Sobibor
3. Histoire
Phase I
Phase intermédiaire
Phase II
La révolte et la fin du camp
« Sacha » Pechersky
3.4. La révolte et la fin du camp
Le 5 juillet 1943, Himmler, qui a visité le camp en février, ordonne de transformer Sobibor en camp de concentration et d’y monter un kommando pour récupérer et démonter les munitions prises à l’ennemi... En effet les juifs du « Generalgouvernement » sont pratiquement tous exterminés, et Birkenau tourne à plein régime, rendant l’Aktion Reinhard caduque. Les déportés commencent à édifier de vastes entrepôts où seront stockées les armes et les munitions récupérées sur l'année Rouge. Un convoi de déportés provenant d'URSS arrivé à Sobibor le 23 septembre, est tout entier épargné et affecté à la construction de ces nouveaux baraquements...
Cet ordre signifie l'arrêt de mort des kommandos de prisonniers juifs qui travaillent aux quais et aux chambres à gaz. Témoins de l'extermination de dizaines de milliers d'innocents, ils savent qu’ils n’ont aucune chance de rester en vie. Ils sont environ 600 déportés juifs, dont 80 femmes. Ils savent que le 2 août 1943, les déportés de Treblinka se sont révoltés. Ils décident donc d'organiser un mouvement de résistance sous les ordres de Léon Feldhendler.
Léon Feldhendler est secondé aidé par Alexander Pechersky, « Sacha », un juif prisonnier de guerre d'origine russe arrivé au camp en septembre 1943. La révolte éclate le 14 octobre 1943. Au cours du combat, 11 SS ainsi qu'un certain nombre de gardes ukrainiens sont tués. Près de 300 prisonniers juifs s'évadent, mais des dizaines d'entre eux sautent sur les mines entourant le camp…
Depuis le 7 juillet 1943, Globocnick est remplacé par le général SS Jacob Sporrenberg. Himmler le charge d'écraser la révolte de Sobibor et fait appel, tout comme le général Stroop à Varsovie en avril 1943, au concours de la Wehrmacht et de la Luftwaffe, et réussit à l'obtenir. Sporrenberg ordonne de cruelles représailles. Les insurgés retrouvés dans les forêts voisines sont abattus sur place ou ramenés au camp. Ils y seront torturés, puis passés par les armes. En tout et pour tout, seuls 50 prisonniers survivront à la guerre. Ils témoigneront…
Le 19 octobre 1943 Globocnik achève l’opération Reinhard, et part avec Wirth, Stangl et la plupart des SS des centres de mise à mort en Istrie où il est nommé chef suprême de la police SS. Himmler décide la destruction de Sobibor. Les sapeurs de la Wehrmacht démontent les installations, dynamitent les chambres à gaz, les villas des SS et les bâtiments en dur, incendient les baraques. Comme à Belzec, le terrain est labouré et planté de pins afin de dissimuler les traces de l'extermination. En novembre 1943, tout est terminé.
Eté 1944 : quelques jours avant d’atteindre Lublin, l’Armée Rouge traverse le site de Sobibor…