Les Cathares – La croisade contre les Albigeois
3. Les Cathares
Introduction
Les origines et l’organisation du mouvement
La doctrine cathare
3.2. Les origines et l’organisation du mouvement
La doctrine cathare serait née en Bulgarie à la fin du Xè (les Bogomiles) et aurait passé en Serbie puis en Asie Mineure. De là , elle se diffuse rapidement en Europe, véhiculées par des communautés d’apôtres itinérants ; ses tenants prennent alors des dénominations fort diverses : manichéens, origénistes, piphles, publicains, tisserands, bougres, patarins, albigeois... le catharisme est donc multiple et se développe à partir d’un tronc commun basé sur le manichéisme et le dualisme, à partir duquel il se diversifie avec ses variantes théologiques en Flandre, Allemagne, Champagne, Bourgogne et Occitanie où son implantation est plus durable, particulièrement à Albi et à Toulouse. En Bosnie, le catharisme est si affirmé qu’il devient la religion officielle du pays et ce jusqu’à la conquête turque.
Dans les régions touchées, les « Bons Hommes », que l'Inquisition appelle « Parfaits » s'organisent en communautés d'hommes ou de femmes dirigées par des anciens, les diacres et les évêques. Ces communautés se constituent de plusieurs « maisons » et on y pratique souvent des métiers liés à l’artisanat local, particulièrement le tissage. Les communautés se constituent en diocèse cathare ayant à sa tête un évêque, autorité suprême, à l’inverse de l’autorité pontificale unique de l’Eglise romaine. Les maisons de parfaits sont dirigées par un diacre et chacune est sous l’autorité d’un « ancien » ou d’une « prieure ». L'évêque est assisté par un « fils majeur » et un « fils mineur », choisis parmi les diacres et qui lui succèdent, le fils mineur remplaçant le fils majeur devenant évêque à la mort de celui-ci.ce qui arrivera fréquemment lorsque la persécution commencera. Les « Bonnes Femmes » ont le droit de donner sacrement du « Consolament », mais en général cette ordination est pratiquée par les diacres ou les évêques.
En 1167, en Occitanie, existent quatre « Eglises » (diocèses) : Albi, Toulouse, Carcassonne et Agen. En 1226 s’y ajoute une cinquième, celle du Razès, la région de Limoux.