L’idéologie de Hitler
5. Le parti et l’Etat
Le parti
L’état
Le « Führerprinzip »
Le système administratif de l’Etat
Les lieux de décision
5.2. L’état
5.2.1. L’état, une coquille vide
Dans ce système, l’Etat nazi se confond en fait avec le parti, préfiguration du futur Etat national-socialiste dans son organisation, dans ses objectifs, dans ses méthodes. Le parti doit assumer toutes les fonctions dévolues normalement à l’Etat. Aussi Hitler, dès février 1925, réorganise le parti et le dote d'une structure correspondant point pour point à l'organisation du gouvernement allemand : Gaue et Gauleiter, Kreise et Kreisleiter... départements correspondant aux ministères, Deutsches Jungvolk, Bund deutscher Mädel, Nazi Kulturbund... Il suffira, après la prise de pouvoir, que le parti se substitue tout simplement à l’ancienne structure qui restera simplement en place, vidée de son contenu et de son pouvoir.
« Nous avons compris Qu’il ne suffit pas de renverser le vieil Etat, mais qu’il faut auparavant avoir mis sur pied un nouvel Etat que l’on aura pour ainsi dire sous la main... En 1933, il ne s’agissait plus de renverser un gouvernement par un coup de force ; on avait cependant édifié le nouvel Etat et il ne restait plus qu’à détruire les vestiges de l’ancien Etat. »Discours, 1936
Le maintient de l’existence raciale du « Herrenvolk » et sa domination mondiale se traduisent par la nécessité absolue de la conquête d’un espace vital « Lebensraum », l’élimination de l’anti-race des Juifs, et le maintien de la pureté de la race : l’Etat est donc un organisme racial, la communauté du peuple, la « Volksgemeinschaft ».
« L'Etat n'a absolument rien de commun avec une conception ou un développement économique quelconque... L'Etat est un organisme racial et non pas une organisation économique. La force essentielle d'un Etat ne coïncide que très rarement avec ce qu'on appelle la prospérité économique : celle-ci, dans d'innombrables cas, semble manifester que l'Etat marque des signes de déclin. La Prusse démontre, avec une admirable netteté que ce ne sont pas les qualités matérielles, mais les vertus idéales qui seules, rendent possible la formation d'un Etat. C'est uniquement sous leur protection que peut fleurir la vie économique. Chaque fois qu'en Allemagne le pouvoir politique a eu un renouveau de vigueur, les conditions économiques ont commencé à s'améliorer; mais, de même, chaque fois qu'elles ont constitué le seul contenu de la vie de notre peuple en étouffant chez lui les vertus idéales, l'Etat s'est écroulé et il a entraîné dans sa ruine la situation économique... Jamais encore, un Etat ne fut fondé par la mise en oeuvre dans la paix d'une politique économique... »Mein Kampf - Adolf Hitler
5.2.2. Les 25 points
L’organisation de l’Etat n’est pour Hitler qu’un cadre nécessaire, mais vidé de son sens, un moyen pour atteindre ses objectifs. Le texte fondateur de la théorie de l’Etat est le fameux « Programme des 25 points » du 24 février 1920, texte élaboré par Feder et qui sera déclaré « Loi fondamentale de l’Etat » après la prise de pouvoir. Mais Hitler n’a jamais fait de ce programme la loi fondamentale de sa politique. Pour lui, ce texte a uniquement une fonction de propagande : il est destiné à la masse et permet de souder les Allemands, mais ne reflète en rien l’idéologie de Hitler. C’est simplement un cadre extérieur qui fixe un des moyens que se donne le parti et le pouvoir pour aboutir à ses fins.
« Les 25 points sont destinés en premier lieu à donner à l’homme du peuple une image grossière de ce que veut le parti. Ils sont, dans une certaine mesure, une profession de foi politique qui, d’une part recrute pour le mouvement, et d’autre part permet de lier et de souder ensemble ceux qui sont acquis à la cause grâce à une obligation acceptée. »Mein Kampf - Adolf Hitler
L’Etat tel que le conçoit Hitler est un instrument, un moyen destiné à atteindre un objectif unique: Maintenir la pureté de la « Volksgemeinschaft », rassembler tous les Allemands, les conduire à une situation dominante.
Mein Kampf - Adolf Hitler« Maintenir et favoriser une communauté d’êtres qui moralement et physiquement, sont de la même espèce »…
… « Le Reich en tant qu’Etat doit englober tous les Allemands en se donnant pour tâche non seulement de réunir et de conserver les réserves précieuses de ce peuple en éléments raciaux originels, mais encore de conduire lentement et sûrement à une situation dominante ».