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Sobibor

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7. Témoignages

Le gazage, par le SS Fuchs
Le convoi, par Kogon
L’accueil, par Kogon
La mise à mort, par le SS Bolender
La visite de Himmler, par M. Novitch
Les sévices, par M. Novitch
La révolte d’octobre, par Blatt
Les bourreaux, par Rashke
Le SS Wagner, par Arad
L’arrivée de Stangl au camp, par Arad
La crémation

7.6. Les sévices, par M. Novitch

Miriam Novitch a recueilli un nombre très important de témoignages, qui figurent dans son livre sur Sobibor. Tous font état des sévices infligés aux déportés par les SS et les Ukrainiens. Celui d’Eda Lichtmann est éloquent. Elle a survécu parce qu'elle s'occupait du linge des SS et qu'elle a participé à la révolte.

« Sur les 7.000 personnes parties de Hrubieszow, précise-t-elle, nous ne sommes que trois femmes à n'avoir pas été exécutées en arrivant à Sobibor. Des trois, je suis aujourd'hui la seule. Le jour de notre arrivée, deux prisonniers surveillés par un garde nous ont apporté deux caisses de linge sale à laver dans les deux jours. Le linge devait d'abord être désinfecté, puis nous devions aller puiser de l'eau pour le laver. Je me souviens de notre première nuit. Des cris m'ont arrêtée. J'ai entrouvert la porte, puis des coups de fouet m'ont cinglé le visage, puis un hurlement : « Si je te vois encore une fois, je t'envoie Barry ! » C'était Lachmann avec son chien qui faisait sa tournée d'inspection. Je l'appris plus tard, comme j'ai appris que les cris étaient poussés par les jeunes filles violées avant d'être gazées. De notre baraque, je pouvais entendre les nouveaux déportés supplier pour avoir de l'eau.

Parfois on permettait à l'un d'entre eux d'aller aux puits. Là, le Volksdeutsche Michel attendait. De sa baïonnette, il repoussait alors les malheureux vers les latrines, tout près de notre baraque. « Ramassez la m... avec vos mains ! » disait-il. Puis, de sa baïonnette, il conduisait ses victimes vers les barbelés, vers le gardien Malinovski ; celui-ci redressait sa casquette, fermait un oeil et visait la tête. D'autres jeux épargnaient la vie des victimes. Ainsi Michel aimait à faire pousser une brouette pleine de sable par un jeune prisonnier nommé Simon jusqu'à ce qu'il s'effondre...

Je me souviens aussi avoir vu, un jour, depuis la blanchisserie, deux déportés descendre d'un wagon avec une civière où était allongée une femme en couches. Au bout de quelques instants, j'ai entendu le cri du nouveau-né. Le SS Wagner était là; ayant entendu le cri lui aussi, il a donné l'ordre au garde ukrainien Klat de jeter le nouveau-né dans les latrines. La mère a été emmenée au camp numéro 3. Quelques jours plus tard, le cadavre du nouveau-né surnageait dans la fosse, parmi les excréments...

Paul Groth ordonna un jour à quatre prisonniers de le porter autour du camp, assis dans un fauteuil. De sa chaise à porteurs improvisée, il s'amusait à jeter des morceaux de papier enflammé sur les déportés... Un jour, dans un convoi venu de Vienne, les SS ont sélectionné trois belles cantatrices qui ont dû chanter pour eux jusqu'à ce que, lassés de leur répertoire, ils les exécutent. Dans un autre convoi de Berlin, trois jeunes filles de seize à dix-sept ans, Berthe, Léna et Ruth, furent épargnées. Ruth devint la favorite de Paul Groth. Mais elles ont bientôt été assassinées...

Chacun des SS avait une façon particulière de tuer. À l'arrivée des convois, ils étaient tous là. Bredow cherchait fébrilement les toutes jeunes filles qu'il fouettait jusqu'au sang. Gomerski assommait des déportés avec une trique au bout de laquelle il avait planté des clous. Paul Groth et Kurt Bolender venaient avec leur chien. Lorsqu'ils disaient à un déporté: « Ach ! du willst nicht arbeiten ? » (« Ah! tu ne veux pas travailler ? »), Barry lui sautait à la gorge et le mettait en pièces.

Quel que soit le temps, nous avions de nombreuses séances de gymnastique auxquelles les SS semblaient prendre grand plaisir. Nous devions courir, sauter, faire des pompes, grimper, etc. Ils aimaient beaucoup nous cravacher pendant que nous courions. Ces séances avaient lieu une fois par jour, puis, après qu'il y eut quelques tentatives de fuite, elles eurent lieu matin et soir.

Schultz et Mueller escortaient le kommando de la forêt. Sur le chemin, par jeu, Mueller blessa à la hache plusieurs prisonniers. Les blessures affectant leur rendement, Schultz les a abattus. »

Novitch Miriam : « Sobibor : martyre et révolte »


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