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Les apports « Barbares » et l’art préroman

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1. De Rome à l’empire carolingien

Histoire
Gaule : l’art mérovingien
Italie : l’art lombard
Espagne wisigothe
Les Asturies : entre l’art wisigoth et l’art roman

1.5. Les Asturies : entre l’art wisigoth et l’art roman

En 711 le royaume wisigoth d’Espagne s’effondre sous les coups des Arabes, qui en peu de temps se rendent maîtres de la péninsule ibérique et du sud de la Gaule. Mais dans les Asturies, au nord ouest de l’Espagne une monarchie indépendante se forme autour de sa capitale, Oviedo, libérée de la tutelle musulmane, et va durer jusqu’au début du Xè siècle.

Ainsi durant deux siècles va se développer dans les Asturies une culture spécifique, marquée par :

  • La volonté de maintenir et d’amplifier les traditions et la culture du royaume wisigoth, dont les rois asturiens se considèrent comme les héritiers ;
  • Une tonalité très royale : l’art des Asturies est essentiellement un art de cour ;
  • La prédominance de l’architecture sur les autres arts, avec une place particulière faite au voûtement de pierre.

1.5.1. Architecture

1.5.1.1. Caractères généraux

Vers la fin du VIIIè les rois des Asturies construisent de nombreux édifices en pierre voûtés, fait rare à cette époque dans le reste de l’Europe. Ce style nommé « préroman asturien » se développe particulièrement sous les règnes d’Alphonse II (789-842) et de Ramiro I son fils (842-850), et disparaît vers 910 lorsque Leon se substitue à Oviedo comme capitale.

Cette architecture possède quelques caractéristiques communes :

  • Utilisation de la pierre de taille dans les coins et les supports ;
  • Utilisation de l’arc en demi-point, cintré ou non ;
  • Utilisation de la voûte, renforcée par des arcs ;
  • Utilisation d’arcatures aveugles à l’intérieur et de systèmes de contrebutement à l’extérieur ;
  • Décors intérieurs de fresques ;
  • Chapiteaux et bases des colonnes richement décorés ;
  • Plan basilical dominant dans les édifices religieux ;
  • Présence dans la partie supérieure de l’abside d’une fenêtre aveugle.

Une des premières églises de ce type, construite avant le règne d’Alphonse II est celle de Santianes de Pravia (774-783) : Elle inaugure une longue série de belles églises asturiennes.

Santianes de Pravia : l’église San Juan. 774-783
Santianes de Pravia : l’église San Juan. 774-783

1.5.1.2. Eglises de la période d’Alphonse II : 791-842

  • La Camara Santa, édifiée dans la cathédrale d’Oviedo pour abriter des reliques rapportées de Tolède après la chute du royaume Wisigoth. Ce petit bâtiment, sel reste du palais royal, se compose d’une première salle voûtée destinée à conserver des reliques, et d’un oratoire, qui sera voûté à l’époque romane.
  • L’église San Julian de los Prados à Santunallo, faubourg d’Oviédo : édifice de plan basilical à trois nefs séparées par des piliers carrés soutenant des arcs en demi-point. Le transept est très haut. Le décor pictural est remarquable avec ses fresques sur trois registres superposés. L’ensemble, remarquable, s’éloigne de la pure tradition wisigothe en annonce déjà l’esprit roman.
  • San Julian de los Prados à Santunallo : l’église. Façade occidentale. Vers 840
    San Julian de los Prados à Santunallo : l’église. Façade occidentale. Vers 840
    San Julian de los Prados à Santunallo : l’église. Façade orientale. Vers 840
    San Julian de los Prados à Santunallo : l’église. Façade orientale. Vers 840
    San Julian de los Prados à Santunallo : l’église. La nef et les fresques. Vers 840
    San Julian de los Prados à Santunallo : l’église. La nef et les fresques. Vers 840
  • Eglise de San Tirso en Oviedo, voisine de la cathédrale, dont il ne reste que quelques éléments d’origine ;
  • San Tirso près d’Oviedo. L’église. Epoque d’Alphonse II. Vue générale
    San Tirso près d’Oviedo. L’église. Epoque d’Alphonse II. Vue générale
    San Tirso près d’Oviedo. L’église. Epoque d’Alphonse II. Façade
    San Tirso près d’Oviedo. L’église. Epoque d’Alphonse II. Façade
    San Tirso près d’Oviedo. L’église. Epoque d’Alphonse II. Chapiteau
    San Tirso près d’Oviedo. L’église. Epoque d’Alphonse II. Chapiteau
  • Eglise de San Pedro de la Nora.
  • San Pedro de Nora : l’église. Epoque d’Alphonse II. Vue générale
    San Pedro de Nora : l’église. Epoque d’Alphonse II. Vue générale
    San Pedro de Nora : l’église. Epoque d’Alphonse II. Façade occidentale
    San Pedro de Nora : l’église. Epoque d’Alphonse II. Façade occidentale
    San Pedro de Nora : l’église. Epoque d’Alphonse II. L’intérieur
    San Pedro de Nora : l’église. Epoque d’Alphonse II. L’intérieur
  • Eglise de Santa Maria de Bendones, à quelques kilomètres d’Oviedo, édifiée entre 792 et 842.
  • Santa Maria de Bendones : l’église. 792-842
    Santa Maria de Bendones : l’église. 792-842
    Santa Maria de Bendones : l’église. 792-842
    Santa Maria de Bendones : l’église. 792-842

