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L’art de la Grèce classique

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2.2. Création du style idéal classique : l’impérialisme artistique d’Athènes : 450 - 420

Myron d’Eleuthères
Phidias
Contemporains et successeurs de Phidias
Polyclète d’Argos
Le portrait à l’époque classique
Crésilas et les Amazones
Paeonios de Mendée

2.2.2. Phidias

Phidias, la grande figure artistique du Vè est mal connue. Maître en toutes techniques, également en peinture, il débute sa carrière avant 460 et a certainement connu les décors du temple de Zeus à Olympie.

Sa première œuvre est sans doute l’Apollon de Cassel qui appartient au style sévère et est à comparer au visage de l’Apollon de Chastworth créé par un compatriote. Le sculpteur est influencé par le style sévère : renouvellement de la signification morale de l’image divine et de la signification symbolique de la mythologie : cette pensée se maintiendra en s’enrichissant dans l’évolution de la forme qui va passer du réel sur-humanisé à l’humain harmonisé, c’est à dire au classique pur : c’est une forme qui s’humanise et se maîtrise et non pas un idéal cristallisé.

2.2.2.1. Les grandes oeuvres

La disparition des deux statues chryséléphantines nous prive des éléments d’appréciation les plus déterminants de l’œuvre de Phidias et de son rayonnement. Les copie médiocres et disparates de la Parthénos n’ont guère qu’une valeur documentaire. Quant au Zeus Olympien, quelques têtes de marbre permettent une comparaison. Il reste aussi la description de Pausanias assez détaillée : on y décèle la volonté d’introduire l’actualité historique dans le monde de dieux et de héros. L’Athéna se signifiait en 438 comme la personnification de l’Athènes de Périclès et de son Empire.

La destinée personnelle du maître après 438, date de son procès, est obscure et on pense qu’il a œuvré au Zeus Olympien avec ses collaborateurs jusqu’à sa mort, vers 432 ou 431…

2.2.2.2. Les sculptures du Parthénon

Le sujet est au centre de l’histoire de la sculpture grecque. L’œuvre est immense ; son exécution dure de 447à 432 et tous ne nous est pas parvenu, loin de là.

2.2.2.2.1. Les métopes

C’est par la réalisation des métopes que le travail a débuté : sur les 92 ornant l’entablement, 19 seules (côté sud) nous sont conservées. Elles donnent une idée assez exacte de la manière dont a été conçue cette partie du décor et un premier aperçu du style dont on suit les variations dans la frise ionique du mur de la cella et des frontons. Le sujet est simple : la Centauromachie. L’inégalité de valeur des exécutants est ici plus évidente qu’à Olympie. Certaines sont gauches, d’autres très adroites. Toutes diffèrent d’Olympie : d’une part elles sont plus détachées du fond, d’autre part verticales et obliques sont remplacées par des courbes ce qui est en contradiction avec les lois de l’architecture dorique.

Que révèlent ces métopes ? Un nouveau langage traduit ici une nouvelle éthique : dans sa paix victorieuse, Athènes est au faîte de sa puissance ; au héros qui tient sa force de l’aide divine succède le type humain idéalisé, l’image de l’homme nouveau qui vient de se conquérir lui-même. La nature sauvage humanisée (Centaure) devient le symbole de l’harmonie universelle.

2.2.2.2.2. La frise

L’utopie de la cité idéale déroule son cortège panathénaïque au sommet du mur de la cella sur une frise de 160 mètres dont la plus grande partie nous est conservé. La technique du bas-relief exigeait la pratique de mains nombreuses : il y a une indiscutable inégalité d’exécution, des maladresses de raccords, des arrangements hâtifs. Mais au bout de 5 années de travail l’homogénéité est acquise. Après une esquisse d’ensemble, une large liberté est laissée aux exécutants, ce qui contribue à donner à ce long défilé où les cavaliers ont la plus belle part, variété, animation et chaleur de vie.

  • La frise ouest est exécutée la première et correspond avec les métopes de la face arrière du temple : le thème en est la préparation et la mise en place de la procession.
  • Au nord et au sud le rythme est plus serré, accéléré ou retardé : c’est un hymne à la gloire du cheval et à la beauté d’une jeunesse dont la grâce est parfois poussée jusqu’au maniérisme.
  • Dans la frise est les Athéniens vivants sont admis en présence de leurs dieux, rendez-vous qui a lieu sans l’intermédiaire du langage mythique. L’idéalisation classique du type humain apparaît ici comme un phénomène religieux qui justifie la ressemblance de l’homme et du dieu. Il y a plus : l’assemblée divine est le « conseil d’administration de la cité » où chaque dieu a son rôle : les dieux, divisés en deux groupes dirigés en sens inverse et séparés par la présentation du nouveau péplos à Athéna accueillent les deux files convergentes de la procession des Ergastines.

2.2.2.2.3. Le fronton est

Il y a un rapport évident entre la frise et le fronton qui représente la naissance d’Athéna en présence d’une assemblée divine de 21 personnages dont 8 seuls subsistent entre les extrémités du triangle. Les reconstitutions restent théoriques ; on sait qu’au centre Athéna sort toute armés du cerveau de Zeus. A gauche émerge Hélios sur son char et à droite l’attelage de Sélénè plonge dans l’abîme nocturne (Il nous reste la tête du cheval de Sélénè). Le sens est clair : c’est la naissance d’une ère nouvelle. Le juvénile Dionysos reçoit les premiers rayons du soleil alors que Korê et Déméter accueillent Iris, messagère de bonnes nouvelles ! C’est l’éveil de divinités de la terre féconde. A droite, Aphrodite est encore tournée vers la nuit et la mer, mais Dioné et Léto se tournent lentement vers le levant. A ce fronton correspondent les jeunes dieux de la frise : Hermès, Dionysos et Arès.

2.2.2.2.4. Le fronton ouest

Le jeu mythique est mieux connu grâce au peintre Carrey en 1674, mais ne subsiste que par fragments. Le thème en est la lutte entre Athéna et Poséidon dont les deux masses apparaissent au centre, divergentes et écartées de l’axe médian comme par une force explosive. Ici les deux modes d’expression, nu et drapé jouent à plein : corps nu du Céphise, draperie d’iris fouettée par le vent, saillies et creux, jeu pathétique d’ombres et de lumière traduisant l’échange de terreur et de joie, préfigurant le destin d’Athènes.

2.2.2.3. Conclusion

Ni Pausanias ni Plutarque ne citent de noms de sculpteurs, à l’exception de la Parthénos. L’on sait que Périclès avait confié à Phidias la direction et la surveillance de tous les travaux. On sait aussi que l’élargissement exceptionnel de la façade du Parthénon entraînant celui de la cella est une exigence de Phidias pour l’installation de l’idole colossale de 15m de haut créée à la gloire de l’impérialisme athénien. Il ne faut aucun doute que Phidias dirigea l’esprit de l’exécution de l’immense œuvre qu’il confia aux meilleurs artistes de la cité attique.

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