Les supports sont fondamentalement de deux types : colonnes et piliers. De l'époque romane à l'époque gothique, à la complexité croissante des voûtes et des nervures de pierre doit répondre une complexité croissante de leur forme.
La colonne, qui est un support de section ronde, a pour fonction de recevoir la retombée des arcs, (et plus rarement des voûtes ou des murs) qui la surmontent et de les transmettre à sa base. Son sommet (le chapiteau) et sa base sont évasés afin de mieux concentrer les forces vers le fût puis de les transmettre au sol.
 | Supports romans : colonnes et piliers |
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Le pilier peut être diversement composé : simple pile de plan carré, pilier de section barlongue (rectangulaire), faisceau de colonnes. Il supporte des charges plus lourdes que la simple colonne. Sa forme est souvent déterminée par son emplacement dans l'église et par les types de structure qu'il doit soutenir : soit de simples arcs, soit des arcs à double rouleaux, soit des arcs et des retombées d’arêtes…
Il est à noter que de nombreux supports, principalement de type colonne, sont dans l’architecture romane des réemplois des supports romains, particulièrement dans les régions de longue influence romaine (sud de la France). On en retrouve sur les façades ou dans les cryptes.
 | Spire : le « Kaiserdom » : la chapelle baptismale saints Martin et Emmeran |
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 | Chapaize (Saône et Loire) : l’église paroissiale saint Martin. La nef |
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 | Rosheim en Alsace : église saints pierre et Paul : vue de la nef avec alternance des supports |
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 | Saint Gilles du Gard : façade de l’abbatiale entre le portail central et le portail sud. |
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 | Tournus (Saône et Loire) : abbatiale saint Philibert. Intérieur de la rotonde de la crypte. |
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 | Jumièges (Seine Maritime) : abbatiale Notre Dame. Elévation de la nef avec alternance des supports |
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Le chapiteau roman est si spécifique qu'il peut à lui seul aider à reconnaître une église est romane. Héritier des traditions romaines, principalement de l’ordre corinthien ou composite, le chapiteau roman s’en distingue cependant fondamentalement : en effet dans l’architecture romane l’entablement disparaît totalement, et le chapiteau ne conserve plus que le sommier de l’arc avec lequel il a de plus en plus tendance à se confondre en s’évasant de plus en plus pour aboutir à la forme classique, consistant en un cône tronqué renversé pénétré par un cube
Par contre, son rôle décoratif et surtout didactique devient fondamental, d’autant que l’édifice, étant en général relativement bas, il est à la portée du regard du fidèle. L’art roman fournit une variété très riche de chapiteaux, soit stylisés et dérivant du chapiteau romain, soit géométrique (trapèze ou cube), soit historiés, s’inspirant des récits bibliques ou de thématiques de l’époque, soit encore à bestiaire, dans lequel l’imagination du sculpteur se donne libre cours…
 | Vézelay (Yonne), basilique sainte Madeleine : chapiteaux de la nef |
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Les chapiteaux historiés, sculptés de motifs décoratifs ou narratifs, sont très présents dans l’art roman. Ils témoignent du talent de sculpteurs qui ont su se plier aux contraintes liées à la forme du support tout en développant un langage qui reflète la diversité des styles régionaux.
Dans certaines régions enfin, comme en Auvergne ou en Poitou, on trouve de nombreux chapiteaux extérieurs sur les chevets, faisant office de support de la corniche et richement décorés.
 | Vézelay (Yonne), basilique sainte Madeleine : chapiteau de la nef. Le moulin mystique |
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 | Rosheim en Alsace : église saints Pierre et Paul : chapiteau de la nef |
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 | Toulouse (Haute Garonne) : basilique saint Sernin. Façade occidentale, porte Miégeville : chapiteau de l’annonciation |
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 | Saint Nectaire (Puy du Dôme) : chapiteau du miracle de saint Nectaire. |
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 | Saint Benoît sur Loire (Loiret) : abbaye saint Fleury. Chapiteaux du porche : la fuite en Egypte |
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 | Saulieu (Cote d’Or), saint Andoche : chapiteau historié de la nef : la tentation du Christ |
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 | Paray-Le-Monial (Saône et Loire) : chapiteau |
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 | Mozac (Puy du Dôme) : l’abbaye saint Pierre. Le chapiteau des Atlantes |
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 | Mozac (Puy du Dôme) : l’abbaye saint Pierre. Le chapiteau de la résurrection : les saintes femmes se rendent au tombeau avec les onguents |
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 | Moissac, abbaye saint Pierre : le cloître, galerie est : les noces de Cana |
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 | Le Puy en Velay. La cathédrale Notre Dame. Le cloître. Chapiteau |
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 | Issoire (Puy du Dôme), saint Austremoine : chapiteau du chœur : le portement de la croix |
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 | Cluny III : chapiteau des arbres du paradis du chœur de l’église |
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 | Chauvigny (Vienne) : l’église saint Pierre les Châteaux. Chapiteau du déambulatoire : l’adoration des mages avec la signature du sculpteur « Gofridus me fecit |
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 | Brioude, église saint Julien : chapiteau |
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 | Saint Martin de Boscherville : l’abbatiale Saint Georges. Chapiteau de la salle capitulaire : Josué arrête la course du soleil |
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 | Parme : le baptistère (1196-1260). Chapiteau |
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 | Sant’Antimo en Toscane du Sud. L’abbaye romane du début du XIIè. Chapiteau : Daniel dans la fosse aux lions |
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 | San Cugat del Vallès : le cloître. Chapiteau historié de l’épiphanie. Le cloître compte en tout 144 chapiteaux |
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 | Zamora : San Claudio de Olivares. Chapiteau |
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 | Spire : le « Kaiserdom » : chapiteau du transept sud. Vers 1080 |
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 | Grandson (Vaud) : chapiteau. Le tireur d’épines |
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