Belzec
7. Le processus
Le camp fonctionne sur deux principes :
- d’une part tout combiner de manière à ce que les victimes ne puissent rien savoir du sort qui leur est réservé ;
- D’autre part opérer le plus vite possible pour accroître la capacité du camp et pour que les victimes n’aient pas le temps de réaliser ce qui les attend.
Lorsqu’arrive un transport composé de 40 à 60 wagons, contenant environ 2.500 juifs dans la gare de Belzec, il est divisé en quatre petits convois de 15 à 20 wagons correspondant à la capacité maximum d’accueil du camp lui-même… Ils sont acheminés un par un dans le camp. Une équipe de cheminots soigneusement triée mène les rames au quai intérieur. Sur la rampe, un orchestre composé de dix détenus accueille les juifs avec des chants et de la musique. Tout est fait pour que les victimes se croient dans un camp de transit.
On leur annonce qu'avant d'être assignés à une équipe de travail, ils seront douchés et rasés. Les hommes sont séparés des femmes et des enfants. Tous sont poussés vers les bâtiments où ils doivent se déshabiller. Les femmes sont rasées. Tous sont ensuite brutalement poussés dans « le tube » et de là vers les chambres à gaz camouflées en douches, les hommes en premier. La brutalité et la rapidité de ce processus sont telles que souvent les victimes n’ont pas le temps de réagir ou de tenter de se défendre. On les convainc qu’elles vont prendre un bain.
Par convoi on sélectionne un groupe d’une cinquantaine, parfois d’une centaine de juifs jeunes et forts : ils sont chargés d’enlever les cadavres des chambres et de les transporter vers les fosses, quelques autres de recueillir et de trier les vêtements et les affaires des victimes, d’autres enfin d’extraire les morts des wagons et de mener aux fosses ceux qui sont incapables de marcher (Ils sont étendus, face contre terre près d’une fosse en attendant d’être exécutés d’une balle dans la nuque). Ces kommandos juifs ont leurs propres kapos, font leur travail pendant quelques jours ou semaines avant d’être à leur tour éliminés. Ceux qui vivent encore lorsque le camp sera fermé seront transférés à Sobibor et tués. Il n'y eut que quelques survivants.
Le processus d'extermination d'un convoi dure environ trois heures.
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