L’art de la Grèce classique
1.3. La Grèce continentale : conquête des espaces intérieurs
Le temple de Zeus à Olympie
Le Parthénon
La salle du Télestérion d’Eleusis
Le temple d’Apollon de Bassae-Phygalie
Le temple d’Héphaistos à Athènes
Le temple d’Asclépios à Epidaure
Le temple d’Athéna Alea à Tégée
Le temple de Zeus à Némée
Conclusion
1.3.2. Le Parthénon
Cette nouvelle conquête sera réalisée par Ictinos, Callicratès et Phidias qui créent le Parthénon, le moins classique des temples grecs, le plus chargé d'anomalies et d'étrangetés, qui jamais ne sera imité mais sera à l'origine de multiples innovations.
Le chantier s'ouvre en 447. Ictinos rencontre trois grandes difficultés :
- respecter les contraintes d'un édifice inachevé dont il faut utiliser le soubassement et les premiers éléments des colonnes déjà prêtes...
- respecter les prescriptions de Phidias pour la statue d'Athéna...
- respecter les impératifs de Périclès soucieux de mettre en valeur la puissance de sa politique et celle de la cité.
Il lui faut ainsi résoudre le conflit entre l'application des règles strictes du style dorique à son plein épanouissement et les besoins d'un espace intérieur qui tend à bousculer les traditions de l'ordre.
L'édifice pré-péricléen est un périptère de 23,53 x 66,94m, prostyle de 4 colonnes et cella à antes comportant deux salles: une salle à l'est avec trois nefs et deux rangées de dix colonnes et une salle à l'ouest sur plan carré avec quatre colonnes. Aussi la nécessité d'utiliser des colonnes déjà préparées imposa le choix du diamètre inférieur et le rythme très serré de la colonnade extérieure. Il en résulte une colonnade dense, fermée sur elle-même, où les pleins l'emportent sur les vides.
L'oeuvre d'Ictinos révèle une unité profonde des divers éléments, une association étroite entre supports et entablement, l'équilibre de la colonnade de 8 x 17. Le rapport créant l'unité de l'ensemble est celui du diamètre inférieur des colonnes (1,105m) à la longueur de l'entraxe courant (4,296m), soit 4/9. Ce même rapport se trouve dans les dimensions du stylobate (30,88 x 69,50), le rectangle enfermant le naos (hors antes), la largeur et la hauteur de la façade jusqu'au larmier horizontal.
La courbure très sensible du stylobate se transmet à l'architrave et au larmier ; les colonnes sont inclinées vers l'intérieur et les colonnes d'angle, plus fortes, se penchent sur les diagonales.
La disposition intérieure traduit nettement les solutions originales qu'Ictinos dut adopter : du pré-Parthénon il conserve la division en deux salles et la colonnade intérieure. Mais il la développe autour de la nef centrale sous la forme d'un portique à trois ailes (Deux de dix colonnes, une de cinq) : la cella a ainsi 19m de large, ce qui oblige Ictinos à créer une façade octostyle au lieu de l'hexastyle classique, à réduire les couloirs du péristyle ainsi que l'espace pronaos - opisthodome et à construire des antes à faible saillie. Un plan tout nouveau est ainsi organisé, brisant le cadre étroit des cellae d'Egine, Olympie et Paestum. Dans la « salle des Vierges » (Parthénon) postérieure à la cella L'architecte utilise l'ordre ionique: proportions plus fines et élancées, le quatre colonnes permettant la réduction du diamètre et la suppression du double étage de la colonnade dorique. Cette formule sera retenue dans les constructions postérieures.
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