1.5.1.3. Eglises de la période de Ramiro : 842-850

Avec le court règne de Ramiro I, l’art asturien atteint son apogée et produit quelques chefs d’œuvre dont les deux plus beaux se trouvent près d’Oviedo, sur le mont Naranco :

  • L’église santa Maria del Naranco est en fait non une chapelle, mais la salle du trône du roi, l’« Aula Regia », une salle aux fonctions civiles. Elle sera transformée en église rurale lorsque la capitale du royaume sera transférée à Léon en 913. L'étage inférieur est une salle couverte, sans fenêtres, divisée en trois : la pièce centrale pour la garde et les servitudes, la seconde comme chapelle royale privée, et la troisième pour les bains. L'étage supérieur, auquel on accède par des escaliers extérieurs, se présenta comme un grand salon rectangulaire, ouvert à ses extrémités par une triple arcade. La décoration est d'influence nettement nordique ou germanique, avec des arcs très cintrés et des moulures taillées en imitant des Å“uvres de bois ou d’orfèvrerie.
  • Santa Maria del Naranco : vue générale. Vers 845
    Santa Maria del Naranco : vue générale. Vers 845
    Santa Maria del Naranco : vue de la salle d’audience et des escaliers y menant. Vers 845
    Santa Maria del Naranco : vue de la salle d’audience et des escaliers y menant. Vers 845
    Santa Maria del Naranco : façade sud. Vers 845
    Santa Maria del Naranco : façade sud. Vers 845
    Santa Maria del Naranco : façade sud. Vers 845
    Santa Maria del Naranco : façade sud. Vers 845
    Santa Maria del Naranco : la salle d’audience. Vers 845
    Santa Maria del Naranco : la salle d’audience. Vers 845
    Santa Maria del Naranco : la salle supérieure. Vers 845
    Santa Maria del Naranco : la salle supérieure. Vers 845
    Santa Maria del Naranco. Vers 845
    Santa Maria del Naranco. Vers 845
    Santa Maria del Naranco. Façade nord. Vers 845
    Santa Maria del Naranco. Façade nord. Vers 845
    Santa Maria del Naranco. Chapiteau. Vers 845
    Santa Maria del Naranco. Chapiteau. Vers 845
    Santa Maria del Naranco. Plan. Vers 845
    Santa Maria del Naranco. Plan. Vers 845
  • San Miguel de Lillo est l’église du palais de Ramiro. Elle conservait un morceau de la Sainte Croix, la relique la plus sacrée de l'ancien trésor wisigoth. Seuls en subsistent le porche et le premier tronçon des nefs. Voûtée, elle possède des supports très élancés, une tribune destinée au souverain, et des jambages de portes sculptés représentant le monarque.
  • San Miguel de Lillo sur le mont Naranco : l’église. Vers 848
    San Miguel de Lillo sur le mont Naranco : l’église. Vers 848
    San Miguel de Lillo sur le mont Naranco : l’église. Vers 848
    San Miguel de Lillo sur le mont Naranco : l’église. Vers 848
    San Miguel de Lillo sur le mont Naranco : l’église. Vers 848
    San Miguel de Lillo sur le mont Naranco : l’église. Vers 848
    San Miguel de Lillo sur le mont Naranco : fenêtre de l’église. Vers 848
    San Miguel de Lillo sur le mont Naranco : fenêtre de l’église. Vers 848
    San Miguel de Lillo sur le mont Naranco : relief d’un pilier de l’entrée ouest imitant un ivoire ancien avec scènes de cirque. Vers 848
    San Miguel de Lillo sur le mont Naranco : relief d’un pilier de l’entrée ouest imitant un ivoire ancien avec scènes de cirque. Vers 848
  • Santa Christina de Lena : sans doute d’origine wisigothe, l’édifice est transformé sous Ramiro. Elle comporte des voûtes et un porche dans un style proche des édifices du mont Naranco. Les arcs sont en plein cintre et le chÅ“ur est séparé de la nef par un triple arc et un chancel sculpté de reliefs géométriques.
Santa Cristina de Lena : l’église. Vue du massif occidental. Vers 845
Santa Cristina de Lena : l’église. Vue du massif occidental. Vers 845
Santa Cristina de Lena : l’église. Vue du massif occidental. Vers 845
Santa Cristina de Lena : l’église. Vue du massif occidental. Vers 845
Santa Cristina de Lena : l’église. Vue gé,érale. Vers 845
Santa Cristina de Lena : l’église. Vue gé,érale. Vers 845
Santa Cristina de Lena : l’église. Les arcs séparant le chœur et le chancel. Vers 845
Santa Cristina de Lena : l’église. Les arcs séparant le chœur et le chancel. Vers 845
Santa Cristina de Lena : l’église. Le chancel. Vers 845
Santa Cristina de Lena : l’église. Le chancel. Vers 845
Santa Cristina de Lena : l’église. Plan. Vers 845
Santa Cristina de Lena : l’église. Plan. Vers 845

