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L’art de la Grèce archaïque

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2.2. Equilibre et progrès : 580-525

Les conquêtes de la statuaire attique : 575-540
Essor de la grande sculpture décorative : 580-540
Prédominance de l’ionisme
Accroissement des échanges entre Grèce orientale et Grèce continentale : 540-525

2.2.3. Prédominance de l’ionisme

2.2.3.1. Généralités

Pour l'étude de l'ionisme, il existe malheureusement très peu de points de repères historiques... Il y a donc une importante marge d'erreur possible. Les seuls points de repères sont le lieu de trouvailles, la comparaison des proportions des statues, l'exactitude des détails anatomiques.

L'ionisme triomphe grâce à l'interprétation contemporaine de l'œil et de l'oreille stylisés, de la facture de la chevelure (perles, spirales, gordons, vaguelettes), et surtout du sourire cérémonial, symbole de la ressemblance de l'homme avec le dieu: artifice de l'arc des lèvres auquel répond l'oblique des yeux, joints au raffinement du drapé ionien: ainsi, le Kouros de Théra, l'une des première créations (570-560).

2.2.3.2. Le Sphinx du Dipylon

Le Sphinx du Dipylon (vers 560 ; 0,60m) est significatif de cette évolution. Comparé à celui des Naxiens de Delphes (vers 560 ; 2,22m) il révèle la souplesse du corps ailé du félin, la structure osseuse du visage, les grand yeux imposant une présence... De même facture, mais déjà stéréotypé, le Sphinx de la stèle de Mégaklès (Vers 540).

2.2.3.3. Les Kouroï de 570-540

Ces Kouroï dépassent rarement la taille humaine. On peut distingue deux grands courants :

2.2.3.3.1. A l'Est

Samos et Milet influencent les Kouroï sur une zone allant de Carie à Olbia, Naucratie et Cyrène. Mais on ne possède que des têtes sans corps ou des corps sans têtes :

  • Tête du Kouros d'Istanbul de facture samienne: visage harmonieux, plénitude du volume, sourire discret, chevelure raffinée à trois divisions...
  • Kouros d'Eartakê dans la péninsule Cyzique.
  • Petites statuettes en bronze de Samos montrant bien le type de kouros de l'est: poitrine étroite, bras tout en rondeurs, tête joufflue, Yeux et nez projetés en avant, attitude éveillée et gourmande...
  • La fonte en creux, introduite par les maîtres Rhoikos et Théodoros, n'a hélas laissé aucune statue de bronze...

2.2.3.3.2. A l'Ouest

Les sculpteurs insistent beaucoup plus sur la virilité des corps :

  • Petits maîtres d'Athènes : ils évoluent à côté du Maître Rampin. L'oeuvre la plus célèbre est le Kouros de Volomandre (vers 540 ; 1,79m) influencé par le Maître du Dipylon. Les rainures de la musculature font place à l'enveloppe d'un modelé souple et ferme à la recherche de son unité. Le sourire ionien s'est emparé du visage dont le charme s'éclaire de la lumière du front. La lignée des Kouroï de l'Attique emprunte ses formes à la vie, à un réel de mieux en mieux observé, mais les transpose dans les grâces fleuries et la décence du lyrisme.
  • A Corinthe, le Kouros d'Actium (vers 570 ; 1m) est proche du Chrysoar de Corfou (vers 590) par l'ossature qui perce sous la peau. Quant au Kouros de Ténéa (vers 550 ; 1,53m) il est plus modelé, plus nuancé. On y insiste sur les proportions, mais l'invention vivifiante n'intervient pas. Ce Kouros est en progrès par rapport à celui d'Actium, mais il lui manque l'élan vital de celui de Volomandre.

De cette analyse, se dégagent trois tendances :

  • La tendance analytique met en valeur l'organe ou le détail musculaire significatifs : c'est le type attique, équilibre entre l'ionisme et le dorisme.
  • La tendance dorique-corinthienne qui conçoit la structure corporelle dans la forte unité de son volume;
  • L'alliance des deux qui se manifeste dans le Kouros de Mélos (550-540 ; 2,14m) : qui possède la silhouette du kouros de Volomandre avec cependant une taille plus étroite et une poitrine plus plate, dans le Kouros de Paros (540 ; 1,03m) à la robustesse dorienne mais ionique dans le modelé du torse et la rondeur du visage, dans la tête de Thasos (vers 540 ; 0,27m) au visage ferme et aigu...

2.2.3.4. Les Ko raï

Il en existe toute une lignée :

  • Héra de Cheramyès ou « Héra de Samos » (vers 560 ; 1,95m) : c'est une stylisation architecturale à base ronde qui suggère sous la magnifique draperie le corps majestueux de la déesse : alliance intime du réel et de l'arbitraire. Il y a une influence des ivoires gréco lydiens du VIè naissant.
  • Le groupe familial de Héraion de Samos par Génélos est le premier groupe de l'art de cette époque. Il représente six statues de face : deux femmes (l'une, assise à gauche, l'autre, étendue à droite), un homme drapé et trois jeunes filles. Il y a une différenciation des formes (mères - matrones et jeunes fille gracieuses) qui marque un souci de réalisme dans la structure verticale typique du style naxien.
  • De même, une statuette d'Aphrodite d'Olympie (0,22m) et le relief d'une base de colonne (550-540) compensent l'absence de têtes du groupe précédent et révèlent bien le style de Samos et de Milet: visage intentionnellement disproportionné, largeur du front et de yeux.
  • Le personnage trônant de l'allée des Branchide de Didymes dans le sanctuaire d'Apollon Milésien (vers 570 ; 1,55m) révèle l'influence orientale (corps solennel comme un bloc), mais aussi la marque grecque dans le vallonnement du modelé que soulignent les contours de la lisière du manteau.
  • Au cours des années suivantes les draperies s'animent et se diversifient mais l'attitude des personnages assis, mains sur les genoux, ne change pas. Ce remarquable conservatisme religieux se retrouve en Occident, par exemple dans la déesse mère de Mégara Hyblaea, vers 560, et dans la déesse trônant de Medma.
  • Le costume ionien apparaît avec la Korê de Lyon, précédée de deux statues venues de Samos et Naxos. Il va rapidement toucher toute la Grèce : ainsi la « Nikê Volant » de Délos (vers 550, 0,90m) attribuée à Achermos possède le sourire ionien mais l'étoffe est assez maladroite ; le visage est à comparer avec la Caryatide pseudo-cnidienne de Delphes (Vers 540, 0,84m).
  • A Sparte travaillent Théodoros de Samos et Bathyclès de Magnésie (Aphrodite et Joueuse de Crotale en bronze) : crâne allongé et traits expressifs, goût du théâtral et robustesse sont typiques de la Laconie (Spartiate couronné en bronze d'Olympie). Il ne reste que peu de choses de la grande statuaire laconienne sinon le relief héroïque de Crysapha, vers 540, aux vêtements et à la coiffure ioniens.
  • D'influence laconienne et corinthienne est aussi le célèbre vase de Vix en bronze (vers 520, 1,64m) sans doute fabriqué à Tarente ou Rhégion.
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