Cenni di Pepo dit « Giovanni Cimabue »
2. Eléments biographiques et oeuvre
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Cimabue. Madone en gloire avec l’Enfant, saint François et quatre anges. Détail : un ange. 1278-1280. Fresque, 73 x 60cm. Assise, église inférieure saint François |
Le personnage reste assez peu connu : il serait issu d’une famille noble et aurait été formé par les mosaïstes grecs venus à Florence pour décorer Santa Maria Novella. On le sait de passage à Arezzo où il créé le crucifix de l’autel de l’église de San Domenico, sans doute entre 1265 et 1268. On le retrouve à Rome en 1272, mais il ne reste aucune trace de son travail. La même année il achève à Florence le majestueux crucifix de Santa Croce (très endommagé lors des inondations de 1966) ; en 1277 et 1278 on le trouve à Assise où il travaille comme maître d'œuvre de l'équipe de peintres chargée de décorer les transepts de l’Eglise supérieure saint François, et au sein de laquelle travaillent Duccio le Siennois, Jacopo Torriti le Romain et Giotto le Florentin. En 1279 il y entame un second cycle de fresques, puis la chronologie de ses œuvres reste très aléatoire : on en connaît une « Flagellation du Christ » (collection Frick) et la « Vierge et Enfant en Gloire entourés de deux Anges » (National Gallery de Londres) deux éléments d’un petit autel de prière ou d'un triptyque aujourd’hui dispersé ; une Madone de la Sainte Trinité des Offices (pour l’autel de l’église de la Sainte Trinité de Florence) et une vierge en gloire (Musée de Turin). Suivent la « Maesta », vierge à l’enfant entourés de six anges pour le maître autel de l'église du couvent Saint François à Pise (Paris, musée du Louvre), une fresque de la Vierge et l'Enfant dans l'église inférieure d'Assise, un « Saint François » pour la basilique Sainte Marie des Anges d'Assise (vers 1277-1280), une Vierge à l'Enfant en Majesté entourés de deux anges, retrouvée en 2000 dans une collection privée en Grande Bretagne, très proche de la Maesta du Louvre.
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Cimabue. Crucifix (détail) ; 1268-1271. Tempera sur bois, 45 x 28cm. Arezzo, San Domenico |
Vers 1301-1302, Cimabue crée la grande mosaïque de Saint Jean l'évangéliste dans le Dôme de Pise, seule œuvre authentifié avec certitude absolue, comme l’attestent les documents faisant état du paiement de l’œuvre. Il aurait encore réalisé une Vierge en Majesté pour Santa Chiara, aujourd'hui perdue.
Quant à la célèbre « Madone Rucellai » peinte pour Santa Maria Novella et que la tradition attribue à un travail de collaboration avec Duccio, elle est, d’après les dernières critiques, de la main exclusive de Duccio.
Cimabue meurt à Pise, sans doute entre novembre 1301 et mars 1302. Il est enterré dans la cathédrale Santa Maria del Fiori de Florence.
Ainsi, la seule œuvre attestée de sa main est une mosaïque représentant Saint Jean l’évangéliste dans l’abside de la cathédrale de Pise, pour laquelle il a été payé en 1302. Par contre, les nombreuses œuvres attribuées à l’artiste sont d’une qualité exceptionnelle, et si elle sont effectivement de sa main, elles le désignent comme le peintre majeur de la fin du XIIIè.
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