique de l’Etat Français. Sa montée en puissance marque la fascisation finale du régime de Vichy et sa satellisation par le régime nazi agonisant qui finira par l’armer et nommer son chef « Sturmbannführer SS ».

Début 1944, la Milice est étendue au nord de la France, et les hommes de mains des partis collaborationnistes y sont versés. Ses effectifs atteignent alors près de 30.000 hommes. La Milice se substitue aux forces de police et coopère avec la Gestapo à la chasse aux Juifs et aux résistants. Le 20 janvier 1944, une loi autorise la Milice à constituer des cours martiales : 3 juges, tous miliciens, peuvent siéger anonymement et prononcer en quelques minutes des condamnations à mort exécutables immédiatement. Ainsi une cour condamne à mort et fait exécuter le 23 février 12 résistants révoltés de la prison centrale d’Eysses (Lot et Garonne) à qui la vie sauve avait été promise par les miliciens en échange de leur reddition.

La Milice se charge d’exécuter, outre de nombreux résistants, des hommes politiques hostiles à la collaboration : Maurice Sarraut (2 décembre 1943), Victor Basch et son épouse (10 janvier 1944 par la milice de Lyon aux ordres de Paul Touvier), Jean Zay (20 juin 1944), Georges Mandel (7 juillet 1944)…

En mars, la Milice participe à l’assaut du maquis des Glières avec 3 bataillons de la Wehrmacht et au massacre des résistants. Le 11 juin la milice opère un véritable massacre à Saint Amand Montrond dans le Cher, y massacrant près de 80 personnes…

Le 6 août 1944 Pétain finit par désavouer les exactions des hommes de Darnand, mais ce dernier n’en aura cure : « Pendant quatre ans j'ai eu le droit à tous vos encouragements parce que ce que nous faisions, c'était pour la France. Et aujourd'hui que les Américains sont aux portes de Paris, vous commencez à me dire que je vais être la tache de l'Histoire de France. On aurait pu s'y prendre plus tôt! »

À la Libération, les débris de la Milice prennent le chemin de l’Allemagne. Les miliciens sont versés dans la33è division « Charlemagne » avec les survivants de la LVF et d'autres unités auxiliaires. Darnand en abandonne le commandement à un officier supérieur allemand, et part en Italie du Nord faire la chasse aux partisans. Capturé par les partisans italiens, il est remis aux autorités françaises, condamné à mort et exécuté à l’issue d’un procès.



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