1.5.1.4. Eglises de la période d’Alphonse III le Grand : 866-910

Sous Alphonse III, alors que s’amorce le repli musulman, l’art asturien stagne et s’isole. Il produit cependant quelques belles œuvres :

  • San Salvador de Valdedios : église à trois nefs avec chapelles voûtées sur absides rectangulaires et porche latéral ajouré (postérieur). L’église possède de belles fenêtres à claustra.
  • San Salvador de Valdedios : l’église. Vue générale. Vers 893
    San Salvador de Valdedios : l’église. Vue générale. Vers 893
    San Salvador de Valdedios : l’église. Vue générale. Vers 893
    San Salvador de Valdedios : l’église. Vue générale. Vers 893
    San Salvador de Valdedios : l’église. La façade orientale. Vers 893
    San Salvador de Valdedios : l’église. La façade orientale. Vers 893
    San Salvador de Valdedios : l’église. La nef. Vers 893
    San Salvador de Valdedios : l’église. La nef. Vers 893
    San Salvador de Valdedios : l’église. La nef. Vers 893
    San Salvador de Valdedios : l’église. La nef. Vers 893
    San Salvador de Valdedios : l’église. Bas côté. Vers 893
    San Salvador de Valdedios : l’église. Bas côté. Vers 893
  • San Andriano du Tuñon : église à trois nefs séparées par des piliers, un porche tripartite et des chapelles dans les extrémités des nefs latérales. Cette église est celle qui s’écarte le plus des traditions de l'art asturien classique.
  • San Andriano du Tuñon : l’église
    San Andriano du Tuñon : l’église
    San Andriano du Tuñon : l’église
    San Andriano du Tuñon : l’église
  • Eglise de San Salvador Priesca ;
  • Eglise de San Salvador Priesca. Vue générale
    Eglise de San Salvador Priesca. Vue générale
    Eglise de San Salvador Priesca. La nef
    Eglise de San Salvador Priesca. La nef
    Eglise de San Salvador Priesca. Chapiteau
    Eglise de San Salvador Priesca. Chapiteau
  • Eglise de Santiago de Gobiendes.
Santiago de Gobiendes : l’église est une des dernières réalisations de l’art asturien, édifiée entre 900 et 913. Elle sera profondément transformée en 1853 (portique et abside). Vue générale
Santiago de Gobiendes : l’église est une des dernières réalisations de l’art asturien, édifiée entre 900 et 913. Elle sera profondément transformée en 1853 (portique et abside). Vue générale
Santiago de Gobiendes : chapiteau
Santiago de Gobiendes : chapiteau
Santiago de Gobiendes : la nef
Santiago de Gobiendes : la nef

1.5.2. Orfèvrerie

Il reste peu de traces de la sculpture et de la peinture de cet art asturien. Par contre l’orfèvrerie a laissé quelques extraordinaires témoignages donnant un aperçu de la richesse et du développement culturel de ce petit royaume :

    La croix des Anges pour la cathédrale d’Oviedo, commandée en 804 par Alphonse II ; reliquaire en forme de croix grecque, rappelant les oeuvres hispano-gothiques ou carolingiennes avec un disque dans le centre ; l'âme de bois, plaquée d'or, est rehaussée de cabochons et de camées antiques. Elle porte l’inscription « quiconque oserait l'enlever de l’endroit où ma libre volonté l’a placé, qu’il soit foudroyé par un rayon divin ».
    La croix des Anges. Règne d’Alphonse II. 804. Cathédrale d’Oviedo, Camara Santa
    La croix des Anges. Règne d’Alphonse II. 804. Cathédrale d’Oviedo, Camara Santa
    La croix des Anges. Règne d’Alphonse II. 804. Détail. Cathédrale d’Oviedo, Camara Santa
    La croix des Anges. Règne d’Alphonse II. 804. Détail. Cathédrale d’Oviedo, Camara Santa
  • La croix de la Victoire du roi Alphonse III le Grand en 908 : de même structure, elle utilise cependant la technique des émaux, d’origine byzantine.
  • La croix de la Victoire. Règne d’Alphonse III. 908. Cathédrale d’Oviedo, Camara Santa
    La croix de la Victoire. Règne d’Alphonse III. 908. Cathédrale d’Oviedo, Camara Santa
    La croix de la Victoire. Règne d’Alphonse III. Détail du médaillon central de la face arrière. 908. Cathédrale d’Oviedo, Camara Santa
    La croix de la Victoire. Règne d’Alphonse III. Détail du médaillon central de la face arrière. 908. Cathédrale d’Oviedo, Camara Santa
    La croix de la Victoire. Règne d’Alphonse III. 908. Détail. Cathédrale d’Oviedo, Camara Santa
    La croix de la Victoire. Règne d’Alphonse III. 908. Détail. Cathédrale d’Oviedo, Camara Santa
  • Le Coffret aux agates offert à la cathédrale d’Oviedo par le roi Fruela II en 910 : c’est un coffret en bois, avec des onyx, des émaux rouges et bleus et des pierres précieuses, qui forment des représentations abstraites évoquant un luxe barbare qui se rattache à la tradition wisigothe, encore plus directement que l'architecture.
  • Coffret aux agates, offert à la cathédrale d’Oviedo par le roi Fruela II en.910. Cathédrale d’Oviedo, Camara Santa
    Coffret aux agates, offert à la cathédrale d’Oviedo par le roi Fruela II en.910. Cathédrale d’Oviedo, Camara Santa
    Coffret aux agates, offert à la cathédrale d’Oviedo par le roi Fruela II en.910. Cathédrale d’Oviedo, Camara Santa
    Coffret aux agates, offert à la cathédrale d’Oviedo par le roi Fruela II en.910. Cathédrale d’Oviedo, Camara Santa
  • Le coffret de la cathédrale d’Astorga en argent doré avec des représentations d’anges, de l’agneau divin et du Tétramorphe.
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